
Quatre suggestions d'œuvre sur le voyage
Québec-Montréal
Un road movie au théâtre ? L'entreprise est audacieuse, mais dans le cas de Québec-Montréal, elle a de bonnes chances de fonctionner. Du film sorti en 2002, on ne se rappelle guère les mornes paysages de l'autoroute 20, mais beaucoup plus les dialogues tenus à bord de quatre voitures, dans une sorte de huis clos sur roues. Le premier long métrage de Ricardo Trogi, comédie grinçante sur les relations amoureuses, sera donc adapté sur les planches du Québec à partir de la mi-août. À la mise en scène, Pierre-François Legendre, celui-là même dont le personnage borné, dans le film, tenait mordicus à faire le plein « chez l'Indien ». Une réplique culte, ex æquo avec celle de l'imbuvable « Michel Gauvin / Mike Gauvin » …
La pièce sera lancée à L'Assomption le 14 août. Elle s'arrêtera à Québec du 18 au 21 septembre (Salle Albert-Rousseau), puis du 24 au 28 septembre à Montréal (Théâtre Maisonneuve).
Isabelle Hachey, La Presse
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Dictionnaire amoureux du Japon, de Richard Collasse
Dictionnaire amoureux du Japon
Pourquoi préférer ce livre aux centaines d'autres qui existent sur le Japon ? Pour l'incroyable culture générale et le sens de l'anecdote de son auteur, Richard Collasse, un Français qui y a séjourné et travaillé pendant près d'un demi-siècle. Des geishas au baseball, en passant par les boîtes bentos, tout est expliqué à travers le prisme de ses expériences personnelles. Avertissement : ça fait 1275 pages. Oui, c'est costaud. Heureusement, le dictionnaire est conçu pour être dévoré par petites bouchées, à raison de 5 à 10 pages pour chaque thème.
Alexandre Pratt, La Presse
Dictionnaire amoureux du Japon, Richard Collasse, Plon, 2021, 1275 pages
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L'usure d'un monde, une traversée de l'Iran, de François-Henri Désérable
L'usure d'un monde
En pleine guerre entre Israël et l'Iran, lire sur le pays des mollahs pour tenter de le comprendre davantage est tout sauf une mauvaise idée. Un bon point de départ pourrait être le récit fait par l'écrivain français François-Henri Désérable de sa traversée du pays, publié en 2023. Ce n'est pas un traité de relations internationales. Mais c'est un récit bien documenté, et surtout très incarné, de ce qu'est ce pays, de ce que ses dirigeants infligent comme sacrifices au peuple, et de ce que ce peuple possède comme courage pour survivre et parfois tenir tête à cette répression ignoble.
Alexandre Sirois, La Presse
L'usure d'un monde, une traversée de l'Iran, François-Henri Désérable, Gallimard, 157 pages, 2023
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Bleu d'août, de Deborah Levy
Bleu d'août
Athènes, Londres, Paris… les lieux évoqués dans le plus récent roman de Deborah Levy invitent au voyage. L'autrice d'une trilogie qu'elle a déjà qualifiée d'« autobiographie vivante » (Ce que je ne veux pas savoir, Le coût de la vie et État des lieux, qui demeurent mes trois livres préférés de Levy) creuse le thème de l'identité. Cette fois, c'est à travers le personnage d'une pianiste de concert qui perd ses moyens et s'enfuit de Vienne, plongeant dans une quête qu'on a parfois de la difficulté à suivre. Non, ce n'est pas le meilleur livre de Levy, mais ça reste un roman intelligent et profond, qui nous rappelle cette grande vérité : « où que vous alliez, vous êtes là… »
Nathalie Collard, La Presse
Bleu d'août, Deborah Levy, traduit de l'anglais par Céline Leroy, Éditions du sous-sol, 2025, 206 pages
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6 hours ago
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Juste entre toi et moi avec Louise Forestier
