logo
Septième jour de combats meurtriers malgré les appels au cessez-le-feu

Septième jour de combats meurtriers malgré les appels au cessez-le-feu

La Presse19-07-2025
Des hommes armés d'une tribu bédouine s'engagent dans des affrontements avec des combattants druzes dans un quartier de Soueida, malgré l'annonce par le président par intérim syrien d'un « cessez-le-feu immédiat », le 19 juillet 2025.
(Soueida) Des combats ont opposé samedi des tribus et bédouins sunnites aux combattants druzes dans la ville méridionale syrienne de Soueida malgré les appels au cessez-le-feu, au septième jour de violences intercommunautaires ayant fait 940 morts selon une ONG.
Bakr ALKASEM et Shadi AL DUBAISI avec Acil TABBARA à Damas et Layal ABOU RAHAL à Beyrouth
Agence France-Presse
Le pouvoir syrien a annoncé plus tôt le début du déploiement de ses forces dans la province à majorité druze de Soueida et appelé « toutes les parties à respecter » le cessez-le-feu qu'il a proclamé.
Les États-Unis ont eux aussi annoncé vendredi soir un accord de cessez-le-feu entre la Syrie et Israël, en appelant « les druzes, les bédouins et les sunnites à déposer les armes ».
Dans un quartier de la ville de Soueida, des combattants tribaux, certains au visage masqué, tirent avec des armes automatiques en direction de leurs adversaires, selon des images de l'AFP. Des colonnes de fumée s'élèvent au-dessus de ce chef-lieu de la province du même nom.
Plus loin, des membres de tribus tirent en l'air, d'autres circulent à bord de camionnettes ou des mobylettes. À côté un véhicule endommagé et un immeuble noirci par le feu.
PHOTO OMAR SANADIKI, ASSOCIATED PRESS
Des combattants bédouins armés reviennent de la province de Soueida à Damas, le 19 juillet 2025.
« Nous sommes venus ici et nous allons les massacrer tous dans leurs maisons », a déclaré en référence aux druzes l'un des combattants tribaux, se faisant appeler Abou Jassem.
Les affrontements entre tribus et bédouins sunnites d'une part et des combattants de la minorité druze de l'autre ont continué dans l'ouest de la ville et à ses abords, selon des correspondants de l'AFP sur place.
M. Chareh, président intérimaire arrivé au pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad en décembre, a réaffirmé son engagement à protéger les minorités et souligné « le rôle important joué par les États-Unis, qui ont confirmé leur soutien à la Syrie ».
Son ministère de l'Intérieur a annoncé dans le même temps « le début du déploiement des forces de la sécurité dans la province de Soueida […] dans le but de protéger les civils et de mettre un terme au chaos ».
Israël, qui affirme vouloir défendre les druzes, une minorité ésotérique issue d'une branche de l'islam, était jusque-là opposé à la présence de telles forces dans cette région.
80 000 déplacés
Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l'ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes, avant de les retirer sous la pression et la menace militaire d'Israël.
Ce pays avait bombardé plusieurs cibles du pouvoir à Damas et menacé d'intensifier ses frappes si Damas ne retirait pas ses forces de Soueida. M. Chareh, en annonçant le retrait, avait dit sa volonté d'éviter une « guerre ouverte » avec Israël.
L'OSDH, des témoins et des groupes druzes avaient accusé les forces gouvernementales déployées à Soueida d'avoir combattu au côté des bédouins et commis des exactions.
PHOTO KARAM AL-MASRI, REUTERS
Un combattant bédouin se tient près d'une voiture incendiée à Soueida, le 19 juillet 2025.
Les violences ont fait 940 morts depuis le 13 juillet dans la province de Soueida, dont 588 druzes — 326 combattants et 262 civils — et 312 membres des forces gouvernementales et 21 bédouins sunnites, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Près de 80 000 personnes ont été déplacées d'après l'Organisation internationale pour les migrations.
Vendredi, des combattants de tribus ont afflué de régions syriennes vers Soueida pour aider les bédouins. Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé à l'AFP être venu avec ses hommes de Hama (Centre) « en réponse aux appels à l'aide des bédouins ».
Ni eau, ni électricité
Selon le médecin Omar Obeid à l'hôpital gouvernemental de Soueida, le seul de la ville qui fonctionne encore, l'établissement a accueilli entre lundi et vendredi « plus de 400 corps » dont enfants et des personnes âgées.
« Ce n'est plus un hôpital, c'est une fosse commune », a déclaré un autre membre du personnel de l'hôpital de la ville privée d'eau et d'électricité et où les communications sont coupées.
Ces nouvelles violences intercommunautaires fragilisent encore plus le pouvoir de M. Chareh dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.
Des affrontements avaient opposé en avril des combattants druzes aux forces de sécurité dans les zones druzes proches de Damas et à Soueida, faisant plus de 100 morts.
En mars, des massacres avaient fait plus de 1700 morts, essentiellement des membres de la communauté alaouite dont est issu M. Assad, après des affrontements entre forces de sécurité et des hommes fidèles au président déchu dans l'ouest du pays, selon un bilan de l'OSDH.
Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700 000 personnes. Cette minorité est aussi implantée au Liban et en Israël.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Les pompiers tentent de maîtriser les incendies de forêt
Les pompiers tentent de maîtriser les incendies de forêt

