
Au Mont-Tendre, sans nuance avec les loups
Au cœur du territoire de la meute vaudoise, les prédations sur le bétail atteignent des records, pourtant, après une saison de tirs. Éditorial Publié aujourd'hui à 08h04
Nous avons peut-être bien trouvé le nœud gordien de la problématique du loup, et c'est un alpage au sommet du Mont-Tendre. Un alpage immense, au cœur du territoire de la plus active des meutes vaudoise.
C'est sans doute un des plus beaux morceaux de ce bout de pays. Des murets en pierre sèche, un sol escarpé, vallonné, dessiné par les sapins et les roches du massif, rendu paisible par la présence de plus de 200 vaches. Protéger tout le bétail de la région de Montricher semble toutefois impossible ou, en tout cas, un non-sens, économiquement parlant. Des clôtures immenses , des drones, des dizaines de bergers 24 h/24… on peut oublier. C'est l'exemple rêvé pour développer l'argumentaire de Prométerre: impossible de protéger, priorité au tir.
Or, le Mont-Tendre est aussi le nom de l'impasse de plus en plus évidente des politiques de tirs fédérales et cantonales. L'investissement énorme des gardes-faunes du canton l'hiver dernier , déterminés à éliminer le mâle reproducteur et réduire la meute, n'a au final ni éliminé M351 ni sa meute, au fil d'une série de couacs. Pire: les prédations ont repris comme jamais. Les opposants à la régulation ont un boulevard devant eux pour parler d'éclatement des meutes, de louveteaux qui deviennent incontrôlables ou de loups qui réagissent aux tirs en attaquant encore plus . Ironiquement, à l'heure où les nouvelles demandes de régulations préventives de meutes entières sont en préparation.
Le Grand Conseil reprend dans dix jours. D'ici là, nos élus ont encore le temps d'aller faire un tour au Mont-Tendre.
Attaques de loups
Erwan Le Bec écrit pour le quotidien 24heures depuis 2010. Il couvre, entre autres, l'actualité vaudoise. Plus d'infos
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