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Construction de pipelines en Ontario

Construction de pipelines en Ontario

La Presse6 days ago
(Ottawa) Si le Québec hésite encore à dire oui à la construction d'un nouveau pipeline sur son territoire, l'Ontario appuie sur l'accélérateur pour créer un corridor énergétique reliant la province à l'Alberta en passant par la Saskatchewan et le Manitoba.
Le gouvernement de Doug Ford vient de lancer un appel de propositions afin de réaliser une étude de faisabilité visant à déterminer la meilleure façon de concevoir ce fameux corridor énergétique et son éventuel tracé.
Dans ce corridor, le gouvernement Ford veut construire de nouveaux pipelines reliant l'Alberta à l'Ontario, qui permettraient d'acheminer le pétrole et le gaz naturel de l'Ouest canadien vers des raffineries situées dans le sud de l'Ontario ainsi que vers des ports maritimes, notamment un nouveau port en eau profonde sur la côte de la baie James.
Depuis que le président des États-Unis, Donald Trump, a déclenché une guerre commerciale qui n'épargne pas le Canada, son principal partenaire commercial, le projet de construction de nouveaux pipelines – improbable il y a six mois à peine – gagne des appuis.
Doug Ford fait partie de ceux qui appuient cette option, d'autant que l'Ontario redoute la fermeture de la ligne 5 par l'État du Michigan. Ce pipeline de plus de 1000 kilomètres transporte chaque jour 540 000 barils de pétrole et de gaz naturel liquide de l'Ouest canadien jusqu'aux raffineries de Sarnia, en Ontario, et traverse deux États américains, le Wisconsin et le Michigan. Or, la gouverneure du Michigan menace depuis quelques années de fermer cette ligne construite il y a plus de 70 ans parce qu'elle traverse le détroit de Mackinac.
PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford
Enbridge, l'entreprise propriétaire de l'oléoduc, a proposé une série de mesures afin de le rendre plus sûr, notamment en construisant un tunnel de protection sur la partie du pipeline qui traverse le détroit de Mackinac, lequel relie le lac Michigan et le lac Huron.
Changement de la donne
« Les derniers mois ont démontré que le Canada ne peut plus dépendre d'infrastructures énergétiques situées à l'extérieur de ses frontières et susceptibles d'être interrompues à tout moment par un autre pays », a exposé le premier ministre Doug Ford dans un communiqué de presse jeudi.
« Il est temps de construire des infrastructures pancanadiennes à l'intérieur de nos frontières pour protéger notre sécurité énergétique, trouver de nouveaux débouchés pour nos ressources et créer des emplois et des occasions pour les travailleurs canadiens. Ensemble, nous bâtissons une économie plus compétitive, résiliente et autonome », a-t-il aussi avancé.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a assoupli sa position dans ce dossier au cours des derniers mois, affirmant récemment que son gouvernement était prêt à analyser des projets de pipelines dans la mesure où cela entraînerait des retombées économiques.
« Il faut qu'il y ait d'abord un projet, des projets concrets, financés, et deuxièmement, il faut qu'il y ait des retombées économiques pour le Québec », a indiqué M. Legault durant la récente réunion du Conseil de la fédération.
Or, la démarche que vient de lancer le gouvernement Ford ne change pas la position de Québec. « Notre position demeure la même, c'est-à-dire que le Québec devra donner son accord pour qu'un pipeline traverse son territoire et que nous souhaiterons nous assurer qu'il y ait des retombées concrètes pour le Québec. Nous étudierons les projets qui nous seront soumis, le cas échéant », a-t-on affirmé au gouvernement Legault.
Selon les ambitions de Doug Ford, les nouveaux pipelines seraient entièrement construits au Canada avec de l'acier canadien. L'industrie de l'acier, bien établie en Ontario, est malmenée par l'administration Trump, qui impose depuis juin des droits de douane de 50 % sur les exportations canadiennes d'acier et d'aluminium.
Zones d'ombre
L'étude de faisabilité doit également permettre d'évaluer la pertinence et les avantages d'un nouveau débouché portuaire sur la baie James, la baie d'Hudson et les Grands Lacs, ainsi que la viabilité d'une nouvelle raffinerie ou de l'agrandissement d'une raffinerie existante le long du tracé du pipeline.
En outre, l'étude de faisabilité doit proposer des stratégies pour favoriser la participation autochtone au capital de ce projet. Enfin, on évaluera les avantages de créer une réserve stratégique canadienne de pétrole.
Le gouvernement Ford souligne que le Canada est l'un des rares membres de l'Agence internationale de l'énergie à ne pas disposer d'une réserve stratégique de pétrole administrée par le gouvernement fédéral.
« Cette situation expose les foyers et les entreprises canadiennes à des litiges transfrontaliers liés aux pipelines, aux perturbations causées par les conditions météorologiques extrêmes, aux chocs géopolitiques et à d'autres interruptions de l'approvisionnement énergétique. Cette réserve constituerait une réserve stratégique d'urgence de pétrole que la province pourrait utiliser en cas de crise pour minimiser les interruptions de service », selon la province.
Cet appel de propositions est lancé environ deux semaines seulement après que Doug Ford et les premiers ministres de l'Alberta, Danielle Smith, et de la Saskatchewan, Scott Moe, ont signé un protocole, à l'occasion d'une rencontre du Conseil de la fédération à Huntsville, en Ontario, dans le but d'établir un corridor énergétique où il serait possible de construire de nouveaux pipelines, des voies ferrées et d'autres infrastructures énergétiques.
« Il s'agit d'un moment déterminant pour notre pays », a soutenu Mme Smith, dans une déclaration écrite. « En faisant progresser un couloir énergétique canadien entre l'Alberta et l'Ontario, nous assurons un accès énergétique à long terme pour les familles et les entreprises, créons des milliers d'emplois et ouvrons de nouvelles perspectives en matière de commerce et d'investissement. »
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