
Sophie Thibault en trois photos
PHOTO MARTIN BOUFFARD, FOURNIE PAR SOPHIE THIBAULT
Sophie Thibault au Gala MetroStar 2004
Gala MetroStar 2004. Deux ans plus tôt, Sophie Thibault a été nommée cheffe d'antenne du journal de 22 h. Mais les femmes n'étaient jamais finalistes pour le prix du meilleur chef d'antenne. Michaëlle Jean, Ève-Marie Lortie, Jocelyne Cazin et elle avaient fait une sortie contre le sexisme du gala. Elles étaient allées voir Philippe Lapointe à TVA pour exiger une catégorie féminine. Il avait refusé tout net. Il ne voulait pas « dévaloriser » le prix en créant deux catégories. Les huit années suivantes ont donné raison à Lapointe : Sophie Thibault a remporté le prix sans interruption. En 2004, à sa grande surprise, elle a en plus remporté le trophée de « personnalité de l'année ». « Louise Cousineau avait critiqué mon discours interminable en 2003… Je pense que j'ai parlé 30 secondes en 2004, j'ai dit merci et je suis partie », dit-elle en riant.
PHOTO FOURNIE PAR SOPHIE THIBAULT
Sophie Thibault avec le livre qu'elle a écrit avec Jean Couture et sa mère
Janvier 2009 : publication de l'ouvrage qu'elle a écrit avec Jean Couture et sa mère, Monique Larouche-Thibault, sur la relation compliquée entre la fille et la mère, auteure, atteinte très jeune de sclérose en plaques. Il leur a fallu quatre ans pour l'écrire. Pourquoi tant de temps ? « Elle n'aimait pas ce qu'elle lisait de moi. Elle se trouvait parfaite. Mais j'ai décidé de dire les choses. Il y avait énormément d'amour dans tout ça. C'est la difficulté de tous les enfants qui ont des parents malades. En me relisant après, mon Dieu, je me suis trouvée dure. » Mme Larouche-Thibault est morte en novembre, deux mois avant la publication. Pendant une entrevue à la télé, un confetti, puis un deuxième, sont tombés lentement à côté du livre. Puis un troisième, sur la tête de Janette Bertrand. Tout le monde dans le studio était estomaqué. « Je sais que ça ne fait pas bon genre de dire ça, mais pour moi c'était un signe de ma mère. J'y crois absolument. De toute manière, si tu es en deuil et que ça te fait du bien, que tu te sens moins seule, c'est ça qui est important… »
PHOTO FOURNIE PAR SOPHIE THIBAULT
Avril 2024. Pour l'éclipse, Sophie mêle sa future carrière à celle de cheffe d'antenne. Après avoir étudié intensivement la photo astronomique et avoir fait venir l'équipement spécialisé, elle s'installe sur le toit de TVA pour photographier l'évènement.
8 avril 2024, jour de l'éclipse. « J'avais tellement peur de me brûler la rétine… On avait 1 minute 18 secondes à Montréal, contre 4 minutes à Mégantic. Ça allait passer dans le bulletin [son bulletin], je ne pouvais pas rater mon coup… J'ai senti la lumière changer, la chaleur partir et revenir. C'était absolument inoubliable. J'ai pris 423 photos. J'étais comme une enfant. J'en ai fait un tirage sur une toile que j'ai au-dessus de mon lit. Je dors avec l'éclipse. Après le bulletin, on a réalisé l'impact que ça avait eu sur les Québécois. Personne ne s'attendait à ça. Alors que dans les semaines précédentes, on disait aux gens de faire attention, on a fermé les écoles, le jour même, il y a eu une communion incroyable : tout ce monde ensemble qui regardait le ciel en même temps. Un sentiment d'émerveillement et d'humilité auquel on a tous vibré. Pendant 95 % du bulletin, on avait le sourire au visage. On parlait de beauté aux nouvelles. Je n'avais jamais vécu ça. Un moment rare. Ça m'a pris une semaine à m'en remettre… »
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La Presse
8 hours ago
- La Presse
Où est le bon vieux billet en carton ?
