
1000 vies: Les F-35 ne sont plus des avions
L'affaire des avions de combat s'apparente à une série quotidienne de rebondissements médiatiques. Chronique Publié aujourd'hui à 14h06
En bref:
Les F-35 ne sont plus des avions de combat. Ce sont les épisodes d'une série en streaming live sur Play Suisse. Chaque jour, un rebondissement. Un e-mail oublié, un lobbyiste en surchauffe, un général ou un conseiller fédéral qui dit l'inverse de la veille. C'est pire qu'un trend sur Google, ou qu'une papesse du vernis à ongles: pourrait-on quémander un dôme d'acier antiscandale? Ou une toute petite demi-heure sans qu'un nouveau pataquès ne surgisse en alerte TikTok du tarmac des ennuis?
Ça donne envie de se sacrifier pour la patrie en courant dans les tranchées, tous ces brillants officiers et négociateurs, pas vrai? La Suisse voulait des chasseurs furtifs, elle se retrouve avec des grenades à retardement médiatiques. Cela pour la «police du ciel» d'une armée devenue d'opérette, intégrée à rien, à la mission imprécise et au budget incertain: on vise 1% du PIB vers 2035. Un objectif si minimal qu'il ressemble à une arme secrète: il s'agit sans doute de faire mourir de rire, du Kremlin au Pentagone.
Complot ou incompétence? Maladresse ou stratégie? On a déjà eu des évaluations classées top-secret et devenues top suspectes. Des réunions avec les Américains, où le mot «neutralité» était rangé dans la corbeille à papier. Des audits qui donnent des sueurs froides aux pilotes avant même qu'ils aient mis leur casque. Des communiqués où l'on parlait «d'avions les plus performants du monde», tout en oubliant de préciser que, parfois, ils refuseraient de décoller par mauvais temps, que le prix de la maintenance est énorme, que le work in progress du F-35 impliquera encore moult difficultés surprenantes.
Et désormais, Berne bafouille une rumeur de mauvaise compréhension du «coût fixe» ici, un contrat mal ficelé là. C'est écrit en anglais, voyez-vous. Et où sont les bombinettes – forcément archicoûteuses – qui devraient aller avec? Au pays dit des banques, on est en délicatesse avec la comptabilité. Bien du plaisir à la Commission de gestion du Conseil national qui a décidé d'enquêter.
Car la Suisse n'achète pas 36 avions, mais voit trente-six chandelles et fait une master class en géopolitique embarrassée. Allez, nous finirons sûrement par les avoir, ces jolis avions, ne serait-ce que parce que les décideurs politiques et militaires s'accrocheront à la dilution des responsabilités plutôt qu'à corriger les énormités et erreurs. Et puis, faut pas fâcher Trump, n'est-ce pas? Outil de défense, le F-35 restera un abonnement à la polémique, mais tout le monde fera semblant de rien. Les Gripen de jadis, qu'on avait rejetés à coups de bulletins, font aujourd'hui figure de bon vieux projet rationnel. À croire que la vraie menace n'était pas dans le ciel, mais dans les appels d'offres.
Les militaires comme les politiques adorent les expressions lyrico-sentencieuses un peu bêtes, genre «théâtre des opérations» ou «théâtre de guerre». Soupirons que quel que soit l'avenir de la guerre par ici, nous aurons au moins eu le théâtre de patronage. Chers contribuables, soyez gentils de laisser votre argent dans le chapeau à la fin du spectacle.
Christophe Passer, né à Fribourg, travaille au Matin Dimanche depuis 2014, après être passé notamment par le Nouveau Quotidien et L'Illustré. Plus d'infos
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