
Droits de douane : Trump annonce une surtaxe d'au moins 25% sur les produits de plusieurs pays, l'UE dans l'expectative
Donald Trump
a le secret. Le président des États-Unis a promis lundi une surtaxe douanière d'au moins 25 % à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud. L'Union européenne, avec qui aucun accord n'a encore été scellé, était toujours en attente de sa « sanction », ce lundi soir.
Ces droits de douane additionnels seront imposés « à partir du 1er août », affirme le chef de l'État dans des lettres quasiment identiques adressées à plusieurs capitales et publiées sur
sa plateforme Truth Social
.
S'il met ses menaces à exécution, les produits du Japon seront frappés d'une surtaxe de 25 % (contre un taux de 24 % annoncé en avril), comme ceux de Corée du Sud, du Kazakhstan et de Malaisie. La surtaxe sera plus lourde pour l'Afrique du Sud (30 %) mais surtout pour le Laos et la Birmanie (40 % tous les deux).
Les courriers soulignent que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d'ailleurs, une surtaxe « plus élevée » s'appliquera, sans que le montant soit donné. Il est aussi assuré que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.
Donald Trump avait annoncé qu'il enverrait lundi une première série
de 12 à 15 lettres
, à autant de partenaires commerciaux, mentionnant la surtaxe qu'il compte mettre en place sur leurs produits. Il avait précédemment programmé l'entrée en vigueur de ces droits de douane additionnels au 9 juillet, mais vient de repousser l'échéance au 1er août.
Le président américain doit signer lundi un décret pour officialiser ce changement sur ses droits de
douane
les plus punitifs, selon sa porte-parole
Karoline Leavitt.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique : levier de négociation pour obtenir des concessions de l'extérieur, moyen de défendre l'industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques. Il déteste l'idée que les États-Unis aient des déficits commerciaux, c'est-à-dire qu'ils importent plus de marchandises en provenance d'un pays qu'ils n'exportent vers ce pays.
Donald Trump menace ainsi, depuis avril, des dizaines de partenaires commerciaux de droits de douane punitifs pour rééquilibrer les échanges. Et il a déjà instauré une surtaxe plancher de 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis et mis en place des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50 % sur l'acier et l'aluminium, 25 % sur l'automobile).
Le ministre américain des Finances Scott Bessent, en pointe des négociations à Washington, a assuré lundi sur la chaîne de télévision CNBC que « plusieurs accords » seraient annoncés « dans les prochaines 48 heures ». « Ma messagerie était pleine de nouvelles propositions (
des partenaires commerciaux des États-Unis
) hier (
dimanche
) soir », a-t-il ajouté, tout en affirmant que « le président Trump s'attachait à la qualité des accords, pas à la quantité. »
L'Union européenne (UE) a rapporté lundi qu'un « bon échange » téléphonique s'était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne
Ursula von der Leyen et Donald Trump
. Aucun accord n'a encore toutefois été officialisé.
L'Indonésie a annoncé de son côté qu'elle allait signer un accord pour importer au moins un million de tonnes de blé américain par an pendant les cinq prochaines années, pour un montant de 1,25 milliard de dollars.
La semaine dernière, Donald Trump a annoncé un accord avec Hanoï, présenté comme favorable aux intérêts américains : une surtaxe de 20 % sur les produits vietnamiens (au lieu des 46 % agités en avril) entrant aux États-Unis, et « zéro » droit de douane sur les biens américains vendus au Viêt Nam.
Le président américain a par ailleurs menacé les pays du groupe
Brics
(comportant notamment Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), réunis à Rio de Janeiro, d'une surtaxe supplémentaire de 10 %, après qu'ils eurent critiqué son offensive douanière. Les Brics ne veulent pas d'un « empereur », a protesté lundi le président brésilien
Luiz Inácio Lula da Silva
.
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