
« Un mélange de talent et de chance » : quand Patrick, super-mécano belge, « sauve » Pogacar après sa chute
Tadej Pogacar
quand celui-ci chute à Toulouse, à 6 km de l'arrivée jeudi lors de la 11e étape
du Tour de France
. Ce technicien belge de 59 ans, au service de Shimano, entreprise japonaise spécialisée dans la fabrication de pièces pour cycles, se trouve à l'arrière d'une moto d'assistance.
La Kawasaki, pilotée par son compatriote Raf Wouters, roule à 60 km/h. « Avant même d'avoir l'information par Radio Tour grâce aux oreillettes, je vois
Pogacar faire le crash
. Je dis au pilote :
Stop ! Stop !
», raconte le Flamand domicilié près de Louvain, « ville connue pour sa bière Stella Artois ».
Soudain, sous les yeux de centaines de millions de téléspectateurs, il déboule dans sa combinaison bleue assortie à son casque qui lui donne à la fois un air de Power Rangers et de Super Mario. « Pogacar essaie de remettre sa chaîne mais ça ne marche pas, il
devait être choqué par sa chute
», poursuit-il.
En deux temps trois mouvements, le pro des pédaliers parvient à raccrocher les maillons sur le plateau. Personne n'aurait fait aussi vite, quelques secondes à peine ! « On est entraînés pour ça, c'est notre métier. Je savais que je devais rester calme même s'il y avait un peu d'adrénaline. Le self-control, c'est nécessaire. Si on devient nerveux, ça ne fonctionne pas », explique-t-il ce jeudi midi au stand Shimano du Village Départ à Auch (Gers). Le secret pour être plus rapide que l'éclair ? « Un mélange de talent et de chance. Si le cadre avait été cassé, là, c'était fini ! », dévoile Raf, 51 ans, son complice au guidon de la moto.
Une fois la bicyclette réparée, Patrick aide le Slovène à repartir, à lui redonner de l'élan. « Je pousse, je pousse et là il me dit :
Thank You !
» A ses yeux,
le triple vainqueur de la Grande Boucle
n'a eu aucun traitement de faveur. « J'aurais aidé le dernier exactement de la même façon », assure-t-il. Reconnaissant, le champion ultra-favori de ce Tour a remercié sur X le duo ultra-efficace. « Merci les gars, j'étais un peu perdu et je ne savais plus remettre une chaîne », a-t-il écrit.
Les deux anges gardiens des coureurs en galère n'en tirent aucune gloire. « Là, c'est réussi. Mais si ça n'avait pas été le cas… », avance Raf. « Aujourd'hui héros, demain zéros », se marre son compère. Ces hommes de l'ombre apprécient tout de même que leur rôle soit mis en lumière. « On fait plein de choses qu'on ne voit pas à la télévision », rappelle Patrick. La bécane transporte six roues – trois arrière et trois avant - mais aussi des bidons d'eau. « On en a distribué 22 lors de l'étape de mercredi », avance-t-il.
Dans la course, trois voitures et deux motos d'assistance sous bannière neutre Shimano sont à l'affût pour filer un coup de main à tous les coureurs. Le bon samaritain d'outre-Quiévrain, en action aussi lors des Classiques ou les Championnats du monde, est « volontaire » et non rémunéré dans cette aventure. « Je fais ça pour le plaisir, c'est ma passion », s'enthousiasme celui qui, hors Tour de France, est technicien chez un fabricant de vélos électriques.

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
10 minutes ago
- Le Figaro
Tennis : Müller passe enfin le premier tour, Bonzi déjà sorti à Washington
Le Français Alexandre Müller s'est enfin sorti ce lundi du premier tour après quatre éliminations de suite alors que Benjamin Bonzi n'a pas fait le poids lors de l'ATP 500 de Washington. Le Français Alexandre Müller (39e) a mis fin lundi à une série de quatre éliminations dès le premier tour sur le circuit en disposant du Kazakhstanais Beibit Zhukayev (218e) au tournoi ATP 500 de Washington, où son compatriote Benjamin Bonzi a lui été sèchement battu. Müller, vainqueur en janvier à Hong Kong du premier tournoi de sa carrière puis finaliste à Rio en février, s'est imposé sans trembler en deux sets 6-4, 6-4, face à son modeste adversaire, issu des qualifications. Publicité Le Francilien, qui n'avait plus remporté de match sur le circuit depuis mai, restait sur quatre défaites dès son entrée en lice à Roland-Garros, Halle, Majorque et Wimbledon. Il affrontera au prochain tour le Danois Holger Rune (9e). Benjamin Bonzi (69e), qui avait sorti l'ex-N.1 mondial Daniil Medvedev (14e) au premier tour à Wimbledon, a cette fois subi la loi du Hongrois Fabian Marozsan (54e) en deux sets 7-5, 6-1 et 1h17 de jeu. Le Français Giovanni Mpetshi Perricard (45e), également engagé lundi, doit affronter plus tard dans la journée l'Australien Aleksandar Vukic (105e). Gaël Monfils (48e), également inscrit en simple, débutera en double aux côtés de l'excentrique Australien Nick Kyrgios, une paire de showmen «iconique», selon Kyrgios, qui promet du spectacle.