Avez-vous acheté des billets de spectacle récemment, je veux dire en ligne ? Eh, misère de misère ! Entre ça et obtenir un permis de construction à la Ville de Montréal, il n'y a pas beaucoup de différence. J'ai vécu diverses expériences au cours des dernières semaines qui me font dire (une fois de plus) que les nouvelles technologies, quand ça marche, c'est extraordinaire. Mais quand c'est compliqué, Dieu que ça empoisonne notre existence ! Après avoir repéré les fauteuils, on se lance dans l'achat. Un décompte est affiché comme dans Silence, on joue ! Vite, il faut créer un compte. Ouf ! J'en ai déjà un. Schnoutte ! C'est quoi, mon mot de passe ? Je fouille dans une liasse de papiers parmi les 78 que je possède. Je me résigne à le réinitialiser. J'attends le code d'authentification. Bon, c'est l'étape de la carte de crédit. Je n'aurais pas dû faire ça sur mon téléphone, les touches sont minuscules. Et le foutu chrono qui me stresse. Il me reste 2 minutes 40 secondes pour conclure la transaction. Un autre code d'authentification. Bon, ça y est, c'est fait. Dans mes courriels, je reçois la confirmation de l'achat, mais pas de billets. J'appuie sur « Gérer mes billets ». Je ne peux pas imprimer mes billets. Je les transfère à mon adresse courriel. Erreur ! Il ne fallait pas faire ça. Cette fonction sert à envoyer un billet à un ami. Il fallait appuyer sur « Votre téléphone est votre billet ». Je décide de m'en remettre à mon adage préféré : Remets à demain ce qui t'écœure aujourd'hui ! Le jour du spectacle, je n'ai toujours pas de billets. Je me rabats sur le téléphone. J'appelle… J'appelle qui, au fait ? Ticketmaster ? La Place des Arts (PDA) ou le Festival de Lanaudière ? Un employé de la Place des Arts débloque mes billets et je peux enfin les envoyer dans mon portefeuille numérique. Surprise ! Les billets n'ont pas de code-barre et je ne peux pas les enregistrer en faisant une saisie d'écran. Je crains de gâcher la sortie de groupe que j'ai organisée. Je peux-tu juste avoir mes christie de billets, s'il vous plaît ? Je tiens à préciser que je ne suis pas ce qu'on appelle un technotwitte. Imaginez donc ceux qui le sont ou ceux qui n'ont pas de téléphone intelligent ! En plus de faire face à des prix exorbitants et à l'infâme système de tarification dynamique qui fait que le prix d'un billet peut changer six fois dans une journée, voilà que le chemin pour parvenir à un moment de plaisir est devenu un parcours du combattant. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Harmonium, Paul Piché, les Grands Ballets Canadiens... les billets papiers – et leurs prix – sont signe d'une autre époque ! Et pourquoi est-ce devenu si compliqué ? À qui la faute ? Aux fraudeurs et aux revendeurs. C'est ce que m'a confirmé Mathieu Bergeron, vice-président numérique au groupe iCible et Tuxedo, créateur d'un logiciel de billetterie présent dans environ 200 salles de spectacle au Québec. En rendant le transfert de billets plus difficile, on rend la tâche des revendeurs plus difficile. « Il y a des revendeurs qui envoyaient 10, 15 ou 20 fois la même capture d'écran. » C'est aussi pour nuire aux revendeurs qu'on ne peut plus imprimer les billets. Même s'il est un adepte du transfert dans le portefeuille numérique, Mathieu Bergeron croit que le document de format PDF (qu'on peut imprimer) demeure l'outil le plus simple pour la clientèle. « Mais on s'expose à des fraudes », dit-il en précisant que la majorité de ses clients offre encore l'option du PDF. Au Festival international de Lanaudière, où l'on peut se procurer des billets par l'intermédiaire de la Place des Arts (Ticketmaster) ou directement à la billetterie du festival, on note que l'impossibilité de faire une capture d'écran du billet ou de l'imprimer est un « irritant » pour certains spectateurs. « Le transfert vers un portefeuille numérique se passe toutefois bien », ajoute Lysa Petraccone, directrice du marketing et des communications de l'évènement. Ces barrières technologiques divisent les clientèles et peuvent être un frein pour les spectateurs. « Je suis persuadé qu'il y a des billets qui ne se vendent pas à cause de ça, dit Mathieu Bergeron. Mon père n'a pas de téléphone. Technologiquement, il ne peut pas acheter de billets. » Après ça, on se demande pourquoi les gens vont moins au spectacle. Il semble que les mesures de protection touchent davantage les grands centres urbains qui offrent des spectacles d'envergure. « Sans faire d'âgisme ou de régionalisme, on voit qu'en région, les méthodes traditionnelles de vente de billets sont encore très présentes », m'a dit Ève Paré, directrice générale de l'ADISQ. À cet égard, j'ai soumis une série de questions à Ticketmaster, dont le système de billetterie est très répandu au Québec. Je n'ai pas reçu de réponse. Je suis allé voir un spectacle à la Place des Arts un samedi après-midi. Il y avait une imposante file de spectateurs qui patientaient devant les guichets. Venaient-ils récupérer des billets prépayés ou régler un problème technique ? Christine Bérubé, directrice adjointe au marketing de la PDA, m'a répondu que le public « s'acclimate » bien aux changements proposés. Tant mieux ! Mais un appel à tous sur des réseaux sociaux m'a permis de voir que beaucoup de gens éprouvent des difficultés au moment de se procurer des billets. La pandémie a contribué à démocratiser l'achat de billets. Au cours des cinq dernières années, une large part des consommateurs a appris à s'en remettre aux technologies. Celles-ci vont aller en grandissant. On espère qu'elles vont également se simplifier. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Notre chroniqueur a collectionné des centaines de billets de spectacles au fil des ans. Je garde précieusement une boîte qui contient plusieurs centaines de billets de spectacles. Ils racontent ma vie, ou du moins, des épisodes exaltants (et parfois plates) de mon parcours de spectateur. En fouillant dans cette boîte, je peux savoir que le 10 mars 1981, j'étais au Barrymore's, à Ottawa, en train de découvrir un groupe débutant du nom de U2. Je peux découvrir que j'ai vu Nina Hagen le 28 janvier 1984 à l'Université Carleton et non pas dans un bar comme je l'ai toujours imaginé. Je réalise que lors de mon arrivée au cégep de l'Outaouais, en 1979, j'avais une soif de tout voir : Paul & Paul, Jim et Bertrand, Shawn Phillips et ses 14 guitares. Aujourd'hui, le billet de spectacle est un objet abstrait. Ses codes-barres apparaissent durant 30 secondes avant de se réfugier dans notre mémoire et celle de notre téléphone intelligent. Vivement l'ère des puces électroniques sous-cutanées pour tout le monde !


