
Petite fille, grande ninja
À 9 ans, Justine B Simard possède une endurance, une agilité ainsi qu'une force physique et mentale impressionnante. Sur les parcours ninja québécois, canadiens et même américains, elle domine dans son groupe d'âge. À tel point qu'elle a été l'athlète la plus décorée lors des finales mondiales de la World Ninja League, en Caroline du Nord, au début du mois de juillet.
La photo prise par la maman de Justine B après les finales mondiales à Greensboro est assez comique : autour du cou de la petite ninja, les médailles sont tellement nombreuses qu'elles ressemblent à un épais (et lourd !) foulard.
PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE
Justine B avec ses 11 médailles aux finales mondiales de la World Ninja League
Ces médailles s'ajoutent à toutes celles que la petite fille possède déjà. « J'ai genre 40 médailles d'or », nous lancera-t-elle au cours de notre entretien sur la terrasse d'un café de Saint-Sauveur, par une bouillante journée d'été.
Justine B, JuB de son surnom, ne pratique pourtant la discipline que depuis quelques années. Elle l'a découverte par pur hasard, en allant visiter ses grands-parents à Granby. « À côté, il y avait un centre de ninja. On est passés devant et on a dit : on va aller essayer ça ! », raconte-t-elle avec entrain.
Il faut savoir que la jeune athlète originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, ses parents et son grand-père paternel avaient déjà l'habitude, tous les dimanches, d'écouter l'émission télévisée Ninja Warrior. Ainsi, quand JuB a mis les pieds dans le Motion Parc Évolutif de Granby, du haut de ses 5 ans, « elle était comme un poisson dans l'eau », dixit sa maman Anne St-Pierre. « Elle faisait des affaires que les jeunes de 9 ans ne faisaient pas encore. »
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Anne St-Pierre et Dominic Simard, parents de Justine B Simard
La Johannaise avait déjà pratiqué d'autres sports par le passé : gymnastique, cirque aérien, soccer et BMX. Elle avait d'ailleurs adoré le BMX, mais ses parents jugeaient le sport trop dangereux pour son avenir. « Il y avait plein de jeunes qui n'avaient plus de dents, qui avaient des clavicules cassées… […] Il était hors de question qu'on lui offre un avenir pas de dents », se souvient son père, Dominic Simard.
Elle est donc devenue une ninja. Et une très douée qui plus est.
« Encore ! »
Les parcours ninja sont créés à partir de toutes sortes d'obstacles conçus pour tester les capacités, tant physiques que mentales, des athlètes. À titre d'exemple, JuB nous parle de la flying bar, qui consiste à « amener une barre d'un crochet à un autre ».
« Ça a l'air épouvantablement difficile », lance-t-on.
« C'est épouvantablement difficile ! », répond-elle du tac au tac.
Il y a des obstacles qui sont durs, mais quand tu te pratiques, ça devient moins dur. Tu réussis. Quand tu réussis, tu peux passer à un autre obstacle. C'est sûr que s'il y a des gens qui se pratiquent moins, ils vont être moins bons.
Justine B
Au départ, JuB suivait des cours à raison d'une fois par semaine, les vendredis soir. Elle avait 6 ans. « Elle ne voulait pas partir ; on partait à la fermeture, relate M. Simard. À un moment donné, le propriétaire est venu nous voir et a dit : vous devriez suivre des cours un peu plus avancés parce qu'elle a certaines habiletés… »
PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE
Justine B Simard en action à la finale canadienne de la World Ninja League
Rapidement, les parents ont inscrit JuB dans une première compétition au Québec, qui s'est bien déroulée. De fil en aiguille, la famille est entrée dans un monde duquel elle ne compte plus sortir. « C'est vraiment le fun, parce que c'étaient plein de jeunes de son âge. Tous des jeunes qui aiment bouger, de dire le paternel. Nous, on cherchait vraiment des activités pour qu'elle bouge. »
Comme JuB performait bien au Québec, elle a rapidement été invitée dans la Ligue canadienne, la Canadian Ninja League. En 2024, elle a fini au premier rang québécois et canadien chez les filles de 6 à 8 ans.
Cette année-là, JuB a aussi été invitée à participer aux deux grandes ligues américaines : la World Ninja League (WNL) et la Ultimate Ninja Athlete Association (UNAA). Elle a tenté le coup, pour voir.
« On a tripé solide à la World. C'est professionnel. Tous les pros qu'on voit à la télévision sont là », raconte M. Simard.
En 2025, la famille a ainsi pris la décision de se concentrer sur les ligues québécoise, canadienne et la WNL. JuB a pris part à 12 compétitions américaines au cours des derniers mois afin d'« avoir le niveau là-bas ». Elle a fini première dans chacune d'elles et s'est qualifiée pour les finales mondiales, où elle a raflé onze médailles et deux trophées, dont celui du « ninja le plus fort », qui comptabilise les résultats de tous les parcours de la compétition.
PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE
Justine B Simard
Quelle que soit la compétition à laquelle elle prend part, JuB arrive à entrer dans sa bulle sans difficulté. C'est une de ses forces. « Je n'entends rien », dit-elle.
Stressée ? « Comment dire ? Oui, je suis stressée, mais pas au point de boguer », laisse entendre la petite fille.
Quand on lui demande ce que ça lui fait que de gagner toutes ces médailles, elle hésite : « Rien », répond-elle. « Je suis fière quand ce sont des courses importantes. Sinon, je suis comme : encore ! »
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Les mains de la jeune ninja portent les traces d'une pratique soutenue de son sport.
Un message
De toute évidence, Anne St-Pierre et Dominic Simard sont fiers de leur fille. On les sent aussi, et surtout, heureux de la voir s'épanouir. Ils ont d'ailleurs installé dans la demeure familiale toutes sortes d'obstacles pour leur fille, qui ne se lasse jamais.
Quand les amis viennent, ils sont tout le temps là-dedans au lieu d'être devant la télé. Ils se challengent. Tu vois que ça a vraiment un effet bénéfique chez les jeunes.
Dominic Simard, père de Justine B
Les parents souhaitent justement profiter de cette tribune pour lancer un message : les petites filles peuvent bouger autant que les garçons.
PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE
Justine B Simard
« On trouve ça important d'avoir des modèles féminins, insiste le papa. Ce ne sont pas que les gars qui sont capables. Quand un garçon fait des activités à l'extérieur, le monde dit : t'es donc bien fort, capable… Ma fille, les seuls adjectifs qu'on lui donne, c'est : t'es donc bien belle ou t'es donc bien bonne. C'est hyper réducteur. Je ne suis plus capable. »
Grâce au parcours ninja, leur fille a amélioré ses résultats à l'école, a développé une concentration « incroyable » et une bonne « gestion de risque ».
Tout ça, dans le plaisir absolu.
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