« On est sur les bons rails » : Rinderknech, des beaux jours sans fin sur le gazon de Wimbledon
C'est un Grand Chelem qui va laisser de précieux et jolis souvenirs à Arthur Rinderknech, quoi qu'il se passe dans son tournoi maintenant. Il y a quatre mois encore, le Français s'emmêlait dans les cogitations. Le plaisir de jouer l'avait un peu fui.
À 29 ans, après une arrivée tardive sur le circuit, le Varois était en panne d'épanouissement, d'émotions rudes, d'instants vibrants. À Wimbledon, depuis quatre jours, la mélodie a sacrément changé et le 72e mondial s'offre une belle tranche de vie sur le plus beau gazon du monde.
Après une entrée fracassante sur le Centre Court face au numéro 3 mondial allemand, Alexander Zverev, le Français a fini par plier en deux temps le Chilien Cristian Garin, quart-finaliste au All England en 2022. Dans un schéma identique, des victoires en deux temps et cinq manches, comme s'il fallait étirer le plaisir, se blottir dans les beaux jours sans fin.
Rinderknech est au troisième tour d'un Grand Chelem pour la deuxième fois de sa vie, après un 16e de finale perdant à l'US Open 2023. Et pour le cinquième jour de suite à Wimbledon, une rareté en Grand Chelem, il trace vendredi encore son chemin face au Polonais Kamil Majchrzak, de retour à la lumière après treize mois de suspension pour dopage en juin 2023.
La vie est belle pour Rinderknech, porté par un souffle nouveau et convaincu par son nouvel homme de coin, Lucas Pouille, que les délices et le salut sont dans le grand galop, le jeu vers l'avant, l'agressivité. « Encore plus sur une surface comme le gazon, qui est très lent vu de l'extérieur, mais où les passings restent toujours durs à tirer. Quand on a une qualité de balle comme la sienne, une balle qui va vite dans l'air, avec un rebond délicat à contrôler, s'il se met vers l'avant, c'est encore plus dur pour les adversaires. Les joueurs qui sont très bons sur gazon sont malgré tout ceux qui sont agressifs et vont vers l'avant », notait jeudi Pouille, à la sortie de la deuxième partie de match de son élève, dont il avait apprécié l'entame de cinquième set, parfaitement dans le tempo et le style prônés.
« Quand on gagne, on récupère mieux »
Arthur Rinderknech
N'empêche, tout cela est certes bien bon, mais c'est en apnée ou presque ! Jusqu'ici, peu d'instants pour se poser, se projeter, savourer. Depuis le début du tournoi, Rinderknech et son clan sont dans le tambour. « Les quatre derniers jours, on a été au club de 9 heures à 23 heures, j'avoue que j'ai pas eu beaucoup de temps pour faire autre chose. Aujourd'hui, toute l'énergie est sur Arthur », convenait Pouille, qui a même dû freiner son travail personnel de rééducation pour un retour au jeu prévu en février prochain.
Dans ce contexte, son joueur, lui, fait « all in » sur la récupération. « Ce n'est pas facile, il faut le gérer. Je suis bien entouré, j'ai de la chance, j'ai mon physio, Olivier Choupeau, qui est mon référent sur l'année, avec moi ici. On fait le maximum, on le fait bien », assure le Français, qui peut aussi compter, si besoin, sur les installations de la maison FFT, posée au bord du stade et bien utile. « Il y a le doc, Vincent (Guillard) qui est là. Pour d'éventuels petits compléments, avis, check », note Rinderknech.
Le nez dans le gazon, le Français n'en était donc pas jeudi à voir plus loin que le bout d'un premier soir enfin paisible. « Déjà je vais avoir la soirée pour récupérer mes deux jambes et mes deux bras, après je regarderai demain (vendredi) après-midi mon adversaire en face. Mentalement, je puise aussi pour gagner deux fois en cinq sets, mais quand on gagne, on récupère mieux », avisait Rinderknech, qui sait forcément que sa partie de tableau est ajourée et que le rêve peut se glisser. Il n'est désormais plus qu'à un match d'une deuxième semaine en Grand Chelem.
Si Lucas Pouille récuse poliment l'idée de l'avoir transformé en quatre semaines, ces quatre premiers jours londoniens valident déjà une collaboration réussie. « Ça prouve qu'on est sur les bons rails avec Lucas, c'est cool. Il n'y a pas de limite à avoir », envisageait simplement le Français, au milieu des beaux jours sans fin.
À lire aussi
Zverev, une passivité chronique et coupable
On a visité le camp de base des Bleus à deux pas des courts
Raducanu plus forte que la pression
Pourquoi le slice de revers est-il aussi efficace sur gazon ?
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


