
Un engouement qui stagne
Il y a 20 ans, le mariage entre conjoints de même sexe a été légalisé au Canada. Les personnes LGBTQ+ de la génération Y ont donc commencé leur vie adulte en ayant le droit de se marier, tout comme celles de la génération Z qui a suivi. Malgré l'accessibilité de l'institution, l'engouement stagne depuis quelques années, comme dans la population générale.
En 2005, 451 couples de même sexe se sont mariés au Québec, selon l'Institut de la statistique. Dix ans plus tard, ils étaient 600. En 2023, on en dénombrait 730. « Ça a monté tranquillement et ça s'est stabilisé autour de 700 dans les dernières années », explique la sociologue Line Chamberland.
Michel Dorais souligne à quel point la loi adoptée en juillet 2005 a été une avancée importante pour les membres de la communauté. « Elle reconnaît les couples de même sexe comme étant égaux, explique le sociologue. C'est un changement culturel très significatif au pays. »
Au-delà du mariage lui-même, la loi reconnaissait ainsi les droits des conjoints. « Auparavant, même si la charte interdisait la discrimination en fonction de l'orientation sexuelle, les personnes LGBTQ+ ne pouvaient pas visiter leurs conjoints malades dans les hôpitaux, car elles n'étaient pas reconnues, explique Mme Chamberland. La famille d'un défunt pouvait reprendre possession de tous ses biens, car son conjoint n'était pas reconnu. »
Le vent a tourné à l'été 2005. Dans ses classes à l'université, Michel Dorais a rencontré chaque année des jeunes LGBTQ+ qui s'étaient mariés.
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Le mariage est une grosse fête qui permet de célébrer son amour avec ses proches.
Comme chez les hétéros, ils se marient simplement parce qu'ils s'aiment. Le mariage est aussi une grosse fête. Les gens sont heureux de vivre cet évènement devant des proches qui reconnaissent la légitimité de leur amour.
Michel Dorais, sociologue
Même si le mariage a toujours été un acquis pour les personnes LGBTQ+ issues des générations Y et Z, les jeunes en général se marient de moins en moins, souligne Line Chamberland. « Hétéros ou gais, le mariage n'est pas une institution aussi importante qu'avant. Particulièrement au Québec, où presque la moitié des familles sont formées de parents non mariés. »
En 2023, on dénombrait 22 688 mariages en tout dans la province (soit 730 unions « même genre » et 21 958 unions « genres différents »), un chiffre à peu près stable depuis 20 ans, selon l'Institut de la statistique du Québec.
Par ailleurs, selon l'étude sur les idéaux intimes et amoureux au Canada faite par Chiara Piazzesi et Martin Blais, 55 % des adultes LGBQ+ qui sont en relation intime ont indiqué l'exclusivité romantique comme leur idéal, comparativement à 91 % des adultes hétéros. « Par contre, c'est moins le cas des femmes lesbiennes, qui sont plus attachées à l'idéal traditionnel au niveau romantique et sexuel », précise Line Chamberland.
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Le mariage n'est pas une institution aussi importante qu'avant au Québec, autant pour les personnes hétéros que LGBTQ+.
Selon elle, les personnes LGBTQ+ sont souvent plus enclines à considérer les relations non monogames consensuelles. « Plus tu remets en question les normes, les catégories de genres homme-femme et les orientations sexuelles traditionnelles, plus tu es susceptible de mettre de côté la monogamie et le mariage. »
Qu'en disent les Y et les Z ?
Les personnes LGBTQ+ nées depuis le début des années 1980 ont rapidement ou toujours eu accès au mariage. Leur intérêt pour l'institution est toutefois variable, d'après ce que La Presse a observé.
En relation depuis 13 ans, Jonathan Bécotte a ressenti une joie inespérée en se faisant demander en mariage par son amoureux, en juin dernier. « Plus jeune, je voyais ça dans les films et dans les livres, mais je n'ai jamais pensé ça accessible, parce que c'était réservé aux couples homme-femme. Alors, de voir quelqu'un que tu aimes plus que tout poser son genou devant toi et demander de partager le reste de ta vie, c'est emprunter une histoire qui n'a jamais été possible pour moi pendant longtemps. »
Mélodie Noël-Rousseau, en relation depuis neuf ans, décrit le mariage comme un héritage de la religion et du patriarcat, tout en reconnaissant les droits acquis grâce à la loi sur les mariages gais.
Dans ma vie personnelle, je me suis fiancée il y a quelques années, mais la pandémie a brisé nos plans. Qui sait, peut-être qu'on va se marier dans le futur. Ça reste une des dernières traditions qui fait que tout le monde met sa vie sur pause pour célébrer l'amour. Ce n'est pas rien !
