
Trop chers, nos vins? Pas assez chers, ceux de nos voisins!
La crise qui touche la viticulture suisse et vaudoise est sans pareille. Que faire pour y remédier? La branche doit se fédérer pour trouver des solutions. Éditorial Publié aujourd'hui à 18h22
Les ventes de vin suisse ont chuté de 16% l'année passée dans le pays.
KEYSTONE
Lorsque le vigneron vaudois se plaint, c'est plutôt bon signe. C'est lorsqu'il se tait qu'il y a à craindre. Or on en est là, le vigneron vaudois a «perdu le sourire», nous dit le patron de l' interprofession cantonale .
Il y a de quoi. Les caves sont encore pleines du millésime 2024 alors que la vendange à venir s'annonce belle et que les acheteurs de vrac se défilent parce que… leurs caves sont pleines. Le recul est chiffré: les ventes de vin suisse ont chuté de 16% l'année passée dans le pays. La tendance est baissière (-8% de consommation de vin en Suisse), c'est vrai, mais les vins étrangers s'en sortent mieux que nos crus locaux.
Parce qu'ils sont moins bons? Certainement pas! Ils n'ont jamais été aussi qualitatifs, durables et variés. Sont-ils vraiment trop chers alors? Toujours pas. Les vins vaudois sont vendus au juste prix. Mais face à des vins industriels bon marché, exportés de l'autre bout du monde par des firmes exploitant à la machine des centaines d'hectares de vignes, ou à des vins italiens ou espagnols vendus moins cher qu'ils ne coûtent grâce au dumping de l'Union européenne, ils ne peuvent pas régater.
Alors quoi? Faut-il laisser tomber, arracher nos vignes millénaires et se faire un Spritz? Au contraire, il est temps de profiler nos vins pour qu'ils retrouvent leur place dans une juste échelle de valeur, où le Spritz a sa place d'ailleurs. Pour cela, il faut urgemment convaincre le consommateur suisse. Ce n'est pas qu'il n'y en a point comme nous - c'est bon le sangiovese - mais c'est que nous aussi, nous faisons d'excellentes choses et pas si chères, après tout.
Consommation de vin en Suisse Cécile Collet est journaliste à la rubrique vaudoise depuis 2010, et au pôle Vibrations des journaux de Tamedia depuis janvier 2025. Diplômée en sommellerie et régulièrement membre de jurys de concours, elle couvre en particulier l'actualité viticole et gastronomique. Plus d'infos @CcileCol
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La future ligne Bâle-Malmö nécessitera 47 millions de francs de subventions d'ici à 2030. Derrière cette alternative à l'avion se cache un modèle économique peu rentable. Publié aujourd'hui à 12h05 Le voyage en train de nuit n'est pas rentable pour les CFF. CHRISTIAN BEUTLER/KEYSTONE En bref: Dès avril 2026, les vacanciers désirant se rendre en Scandinavie auront une nouvelle option de voyage. Les CFF lanceront un train de nuit reliant Bâle à Malmö. Cette alternative à l'avion ou à la voiture a été annoncée la semaine dernière par l'Office fédéral des transports (OFT). Le train circulera trois fois par semaine depuis la Suisse en direction du nord, avec un retour prévu la nuit suivante. Le prix du billet n'a pas encore été communiqué. Cependant, chaque voyage sera extrêmement coûteux et payé avec l'argent public, provenant des impôts des citoyens suisses. 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Il a fait un apprentissage de commerce et a étudié à l'école suisse de journalisme MAZ à Lucerne. Plus d'infos @qscBZ Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.