
Pour Victorinox, les droits de douane américains sont un défi «massif»
Publié aujourd'hui à 10h25
Victorinox travaille actuellement avec ses équipes aux États-Unis pour trouver des solutions face aux droits de douane américains.
keystone-sda.ch
Les États-Unis sont un marché clé pour le fabricant de couteaux suisses Victorinox , les droits de douane constituant donc un défi «massif» pour l'entreprise, selon son patron, pour qui relocaliser la production n'est pourtant pas une option.
Connue pour ses couteaux de poche équipés de tire-bouchon et ouvre-boîtes, l'entreprise basée à Ibach, non loin du lac des Quatre-Cantons, est actuellement en train de travailler avec ses équipes aux États-Unis pour trouver des solutions.
Mais «relocaliser la production à l'étranger — en particulier pour les couteaux de poche — n'est pas une option», la marque étant par essence «définie par son origine suisse», a indiqué mercredi son patron, Carl Elsener, dans un courriel à l'AFP. Droits de douane punitifs
La Suisse est sonnée par les droits de douane punitifs de 39% applicables depuis jeudi dernier aux produits helvétiques entrant aux États-Unis. Cette surtaxe — bien plus élevée que les 15% imposés aux produits de l'Union européenne ou du Japon — a fait l'effet d'un coup de massue aussi bien pour les fabricants de machines industrielles que de montres, fromage ou chocolat.
Le patron de Victorinox, Carl Elsener.
KEYSTONE
«À court terme, la situation n'est pas encore critique», selon le patron de Victorinox, puisque les stocks aux États-Unis ont été augmentés avant leur entrée en vigueur.
Les coûts supplémentaires qu'induisent ces droits de douane restent donc «gérables pour l'année en cours». Grâce à ces stocks, la marque suisse va «délibérément» pouvoir s'abstenir d'augmenter ses prix «jusqu'à la fin de l'année», précise-t-il.
«Toutefois, si ces droits de douane restent en place, nous sommes en train de contempler jusqu'à 13 millions de dollars de coûts supplémentaires par an à partir de 2026», prévient le patron du fabricant des célèbres couteaux de l'armée suisse.
«Ces nouveaux droits de douane interviennent à un moment où la situation est déjà tendue», avec l'affaiblissement du dollar face au franc suisse, et représentent donc «un défi massif pour notre compétitivité», insiste-t-il. Les États-Unis, premier marché d'exportation
Victorinox, qui fabrique aussi des couteaux de cuisine, est en train de discuter avec ses équipes aux États-Unis pour voir «dans quelle mesure» des hausses de prix sont envisageables l'an prochain et si «certaines étapes», «comme le nettoyage final ou le packaging des couteaux professionnels», peuvent être faites «directement sur place», explique-t-il.
Mais si l'entreprise reste «flexible» pour «s'adapter à des conditions changeantes», il insiste sur le fait qu'elle reste «engagée» aux côtés de son site d'Ibach, où elle avait été fondée en 1884 par son arrière-grand-père.
En 2024, Victorinox a réalisé un chiffre d'affaires de 417 millions de francs suisses (442 millions d'euros à taux actuels). Les États-Unis, son premier marché d'exportation, contribuaient à 13% de ses ventes, ce chiffre grimpant à 18% pour ses ventes de couteaux professionnels et de cuisine.
La marque suisse est très connue aux États-Unis, notamment à travers la série télévisée des années 1980 et début 1990 «MacGyver» où le héros se sortait régulièrement de situations difficiles grâce à son fidèle couteau suisse. Certains modèles sont équipés de tournevis, scie à métaux, ciseaux et dénudeur de fils électriques.
