
Wall Street fléchit, lestée par les prix à la production américains
Wall Street fléchit, lestée par les prix à la production américains
(Washington) La Bourse de New York évolue en baisse jeudi, accusant le coup d'une inflation côté producteurs nettement supérieure aux attentes, qui atténue l'hypothèse d'un fort assouplissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
Agence France-Presse
Vers 9 h 50 (heure de l'Est), le Dow Jones reculait de 0,26 %, l'indice élargi S&P 500 de 0,09 %, et l'indice NASDAQ perdait 0,11 %.
Sur un mois, l'indice des prix à la production (PPI) a progressé de 0,9 %, selon les données publiées jeudi par le département du Travail, après être resté stable en juin.
L'augmentation est bien plus marquée que ne le prévoyaient les analystes, qui tablaient sur une avancée de 0,2 % des prix en juillet, selon le consensus publié par MarketWatch.
Hors prix de l'alimentation, de l'énergie et des services commerciaux, considérés comme plus volatils, la progression des prix à la production reste importante, de l'ordre de 0,6 %.
Il s'agit de la hausse la plus marquée de l'indice sous-jacent depuis mars 2022, soit peu avant le pic d'inflation observé à l'été 2022 aux États-Unis.
« Nous commençons donc à voir l'impact des droits de douane sur l'inflation, et cela commence par les prix à la production », assure auprès de l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
« La question est la suivante : est-ce que cela se répercutera sur les consommateurs ? Pour l'instant, la réponse est non », ajoute l'analyste.
Ces données sont publiées deux jours après l'indice des prix à la consommation (CPI), qui avait lui mis en lumière une stabilisation des prix sur un an, à 2,7 % au mois de juillet.
Au sein des investisseurs, « la crainte est que cette inflation se répercute sur l'indice des prix PCE [privilégié par la Fed, NDLR] et empêche l'institution d'être aussi agressive dans son approche de réduction des taux que ce qui avait été envisagé » en début de semaine, souligne Patrick O'Hare, de Briefing.com.
La banque centrale américaine dispose d'un double mandat, qui consiste à maintenir l'inflation américaine autour de 2 % sur le long terme tout en assurant les conditions pour maintenir le plein emploi aux États-Unis.
En conséquence, « elle ne peut pas réduire ses taux si l'inflation augmente », rappelle M. Sarhan.
Une large majorité d'experts s'attendent à une réduction des taux lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire de l'institution, selon l'outil de veille de CME. Mais ils sont de moins en moins à prévoir d'autres baisses lors des réunions suivantes.
La publication de l'indice PPI a tendu le marché obligataire américain : vers 9 h 45 (heure de l'Est), le rendement à deux ans, le plus sensible aux politiques monétaires, évoluait autour de 3,72 % contre 3,67 % à la clôture mercredi. Le dix ans passait lui de 4,23 % à 4,26 %.
En outre, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont légèrement diminué à 224 000, en deçà des attentes des analystes qui tablaient sur 228 000 demandes.
Côté entreprises, la plateforme d'échanges de cryptomonnaies Bullish (+12,41 % à 76,44 dollars) continuait sa forte progression pour son deuxième jour de cotation à la Bourse de New York.
Le géant chinois du commerce en ligne JD.com (-1,63 % à 31,98 dollars) souffrait d'un recul de son bénéfice net, à 6,2 milliards de yuans pour le deuxième trimestre (environ 900 millions de dollars), malgré un bond de plus de 22 % de son chiffre d'affaires.
Le spécialiste des équipements agricoles Deere (-6,58 % à 479,76 dollars) glissait après avoir revu à la baisse ses prévisions annuelles. L'entreprise prévoit désormais un chiffre d'affaires compris entre 4,75 et 5,25 milliards de dollars.

