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La Suisse ne doit pas dépendre de Trump

La Suisse ne doit pas dépendre de Trump

24 Heuresa day ago
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L'Amérique trumpienne tourne en bourrique le Conseil fédéral. Mieux vaut donc avoir un plan en cas d'échec des négociations. Éditorial Arthur Grosjean - Correspondant au Palais fédéral Publié aujourd'hui à 13h05
Le président américain Donald Trump a frappé la Suisse des droits de douane les plus hauts en Europe.
keystone-sda.ch
La Suisse est en train de boire le calice jusqu'à la lie. Après avoir été assommée la semaine passée par l'annonce de droits de douane américains exorbitants et arbitraires de 39%, voilà qu'elle assiste à l'humiliation en direct de sa présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter. Donald Trump affirme à la TV américaine ne pas la connaître et «qu'elle était aimable» mais n'écoutait pas ce qu'il disait. D'où son coup de marteau douanier.
Certains en Suisse y voient déjà la déroute du Conseil fédéral dans ces négociations. Il a trop tardé à comprendre qu'il fallait sortir d'une négociation classique et offrir au nouveau molosse américain de magnifiques os à ronger qu'il aurait pu exhiber en public. Comme ce qu'il a fait à la suite de l'accord avec l'Union européenne. Un accord à sens unique, soit dit au passage, jugé humiliant par la France.
La tête du gouvernement suisse, dans un voyage de la dernière chance, essaie d'amadouer le maître de la Maison-Blanche. On peut trouver cela pathétique. Mais vu les conséquences sur l'emploi en Suisse, on comprend que le gouvernement ravale sa fierté et joue ce coup de poker à l'issue plus qu'incertaine.
Si les choses tournent mal, il faut absolument dérouler un plan B. Comme l'avait fait la Suisse lorsqu'elle avait été punie arbitrairement par l'UE sur l'équivalence boursière ou sur les programmes de recherche. Ce sera nettement plus compliqué et plus douloureux. Mais un pays ne peut pas dépendre pareillement des humeurs d'un président, fût-il celui d'un puissant pays comme les USA.
La Suisse, Trump et les droits de douane Arthur Grosjean est correspondant politique au Palais fédéral depuis août 2011. Il exerce la profession de journaliste depuis plus de 35 ans. Il a occupé diverses fonctions comme chef de rubrique (Suisse, Genève) et rédacteur en chef adjoint de la Tribune de Genève. Il a commencé sa carrière comme responsable des communes genevoises avant de s'occuper successivement de la politique de la Ville de Genève et celle du canton de Genève. Il écrit pour la Tribune de Genève, 24 Heures et le Matin Dimanche. Plus d'infos @arthurflash
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Étiquettes électroniques: La guerre des prix se joue sur écran
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Étiquettes électroniques: La guerre des prix se joue sur écran

Commerce de détail – La guerre des prix se joue désormais sur écran dans les supermarchés En Europe, certaines chaînes modifient leurs prix jusqu'à 100 fois par jour. En Suisse, Migros, Coop et autres utilisent la technologie, mais refusent de suivre cette tendance controversée. Anna Luna Frauchiger Dans deux tiers des magasins Coop, les étiquettes de prix sont électroniques, mais il n'y aura pas de prix dynamiques pour autant. Raisa Durandi Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En Suisse, il existe des prix dynamiques dans les boutiques en ligne, pour les billets d'avion et dans les stations de ski. D'autres pays européens comme la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas ont déjà adopté des modèles de prix dynamiques dans leurs magasins d'alimentation, selon le «Wall Street Journal». La chaîne de supermarchés Rema 1000, qui compte plus de 1000 succursales en Norvège et au Danemark, modifie ainsi jusqu'à 100 fois par jour les prix de certains produits. Les jours fériés, cette fréquence augmente encore. Techniquement, c'est très simple: grâce aux étiquettes électroniques, Rema 1000 peut modifier les prix à tout moment. Plusieurs chaînes de supermarchés américaines – dont Walmart, Kroger et Whole Foods – ont introduit des étiquettes de prix électroniques au cours des derniers mois. Selon le «Wall Street Journal», cette innovation suscite des inquiétudes: ces entreprises pourraient adopter des modèles de prix dynamiques à l'avenir. L'année dernière, deux députés démocrates du Massachusetts avaient déjà fait part de leurs craintes dans une lettre ouverte adressée à Kroger. Concrètement, ils redoutent que le distributeur puisse augmenter les prix de manière ciblée – par exemple aux heures de pointe ou lors de certaines conditions météorologiques – au détriment des consommateurs et consommatrices. Cette crainte semble toutefois infondée. Les supermarchés américains ne prévoient pas d'utiliser les étiquettes de prix électroniques pour pratiquer la tarification dynamique dans un avenir proche, comme ils l'ont confirmé au «Wall Street Journal». L'objectif serait uniquement d'alléger le