La Presse

time8 hours ago

  • La Presse

Les pompiers tentent de maîtriser les incendies de forêt

Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Les pompiers tentent de maîtriser les incendies de forêt L'Espagne affronte deux incendies toujours non contrôlés dans les communes de Mombeltrán et de Caminomorisco, situées dans le centre ouest du pays. Agence France-Presse À Mombeltrán, l'avancée des flammes a contraint au confinement du village d'El Arenal dans la nuit de mardi à mercredi en raison de la fumée. Non loin de la frontière avec le Portugal, l'incendie de Caminomorisco a déjà brûlé près de 2 500 hectares sur une distance de près de 20 kilomètres, selon la région d'Estrémadure.

La Thaïlande et le Cambodge s'accusent de rompre la trêve
La Thaïlande et le Cambodge s'accusent de rompre la trêve

La Presse

time10 hours ago

  • La Presse

La Thaïlande et le Cambodge s'accusent de rompre la trêve

Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. La Thaïlande et le Cambodge s'accusent de rompre la trêve (Bangkok) La Thaïlande et le Cambodge se sont accusés mutuellement mercredi d'avoir rompu un accord de cessez-le-feu qui avait largement mis fin à plusieurs jours d'affrontements meurtriers à la frontière. Montira RUNGJIRAJITTRANON Agence France-Presse Bangkok et Phnom Penh ont convenu d'une trêve, débutée dans la nuit de lundi à mardi, après cinq journées d'échanges de tirs sur leur frontière commune longue de 800 km, sur fond de différend territorial. Néanmoins, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a annoncé que plusieurs soldats du pays, dans la province de Sisaket (Est), avaient été attaqués mercredi matin « par les forces cambodgiennes » équipées d'« armes de petit calibre » et de grenades. « Cela représente une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu », a dénoncé le ministère dans un communiqué. Le porte-parole du gouvernement thaïlandais Jirayu Huangsab a également fait état d'affrontements nocturnes dans un communiqué, indiquant que « la partie thaïlandaise [avait] gardé le contrôle de la situation » et que la situation générale le long de la frontière était « normale » depuis 8 h (21 h heure de l'Est). PHOTO ANTON L. DELGADO, ASSOCIATED PRESS Deux hommes examinent les dommages causés à un bâtiment bombardé à O'Smach, au Cambodge, le 30 juillet 2025. Mercredi, un responsable du ministère de la défense cambodgien a accusé pour sa part la Thaïlande avoir rompu le cessez-le-feu par deux fois la veille. Les rancœurs tenaces entre la Thaïlande et le Cambodge sont liées à un différend territorial hérité de l'époque de l'Indochine française. Les affrontements ayant eu lieu entre jeudi et lundi, d'une intensité rarement vue ces dernières décennies, se sont étalés sur plusieurs fronts parfois séparés par des centaines de kilomètres. Ils ont fait au moins 43 morts et provoqué le déplacement d'environ 330 000 civils, selon des données actualisées mardi. Situation « fragile » Dans un temple servant d'abri à Surin, en Thaïlande, à quelque 50 kilomètres de la frontière, le bénévole Thanin Kittiworranun explique que les évacués restent dans l'incertitude. « Nous ne pensons pas que le Cambodge respectera le cessez-le-feu », dit l'homme de 65 ans à l'AFP. PHOTO ATHIT PERAWONGMETHA, REUTERS Un homme qui a perdu sa femme et ses deux enfants lorsqu'un obus d'artillerie cambodgien s'est abattu sur une station-service, se tient devant le commerce qui a été détruit, lors d'une cérémonie religieuse dans la province de Sisaket, en Thaïlande, le 30 juillet 2025. Toutefois, Pékin a affirmé que les deux parties avaient « réaffirmé à la Chine leur engagement » en la matière mercredi, lors d'une réunion à Shanghai entre le ministre adjoint chinois des Affaires étrangères Sun Weidong et des responsables de Bangkok et Phnom Penh. Le premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai et son homologue cambodgien Hun Manet se sont mis d'accord sur une trêve à la suite d'une médiation malaisienne, encouragée par la Chine et les États-Unis. Mardi, malgré les accusations thaïlandaises à l'encontre de son voisin, des commandants des deux parties se sont rencontrés le long de la frontière, comme prévu par l'accord. L'armée thaïlandaise a déclaré que des mesures de désescalade avaient été conclues, dont « un arrêt des renforts ou mouvements de troupes qui pourraient conduire à des malentendus ». Plus tard, Maratee Nalita Andamo, porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, a averti que « la situation [était] toujours fragile ». Les affrontements ont officiellement fait 30 morts côté thaïlandais, dont 15 soldats, et 13 morts, dont cinq militaires, côté cambodgien. Plus de 188 000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 140 000 Cambodgiens ont fait de même, d'après Phnom Penh. Les deux royaumes ont traversé l'épisode le plus sanglant de leurs relations depuis celui de 2008 à 2011, qui avait causé la mort de 28 personnes.