Non seulement Louise Forestier accepte le mot vieille, elle l'embrasse avec joie. À 82 ans, la légendaire chanteuse offre ses réflexions sur le vieillissement et sur les bénéfices de la psychothérapie, en plus de revenir sur certains moments marquants de sa carrière, dont ses rencontres avec Tom Waits et Nina Simone. Épisode 3 : Louise Forestier PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE, LA PRESSE Louise Forestier Trois citations tirées de notre entretien Au sujet de l'absence de femmes dans le spectacle 1 fois 5 en 1976 « Ça, je ne l'ai absolument pas pris. Parce que vois-tu, si j'ai aimé Léveillée, si j'ai aimé Vigneault, si j'ai aimé Ferland, c'est grâce à leurs interprètes. Quand Monique Leyrac a sorti son disque Vigneault et Léveillée, un des grands, grands, grands disques québécois de la deuxième moitié du XXe siècle, c'est à travers sa voix que j'ai aimé Léveillée. Même chose pour Pauline Julien qui chantait Vigneault. Pour moi, ça ne se pouvait pas que Monique Leyrac et Pauline Julien ne soient pas là. Je ne pensais même pas à moi. J'étais insultée qu'il n'y ait pas une fille dans ça. Où était Clémence ? Câline, Clémence ! » À propos de sa rencontre avec Tom Waits « Oh, c'était magnifique ! Je suis allée voir son show à l'Outremont puis, après, on est allé fêter ça au Prince [le Prince-Arthur, bar chouchou de la communauté musicale dans les années 1980]. Puis qui arrive ? Attends, c'est pas vrai ! Tom Waits, qui va s'asseoir au bar. J'ai pris mon courage à deux mains, je suis allée m'asseoir à côté de lui. On s'est mis à parler et il m'a demandé ce que je faisais dans la vie. On a jasé pendant une bonne demi-heure sur le métier. Il était charmant. Il était parfait. » À propos de son incapacité à se répéter « Les gens des compagnies de disques étaient très déprimés quand ils travaillaient avec moi parce qu'ils disaient : "T'es dure à vendre, tu fais jamais la même chose." Et je répondais : "Merci, c'est le plus beau compliment que vous pouvez me faire." L'imprévisibilité, c'est souvent le propre des gens un peu frappés de la boule ou frappés d'un grand talent. On peut appeler ça comme on voudra. »


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Blaise Émilie, un symbole en devenir
Créée en 2024, Blaise Émilie Maison d'ébénisterie souhaite ancrer le design et le savoir-faire du mobilier canadien sur la scène internationale en réalisant des pièces durables et intemporelles à léguer de génération en génération. Naissance d'un duo inspirant. Blaise Lebeau baigne depuis l'enfance dans l'univers du meuble et de la construction. Animé par cette tradition familiale, il a fondé son entreprise Espace Intégré, spécialisée dans l'ébénisterie sur mesure. De son côté, Émilie Parent se passionne pour le beau et le durable depuis toujours. Une formation de designer d'intérieur semblait donc une évidence pour celle qui a créé par la suite sa firme Muse Design d'intérieur. Perfectionniste, Émilie cherchait un ébéniste capable de réaliser les meubles qu'elle dessine dans des matériaux nobles. « En tant que designer, c'est toujours compliqué de trouver quelqu'un qui peut réaliser l'idée qu'on a en tête, surtout en bois massif, car l'exécution change tout. En fait, c'est mon conjoint qui a rencontré Blaise à la chambre de commerce de Joliette et qui m'a suggéré d'aller le voir, raconte la designer. Je lui ai donc apporté mes plans et la collaboration est née instantanément. » Conscients de cette relation complémentaire (Émilie rêve, Blaise matérialise !), ils décident de lancer une entreprise commune sous le nom de Blaise Émilie Maison d'ébénisterie. