
Trois morts dans des frappes ukrainiennes, une centaine de drones abattus
Trois morts dans des frappes ukrainiennes, une centaine de drones abattus
(Kharkiv) Trois personnes ont été tuées vendredi en Russie dans une attaque nocturne de drones ukrainiens, tandis que des bombardements russes en Ukraine ont blessé une quinzaine de personnes et touché une maternité à Kharkiv.
Sergey BOBOK
Agence France-Presse
Cette salve ukrainienne intervient après une série de frappes massives de drones russes sur l'Ukraine, notamment sur Kyiv, et alors que Moscou bat chaque semaine des records en nombre d'engins tirés, fournis par une industrie de défense qui tourne à plein régime.
Elle vient aussi après que les États-Unis ont réaffirmé leur soutien à l'Ukraine, le président Volodymyr Zelensky ayant confirmé jeudi avoir reçu des « dates concrètes » pour la livraison de nouveaux armements de la part de Donald Trump.
En Russie, un civil a été tué dans la région de Lipetsk (Ouest) et un autre dans celle de Toula, près de Moscou, dans cette attaque de drones ukrainienne. Un troisième est mort dans des bombardements d'artillerie dans la région frontalière de Belgorod, selon les autorités locales.
Au total, 155 drones ukrainiens ont été abattus, selon le ministère russe de la Défense.
Côté ukrainien, un établissement médical a été touché par des frappes russes à Kharkiv (Nord-Est), la deuxième ville du pays, où une maternité a été impactée, selon Volodymyr Zelensky.
Selon lui, neuf personnes ont été blessées, dont des « mères avec des nouveau-nés et des femmes qui se remettaient d'une opération ». Aucun enfant ne figure parmi les victimes.
Trump « déçu »
PHOTO SOFIIA GATILOVA, REUTERS
Des habitants se rassemblent sur le site d'une attaque de drone russe dans le centre-ville de Kharkiv, en Ukraine, le 11 juillet 2025.
Un journaliste de l'AFP présent à Kharkiv a vu une femme bercer son nouveau-né dans une ambulance après avoir été évacuée des lieux.
À Odessa, grand port du sud du pays, huit personnes ont été blessées dans des frappes russes.
Alors que les négociations pour mettre fin à l'invasion russe de l'Ukraine lancée en 2022 sont au point mort, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé jeudi s'être vu proposer par son homologue russe Sergueï Lavrov une « nouvelle idée ».
PHOTO NINA LIASHONOK, REUTERS
Le feu brûle sur le site d'une attaque de drone russe à Odessa, en Ukraine, le 11 juillet 2025.
S'il n'a pas détaillé, celle-ci « pourrait potentiellement permettre d'ouvrir la porte » vers une issue au conflit, selon M. Rubio, qui a par ailleurs signifié à Moscou la « frustration » de Donald Trump.
Dans ce contexte, M. Trump a évoqué « une déclaration importante » qu'il pourrait faire lundi sur la Russie, après s'être dit « déçu » par son homologue Vladimir Poutine, avec qui il avait repris le contact à son retour à la Maison-Blanche.
L'Ukraine et de nombreux élus américains, y compris dans le camp de M. Trump, poussent le président à adopter de nouvelles sanctions contre la Russie. Ce à quoi il s'était jusqu'à présent refusé, disant vouloir laisser une chance à la diplomatie.
Contingent européen « inacceptable »
Après deux rondes de négociations directes entre Russes et Ukrainiens à Istanbul, le Kremlin continue de rejeter l'idée d'un cessez-le-feu. Il réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées et renonce à intégrer l'OTAN, des conditions inacceptables pour Kyiv.
Vendredi, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a également répété que Moscou considérerait « inacceptable » tout déploiement d'un contingent militaire européen en Ukraine.
La veille, le président français Emmanuel Macron avait évoqué la possibilité de déployer une telle force en cas de cessez-le-feu. Il a aussi annoncé la décision de renforcer « jusqu'à 50 000 hommes » le contingent franco-britannique qui doit lui servir de socle.
« La présence d'un contingent étranger près de nos frontières est inacceptable », a déclaré M. Peskov, dénonçant le « militarisme antirusse » des dirigeants européens.
Le chef d'état-major français, Thierry Burkhard, a de son côté assuré vendredi que la Russie a identifié la France comme étant « son principal adversaire en Europe » et qu'elle vise par des actions hybrides.
Sur le terrain, les forces russes poursuivent leur avancée. Vendredi, elles ont revendiqué la prise de la localité de Zelena Dolina, près de la ville de Lyman, reprise par l'armée ukrainienne en octobre 2022, et dont les troupes de Moscou se trouvent désormais à une dizaine de kilomètres.