L'Équipe
10 minutes ago
- L'Équipe
« Il faut être toujours plus créatif » : David Kahn, président du Paris Basketball, réaffirme son ambition après une saison historique
Malgré son expérience comme manager général d'Indiana époque finale NBA (perdue face aux Lakers en 2000), le président du Paris Basketball David Kahn affirme n'avoir jamais vécu les émotions charriées par son aventure française, marquée par un premier titre de champion de France décroché fin juin, et promet une ambition intacte pour l'exercice à venir. Il flottait en ce soir de juillet les parfums mêlés du premier jour et de l'au revoir. L'Adidas Arena était comme éventrée, son parquet rendu à l'état de béton en attendant d'être renouvelé pour le début de la saison prochaine. Un peu comme son équipe, dont les cadres sont partis - TJ Shorts, Tyson Ward, Mikael Jantunen...- et qui va subir un lifting contraint et inédit. Jamais à court d'idées, le Paris Basketball avait choisi ce moment pour positionner des sièges transparents à même le sol et projeter sur le cube central le film documentaire - Tout éteindre, disponible sur Amazon Prime Video - contant son historique saison, conclue par le titre de champion de France et une place en quarts de finale de l'Euroligue (défaite 0-3 dans la série contre Fenerbahçe, futur champion d'Europe). À cette occasion, David Kahn (63 ans), le président américain du club né en 2018, avait confessé un sentiment « doux-amer », acceptant de revenir sur la fin du premier cycle du Paris Basketball tout en clamant une ambition intacte. « Qu'avez-vous ressenti en revivant en version documentaire votre dernière saison ?C'est un sentiment doux-amer, car TJ (Shorts), Tyson (Ward), Kevarrius (Hayes), Mikael (Jantunen) s'en vont. Il est impossible de repenser à cette aventure sans y songer. Mais les relations créées avec eux me donnent l'espoir qu'ils reviendront peut-être un jour. J'ai ressenti une immense joie, de la fierté. J'ai eu un peu mal au coeur, aussi. Mais il est encore tôt pour la nostalgie. Où placeriez-vous cette aventure dans votre carrière ?J'ai été fier d'être le manager général d'Indiana quand nous sommes allés en finale NBA (2000, défaite contre les LA Lakers). On a ouvert l'Arena - le Conseco Fieldhouse -, Larry Bird était notre coach. Et pourtant... Paris, ça reste différent. Il y a quelque chose d'incomparable quand tu construis quelque chose du sol au plafond, littéralement. Quand on est arrivés avec Eric (Schwartz, le principal financier, ex-actionnaire minoritaire des Atlanta Hawks), il n'y avait rien. Pas de salle, pas un club purement parisien depuis le titre du PSG Racing en 1997... Alors, la satisfaction de réussir est sans commune mesure. Nous avons façonné un club, son image, ses trophées, et vu grandir toute une communauté qui a embrassé le projet : staff, coaches, joueurs, supporters. C'est leur équipe désormais, celle de la ville de Paris. On a créé quelque chose qui est plus qu'un club. Une entité culturelle en qui les gens peuvent s'identifier, qu'ils veulent accompagner, dont la ville peut se servir au niveau politique et sociétal. Il faut en être fiers. Le travail n'est pas fini, mais ces premières années ont été incroyablement enrichissantes. De la Pro B au titre de champion de France : une fulgurante ascension en huit dates Aviez-vous idée de pouvoir en arriver là en 2018 ?Cela dépasse largement ma vision. Le mot « parfait » est surutilisé, galvaudé. Mais, sincèrement, j'ai le sentiment qu'on s'approche d'une forme de perfection quand je vois ce que je vois, et que je vis ce que je vis ici. On a gagné la Coupe et le titre de champion tout en perdant en Euroligue face au futur champion. On n'allait pas remporter l'Euroligue dès notre première année (rire). On avait déjà pris la Leaders Cup et l'Eurocoupe l'an passé. C'est inimaginable. Cette soirée à Madrid, où l'on va chez eux en play-in et qu'on domine (81-73) l'organisation et la marque sportives numéro 1 au monde, restera dans notre histoire. Comme d'autres moments plus insolites. Que le rappeur Sheck Wes (dont la chanson « Mo Bamba » fait partie des hymnes du club) ait fait partie de l'équipe (3 matches en Pro B en 2020-2021) reste un truc aussi improbable que génial, rendu possible par l'agence Yard. « Notre objectif est, au pire, un business à l'équilibre » Le club perd plusieurs millions d'euros par an pour l'instant. Un modèle bénéficiaire est-il possible ?Aucun club d'Euroligue ne fait de bénéfices... Je ne vis pas bien le fait de perdre de l'argent. Eric (Schwartz) non plus. Mais nous sommes dans une position intéressante à Paris, dans l'Adidas Arena. Si le basket européen parvient à résoudre son puzzle commercial, et tant qu'on continuera à faire ce qu'il faut ici, ça finira par marcher. Dans quelles proportions ? Je l'ignore, mais notre objectif est, au pire, un business à l'équilibre. La solution réside-t-elle dans les droits télé ? La NBA Europe ?Il faut réduire le gap entre la qualité du produit et ses résultats commerciaux. La NBA ? Elle serait forcément d'un grand secours. Mais il est crucial que le basket européen parvienne lui-même, déjà, à assembler les pièces du puzzle. Il y a beaucoup à faire sur les droits télé/médias en effet. Les architectes du sacre de Paris Pour le site News Tank, lors d'une intervention, vous avez évoqué la nécessité d'un « changement fondamental » et suscité l'ire des instances en affirmant : « Nous sommes en train d'être tués par la LNB et l'Euroligue ». Comment résoudre ce problème de droits ?C'est vrai, ils étaient fâchés, à la Ligue. Mais ce n'est pas le sujet. Ce que je veux dire, c'est que tant qu'ils n'agiront pas, au quotidien, avec la même urgence dont nous essayons d'être animés au Paris Basketball, je continuerai à les irriter. Je serai toujours exigeant, parce que j'attends le meilleur de mon club comme du basket européen, dont je reste convaincu qu'il est le meilleur produit en dehors de la NBA. Mais aujourd'hui ? Cela n'est pas matérialisé commercialement. « Le fait que Nadir Hifi reste est un signal important. Il était crucial de ne pas perdre à la fois TJ (Shorts) et Nadir » Avez-vous peur du vide laissé par TJ Shorts, parti au Panathinaïkos ?On peut espérer ne pas trop s'en ressentir. On passe beaucoup de temps, avec James Newman (manager général), Amara Sy (directeur sportif) à faire l'équipe pour les années à venir. D'autres joueurs arrivent. La masse salariale va augmenter (5,6 M€ en 2024-2025, 2e derrière Monaco). Et le fait que Nadir Hifi reste est un signal important. Il était crucial de ne pas perdre à la fois TJ et Nadir. Comment maintenir le momentum né de la saison écoulée ?Penser que ça va tourner tout seul est une recette pour le désastre. Le succès me pousse à travailler encore plus dur. Je me sens fier et, plus encore, accompli. Mais pas satisfait pour autant. Je ne le serai jamais. C'est ma maladie à moi (il rit.). Il faut être toujours plus créatif, intelligent, précurseur, faire en sorte que le spectacle continue d'être magique, autant pour celui qui nous découvre que celui qui vient pour la 50e fois. »


L'Équipe
10 minutes ago
- L'Équipe
L'OM tenu en échec par le ROC Charleroi en match amical, Mason Greenwood encore buteur
Au lendemain de son premier match amical, l'OM a été tenu en échec par le Royal Olympic Club de Charleroi (1-1), malgré un nouveau but de Mason Greenwood. Amir Murillo a été expulsé en début de seconde période, mais les Marseillais ont pu continuer à onze pour ne pas fausser leur travail face aux Belges. Pour son deuxième match amical en deux jours, l'OM a été accroché par le Royal Olympic de Charleroi (1-1), ce lundi, au lendemain d'un large succès contre l'Excelsior Maassluis (5-0), un club de Troisième Division néerlandaise. Pourtant dominateurs dans le jeu, les Olympiens ont été surpris en première période (0-1, 23e) par les pensionnaires de Deuxième Division belge, alors qu'un onze très remanié et positionné en 3-4-2-1 avait été aligné par Roberto De Zerbi. Une fois les habituels titulaires alignés (en 4-2-3-1), après la pause, une scène cocasse s'est rapidement produite : Amir Murillo a concédé deux cartons jaunes coup sur coup (50e, 52e) et été expulsé par l'arbitre, qui a toutefois accepté qu'un autre joueur apparaisse à sa place pour le reste du match. Maintenu à onze, l'OM a égalisé grâce à une frappe puissante de Mason Greenwood, déjà auteur d'un triplé dimanche. L'attaquant anglais aura l'occasion d'enchaîner samedi soir (à 20h) face à Gérone (diffusé sur la chaîne L'Équipe), la troisième sortie en amical de l'OM. Le programme et les résultats de la pré-saison 2025-2026 en Ligue 1