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Une enseignante voilée écartée malgré ses qualifications à Saint-Gall

Une enseignante voilée écartée malgré ses qualifications à Saint-Gall

24 Heures14-07-2025
Outre-Sarine, le débat sur le port du voile chez les enseignants a resurgi après qu'une école primaire a renoncé à une embauche. Publié aujourd'hui à 13h12
En Suisse, le cadre légal quant au port du voile chez les enseignants est flou: il n'existe pas de loi générale et la jurisprudence à ce sujet est contradictoire.
KEYSTONE
La pénurie d'enseignants de primaire frappe de plein fouet la Suisse alémanique, mais voilà que début juillet, une école a choisi de renoncer à engager une enseignante, pourtant «très qualifiée».
Que s'est-il passé? Le quotidien régional «Linth24» revient sur l'affaire: à Goldingen, dans le canton de Saint-Gall, l'école primaire Eschenbach prévoyait d'engager une jeune enseignante portant le voile. Une décision qui a suscité la vive protestation de plusieurs parents: ils ont envoyé à l'école une lettre invoquant le droit des élèves à un enseignement «religieusement neutre». L'école veut éviter les tensions
Face à des critiques persistantes et par peur d'un long conflit juridique, la direction de l'école a décidé de ne pas procéder à l'engagement, tout en saluant les compétences pédagogiques de la candidate. Le directeur a déclaré regretter cette décision, qu'il a justifiée par la volonté d'éviter des tensions durables.
En Suisse pourtant, il n'existe pas d'interdiction générale de porter le voile pour les enseignants. En 2023, le Conseil fédéral s'était prononcé contre une telle interdiction. Déjà en 2015, le Tribunal fédéral avait jugé qu'une interdiction générale du voile pour les élèves porterait atteinte à la liberté de religion. Seule exception aujourd'hui: le canton de Genève, où la loi interdit aux enseignants le port de signes religieux visibles. La situation juridique demeure donc floue à ce jour au niveau national. «Pas raciste, mais…»
Dans un entretien accordé à «Blick», une mère opposée à l'embauche s'est défendue de tout racisme, expliquant qu'elle et les autres parents jugeaient les différences culturelles trop «grandes» avec l'enseignante. Une explication qui séduit l'UDC.
Le parti n'a pas attendu pour se saisir de l'affaire: des élus saint-gallois ont déposé une motion cantonale pour instaurer une interdiction générale du voile dans les écoles publiques, citant l'exemple de Genève.
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Jessica Jaccoud (PS/VD) propose de saisir les armes à feu lors de séparations conflictuelles ou de violences conjugales. Elle est soutenue par des élus de gauche comme de droite. Publié aujourd'hui à 06h31 Les homicides commis par arme à feu dans la sphère domestique sont presque exclusivement perpétrés par des hommes. Getty Images En bref: Egerkingen (SO) est une petite commune paisible. Mi-juin, elle a pourtant fait la une des journaux. Un homme de 41 ans tue par balle son ex-femme. Il se rend ensuite dans le village voisin, où il tue ses ex-beaux-parents. Il n'acceptait pas le divorce et était en conflit pour la garde de leur fils. Ces meurtres illustrent une tendance de fond. Près d'un quart des homicides commis avec une arme à feu dans la sphère domestique ont lieu lors d'une séparation ou peu après, selon une étude du Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes (BFEG). Les victimes sont principalement des femmes. Pour lutter contre ces féminicides, Jessica Jaccoud (PS/VD) a déposé une intervention parlementaire lors de la dernière session. Elle exige de confisquer les armes à feu d'une personne en cas de séparation conflictuelle ou de violences conjugales qui ont fait l'objet d'une plainte ou d'une dénonciation. Les policiers, les douaniers, les militaires en fonction et les agents secrets ne seraient pas concernés par le changement. Accessibilité des armes à feu cruciale «La simple présence d'une arme à feu à la maison facilite le passage à l'acte», pointe la Vaudoise, s'appuyant sur l'étude du BFEG. Et de souligner que ce sont majoritairement des hommes suisses âgés, souvent d'anciens militaires ayant racheté leur arme de service, qui tuent leur compagne ou leur ex-compagne. «Supprimer le moyen, c'est supprimer l'opportunité. Car il faut savoir que ces féminicides ont souvent lieu quand leurs auteurs traversent une crise. Le fait de ne pas avoir un pistolet immédiatement sous la main peut changer l'issue.» Faute d'armes à feu, les auteurs ne risquent-ils pas tout simplement de se tourner vers des armes blanches pour tuer leur (ex-)partenaire? Le dernier féminicide enregistré en Suisse est celui d'une jeune femme de 30 ans, début juillet, à Givisiez (FR). Son partenaire lui a asséné de multiples coups de couteau. Tout comme à leur bébé de 6 mois. Le rapport du BFEG montre d'ailleurs qu'il y a deux fois moins d'homicides commis avec une arme à feu que sans. Jessica Jaccoud (PS/VD), conseillère nationale. 