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
2 days ago
- La Presse
Ottawa envisage d'acheter des drones pouvant voler avec des avions F-35
Ottawa envisage d'acheter des drones pouvant voler avec des avions F-35 (Ottawa) Le ministère de la Défense nationale envisage l'achat de drones de combat qui renforceraient les capacités de ses prochains chasseurs F-35. Kyle Duggan La Presse Canadienne Des documents non confidentiels obtenus par La Presse Canadienne laissent entendre que l'achat d'appareils de combat sans équipage pourrait coûter jusqu'à 16 $ milliards et nécessiterait des centaines d'employés. Cette somme est située dans la fourchette supérieure de l'estimation. Le prix véritable et les autres aspects de cette technologie émergente demeurent incertains. Le fait que le gouvernement ait amorcé des recherches sur cet équipement ne signifie pas que la décision d'en acheter a été prise. David Perry, président de l'Institut canadien des affaires mondiales, souligne que les alliés du Canada se dirigent déjà dans cette voie. Le gouvernement voudra donc savoir comment ses plus proches partenaires militaires comptent utiliser cette technologie. Selon lui, les drones de combat donneraient à l'aviation canadienne une plus grande flexibilité pour participer à des opérations alliées. Cet équipement pourrait coûter moins cher que les avions conventionnels tout en jouant un rôle de multiplicateur de forces. « Les pays, particulièrement dans le monde occidental, veulent trouver le meilleur compromis lorsqu'ils investissent dans de l'équipement onéreux. Nous sommes en train d'acquérir des chasseurs qui coûteront beaucoup d'argent. Ces appareils peuvent être phénoménaux, mais ils coûtent si cher qu'on ne peut pas en fabriquer beaucoup. » M. Perry observe que la Russie a lancé plusieurs drones et missiles contre l'Ukraine depuis le début de la guerre. « Cela devient beaucoup plus difficile pour un système de défense de s'occuper d'un très grand nombre de cibles en même temps », lance-t-il. Dans sa plus récente mise à jour de sa politique de défense, le gouvernement fédéral exprimait l'idée d'explorer la possibilité d'acquérir des drones de combat. Le Canada n'a jamais déployé des drones de combat pouvant travailler en tandem avec des chasseurs. Daniel Norton, un expert des systèmes de gestion à la corporation Rand, dit que le type de drone examiné par le Canada est plus habituellement plus petit que les appareils devant être manœuvrés par un équipage. Il coûte moins cher, surtout si l'on en achète en masse. On peut aussi les utiliser lorsque le commandement ne veut pas risquer la vie d'un pilote. Ces véhicules peuvent aussi agir de façon autonome jusqu'à un certain degré, notamment pour viser et voler, mais ce sont des humains qui sont aux commandes. Les prochaines versions de cet équipement pourraient être utilisées de façon entièrement autonome. M. Norton doute que cet équipement puisse être déployé d'ici 2030 par quelque pays que ce soit. « Je serai surpris si cela survient plus tôt », avance-t-il. Le ministère de la Défense nationale avait vaguement fait allusion à ce type d'arme, affirmant son Intention d'explorer « les capacités du Canada en ce qui a trait à la défense aérienne intégrée et antimissile ». Dans un document intitulé « Notre Nord, fort et libre : une vision renouvelée pour la défense du Canada » publié en 2024, le gouvernement s'engageait à étudier « les possibilités d'acquisition d'une série de drones de surveillance et de frappe, ainsi que d'une capacité de lutte antidrones ». Une analyse préliminaire examinant diverses solutions laisse entendre que l'achat d'une plateforme entièrement fabriquée au Canada n'est pas au programme. Toutefois, elle souligne la possibilité pour le Canada de collaborer avec des partenaires comme l'Australie, les États-Unis et les pays européens, pour mettre au point cette technologie. En mars, le premier ministre fédéral Mark Carney avait ordonné un nouvel examen de l'achat d'une flotte de 35 chasseurs à la suite de la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis. Une décision pourrait être prise à ce sujet d'ici la fin de l'été. L'achat prévu de 88 chasseurs furtifs fabriqués aux États-Unis pourrait s'élever à 27,7 milliards, selon le vérificateur général. Pour l'instant, le Canada ne s'est engagé qu'à financer les 16 premiers appareils.


