
L'incendie dans l'Aude n'est pas encore « maîtrisé », les autorités « préoccupées » par les conditions météo
« Le feu est fixé mais non maîtrisé, nous avons encore des points chauds (...). Jusqu'à dimanche soir, le feu ne sera pas maîtrisé », a estimé le colonel Christophe Magny lors d'un point presse conjoint avec le préfet de l'Aude, à Lézignan-Corbières.
Une raison inquiète notamment les autorités : les conditions météorologiques prévues pour ce dimanche. « Ce sera une journée de transition en termes de vent », avec « des conditions qui se rapprochent de celles du jour du départ de l'incendie », a déclaré le colonel Christophe Magny. Un vent sec et chaud à près de 50 km/h est ainsi attendu, avec des températures approchant des 40 degrés.
Alors que la zone « très chaude » et « très sèche » depuis de nombreux jours, « c'est le facteur vent qui va vraiment changer la donne », a complété le lieutenant-colonel Frédéric Harrault, porte-parole de la Sécurité civile, interrogé ce samedi sur franceinfo. « Les pompiers vont faire le maximum, avant le retour de la tramontane », annoncé pour dimanche, a déclaré à l'AFP la présidente du conseil départemental de l'Aude, Hélène Sandragné.
« La reprise de cette tramontane nous préoccupe évidemment un peu » a quant à lui confié le préfet Christian Pouget, lors d'un point de situation à la mi-journée.
« Le combat continue »
Ce samedi, alors que l'Aude est en vigilance orange canicule, les pompiers restent sur le qui-vive, surveillent les 90 kilomètres de bordures pour « éviter que le feu reprenne à l'avant », dans la partie la plus proche du littoral méditerranéen et de l'autoroute A9 qu'il avait failli atteindre mercredi.
Grâce à des bulldozers, 10 km de pistes ont été créés pour ouvrir de nouveaux accès et faciliter l'intervention des pompiers dans des zones escarpées, où la végétation est dense. « Le combat continue, les pompiers travaillent toujours sur des reprises de feu (...) les sinistrés ont pu regagner leur domicile. Les solutions d'hébergement sont en place en lien avec les municipalités », a déclaré pour sa part le préfet de l'Aude Christian Pouget.
Vendredi en fin de journée, une reprise du feu près de la commune de Jonquières a nécessité l'appui de quatre Canadair. L'incendie ne sera pas « déclaré éteint avant plusieurs jours », a prévenu le préfet de l'Aude, ajoutant qu' « il y a encore beaucoup de travail ».
Après avoir dû quitter leur logement dans la précipitation mardi, les dernières personnes évacuées ont été autorisées vendredi soir à regagner les 15 villages impactés par l'incendie, le plus important depuis un demi-siècle sur l'arc méditerranéen. Trente-six maisons ont été détruites, d'autres endommagées, et plus d'une centaine de foyers restent sans électricité, notamment dans le village de Fontjoncouse.
« Toute la biodiversité dans le sol a cramé »
Le bilan humain n'a pas évolué. Une femme est morte dans sa maison de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, le plus touché par le feu, une autre habitante est grièvement brûlée. Quatre personnes ont été légèrement blessées. Dans les rangs des pompiers, dix-neuf ont été blessés, dont un a subi un traumatisme crânien.
Au cœur des forêts traversées par le feu, la biodiversité a été considérablement affectée. « Les insectes, amphibiens, reptiles, les micro-mammifères ont disparu, toute la biodiversité dans le sol a cramé, seuls ceux qui courent vite et sentent la fumée, les chevreuils et les sangliers, ont pu se sauver. La cicatrice va être durable », a expliqué à l'AFP, Stéphane Villarubias, directeur de l'ONF dans l'Aude, les Pyrénées-Orientales et l'Ariège.
« Toutes les zones que les pompiers ont pu préserver vont constituer des réservoirs de biodiversité », a-t-il ajouté. D'après les premiers éléments de l'enquête, l'incendie a démarré sur le bord d'une route. Le parquet de Carcassonne a indiqué à l'AFP ne pas connaître encore son origine.

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