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7 hours ago
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Trump dit qu'il va annoncer dans les prochaines semaines les droits de douane
Le président américain avait annoncé le 6 août sa volonté d'imposer 100 % de droits de douane sur les semi-conducteurs, sans néanmoins préciser la date d'entrée en vigueur de cette nouvelle surtaxe. (Washington) Le président américain prévoit d'annoncer « la semaine prochaine ou celle d'après » les droits de douane qui seront imposés sur les semi-conducteurs, a-t-il affirmé vendredi avant son départ pour l'Alaska, où il doit rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine. Agence France-Presse « Je vais annoncer de nouveaux droits de douane la semaine prochaine ou celle d'après, sur l'acier et, je pense, sur les semi-conducteurs », a déclaré Donald Trump avant d'embarquer dans Air Force One. « Ce sera à un taux plus bas dans un premier temps pour leur (les fabricants, NDLR) laisser le temps de venir s'installer ici puis ce sera très élevé. Et s'ils ne les fabriquent pas ici ils auront à payer une surtaxe très élevée », a-t-il ajouté. M. Trump présente notamment ses droits de douane comme un moyen d'inciter à la relocalisation d'usines, en particulier dans les secteurs qu'il juge stratégiques tels que les semi-conducteurs, l'acier et l'aluminium, l'automobile ou l'industrie pharmaceutique. « Ils vont tous venir parce qu'ils veulent éviter les droits de douane. S'ils ne s'installent pas ici, ils auront à payer, dans certains cas, 200 %, 300 %, je n'ai pas vérifié encore les taux », a avancé M. Trump, sans préciser à quels secteurs il faisait référence. Le président américain avait annoncé le 6 août sa volonté d'imposer 100 % de droits de douane sur les semi-conducteurs, sans néanmoins préciser la date d'entrée en vigueur de cette nouvelle surtaxe. En parallèle, il souhaite imposer une surtaxe également sur les produits pharmaceutiques, qui sera d'abord « un droit de douane bas ». Mais « dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150 % et ensuite 250 % », avait dit M. Trump le 5 août. Il avait ajouté que les taux appliqués, tant pour les produits pharmaceutiques que les semi-conducteurs, devraient être connus « dans le courant de la semaine prochaine ». Cette annonce semble donc être reportée de plusieurs jours. La possible instauration de droits de douane sur les semi-conducteurs inquiète cependant les marchés. Les titres de Nvidia et AMD, deux des principaux fabricants, perdaient respectivement 1,37 % et 1,60 % dans la matinée à Wall Street. Concernant l'acier, 50 % de droits de douane sont déjà appliqués depuis le mois de mars sur les importations aux États-Unis. La Maison-Blanche n'a jusqu'ici pas laissé entendre qu'une nouvelle hausse devrait intervenir.


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a day ago
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a day ago
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Les prix à la production flambent en raison des droits de douane
Sur un an, les prix de gros de base ont progressé de 3,7 %, après avoir enregistré une hausse de 2,6 % en glissement annuel en juin. Les prix à la production flambent en raison des droits de douane (Washington) L'inflation de gros aux États-Unis a connu une hausse inattendue le mois dernier, signe que les droits de douane draconiens sur les importations imposées par le président Donald Trump font grimper les coûts et qu'une hausse des prix pour les consommateurs américains pourrait se profiler. Paul Wiseman Associated Press Le département du Travail a annoncé jeudi que son indice des prix à la production – qui mesure l'inflation avant qu'elle n'atteigne les consommateurs – a augmenté de 0,9 % le mois dernier par rapport à juin, soit la plus forte hausse depuis plus de trois ans. Par rapport à l'année précédente, les prix de gros ont augmenté de 3,3 %. Ces chiffres sont bien supérieurs aux prévisions des économistes. Les prix ont augmenté plus rapidement pour les producteurs que pour les consommateurs le mois dernier, ce qui suggère que les importateurs américains pourraient, pour l'instant, supporter le coût des droits de douane imposés par Donald Trump plutôt que de le répercuter sur leurs clients. Mais cela pourrait ne pas durer. « Ce n'est qu'une question de temps avant que les producteurs ne répercutent leurs coûts liés à la hausse des droits de douane sur les consommateurs, lassés par l'inflation », a écrit Christopher Rupkey, économiste en chef chez fwdbonds, un cabinet d'études de marchés financiers. Hors prix volatils des denrées alimentaires et de l'énergie, les prix à la production de base ont augmenté de 0,9 % par rapport à juin, soit la plus forte hausse mensuelle depuis mars 2022. Sur un an, les prix de gros de base ont progressé de 3,7 %, après avoir enregistré une hausse de 2,6 % en glissement annuel en juin. Les prix de gros des denrées alimentaires ont augmenté de 1,4 % par rapport à juin, tirés par une hausse de 38,9 % des prix des légumes. Le prix des appareils électroniques grand public a progressé de 5 % par rapport à juin. Ces deux produits sont fortement importés aux États-Unis. Certains aspects du rapport sur les prix à la production publié jeudi ont cependant été surprenants, notamment une forte hausse des marges bénéficiaires des détaillants et des grossistes. L'économiste Stephen Brown de Capital Economics a jugé cette augmentation « pour le moins paradoxale, compte tenu des données anecdotiques indiquant que les entreprises absorbent la majeure partie des hausses de droits de douane sur leurs marges ». Le rapport sur l'inflation de gros a été publié deux jours après que le département du Travail a annoncé une hausse de 2,7 % des prix à la consommation le mois dernier par rapport à juillet 2024, soit un niveau identique au mois précédent et une hausse par rapport à un creux post-pandémique de 2,3 % en avril. Les prix à la consommation de base ont augmenté de 3,1 %, contre 2,9 % en juin. Ces deux chiffres sont supérieurs à l'objectif de 2 % de la Réserve fédérale. Les chiffres de l'inflation à la production et à la consommation sont tous deux publiés par le Bureau of Labor Statistics du département du Travail, déjà dans le collimateur de Donald Trump.