La Presse
2 days ago
- La Presse
Au moins quatre morts dans de nouvelles attaques russes
Six personnes, dont un garçon de 11 ans, ont été blessées par des attaques nocturnes à Lviv, selon l'administration régionale. Au moins quatre morts dans de nouvelles attaques russes (Kyiv) La Russie a lancé dans la nuit plus de 620 drones et missiles contre l'Ukraine, notamment sur l'ouest du pays, ont annoncé samedi le président Volodymyr Zelensky et l'armée ukrainienne, les différentes autorités régionales faisant état d'au moins quatre morts et de blessés. Agence France-Presse Les frappes aériennes russes conte l'Ukraine se sont encore intensifiées ces dernières semaines, et Moscou bat chaque semaine des records en nombre d'engins tirés, fournis par une industrie de défense qui tourne à plein régime. « Vingt-six missiles de croisière et 597 drones d'attaque ont été lancés, dont plus de la moitié étaient des 'Shaheds' » de fabrication iranienne, a écrit samedi Volodymyr Zelensky. PHOTO REUTERS Un homme retire le verre d'une fenêtre brisée qui a été endommagée lors de frappes de drones et de missiles russes à Lviv, le 12 juillet 2025. L'armée de l'air ukrainienne a dit avoir abattu plus de la moitié de ces engins, soit 319 drones de type Shahed et 25 missiles. Quelque 258 drones leurres, utilisés pour tromper les défenses antiaériennes de l'Ukraine, ont été perdus ou éliminés, selon elle. Un missile et une vingtaine de drones ont touché « cinq endroits », a-t-elle dit sans plus de précisions. Ces frappes de drones et de missile ont fait au moins deux morts et 20 blessés à Tchernivtsi, ville de l'ouest, selon Volodymyr Zelensky. Habituellement, l'ouest de l'Ukraine est généralement relativement préservé par rapport aux zones de l'est et du sud, où se déroulent les combats. Six autres personnes, dont un garçon de 11 ans, ont été blessées par des attaques nocturnes dans une autre ville de l'ouest, Lviv, selon l'administration régionale. PHOTO MYKOLA TYS, ASSOCIATED PRESS Des gens regardent un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque aérienne russe à Lviv, le 12 juillet 2025. Deux personnes ont été tuées par une bombe dans la région de Dnipropetrovsk (Centre-Est), et trois blessées dans la ville de Kharkiv (Nord-Est), d'après les autorités locales. Le ministère russe de la Défense a indiqué avoir mené une « frappe groupée » contre « des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien » à Lviv, Kharkiv et Loutsk, et contre un aérodrome militaire. « L'objectif de la frappe a été atteint. Toutes les cibles désignées ont été détruites », a dit le ministère dans un communiqué. Plus « que des signaux » Volodymyr Zelensky a appelé samedi ses alliés à envoyer « davantage que des signaux » pour stopper la Russie. Il a estimé que « le rythme des frappes aériennes russes requiert des décisions rapides, et il peut être freiné dès maintenant par des sanctions ». Il a notamment appelé à punir ceux qui « aident la Russie à produire des drones et à tirer profit du pétrole ». Les exportations de pétrole sont cruciales pour l'économie russe. L'UE a interdit les importations de pétrole russe, mais continue cependant à acheter du gaz russe, la France étant l'un des plus gros acheteurs au sein de l'Union. Volodymyr Zelensky a aussi appelé ses partenaires à renforcer la défense antiaérienne ukrainienne, qui sert à contrer les frappes russes.


La Presse
3 days ago
- La Presse
Le Bitcoin dépasse les 118 000 $ US pour la première fois et continue de progresser
Le Bitcoin dépasse les 118 000 $ US pour la première fois et continue de progresser Le Bitcoin a atteint un sommet historique, dépassant les 118 000 $ US, grâce à un afflux massif de capitaux vers les ETF Bitcoin au comptant, qui ont ouvert l'accès à l'investissement en cryptomonnaies à des millions de personnes. Michelle Chapman Associated Press La faiblesse du dollar américain et la propension de l'administration du président américain Donald Trump aux monnaies numériques ont également contribué à propulser récemment le cours du Bitcoin à des niveaux sans précédent. Le Sénat a adopté le mois dernier une loi visant à réglementer une forme de cryptomonnaie appelée « stablecoins ». Il s'agit du premier d'une série de projets de loi que le secteur espère voir se multiplier pour renforcer sa légitimité et rassurer les consommateurs. Cette législation, qui évolue rapidement, fait suite à la campagne électorale de 2024, au cours de laquelle le secteur des cryptomonnaies s'est classé parmi les plus gros dépensiers politiques du pays, soulignant son influence croissante à Washington et au-delà. Connu sous le nom de GENIUS Act, ce projet de loi établirait des garde-fous et des protections pour les consommateurs des « stablecoins », un type de cryptomonnaie généralement indexé sur le dollar américain. Cet acronyme signifie « Guiding and Establishing National Innovation for U. S. Stablecoins ». La Chambre des représentants examinera le GENIUS Act la semaine prochaine dans le cadre des efforts du Congrès visant à renforcer la position du pays dans le secteur des cryptomonnaies.