
«C'est une question cruelle» : Claude Lelouch déstabilisé dans «Les rencontres du Papotin» sur France 2
«Mais c'est une belle question», reconnaît Claude Lelouch ce samedi 12 juillet. Le réalisateur s'est prêté à l'exercice atypique des «Rencontres du Papotin», connues pour la franchise sans filtre de ses journalistes.
Quelques minutes plus tôt, Claude Lelouch a comparé ses films, comme Un homme et une femme (1966), L'Aventure, c'est l'aventure (1972) ou encore Itinéraire d'un enfant gâté (1988) avec le regretté Jean-Paul Belmondo, à ses enfants.
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Une analogie soulignée par Julien, l'un des intervenants : «Dans votre vie, vous diriez que vous vous êtes plus occupé de vos enfants métaphoriques ou de vos véritables enfants ?». En effet, Claude Lelouch est le père de sept enfants. Simon, Salomé, Sarah… L'anecdote amusante est que chacun de leurs prénoms, même s'ils sont issus d'unions différentes, commence par la lettre S.
Je me suis peut-être un peu trop occupé de mes films et pas assez de mes enfants. Claude Lelouch dans «Les rencontres du Papotin»
«C'est une question cruelle», estime le cinéaste dans un premier temps avant de jouer la carte de l'honnêteté : «c'est vrai que je me suis peut-être un peu trop occupé de mes films et pas assez de mes enfants».
Là encore, Claude Lelouch appelle le 7e Art à la rescousse. «J'ai fait un film qui s'appelle Salaud, on t'aime (avec Johnny Hallyday) pour demander presque pardon à mes enfants d'avoir consacré plus de temps au cinéma qu'à eux», explique-t-il.
«Mais à chaque fois qu'ils ont eu besoin de moi, j'ai été là. Pour mes enfants, je suis le Samu, je suis le 15. À chaque fois qu'il y a un problème, ils peuvent compter sur moi. Et c'est vrai qu'à l'âge que j'ai, je tourne un petit moins qu'avant donc je peux m'occuper d'eux un petit peu plus», conclut le réalisateur de 87 ans.
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20 minutes ago
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Cette provocation maîtrisée fut aussi, avouons-le, le dernier spasme d'une liberté d'expression en voie de disparition. Après lui, la télé ennuya par tant de sermons et de prudences assassines. Son double-jeu anima, enchanta même nos samedis soir par ses éclats et ses ruses. Il était futé, il connaissait nos faiblesses de téléspectateur, l'attrait pour le scandale et les exhibitions. Publicité L'homme en noir ne s'aimait pas physiquement et il passa sa vie à l'antenne. Il s'habillait pour se cacher et on ne voyait que lui. Il n'était pas à un paradoxe près. Boomer au comportement ombrageux, il aurait voulu être écrivain ou cinéaste, rock star ou artiste maudit, il restera pour toujours l'animateur de notre jeunesse en fuite. Des descentes de police aux salons littéraires, du 93, faubourg Saint-Honoré aux lunettes noires, de Paris Dernière à Rive Droite, il nous ouvrait la porte des boîtes de nuit et des appartements de l'entre-soi. 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Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Mort de Thierry Ardisson : « Il transformait ses interviews en spectacle », réagit Léa Salamé
Léa Salamé, future présentatrice du 20 heures et héritière de la case du samedi soir, celle-là même où Ardisson a connu son plus grand succès avec « Tout le monde en parle », revient pour nous sur le décès de l'homme en noir ce lundi à 76 ans . Vous avez souvent dit que Thierry Ardisson était un de vos modèles professionnels. Vous êtes particulièrement peinée, aujourd'hui ? LÉA SALAMÉ. Je suis bouleversée car je l'admirais. J'ai deux modèles dans ce métier : Anne Sinclair et Thierry Ardisson. J'ai grandi avec lui. Quand j'étais plus jeune, on ne sortait pas le samedi, ou alors très tard, car il fallait regarder Tout le monde en parle . Le titre était particulièrement bien choisi car, oui, tout le monde en parlait. Il aimait dire que sa recette pour qu'il se passe quelque chose sur son plateau, c'était de mettre un homme politique à côté d'un écrivain, d'un cardinal et d'une porn star. Et, effectivement, grâce à lui on a découvert de grands écrivains américains comme Bret Easton Ellis, mais aussi des Français comme Michel Houellebecq ou Christine Angot. Il réussissait à parler à tout le monde, aux intellos comme aux classes populaires, dont il venait lui-même. Il était excessif, provocateur mais pas seulement. Ce grand érudit nous a fait grandir intellectuellement. Vous l'avez reçu à plusieurs reprises sur France 2 et sur France Inter. Vous saviez qu'il était malade ? Pas du tout car nous n'étions pas intimes. J'ai été prévenue il y a quelques jours seulement. Il est venu en mai dernier pour son livre (son premier roman, L'Homme en noir ) et il n'avait rien dit, rien laissé paraître. Cet ouvrage, c'est comme l'album « Blackstar » de David Bowie, sorti deux jours avant son décès. Ardisson a pensé sa mort comme personne. C'est très ardissonnien comme geste… Il était très ému face à vous durant cette promotion… Oui, il semblait plus à fleur de peau que d'habitude. Enlaçant longuement Nicolas Demorand en entrant dans le studio, qu'il ne connaissait pas. Mais il a dit avoir été « explosé » par son livre ( dans lequel le matinalier d'Inter révèle sa bipolarité ) . J'aimais quand le masque de l'homme en noir se fissurait. Au fond, Ardisson était un mec ultrasensible. Il fallait voir son regard quand il écoutait parler sa femme, Audrey Crespo-Mara (la présentatice de JT sur TF 1) . J'ai rarement vu un homme avec autant de tendresse dans les yeux. On se souviendra de ses concepts et de ses interviews ? Les questions qu'il posait étaient folles. Tout le monde est capable de poser des questions. Mais, lui, il transformait ses interviews en spectacle . Quelques punchlines pour détendre l'atmosphère, la promo vite expédiée et il partait sur ses entretiens à thème, sorte de questionnaires de Proust adaptés à l'époque. Évidemment on se souviendra de « est-ce que sucer c'est tromper ? » (question posée à Michel Rocard) mais il n'y avait pas que ça. C'était un créateur insensé . Vous vous souvenez que pour lancer leur promo, les invités devaient faire les marionnettes sur un jingle ? Eh bien il a réussi à faire faire ça à Mikhaïl Gorbatchev ! Autant d'impertinence, aujourd'hui, c'est impossible. C'est rare de voir quelqu'un qui avait une aussi grande liberté. Ce qui me manquera le plus, c'est sa liberté.