
Dispositif Stick'Air à Genève: «La moitié des conducteurs ne sont pas au courant»
Contrôle de la police municipale de Cologny, mercredi matin, au Plateau de Frontenex.
CATHY MACHEREL
En bref:
Bouchon inhabituel sur le Plateau de Frontenex, ce mercredi à 8 heures. «La vignette Stick'Air? Mais c'est quoi, ça?», se demande une automobiliste. Au volant de sa petite voiture, elle patiente dans la longue file de voitures qui s'est formée, en direction de la ville.
La conductrice ne comprend pas ce qui se passe. On lui apprend que la police opère le deuxième contrôle de l'histoire depuis l'introduction du macaron qui catégorise les véhicules selon leur degré de pollution. Seules les voitures les moins polluantes (catégorie 1,2 et 3) peuvent entrer à Genève en cas de pic de pollution. La mise en application du dispositif avait été décidée mardi après-midi par le Canton au vu des concentrations d'ozone dans l'air. Conducteurs peu informés
À l'instar de cette dame, de nombreux conducteurs de voitures mais aussi de deux roues motorisés ne disposent pas du sésame leur permettant d'entrer dans le périmètre défini. «Je dirais que la moitié des gens ne l'ont pas, certains ne sont pas du tout au courant», explique l'un des trois agents de la police municipale de Cologny, en poste pour opérer les contrôles. Ils sont arrivés à 7h15 et resteront là une heure et demie.
Conséquences: des dizaines de scooters sont garés sur le côté et achètent leur macaron en ligne, des voitures sont contraintes de faire demi-tour. Peut-être pour aller se garer hors périmètre, et prendre le bus, qui est gratuit aujourd'hui. C'est un peu le bazar…
Dans la longue file d'attente, vers 8 h 30, une autre conductrice s'énerve au volant: «Je l'avais acheté cette vignette, il y a longtemps, mais je ne sais pas où je l'ai mise. Franchement, je dois aller au boulot, là, ils exagèrent!». Des conducteurs de scooters s'arrêtent et viennent se renseigner vers les agents quant aux démarches à suivre pour obtenir la fameuse vignette.
«Nous sommes frappés par le manque d'information, cela fait quand même un moment que le dispositif est en vigueur», dit l'un des agents. Depuis 2020, mais les gens, visiblement, ont un peu oublié cette affaire. Il est vrai, souvenez-vous, qu'au moment de leur introduction, les Stick'Air étaient en rupture de stock; il y avait aussi eu des recours contre la mesure, de quoi y perdre son latin. De la prévention, pour l'heure
Ce mercredi matin, les agents ont décidé de faire de la prévention. Mais dès demain, avertissent-ils les automobilistes, ils amenderont. Chose positive, relève le chef des agents: «Sur une heure et demie de contrôle, on n'a vu aucun véhicule avec une vignette 4 ou 5, donc des véhicules polluants qui n'auraient pas le droit d'entrer dans le périmètre. Il faut croire que le parc automobile s'est bien renouvelé.» Nombre de voitures à plaques françaises ont l'autocollant Crit'Air, également valable à Genève. «Les Français sont peut-être plus habitués à ce dispositif en vigueur dans de nombreuses régions», commente un agent.
Les macarons genevois peuvent être achetés en ligne , dans les stations-service, mais aussi au Bureau des automobiles, où il y a aussi la queue ce mercredi matin. Deux guichets ont été expressément ouverts pour la vente des Stick'Air, une quinzaine de personnes attendent. Jean-Jacques, son sésame enfin en mains, dit qu'il a découvert l'info en lisant la Tribune de Genève ce matin même: «J'avais le macaron sur mon ancienne voiture, mais j'ai maintenant une auto toute neuve, et j'avais oublié de le racheter.»
En ligne, sur le site dédié du Canton, quelque 1037 commandes avaient été enregistrées entre mardi 20 h et mercredi 9 h. En attendant de recevoir la vignette, le reçu du paiement transmis par email peut être utilisé pour justifier temporairement le classement du véhicule en cas de contrôle.
«Mais c'est bien temporaire, insiste le chef des agents de la police municipale de Cologny, à Frontenex. Car pour faciliter les contrôles, le macaron doit être collé sur le pare-brise. Là, les contrôles pour les véhicules sans vignette collée au pare-brise ont facilement pris à chaque fois une minute, ça rallonge la file d'attente!»
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Cathy Macherel est journaliste à la Tribune de Genève depuis 2010. Elle collabore à plusieurs rubriques, locale, Week-end et gère certains suppléments. Elle s'occupe notamment d'aménagement du territoire et affiche une prédilection pour les enquêtes et les approches magazine. Plus d'infos Marc Renfer est journaliste à la rubrique genevoise depuis début 2022. Auparavant, il a travaillé dix ans à la RTS, en partie comme datajournaliste. Plus d'infos @marcrenfer
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