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Blaise Lebeau, ébéniste, et Émilie Parent, designer d'intérieur, ont fondé ensemble Blaise Émilie Maison d'ébénisterie. Qualité, élégance et pérennité « On rêve grand, car on veut changer le narratif du design canadien pour qu'il ait sa place à la table mondiale du mobilier haut de gamme », affirme Émilie. On aimerait que les Québécois soient fiers de leur design et reconnus mondialement au même titre que les Danois ou les Italiens, en plus de se tourner vers une production locale. Émilie Parent, designer d'intérieur et cofondatrice de Blaise Émilie Maison d'ébénisterie La culture de la consommation rapide est encore présente et la jeune entreprise a pour vocation d'inverser la donne. « C'est encourageant de constater qu'on a beaucoup de demandes de gens qui veulent léguer leur mobilier à leur famille ; on sent que la tendance revient vers des choses plus durables », remarque Blaise. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Le blason de la marque est gravé sur chaque meuble. C'est en ce sens qu'ils réalisent des pièces intemporelles, mais qui ont une signature. Ils ont d'ailleurs imaginé un blason inspiré d'un poinçon d'orfèvre pour signer leurs meubles, en toute discrétion, afin d'assurer une traçabilité au fil du temps. Un certificat d'authenticité gravé sous l'objet narre également son histoire. Ultimement, ils aimeraient que les gens reconnaissent un meuble de la marque Blaise Émilie au premier coup d'œil. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Les meubles sont réalisés sur mesure avec du bois massif provenant uniquement d'Amérique du Nord. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Une bibliothèque signée Blaise Émilie PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Chaque détail est minutieusement travaillé pour assurer un fini impeccable à tous les meubles. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Les meubles sont réalisés sur mesure avec du bois massif provenant uniquement d'Amérique du Nord. 1 /3 Techniques d'hier et d'aujourd'hui Blaise combine les techniques ancestrales à la technologie de pointe et fabrique ainsi des meubles impeccables, pour lesquels chaque détail est soigné. Il utilise le moins de matériaux possible, choisit des bois d'ici et privilégie les assemblages tenon-mortaise ou les queues d'aronde pour les tiroirs, par exemple. L'ébéniste puise son savoir dans l'histoire, mais y adjoint des éléments contemporains, comme des systèmes d'éclairage à DEL. Émilie invente ses meubles selon le même schéma, mariant des esthétismes ancien et actuel. Chaque pièce de mobilier est étudiée pour voir quelle sera la meilleure façon de la produire, que ce soit entièrement à la main ou avec la technologie. Blaise Émilie a d'ailleurs développé une technique unique permettant de réaliser de la marqueterie en bois massif plutôt qu'en placage. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Émilie Parent s'est inspirée de la vannerie en dessinant cette superbe bibliothèque en chêne rouge, dans laquelle un faisceau de lumière met en valeur le travail d'ébénisterie et les livres ou les objets qui y sont exposés. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Prototype du fauteuil Blaise Émilie PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE Émilie Parent s'est inspirée de la vannerie en dessinant cette superbe bibliothèque en chêne rouge, dans laquelle un faisceau de lumière met en valeur le travail d'ébénisterie et les livres ou les objets qui y sont exposés. 1 /2 Ainsi, tout est rendu possible grâce à leur collaboration pour meubler son intérieur avec des pièces authentiques et locales conçues pour s'inscrire dans le patrimoine canadien. « Un client peut venir avec une idée et nous la réalisons », assure la designer. Les prix de leurs produits sont compétitifs si on les compare à ceux de meubles luxueux européens. « On veut être la preuve vivante que le design canadien a sa place parmi les grands noms et nous souhaitons que notre mobilier se transmette en héritage pendant des siècles », conclut Émilie. Consultez le site de Blaise Émilie Maison d'ébénisterie