24 heures/Marie-Lou Dumauthioz «Les profils psychologiques sont très différents, balaie Jessica Jaccoud. Le meurtrier qui utilise une arme à feu maintient une distance physique entre lui et sa victime. Souvent, il se suicidera juste après. Avec une arme blanche, on doit être très proche de sa victime. Les coups sont aussi souvent répétés. Et l'auteur ne retournera pas le couteau contre lui.» Sa proposition a de bonnes chances de passer. Des élus Verts, centristes et PLR l'ont cosignée. Des voix dubitatives s'élèvent toutefois du côté de l'UDC. «Il est déjà possible de confisquer les armes des personnes violentes ou ayant proféré des menaces, souligne Manfred Bühler (UDC/BE). Je ne suis pas certain qu'il soit nécessaire de changer la loi.» Le député se dit favorable au retrait préventif des armes pour les personnes s'étant avérées véritablement dangereuses. «Mais je suis contre les automatismes. Ce sont les individus qui sont problématiques. Pas les armes. Des mesures trop coercitives pourraient faire perdre la confiance dans les autorités. Lors de séparations conflictuelles, les reproches fusent de toute part. Si l'épouse lance des accusations en l'air pour embêter son mari et que ce dernier se fait sortir du lit à 6 h par la police pour se faire saisir toutes ses armes, c'est inutilement brutal.» Manfred Bühler (UDC/BE), conseiller national. Nicole Philipp Jessica Jaccoud se défend de tout excès. «Tant que des hommes tuent des femmes, il est nécessaire d'agir.» D'autant plus que le système juridique actuel est lacunaire, ajoute Julia Meier, responsable politique de l'association Brava, anciennement Terre des femmes. Le cas soleurois en est un exemple parfait. L'homme avait déjà proféré des menaces contre son ex-femme, avant de passer à l'acte. Gravité méconnue des violences conjugales «Faute de connaissances, les autorités pénales ne comprennent pas toujours la complexité et la gravité des violences domestiques, souligne Julia Meier. Elles n'ordonnent alors pas la saisie des armes, qui serait pourtant nécessaire. Dans deux tiers des féminicides, les victimes ont fait l'objet de stalking . Pourtant, le stalking n'est souvent pas pris suffisamment au sérieux. Les armes ne sont, par exemple, pas toujours saisies.» Son association, qui conseille les femmes victimes de violences conjugales, soutient fermement la proposition Jaccoud. Et elle va même plus loin. «À nos yeux, les armes de service ne devraient pas être conservées à la maison. Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'une arme militaire qu'elle sera moins utilisée pour un féminicide.» L'idée, beaucoup plus clivante, risque d'affronter de fortes oppositions, alors que certains élus poussent dans le sens inverse. Un sénateur et un député UDC proposent même de remettre aux militaires des munitions de poche, adaptées à leur arme, pour qu'ils les conservent à la maison. Des menaces ont précédé un quart des féminicides Les homicides commis par arme à feu dans la sphère domestique sont presque exclusivement perpétrés par des hommes, bien souvent suisses et âgés de plus de 60 ans. Et les victimes sont majoritairement leurs femmes, en grande partie suisses et de plus de 50 ans. Dans 61% des cas, l'auteur a ensuite retourné l'arme contre lui. Tels sont les résultats de l'une des rares études sur le sujet, à savoir le rapport «Homicides par arme à feu dans la sphère domestique» du Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes (BFEG), sorti en février 2025. Une différence notable doit toutefois être soulignée entre les homicides simples et les homicides suicides. Ces derniers sont généralement commis par des hommes plus âgés. L'âge moyen de l'auteur est de 67,9 ans. Pour les homicides simples, il s'établit à 55,8 ans. Leurs auteurs ont également plus de problèmes psychiques ou d'antécédents judiciaires que leurs aînés, et sont plus souvent sous l'influence de l'alcool ou de la drogue. Dans un féminicide sur quatre, l'auteur avait déjà menacé la victime ou recouru à la violence à son encontre. Quelque 23% des meurtriers avaient déjà été condamnés et 4% avaient fait de la prison. Le moment le plus dangereux pour une femme est lorsqu'elle veut se séparer de son compagnon: 22,5% des homicides par arme à feu ont lieu lors de cette période. L'actu sur les féminicides Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Delphine Gasche est correspondante parlementaire à Berne depuis mai 2023. Spécialisée en politique, elle couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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Accueil | Opinion | Éditorial | Opinion Confisquer l'arme d'une personne agressive est une évidence. Ça devrait être automatique lors de séparations conflictuelles. Éditorial Publié aujourd'hui à 06h31 Une arme, c'est conçu pour tuer. Et c'est ce qu'elle fait. On peut ergoter sur son utilité pour se défendre. Mais l'objectif final est toujours le même. Neutraliser la personne à l'autre bout du canon. Dans un conflit, où l'objectif est d'éliminer le plus d'adversaires possible, on peut encore saisir l'intérêt de l'objet. Mais a-t-il sa place dans un foyer? Les partenaires d'un couple ne sont pas en guerre. Leur but n'est pas d'abattre l'autre. Ils n'ont pas besoin d'avoir une arme sous la main. Et pourtant… Les Suisses sont encore nombreux à avoir un pistolet dans le tiroir de leur table de nuit ou dissimulé derrière un livre sur une étagère. Voire plusieurs. La loi l'autorise. Ne la remettons pas en cause. Là où l'on peut questionner ce droit, c'est quand on a affaire à des hommes violents. Priver d'armes à feu ces hommes, qui insultent, harcèlent ou frappent les femmes, est même un devoir et une obligation. Car le résultat final est toujours le même. Un meurtre. Et plus précisément un féminicide. Rappelez-vous: une arme, c'est fait pour tuer. La mesure n'empêchera peut-être pas tous les féminicides par armes à feu. Mais elle les rendra beaucoup plus compliqués. L'auteur devra s'organiser. Il devra aller emprunter un pistolet à un voisin ou dérober le fusil de son père. Un contretemps qui pourrait bien en stopper plus d'un. Ce type de féminicides ont souvent lieu impulsivement. Et puis, l'entourage pourrait aussi refuser, étant au courant du conflit conjugal. L'actu sur les féminicides Delphine Gasche est correspondante parlementaire à Berne depuis mai 2023. Spécialisée en politique, elle couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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