
Droits de douane: L'UE valide des représailles à 93 milliards d'euros
Publié aujourd'hui à 11h52
Les négociations se poursuivent et un accord semblait jeudi se dessiner (image d'illustration).
AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
Les États européens ont donné leur feu vert à des réprésailles à hauteur de 93 milliards d'euros, qui s'appliqueraient dès le 7 août si les négociations commerciales avec les États-Unis devaient échouer, ont indiqué des diplomates jeudi.
L' UE a préparé une liste de marchandises américaines qui seraient taxées si les Etats-Unis de Donald Trump devaient appliquer des droits de douane de 30% sur les importations européennes, comme ils ont menacé de le faire, à compter du 1ᵉʳ août.
L'Europe a encore l'espoir de trouver une solution négociée, mais a listé des biens américains à taxer à partir du 7 août en cas d'échec des discussions, dont une première liste déjà adoptée à hauteur de 21 milliards d'euros, à laquelle s'est ajoutée une deuxième liste à hauteur de 72 milliards d'euros.
L'UE a décidé jeudi de fusionner ces deux listes, qui comprennent un très grand nombre de marchandises: soja, avions, voitures, etc.
Les négociations se poursuivent et un accord semblait jeudi se dessiner avec des droits de douane américains ramenés à 15% et plusieurs exemptions concernant le secteur aéronautique ou pharmaceutique.
Les Européens entendent toutefois faire aussi preuve de fermeté si ces négociations devaient une nouvelle fois capoter. «Instrument anti-coercition»
Outre ces représailles à hauteur de près de 100 milliards d'euros, l'UE dispose également d'un «instrument anti-coercition», un puissant outil commercial qui lui permettrait d'aller au-delà de simples taxes douanières.
Cet instrument, au départ pensé pour répliquer aux pratiques jugées déloyales de la Chine, permet ainsi à l'UE de bloquer certains investissements ou l'accès à ses marchés publics.
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Ils représentent la majeure partie des exportations suisses vers les États-Unis. Guy Parmelin, superstar? Ce nouveau désaveu public de Donald Trump ne devrait pas faciliter la mission de Karin Keller-Sutter et de Guy Parmelin . Malgré les signes avant-coureurs inquiétants, l'ambiance lors de la réunion de crise du Conseil fédéral lundi matin aurait été relativement constructive et ciblée, selon des sources de l'administration. Le gouvernement veut éviter le pire scénario. La répartition exacte des rôles entre les deux ministres n'est pas claire. Ces derniers jours, d'éminents anciens diplomates suisses comme Thomas Borer ou Jean-Daniel Ruch ont publiquement réclamé que le ministre de l'Économie reprenne en main les négociations douanières. 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DIRECT – Droits de douane: Karin Keller-Sutter rencontrera Marco Rubio à Washington
03.08.2025, 17h09 Les nouveaux droits de douane de Donald Trump sont «quasiment définitifs» et ne devraient pas faire l'objet de négociations dans l'immédiat, selon le représentant américain au Commerce, qui a également défendu les mesures commerciales prises par le président à l'encontre du Brésil. «Ces droits de douane sont quasiment définitifs», a déclaré le représentant Jamieson Greer sur la chaîne CBS, lors d'une interview préenregistrée, diffusée dimanche. Questionné sur de possibles négociations à la baisse de ces surtaxes douanières, M. Greer a dit qu'elles n'auraient probablement pas lieu «dans les prochains jours». Le représentant américain au commerce Jamieson Greer, le 1ᵉʳ août 2025. AFP / Jim WATSON Donald Trump a signé jeudi le décret fixant le montant des nouveaux droits de douane qui toucheront plusieurs dizaines de pays, allant de 10% à 41%. Ces nouvelles taxes sur les importations prendront effet, pour l'essentiel des pays, le 7 août, afin de permettre aux douanes de s'organiser pour leur collecte. Les produits de l'Union européenne, du Japon ou de la Corée du Sud seront taxés à hauteur de 15%, ceux du Royaume-Uni à 10%. L'Indonésie est à 19%, le Vietnam et Taïwan subissent des surtaxes de 20%. «Nous pouvons clairement voir les contours du projet commercial du président à travers ces taux», a commenté M. Greer. Ces droits de douane sont aussi un moyen de pression politique pour Donald Trump. Le Brésil, coupable aux yeux du locataire de la Maison Blanche de poursuivre en justice son allié d'extrême droite, l'ancien président Jair Bolsonaro, va voir ses produits entrant aux États-Unis taxé à 50%. «Le président a constaté au Brésil, comme dans d'autres pays, un mauvais usage de la loi, un mauvais usage de la démocratie», a souligné le représentant au Commerce. «Il est normal d'utiliser ces outils (tarifaires) pour des questions géopolitiques», a-t-il ajouté. Le juge de la Cour suprême du Brésil chargé du procès de Jair Bolsonaro a affirmé vendredi que la justice brésilienne ne se plierait pas aux «menaces» de l'administration Trump. Le président américain «a été élu pour faire le point sur la situation des affaires étrangères aux États-Unis et prendre les mesures appropriées», a conclu Jamieson Greer.