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L'effet de la valse des droits de douane

L'effet de la valse des droits de douane

La Presse5 days ago
Pour bon nombre d'entreprises, c'est le statu quo même si les droits de douane sur les exportations canadiennes à destination des États-Unis ont été relevés, passant de 25 % à 35 %. Certains secteurs sont néanmoins plus touchés que d'autres. Des entrepreneurs et des consommateurs commencent à vivre une certaine lassitude face à cette valse tarifaire. Voici cinq questions pour faire le point.
Ces droits plus élevés peuvent-ils vraiment ne rien changer ?
Presque. Et voici pourquoi : le décret du président américain Donald Trump laisse en place l'exemption tarifaire pour tous les produits conformes à l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Cette mesure change la donne, puisqu'elle permet à la quasi-totalité des exportations de franchir la frontière sans droits de douane. La Banque Royale estime à 91 % la proportion des produits qui circulent librement.
« Le taux […] pourrait même augmenter parce que plusieurs producteurs qui ne l'avaient pas fait vont aller chercher leur certification qui confirme que leur marchandise est bien d'origine canadienne », anticipe Rosemarie Bégin, directrice principale Économie et politique chez PwC. Rappelons qu'un produit conforme à l'ACEUM respecte un ensemble complexe de critères qui décrivent le niveau de production qui doit être réalisé en Amérique du Nord afin qu'il soit admissible à un traitement préférentiel. Le bouclier de l'accord de libre-échange n'est toutefois pas éternel étant donné qu'il peut faire l'objet d'une révision l'an prochain – ce que le président Trump a déjà indiqué qu'il souhaitait faire.
On s'en est bien sortis, donc ?
C'est l'impression que l'on pourrait avoir. Mais il y a d'autres éléments qui entrent en ligne de compte. La Maison-Blanche a aussi mis en place des droits de douane qui visent des secteurs spécifiques. Par exemple, ceux de l'aluminium et de l'acier sont visés par une taxe de 50 %, tandis qu'un droit de 25 % est appliqué par Washington sur le contenu non américain des véhicules exportés au sud de la frontière.
Au Québec, de grands producteurs de métal gris, comme Rio Tinto et Alcoa, ont été en mesure de refiler une partie de la facture à leurs clients ou de rediriger des expéditions vers d'autres marchés, mais bon nombre de transformateurs (assemblage, moulage, découpage de composants, etc.) n'ont pas ce luxe. « Pour eux, ce n'est pas si simple d'exporter en dehors de l'Amérique du Nord, a fait remarquer Charlotte Larammée, présidente-directrice générale d'AluQuébec, la grappe industrielle de l'aluminium, dans une récente entrevue. Il y a donc des baisses de volume, ce qui met de la pression sur des liquidités. » L'énergie est aussi taxée à hauteur de 10 % par les États-Unis.
Le Canada a-t-il répliqué ?
Il est un des rares pays, avec la Chine, à l'avoir fait. En mars dernier, Ottawa avait imposé des droits de douane de 25 % sur quelque 1200 produits américains (produits d'épicerie, vêtements, électroménagers, etc.) dont la valeur s'élève à plus de 60 milliards. Une taxe de 25 % a aussi été imposée sur certains composants américains des véhicules importés du sud de la frontière.
Vendredi, le gouvernement Carney n'avait pas indiqué s'il comptait appliquer de nouvelles contre-mesures aux droits américains. Moins médiatisé, ce volet donne beaucoup de maux de tête à des entreprises contraintes de s'approvisionner aux États-Unis. C'est le cas de Brault & Bouthillier, spécialisé dans la vente de jouets et de matériel pédagogique. « Ces contre-tarifs mettent en péril des importateurs qui voient leurs coûts augmenter et qui ne peuvent pas refiler l'entièreté de cette augmentation à leurs clients », se désole son président, Paul Le Brun, dans un entretien téléphonique.
Comment les entrepreneurs vivent-ils avec la valse des droits de douane ?
« C'est une situation qui gruge », admet Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). « Ça demande de l'énergie, poursuit-il. Il faut avoir la couenne dure pour être un entrepreneur et un chef de PME par les temps qui courent. » Jasmin Guénette compare la situation actuelle à des montagnes russes, un manège forcé dans lequel les entrepreneurs ne veulent pas être.
Selon lui, l'optimisme de beaucoup d'entrepreneurs est mis à rude épreuve. « Évidemment, ce ne sont pas toutes les entreprises, tous les secteurs, toutes les régions qui sont touchés de la même façon. […] Pour certains, la situation actuelle est difficile et coûteuse, alors le stress et l'anxiété sont élevés, alors que le niveau d'optimisme, lui, est bas. »
Faisons-nous face, collectivement, à une certaine lassitude tarifaire ?
« Quand tu fais des affaires et que tu importes ou que tu exportes, ou si tu as des clients ou des fournisseurs qui importent, il faut que tu te tiennes au courant. Tu n'as pas le choix », dit Jasmin Guénette, de la FCEI. Ne serait-ce que pour informer les employés et les clients qui, eux aussi, se posent des questions. Jasmin Guénette est toutefois catégorique : l'ensemble des entrepreneurs que représente la Fédération aimerait passer à autre chose. « Nos membres commencent à être tannés, dit-il. Des changements, des annonces, des tarifs… »
Alors, imaginons les consommateurs, en général. À force d'entendre parler de droits de douane à venir, ou non, de négociations, de reports. À force de lire des chiffres qui passent de 10 % à 25 % à 35 %, certains consommateurs pourraient se lasser, et cesser de s'intéresser au sujet. « Même pour les économistes, on s'y perd un peu ; les (non) ententes se succèdent, difficile de savoir ce qui est inclus, ce qui ne l'est pas… », estime le professeur Philippe D'Astous, directeur du Laboratoire en éducation financière de HEC Montréal. Selon lui, les effets de droits de 35 % comparativement à ceux de droits de 25 %, « ça fait beaucoup d'information à digérer pour le consommateur ». Et cela peut effectivement le rendre las. « Au bout du compte, poursuit le professeur, les consommateurs vont regarder surtout l'effet pour eux : comment les prix changent pour les biens qu'ils achètent. Par exemple, en épicerie, certaines enseignes signalent les produits affectés avec un petit 't' pour 'tarif'. Là, ça devient tangible… »
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Carney, le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, s'est dit frustré par les répercussions des droits de douane américains élevés sur l'économie de sa province. Il a de nouveau appelé à imposer des mesures de représailles. PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre du Canada, Mark Carney « On ne peut pas avoir de droits de douane d'un côté et pas de l'autre. Je maintiens ce que je dis : dollar pour dollar, droit de douane pour droit de douane », a expliqué M. Ford aux journalistes lors d'une conférence de presse mercredi à Thornhill, en Ontario. « Ils comprennent par la force, pas par la faiblesse, et nous ne devrions jamais, au grand jamais, baisser les bras et être faibles. » À l'inverse, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a quant à lui déclaré mercredi que le Canada devrait réduire ses mesures de représailles. « Il est peut-être temps pour le Canada de ne pas imposer de contre-tarifs supplémentaires en ce moment, mais plutôt d'envisager de supprimer certains des contre-tarifs qui nuisent aux entreprises canadiennes et saskatchewanaises aujourd'hui », a soutenu M. Moe lors d'une entrevue radiophonique, ajoutant que le Canada est largement « protégé » par l'ACEUM. « Ce que nous avons fait, c'est avancer une somme importante – 10 ans, en fait – d'achat de la Couronne afin de soutenir les industries sidérurgiques ici en Saskatchewan », a-t-il ajouté. M. Moe a félicité M. 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