La Thaïlande accuse le Cambodge d'avoir violé le cessez-le-feu
La Thaïlande accuse le Cambodge d'avoir violé le cessez-le-feu

La Presse

time12 hours ago

  • La Presse

La Thaïlande accuse le Cambodge d'avoir violé le cessez-le-feu

Des attachés militaires et des diplomates de 13 pays, observent la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande à côté d'un bâtiment détruit au poste de contrôle frontalier d'An Ses, au Cambodge, le 30 juillet 2025. (Bangkok) La Thaïlande a accusé mercredi le Cambodge de « violation flagrante » du cessez-le-feu en vigueur après plusieurs jours d'affrontements meurtriers, affirmant que des soldats cambodgiens avaient lancé une attaque nocturne. Montira RUNGJIRAJITTRANON Agence France-Presse Bangkok et Phnom Penh sont convenus d'un cessez-le-feu, débuté dans la nuit de lundi à mardi, après cinq journées d'échanges de tirs sur leur frontière commune longue de 800 kilomètres, sur fond de différend territorial. Néanmoins, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a annoncé que plusieurs soldats du pays, dans la province de Sisaket (Est), avaient été attaqués mercredi matin « par les forces cambodgiennes » équipées d'« armes de petit calibre » et de grenades. « Cela représente une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu », a dénoncé le ministère dans un communiqué. Le porte-parole du gouvernement thaïlandais Jirayu Huangsab a également fait état d'affrontements nocturnes dans un communiqué, indiquant que « la partie thaïlandaise [avait] gardé le contrôle de la situation » et que la situation générale le long de la frontière était « normale » depuis 8 h (21 h heure de l'Est). PHOTO ANTON L. DELGADO, ASSOCIATED PRESS Deux hommes examinent les dommages causés à un bâtiment bombardé à O'Smach, au Cambodge, le 30 juillet 2025. Mardi, l'armée thaïlandaise avait déjà accusé ses adversaires d'avoir violé la trêve à de multiples endroits, ce que Phnom Penh a démenti. Les rancœurs tenaces entre la Thaïlande et le Cambodge sont liées à un différend territorial hérité de l'époque de l'Indochine française. Les affrontements ayant eu lieu entre jeudi et lundi, d'une intensité rarement vue ces dernières décennies, se sont étalés sur plusieurs fronts parfois séparés par des centaines de kilomètres. Ils ont fait au moins 43 morts et provoqué le déplacement d'environ 330 000 civils, selon des données actualisées mardi. Situation « fragile » Dans un temple servant d'abri à Surin, en Thaïlande, à quelque 50 kilomètres de la frontière, le bénévole Thanin Kittiworranun explique que les évacués restent dans l'incertitude. « Nous ne pensons pas que le Cambodge respectera le cessez-le-feu », dit l'homme de 65 ans à l'AFP. PHOTO ATHIT PERAWONGMETHA, REUTERS Un homme qui a perdu sa femme et ses deux enfants lorsqu'un obus d'artillerie cambodgien s'est abattu sur une station-service, se tient devant le commerce qui a été détruit, lors d'une cérémonie religieuse dans la province de Sisaket, en Thaïlande, le 30 juillet 2025. Toutefois, Pékin a affirmé que les deux parties avaient « réaffirmé à la Chine leur engagement » en la matière mercredi, lors d'une réunion à Shanghai entre le ministre adjoint chinois des Affaires étrangères Sun Weidong et des responsables de Bangkok et Phnom Penh. Le premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai et son homologue cambodgien Hun Manet se sont mis d'accord sur une trêve à la suite d'une médiation malaisienne, encouragée par la Chine et les États-Unis. Mardi, malgré les accusations thaïlandaises à l'encontre de son voisin, des commandants des deux parties se sont rencontrés le long de la frontière, comme prévu par l'accord. L'armée thaïlandaise a déclaré que des mesures de désescalade avaient été conclues, dont « un arrêt des renforts ou mouvements de troupes qui pourraient conduire à des malentendus ». Plus tard, Maratee Nalita Andamo, porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, a averti que « la situation [était] toujours fragile ». Les affrontements ont officiellement fait 30 morts côté thaïlandais, dont 15 soldats, et 13 morts, dont cinq militaires, côté cambodgien. Plus de 188 000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 140 000 Cambodgiens ont fait de même, d'après Phnom Penh. Les deux royaumes ont traversé l'épisode le plus sanglant de leurs relations depuis celui de 2008 à 2011, qui avait causé la mort de 28 personnes.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store