La Suisse et les droits de douane américains Newsletter
«Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres newsletters
AFP
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
2 hours ago
- 24 Heures
Il faut dépenser 400 francs pour une boîte Playmobil Migros, et ça fâche déjà
Le géant orange a lancé sa propre collection de Playmobil, disponible dans le cadre d'une opération de fidélité. Publié aujourd'hui à 17h33 Une des boîtes de la nouvelle Playmobil Mania de la Migros. Migros La Playmobil Mania fait son retour chez Migros, un peu plus d'un an après sa dernière édition. Le géant orange propose à nouveau cinq sets exclusifs mettant en scène les célèbres personnages en train de faire leurs courses, de jardiner ou de fabriquer du chocolat. Mais à peine lancée, l'opération suscite déjà des critiques, rapporte «20 Minuten» . Ces boîtes Playmobil colorées, qui font rêver bien des enfants, sont accessibles via un système de fidélité: il faut collecter 20 vignettes pour obtenir un set. Une vignette est remise pour chaque tranche de 20 francs d'achat. Si on fait le calcul, il faut dépenser 400 francs pour obtenir une seule boîte, et 2000 francs pour toute la collection – le tout, dans un délai de quarante-deux jours, du 12 août au 22 septembre. Une mécanique jugée excessive par de nombreuses familles, en particulier celles aux revenus modestes, souligne «20 Minuten». Dès le lancement, des voix se sont élevées pour dénoncer une opération jugée «inaccessible» pour le grand public. D'autres pointent l'explosion des prix sur les plateformes de revente comme Ricardo, où des collections complètes se négocient déjà jusqu'à 500 francs. Face à ces critiques, Migros se défend dans les colonnes du média alémanique, en précisant qu'un seul set suffit pour «s'amuser». Toutefois, des organisations comme Caritas mettent en lumière le décalage entre ce type d'actions marketing et la réalité financière de nombreuses familles. En lire davantage sur Migros Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
4 hours ago
- 24 Heures
La poule aux œufs d'or de l'Industrie pharmaceutique suisse menacée par Donald Trump
Avec des prix jusqu'à quatre fois plus élevés qu'ailleurs, les États-Unis représentent un marché crucial pour les groupes pharmaceutiques suisses. Cette manne est aujourd'hui menacée par la rhétorique agressive du président américain. Publié aujourd'hui à 15h39 L'industrie pharmaceutique justifie le prix élevé des médicaments aux États-Unis notamment par les coûts de la recherche et du développement. Urs Jaudas En bref: Les articles ABO sont réservés aux abonnés. S'abonner Déjà enregistré.e ou abonné.e? Se connecter


24 Heures
9 hours ago
- 24 Heures
Pour Victorinox, les droits de douane américains sont un défi «massif»
Le fabricant de couteaux risque jusqu'à 13 millions de dollars de surcoûts par an à partir de 2026. Mais l'entreprise refuse néanmoins de délocaliser. Publié aujourd'hui à 10h25 Victorinox travaille actuellement avec ses équipes aux États-Unis pour trouver des solutions face aux droits de douane américains. Les États-Unis sont un marché clé pour le fabricant de couteaux suisses Victorinox , les droits de douane constituant donc un défi «massif» pour l'entreprise, selon son patron, pour qui relocaliser la production n'est pourtant pas une option. Connue pour ses couteaux de poche équipés de tire-bouchon et ouvre-boîtes, l'entreprise basée à Ibach, non loin du lac des Quatre-Cantons, est actuellement en train de travailler avec ses équipes aux États-Unis pour trouver des solutions. Mais «relocaliser la production à l'étranger — en particulier pour les couteaux de poche — n'est pas une option», la marque étant par essence «définie par son origine suisse», a indiqué mercredi son patron, Carl Elsener, dans un courriel à l'AFP. Droits de douane punitifs La Suisse est sonnée par les droits de douane punitifs de 39% applicables depuis jeudi dernier aux produits helvétiques entrant aux États-Unis. Cette surtaxe — bien plus élevée que les 15% imposés aux produits de l'Union européenne ou du Japon — a fait l'effet d'un coup de massue aussi bien pour les fabricants de machines industrielles que de montres, fromage ou chocolat. Le patron de Victorinox, Carl Elsener. KEYSTONE «À court terme, la situation n'est pas encore critique», selon le patron de Victorinox, puisque les stocks aux États-Unis ont été augmentés avant leur entrée en vigueur. Les coûts supplémentaires qu'induisent ces droits de douane restent donc «gérables pour l'année en cours». Grâce à ces stocks, la marque suisse va «délibérément» pouvoir s'abstenir d'augmenter ses prix «jusqu'à la fin de l'année», précise-t-il. «Toutefois, si ces droits de douane restent en place, nous sommes en train de contempler jusqu'à 13 millions de dollars de coûts supplémentaires par an à partir de 2026», prévient le patron du fabricant des célèbres couteaux de l'armée suisse. «Ces nouveaux droits de douane interviennent à un moment où la situation est déjà tendue», avec l'affaiblissement du dollar face au franc suisse, et représentent donc «un défi massif pour notre compétitivité», insiste-t-il. Les États-Unis, premier marché d'exportation Victorinox, qui fabrique aussi des couteaux de cuisine, est en train de discuter avec ses équipes aux États-Unis pour voir «dans quelle mesure» des hausses de prix sont envisageables l'an prochain et si «certaines étapes», «comme le nettoyage final ou le packaging des couteaux professionnels», peuvent être faites «directement sur place», explique-t-il. Mais si l'entreprise reste «flexible» pour «s'adapter à des conditions changeantes», il insiste sur le fait qu'elle reste «engagée» aux côtés de son site d'Ibach, où elle avait été fondée en 1884 par son arrière-grand-père. En 2024, Victorinox a réalisé un chiffre d'affaires de 417 millions de francs suisses (442 millions d'euros à taux actuels). Les États-Unis, son premier marché d'exportation, contribuaient à 13% de ses ventes, ce chiffre grimpant à 18% pour ses ventes de couteaux professionnels et de cuisine. La marque suisse est très connue aux États-Unis, notamment à travers la série télévisée des années 1980 et début 1990 «MacGyver» où le héros se sortait régulièrement de situations difficiles grâce à son fidèle couteau suisse. Certains modèles sont équipés de tournevis, scie à métaux, ciseaux et dénudeur de fils électriques. La Suisse et les droits de douane américains Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.