
L'Europe veut que l'Ukraine soit partie prenante aux négociations de paix
(Bruxelles) Les dirigeants européens ont insisté dimanche pour que l'Ukraine soit partie prenante aux négociations américano-russes, en amont du sommet prévu entre Donald Trump et Vladimir Poutine, vendredi en Alaska.
Agence France-Presse
Ce qu'il faut savoir L'annonce du sommet Trump-Poutine, qui se déroulera a priori sans Volodymyr Zelensky, a suscité des inquiétudes chez les alliés de Kyiv quant à la possibilité qu'un accord soit conclu dans le dos de l'Ukraine, la forçant à céder à la Russie des portions de son territoire ;
Depuis l'annonce du sommet Trump-Poutine, le chef de l'État ukrainien insiste pour que son pays et ses alliés européens soient inclus dans le processus ;
Cinq personnes ont été tuées dimanche dans des frappes russes en Ukraine et deux dans des bombardements ukrainiens en Russie où une raffinerie de pétrole a été touchée, selon leurs autorités respectives.
Les deux présidents devraient à l'occasion de ce tête-à-tête tenter de trouver une issue pacifique au conflit que le Kremlin a déclenché en février 2022 sur le sol ukrainien.
Dans ce contexte, le chef de l'État ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui ne participera en principe pas à cette réunion, faisant craindre à Kyiv un accord à ses dépens, a exhorté ses alliés européens, également écartés des pourparlers, à définir une approche commune.
La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a à cet égard annoncé une « réunion extraordinaire » lundi en visioconférence des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UE, en présence de leur homologue ukrainien, « afin de discuter des prochaines étapes ».
PHOTOS ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky, américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine
« Inclure l'Ukraine et l'UE »
« Le président Trump a raison de dire que la Russie doit mettre fin à sa guerre contre l'Ukraine. Les États-Unis ont le pouvoir de contraindre la Russie à négocier sérieusement », a-t-elle dit dimanche dans un communiqué.
Mais « Tout accord entre les États-Unis et la Russie doit inclure l'Ukraine et l'UE car c'est une question de sécurité pour l'Ukraine et pour l'ensemble de l'Europe », a ensuite martelé Mme Kallas, emboîtant le pas aux principaux chefs d'État ou de gouvernement européens.
Plus tôt dimanche, le chancelier allemand Friedrich Merz a d'ailleurs insisté pour que Volodymyr Zelensky soit présent au sommet Trump-Poutine, affirmant ne pouvoir « en aucun cas accepter que les questions territoriales soient discutées, voire décidées, entre la Russie et les États-Unis sans consulter les Européens et les Ukrainiens ».
PHOTO OLEKSANDR RATUSHNIAK, REUTERS
Un homme marche près d'un immeuble touché par une frappe de drone russe dans la ville de Bilozerske dans la région de Donetsk, en Ukraine, le 10 août 2025.
« Nous espérons et présumons que le gouvernement ukrainien, que le président Zelensky feront partie de cette rencontre », a-t-il dit dans un entretien avec la chaîne de télévision allemande ARD.
« La voie de la paix en Ukraine ne peut être tracée sans l'Ukraine », avaient quelques heures plus tôt mis en garde les dirigeants de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Pologne, du Royaume-Uni et de la Finlande, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un communiqué commun, exhortant Donald Trump à accroître la pression sur la Russie.
Le président américain « met la pression sur Poutine », a à ce sujet assuré dimanche le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, sur la chaîne de télévision ABC, ajoutant : « Vendredi prochain sera important, car il s'agira de tester Poutine et de déterminer son engagement à mettre fin à cette terrible guerre ».
Intense activité diplomatique
Le chef de l'État ukrainien s'est de son côté entretenu au téléphone avec 13 dirigeants étrangers au cours des trois derniers jours, dont ses principaux soutiens européens que sont le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.
Dimanche, il a aussi parlé avec deux partenaires traditionnels de la Russie : les présidents du Kazakhstan et de l'Azerbaïdjan.
« Il est important que les efforts communs du monde entier obligent finalement la Russie à mettre fin […] à son agression », a commenté M. Zelensky sur Telegram après son entretien avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev.
Vladimir Poutine a pour sa part conversé avec neuf chefs d'État étrangers depuis vendredi, dont ses plus proches partenaires que sont le Chinois Xi Jinping, l'Indien Narendra Modi et le Brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.
Il a aussi discuté avec les présidents de plusieurs ex-républiques soviétiques, qui maintiennent de bonnes relations avec Moscou : la Biélorussie, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan et le Kirghizstan.
Un village repris aux Russes
Sur le front, l'armée ukrainienne a annoncé dimanche avoir repris un village de la région septentrionale de Soumy aux forces russes, qui ont récemment enregistré d'importants gains territoriaux.
Après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables.
IMAGE TIRÉE DES RÉSEAUX SOCIAUX, FOURNIE PAR REUTERS
De la fumée et du feu s'élèvent d'une installation industrielle, qui, selon le gouverneur de la région du sud de la Russie, a été endommagée lors d'une attaque de drone ukrainien, à Saratov, en Russie, sur cette capture d'écran obtenue à partir d'une vidéo sur les réseaux sociaux publiée le 10 août 2025.
Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN.
Des exigences inacceptables pour l'Ukraine, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose la Russie.
Une position ukrainienne à laquelle la cheffe de la diplomatie de l'UE Kallas a apporté dimanche son soutien en déclarant : « Alors que nous œuvrons pour une paix pérenne et juste, le droit international est clair : tous les territoires provisoirement occupés appartiennent à l'Ukraine. »
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