travail des employés et de réduire les déchets de papier, a ainsi assuré un porte-parole de Kroger. Détaillants suisses réticents aux prix dynamiques De leur côté, les détaillants suisses ont une longueur d'avance sur les Américains, comme l'a récemment rapporté la télévision alémanique SRF: Migros, Lidl et Aldi ont équipé leurs magasins d'étiquettes de prix électroniques depuis plusieurs années déjà. Chez Coop, ces étiquettes sont présentes dans deux tiers des points de vente. Malgré cette technologie disponible, aucune de ces enseignes ne souhaite introduire des prix alimentaires dynamiques en Suisse, comme l'ont confirmé à SRF les services de presse de Migros, Aldi, Lidl et Coop. Seule exception: les détaillants baissent en cours de journée les prix des produits dont la date de péremption approche. Coop signale par exemple les aliments concernés par un autocollant portant la mention «Valoriser au lieu de jeter». Des étiquettes électroniques pour lutter contre le gaspillage alimentaire? En Norvège, au Danemark et aux Pays-Bas, les supermarchés appliquent également la tarification dynamique, mais uniquement pour réduire les prix, jamais pour les augmenter. Chez Albert Heijn, chaîne néerlandaise avec 1280 filiales, le système de prix électronique contrôle toutes les quinze minutes si les produits proches de la date de péremption se vendent bien ou non. Le cas échéant, les prix sont encore diminués. Cette approche permet à l'enseigne d'éviter environ 250'000 kilos de gaspillage alimentaire par an, selon Noortje van Genugten, vice-présidente de l'exploitation des produits chez Albert Heijn, interrogée par le «Wall Street Journal». Au-delà de la réduction du gaspillage alimentaire, l'enjeu est aussi économique. Partap Sandhu, de Rema 1000, l'a d'ailleurs confié au «Wall Street Journal»: «L'idée est de proposer des prix plus bas que la concurrence en appuyant sur un simple bouton.» Et d'ajouter: «Nous baisserons peut-être les prix de dix centimes, puis nos concurrents suivront et c'est ainsi que tout se transforme en une véritable course vers le bas.» Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Anna Luna Frauchiger ist Volontärin und absolviert die Diplomausbildung Journalismus am MAZ. Sie hat in Zürich Wirtschaftsgeschichte studiert. Plus d'infos @alfrauchiger Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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Le taux de sans-emploi a stagné en juillet comme en juin et en mai. Toutefois, le nombre de personnes au chômage a augmenté de 1,8% par rapport au mois précédent et de 19,9% sur un an. Publié aujourd'hui à 10h40 Un logo de l'agence de la Caisse cantonale de chômage (CCh) du canton de Vaud. KEYSTONE/Jean-Christophe Bott Le marché du travail suisse a fait du surplace en juillet. Le taux de chômage a stagné à 2,7%, comme déjà en juin et en mai, malgré une augmentation du nombre de chômeurs. Au cours du mois sous revue, le nombre de chômeurs a augmenté de 2277 personnes (+1,8%) par rapport au mois précédent pour atteindre 129'154 personnes. Sur un an, le chômage a augmenté de 21'438 personnes (+19,9%), selon les chiffres publiés jeudi par le Secrétariat d'État à l'économie (SECO). Le nombre de chômeurs corrigé des variations saisonnières a augmenté de 1,2% par rapport au mois précédent, pour atteindre 137'049 personnes. Le taux de chômage ajusté s'est maintenu à 2,9% en juillet. Hausse du nombre de jeunes chômeurs Entre juin et juillet, le nombre de jeunes chômeurs, âgés de 15 à 24 ans, a augmenté de 7,4% à 11'496 personnes. Sur un an, cela correspond à une hausse de 16,1%. Le nombre de chômeurs âgés de 50 à 64 ans s'est stabilisé sur un mois mais a crû de presque 20% sur un an. En tout, 209'441 demandeurs d'emploi ont été comptabilisés, soit 2573 personnes de plus qu'en juin (+1,2%). Par rapport au même mois de l'année précédente, ce nombre a donc augmenté de 30'302 personnes (+16,9%). Le taux de demandeurs d'emploi s'est maintenu à 4,4% en juillet 2025. Selon les données disponibles à fin juillet, le nombre de personnes ayant épuisé leurs droits aux indemnités de chômage au cours du mois de mai s'élevait à 3037, soit 99 personnes de moins (-3,2%) qu'en avril. Le mois dernier, 39'805 postes vacants ont été annoncés aux ORP (+0,1% sur un mois). La réduction de l'horaire de travail a touché 11'940 personnes en avril, soit 2047 de moins (-14,6%) qu'en mars, d'après les informations disponibles sur le chômage partiel. Le nombre de secteurs d'exploitation concernés après une période de saisie de trois mois a diminué de 8,6% sur un mois à 688 domaines. Sur le marché du travail en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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Trump inflexible – Suite au fiasco des 39%, le Conseil fédéral passe en mode crise Le voyage aux États-Unis a fait chou blanc. Le Conseil fédéral se réunit en urgence cet après-midi pour prendre des mesures. Arthur Grosjean - Berne , Delphine Gasche - Berne La présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et le