La Presse
15 hours ago
- La Presse
Les contenus télévisuels québécois peinent à s'imposer chez les jeunes
L'enquête de l'ISQ précise que 73 % des personnes vivent au sein d'un ménage abonné à une plateforme de diffusion en continu non québécoise, contre 28 % à une plateforme québécoise. Les contenus télévisuels québécois peinent à faire leur place dans un paysage où les plateformes de diffusion en continu se multiplient, particulièrement chez les jeunes. Parmi les personnes qui regardent la télé, moins d'une personne sur quatre (23 %) regarde surtout du contenu québécois. Coralie Laplante La Presse Canadienne C'est ce que rapporte l'Enquête québécoise sur les loisirs culturels et le divertissement, menée auprès de 16 000 personnes âgées de 15 ans et plus en 2024, diffusée par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) lundi. Plus les téléspectateurs sont jeunes, moins de contenu québécois ils consomment. Seuls 14 % des personnes de 30 à 44 ans regardent surtout du contenu québécois, une proportion qui baisse à 8 % chez les 15 à 29 ans. L'ISQ rapporte toutefois que presque que tout le monde (97 %) regarde du contenu télévisuel dans la province, tous modes de diffusion confondus. Les plateformes de diffusion numériques québécoises ne sont pas non plus les plus populaires. L'enquête de l'ISQ précise que 73 % des personnes vivent au sein d'un ménage abonné à une plateforme de diffusion en continu non québécoise, contre 28 % à une plateforme québécoise. La télévision traditionnelle occupe encore une place importante, alors que 67 % des personnes y sont abonnées. Le paysage de la musique connaît une situation semblable à celle de la télévision, alors que 40,8 % des personnes qui écoutent de la musique consomment surtout de la musique d'artistes non québécois. Cette tendance est encore une fois plus marquée chez les plus jeunes : 69 % des 15 à 29 ans et 50 % des 30 à 44 ans écoutent surtout de la musique d'artistes non québécois, rapporte l'ISQ. D'ailleurs, 57 % des jeunes de 15 à 29 ans écoutent surtout des chansons en anglais. Dans le domaine littéraire, 37 % des lecteurs de la province disent surtout lire des livres d'auteurs non québécois, contre 18,2 % qui affirment surtout lire des livres d'auteurs québécois.


La Presse
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Empathie diffusée en France en septembre
(Montréal) Le public français pourra découvrir la série à succès québécoise Empathie, puisqu'elle sera diffusée sur la chaîne CANAL+ dès le 1er septembre prochain. La Presse Canadienne Bell Média a annoncé la collaboration entre Crave et CANAL+ lundi, précisant que la deuxième saison d'Empathie est actuellement en codéveloppement avec Crave et la chaîne française. La première saison de la série écrite par Florence Longpré sera diffusée sous la bannière Création originale CANAL+. « Empathie marque la première collaboration de CANAL+ avec le diffuseur canadien Crave. Nous voyons dans cette alliance une promesse forte autour d'une œuvre profonde, et espérons qu'elle sera le point de départ d'une longue et belle histoire, tant avec Crave qu'avec Florence Longpré », a affirmé Olivier Bibas, directeur de la Création originale CANAL+, par voie de communiqué. Empathie raconte l'histoire de la psychiatre Suzanne Bien-Aimé (interprétée par Longpré), qui œuvre auprès de patients ayant commis des crimes par le passé, au sein du fictif Institut psychiatrique Mont-Royal. Il s'agit de la série originale de Crave la plus performante, toutes langues confondues, depuis sa sortie au printemps dernier au Canada, rapporte Bell Média. Empathie a également remporté le prix du public au festival Séries Mania de Lille, en mars dernier.