Mélodie Noël-Rousseau
Bernard Lavallée ne croit pas que le mariage aurait un effet sur la légitimité de sa relation de 18 ans. « Me marier n'ajouterait rien de plus. Cela dit, je suis content qu'on ait ce droit-là et que ceux qui ressentent le besoin de se marier puissent le faire. Autour de moi, je ressens moins l'attrait du mariage, tant chez les gais que chez les hétéros. C'est peut-être une question générationnelle. »
Des raisons utilitaires ont poussé Sophie Jacquelin à se marier avec sa conjointe de nationalité française. « On habitait en Colombie et elle n'avait pas moyen de rentrer au Canada sauf avec un visa de touriste. Si on se mariait et qu'elle se faisait arrêter à la frontière, on se disait que ce serait peut-être plus crédible de dire ma femme est de l'autre côté que ma blonde. » Par ailleurs, elles prévoyaient déménager en France où, en 2019, la loi reconnaissait légalement la mère qui portait l'enfant, alors que la partenaire qui ne le portait pas n'était pas reconnue comme deuxième parent. « Comme on voulait des enfants, on s'est mariées pour que ce soit fait plus tard. Depuis, la loi française a changé. »
Le mariage est la célébration ultime de l'amour, selon Maxime-Ève Gagnon, en couple depuis un an. « Ce sont deux personnes qui se choisissent autant dans le bien que dans le mal. C'est une liaison qu'on a envers nous, envers nos cœurs et envers l'éternité. C'est très important que ce soit possible pour nous. C'est une célébration de l'amour qui va au-delà des genres. C'est deux âmes qui se choisissent. »
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Une quinzaine de manifestants sont entrés dans le hall d'entrée de la maison Radio-Canada et se sont assis au sol dans une protestation silencieuse, avant de sortir une trentaine de minutes plus tard Des militants propalestiniens ont tenu jeudi une manifestation silencieuse dans la Maison de Radio-Canada, à Montréal, pour dénoncer le rôle du diffuseur public dans ce qu'ils décrivent comme « la fabrication d'une incompréhension du génocide en cours à Gaza ». Vers 16 h 30, une quinzaine de manifestants sont entrés dans le hall d'entrée de la Maison de Radio-Canada et se sont assis au sol dans une protestation silencieuse. Ils sont sortis une trentaine de minutes plus tard en scandant des slogans et en brandissant des banderoles, sous le regard des policiers, presque aussi nombreux qu'eux, qui étaient postés devant l'immeuble. « On est là pour dénoncer le manque de représentation qu'on donne aux massacres de journalistes à Gaza, alors qu'il s'agit de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité », a expliqué Salma Aresky, co-porte-parole de la manifestation, organisée par un collectif d'organisations incluant le groupe Désinvestir pour la Palestine. La mobilisation arrive trois jours après que six journalistes palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes à Gaza, au même moment où l'armée israélienne s'apprête à prendre le contrôle de la ville. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a condamné « le meurtre », qu'il a qualifié de « grave violation du droit humanitaire international ». Les protestataires accusent également Radio-Canada/CBC de « prendre des décisions éditoriales qui diluent la vérité, marginalisent les voix palestiniennes, et amplifient les perspectives militaires israéliennes », dans un communiqué de presse diffusé jeudi après-midi. Les manifestants dénoncent ce qu'ils considèrent comme un « double standard » dans la manière dont les médias traditionnels couvrent la crise humanitaire à Gaza, a expliqué Yan Lanciault, co-porte-parole de la manifestation. Le militant estime que les médias traditionnels tendent davantage le micro à des interlocuteurs proisraéliens, qu'à des voix propalestiniennes. Selon Salma Aresky, il est temps que les médias utilisent le terme « génocide » plutôt que « conflit », pour décrire ce qui se produit en territoire palestinien. Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), le « pire scénario de famine » se déroule actuellement dans la bande de Gaza, depuis qu'Israël a placé un blocus humanitaire sur l'enclave. Le Conseil spécial des Nations Unies a déterminé en novembre que la guerre menée par l'État hébreu à Gaza présente des éléments caractéristiques d'un génocide « par son siège de Gaza, l'obstruction de l'aide humanitaire, les attaques ciblées et le meurtre de civils et de travailleurs humanitaires », peut-on lire dans un communiqué.


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Legault sent l'appui d'un caucus « prêt à se battre » avec lui
(Québec) Après les avoir écoutés pendant de longues heures jeudi, François Legault conclut que les membres de son caucus se rangent derrière lui pour regagner la confiance des électeurs et « réaligner » son gouvernement d'ici les élections de 2026. « Je me considère vraiment chanceux d'avoir une belle famille, une belle équipe de 86 députés dans toutes les régions du Québec qui m'ont donné toutes sortes d'idées. On s'est vraiment mis au travail et j'ai senti qu'ils sont prêts à se battre avec moi », a lancé avec enthousiasme le premier ministre, au sortir d'une réunion extraordinaire de son caucus qui aura duré toute la journée. L'exercice inhabituel survient à l'aube d'un remaniement ministériel et après une raclée spectaculaire dans Arthabaska. Mercredi, il a rencontré le Conseil des ministres pendant plus de cinq heures. 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