
Une enseignante voilée écartée malgré ses qualifications à Saint-Gall
En Suisse, le cadre légal quant au port du voile chez les enseignants est flou: il n'existe pas de loi générale et la jurisprudence à ce sujet est contradictoire.
KEYSTONE
La pénurie d'enseignants de primaire frappe de plein fouet la Suisse alémanique, mais voilà que début juillet, une école a choisi de renoncer à engager une enseignante, pourtant «très qualifiée».
Que s'est-il passé? Le quotidien régional «Linth24» revient sur l'affaire: à Goldingen, dans le canton de Saint-Gall, l'école primaire Eschenbach prévoyait d'engager une jeune enseignante portant le voile. Une décision qui a suscité la vive protestation de plusieurs parents: ils ont envoyé à l'école une lettre invoquant le droit des élèves à un enseignement «religieusement neutre». L'école veut éviter les tensions
Face à des critiques persistantes et par peur d'un long conflit juridique, la direction de l'école a décidé de ne pas procéder à l'engagement, tout en saluant les compétences pédagogiques de la candidate. Le directeur a déclaré regretter cette décision, qu'il a justifiée par la volonté d'éviter des tensions durables.
En Suisse pourtant, il n'existe pas d'interdiction générale de porter le voile pour les enseignants. En 2023, le Conseil fédéral s'était prononcé contre une telle interdiction. Déjà en 2015, le Tribunal fédéral avait jugé qu'une interdiction générale du voile pour les élèves porterait atteinte à la liberté de religion. Seule exception aujourd'hui: le canton de Genève, où la loi interdit aux enseignants le port de signes religieux visibles. La situation juridique demeure donc floue à ce jour au niveau national. «Pas raciste, mais…»
Dans un entretien accordé à «Blick», une mère opposée à l'embauche s'est défendue de tout racisme, expliquant qu'elle et les autres parents jugeaient les différences culturelles trop «grandes» avec l'enseignante. Une explication qui séduit l'UDC.
Le parti n'a pas attendu pour se saisir de l'affaire: des élus saint-gallois ont déposé une motion cantonale pour instaurer une interdiction générale du voile dans les écoles publiques, citant l'exemple de Genève.
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La couleur est devenue subitement plus intense avec les annonces des coupes dans le monde de la santé, il y a une dizaine de jours. Cette première étape de la construction du budget 2026, avec 300 à 400 millions d'économies à faire, est lancée. Les Pôles santé, implantés dans les régions excentrées du canton, sont les plus touchés. Avec une coupe de 23%, celui du Pays-d'Enhaut est emblématique. Cheffe du Département de la santé et de l'action sociale, la socialiste Rebecca Ruiz est ainsi en première ligne de cette cure d'austérité. Elle affronte une vague de protestations, non seulement des régions concernées, mais aussi de son parti. Si les subventions hospitalières baissent, c'est parce qu'il n'y a plus assez de patients, justifie-t-elle. L'élue assure que les coupes ne mettent pas en péril les prestations et qu'une rupture de collégialité n'est pas à l'ordre du jour. Dans les Pôles santé, il y a pas mal d'inquiétudes, de protestations, notamment dans les deux qui sont les plus touchés, Pays-d'Enhaut et vallée de Joux. Est-ce que vous le comprenez? Je comprends les inquiétudes, évidemment. Toutefois, je précise que des discussions avec les Pôles ont été engagées il y a de nombreux mois. La nécessité d'une évolution n'est pas un scoop. Ces institutions reçoivent un financement très élevé de l'État. En moyenne cantonale, le financement par habitant là où il y a un hôpital de la Fédération des hôpitaux vaudois (FHV) est de 216 francs. La vallée de Joux est à 908 et le Pays-d'Enhaut à 1393 francs. Pour ces deux, le soutien cantonal représente environ un tiers de leur financement. Les hospitalisations baissent, donc il devient trop important par rapport aux investissements nécessaires pour mettre les infrastructures hospitalières aux normes. Les pôles doivent donc mieux collaborer avec les hôpitaux régionaux de référence, vers lesquels les patients se dirigent davantage. Que va-t-il rester des Pôles santé? Ils doivent se concentrer sur leur mission de base, à savoir des soins coordonnés entre la médecine générale, les soins à domicile, les EMS et les établissements psychosociaux. Il n'est pas possible d'assurer les mêmes types de prestations partout, d'abord pour des raisons de sécurité pour les patients, car il faut une certaine taille critique et un nombre d'interventions minimum, mais aussi parce que les plateaux techniques coûtent extrêmement cher pour peu de patients. Selon moi, garantir un service public de qualité, c'est utiliser l'argent public au bon endroit. Concrètement, y a-t-il un problème particulier au Pays-d'Enhaut? Nous ne remettons pas en question le soutien financier pour le maintien des capacités de ce pôle, pas plus que dans les autres régions périphériques. 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