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Les beaux jours se prêtent à merveille à la détente, mais pas besoin de mettre son cerveau en vacances pour autant. Voici quatre suggestions de nos chroniqueurs pour se divertir et réfléchir sous le soleil, un thème à la fois. Cette semaine, la nature. Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles On connaît la passion pour les plantes du frère Marie-Victorin, l'un des plus grands scientifiques de l'histoire du Québec. Dans ce film, la cinéaste Lyne Charlebois s'intéresse à un autre pan de la nature vers lequel l'auteur de la Flore laurentienne a tourné sa curiosité et son esprit analytique : les femmes. Et une femme en particulier, la botaniste (trop peu connue) Marcelle Gauvreau. Basé sur leur correspondance, le film montre l'intolérable montée du désir jamais assouvi entre ces deux êtres à qui on a juste envie de dire « mais allez donc faire l'amour, bon Dieu ! ». J'y ai vu un hommage tant à la science et à la beauté qu'aux relations humaines. Philippe Mercure, La Presse Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles, de Lyne Charlebois, mettant en vedette Mylène Mackay et Alexandre Goyette. Offert sur Crave (abonnement requis) et à la location et à l'achat sur AppleTV et Amazon Prime. Animaux du chagrin IMAGE TIRÉE DU SITE DES LIBRAIRES Animaux du chagrin, Maïté Snauwaert, Boréal, collection Liberté grande, 2025, 224 pages Pourquoi les animaux nous bouleversent-ils et pour quelle raison avons-nous tant de pudeur à en parler ? Peut-être parce que nous n'osons pas admettre qu'ils nous apprennent tant sur la vie que sur la mort, ces « derniers émissaires de l'étrangeté du monde » selon l'auteure. Animaux de ferme, animaux sauvages, animaux domestiques, Maïté Snauwaert ratisse large dans Animaux du chagrin, un petit bijou de réflexions qui se déclinent en une série de textes où la profondeur se mêle à l'émotion. Une écriture fine dont la teneur philosophique vous fera voir le vivant « non humain » autrement. Chantal Guy, La Presse Animaux du chagrin, Maïté Snauwaert, Boréal, collection Liberté grande, 2025, 224 pages Comme le feu Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 2:25 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Paul Ahmarani incarne un scénariste qui retrouve son vieil ami réalisateur (Arieh Worthalter) dans sa pourvoirie avec sa fille, son fils et leur ami. Les tensions entre ces deux ex-collaborateurs, l'un névrosé, l'autre à l'ego surdimensionné, remontent vite à la surface, alors que les adolescents vivent leurs propres intrigues sentimentales. Dans un registre plus tragicomique que ses précédents longs métrages, le Québécois Philippe Lesage (Les démons, Genèse) signe son film le plus ambitieux, le plus abouti et le plus accessible, primé en 2024 au Festival de Berlin et offert sur la plateforme canadienne Crave depuis le 5 juin. Marc Cassivi, La Presse Comme le feu, de Philippe Lesage, mettant en vedette Paul Ahmarani, Noah Parker, Arieh Worthalter. Offert sur la plateforme Crave et à la location et à l'achat sur AppleTV et Amazon Prime Video. La 6e extinction – Comment l'homme détruit la vie IMAGE TIRÉE DU SITE DES LIBRAIRES La 6e extinction – Comment l'homme détruit la vie C'est un véritable électrochoc, ce livre, qui vient d'avoir 10 ans et n'a pas pris une ride. Il prend la forme d'un long reportage (divisé en 13 chapitres, qui racontent chacun « le destin d'une espèce ») pour lequel la journaliste Elizabeth Kolbert a parcouru le monde afin de bien saisir l'ampleur de la catastrophe à laquelle l'humanité fait face. Le sujet de l'extinction potentielle de l'humanité est « morbide », reconnaît l'essayiste. Mais son livre est tellement bien conçu qu'il se révèle, par-dessus tout, éclairant. C'est le genre de livre, pour paraphraser Franz Kafka, qui nous réveille d'un coup de poing sur le crâne. Et c'est ce dont nous avons besoin. Alexandre Sirois, La Presse La 6e extinction – Comment l'homme détruit la vie, Elizabeth Kolbert, Guy Saint-Jean Éditeur, 400 pages