vice-président, Guy Parmelin, sont rentrés bredouille de leur voyage à Washington. AFP Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : La visite diplomatique suisse à Washington s'achève sans succès face à l'administration Trump. Les droits de douane additionnels de 39% frappent désormais les exportations suisses. Le Conseil fédéral examine la possibilité d'étendre le chômage partiel à 24 mois. Swissmem propose un plan en dix points pour soutenir l'industrie d'exportation. Les mains vides. La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et son vice-président Guy Parmelin reviennent des USA sans avoir rien obtenu du président Trump. Ce dernier ne les a même pas reçu 5 minutes. La tête de l'exécutif suisse a échappé à l'humiliation complète en décrochant mercredi un rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères, Marco Rubio. Une maigre consolation car ce dernier est acteur de second plan sur les droits de douane. Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos Après ce voyage raté de la dernière chance, la dure réalité s'applique désormais. La Suisse est frappée dès maintenant de droits de douane additionnels de 39% pour une partie de ses exportations aux États-Unis. Le coup de massue risque bien de plomber le chiffre d'affaires de nombreuses entreprises, notamment celles actives dans l'horlogerie et les machines-outils. Voilà pourquoi le Conseil fédéral a décidé de passer en mode crise. Il va tenir une séance extraordinaire ce jeudi en début d'après-midi. On s'attend à ce qu'il présente un plan B pour les secteurs économiques touchés. Une communication publique est annoncée en fin d'après-midi. La présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter (C), et son équipe sont arrivées jeudi dans la matinée à l'aéroport de Belp, près de Berne. AFP Que faire pour soutenir une économie aux abois? Il sera certainement question de prolonger la durée maximale d'indemnisation du chômage partiel à 24 mois. Cela permet aux entreprises touchées par les droits de douane exorbitants d'avoir le temps de se retourner et de prospecter de nouveaux marchés. Le ministre de l'Économie Guy Parmelin a déjà mentionné la pertinence de cette mesure, qui avait été utilisée lors de la pandémie de coronavirus pour éviter les faillites en cascade. Swissmem, l'association de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux, appelle aussi de ses vœux une telle solution. Economie mise à mal À peine le coup de massue entré en vigueur, l'association Swissmem a dénoncé un scénario catastrophe. «Si cette charge douanière exorbitante est maintenue, les activités d'exportation de l'industrie tech suisse vers les États-Unis sont de facto à l'agonie, surtout au vu des droits de douane nettement plus bas pour la concurrence en provenance de l'UE et du Japon.» Un scénario particulièrement inquiétant, sachant que la Suisse gagne un franc sur deux grâce au commerce extérieur. «Si l'industrie d'exportation va mal, c'est la prospérité de toute la population qui est menacée.» Outre la poursuite des négociations, Swissmem sort un catalogue en dix points pour soutenir l'économie d'exportation. Les mesures vont de la prolongation du chômage partiel au soutien des Bilatérales III et au développement des accords de libre-échange, notamment avec le Mercosur, la Thaïlande et la Malaisie, en passant par la promotion de l'innovation ou encore l'assouplissement des exportations de matériel de guerre. EconomieSuisse va dans le même sens. L'organisation patronale juge en outre que les charges des coûts pesant sur les employeurs et les salariés doivent être réduites. Une approche globale est, à ses yeux, primordiale pour résoudre la question douanière. «Il n'est pas acceptable que certains secteurs économiques soient mis en concurrence les uns contre les autres.» Les négociations se poursuivent L'entrée en force des droits de douane à 39% ne signifie pas que la messe est définitivement dite. Le Conseil fédéral devrait continuer de négocier avec les États-Unis pour tenter d'amadouer Donald Trump ces prochains mois. Ce qui ne devrait pas être facile. La proposition suisse «encore plus attractive» avec laquelle s'était envolé le Gouvernement suisse à Washington cette semaine a fait chou blanc. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Arthur Grosjean est correspondant politique au Palais fédéral depuis août 2011. Il exerce la profession de journaliste depuis plus de 35 ans. Il a occupé diverses fonctions comme chef de rubrique (Suisse, Genève) et rédacteur en chef adjoint de la Tribune de Genève. Il a commencé sa carrière comme responsable des communes genevoises avant de s'occuper successivement de la politique de la Ville de Genève et celle du canton de Genève. Il écrit pour la Tribune de Genève, 24 Heures et le Matin Dimanche. Plus d'infos @arthurflash Delphine Gasche est correspondante parlementaire à Berne depuis mai 2023. Spécialisée en politique, elle couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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