L'Équipe
an hour ago
- L'Équipe
Sakina Karchaoui, avant le début de l'Euro contre l'Angleterre : « En pleine bourre »
La milieu Sakina Karchaoui a mis en avant la confiance et la solidarité de l'équipe de France, dont elle est l'une des vice-capitaines. « Notre force, c'est que personne n'est irremplaçable », a-t-elle notamment assuré après le forfait de Griedge Mbock. « Sakina Karchaoui, que ressentez-vous personnellement alors que vous allez disputer votre troisième Euro ?Cela prouve le parcours réalisé jusque-là et puis l'expérience acquise. J'avais 20 ans lors du premier, neuf ans après je suis toujours là. C'est toujours un plaisir de représenter l'équipe de France, même avec des groupes différents, des codes différents. C'est donc une nouvelle étape de ma carrière, avec des responsabilités nouvelles. Quand on arrive en équipe de France, on regarde comment les anciennes font : désormais, c'est à moi de transmettre. Est-ce bien de débuter face à l'Angleterre, un des favoris ?On a hâte de débuter. Jouer le tenant du titre, c'est grand. On s'est très bien préparées pour arriver en pleine bourre. C'est toujours bien de commencer face à une équipe comme ça. Qu'est-ce que change l'absence de Griedge Mbock pour vous ?C'est quelqu'un de très important dans le groupe, mais on sait qu'elle sera avec nous. Elle a toujours de bons conseils à donner. Mais on a un groupe complet, fort, qui peut compter sur tout le monde. Personne n'est irremplaçable : c'est l'une de nos forces. Quel peut être votre rôle pour aider Alice Sombath ou Thiniba Samoura à débuter contre l'Angleterre ?Nous aussi on a commencé jeunes ! On sait ce que cela fait. Les capitaines étaient là pour nous mettre à l'aise. C'est notre rôle de tout faire pour qu'elles soient à 100 % et épanouies chez nous. On croit en tout le monde. On construit un collectif fort. Avec Griedge, qui est une défenseure centrale comme elles, on va beaucoup leur parler pour les mettre en confiance. On est là pour elles. Elles le savent. Appréhendez-vous ce match où il y aura beaucoup de supporters anglais dans le stade de Zürich ?Moi, ce que je vois, c'est qu'il y aura aussi beaucoup de supporters français ! Donc j'espère vraiment qu'on pourra leur donner beaucoup de bonheur. On va se focaliser sur eux, on ira les saluer. »


L'Équipe
an hour ago
- L'Équipe
Noah Sadiki à Sunderland, c'est officiel
Comme attendu, Noah Sadiki s'est engagé en Premier League, du côté de Sunderland. En signant 5 ans, le milieu de terrain congolais renforce l'équipe de Régis Le Bris. Le Sunderland sauce Florent Ghisolfi continue sa frénésie francophone. Après Enzo Le Fée (transfert définitif), Habib Diarra (37 millions d'euros) et en attendant l'ancien lillois Reinildo (libre), le directeur sportif des Black Cats a sécurisé la venue de Noah Sadiki jusqu'en 2030. Le milieu de terrain de la RDC (4 sélections) quitte donc l'Union Saint-Gilloise après deux saisons pleines, dont la dernière couronnée de succès avec le titre de Champion de Belgique, attendu par le club depuis 90 ans. Élément indiscutable du 11 de Sébastien Pocognoli, Sadiki (20 ans), formé à Anderlecht, s'apprête à découvrir la Premier League alors que Vincent Kompany (qui l'avait lancé en pro), aujourd'hui en poste au Bayern Munich, l'avait approché lors de son mandat à Burnley (2022-2024). L'opération a coûté 17 millions au promu (auxquels peuvent s'ajouter 3 millions de bonus).


L'Équipe
an hour ago
- L'Équipe
Des champions du monde en titre qui visent le général sur le Tour de France, c'est rare
Tadej Pogacar débute samedi le Tour de France avec le statut de grand favori et de champion du monde en titre. Ils sont peu, avant le Slovène d'UAE Team Emirates, à avoir bagarré pour le général de la Grande Boucle avec l'arc-en-ciel sur le dos. Il n'y a que l'embarras du choix lorsqu'il s'agit de dénicher de folles statistiques sur la dimension que prend, encore et toujours, Tadej Pogacar. En route - et en pôle - pour décrocher un quatrième succès sur le Tour de France, le Slovène se distingue cette année en portant le maillot arc-en-ciel, glané à Zurich (Suisse), en septembre dernier. S'il venait à ramener le maillot jaune à Paris, le leader d'UAE Team Emirates rejoindrait le cercle très fermé des champions du monde en titre sacrés sur le Tour. Avant lui, seuls quatre y sont parvenus : Louison Bobet (1955), Eddy Merckx (1972), Bernard Hinault (1981) et Greg LeMond (1990). Valverde, dernier champion du monde en titre dans le top 10 Le Belge et l'Américain, respectivement triple (1967, 1971, 1974) et double (1983, 1989) champions du monde, sont même montés sur le podium du Tour une autre année en tant que tenants du titre mondial : Merckx 2e en 1975 derrière Bernard Thévenet, LeMond 3e en 1984 derrière Laurent Fignon et Hinault. De manière générale, viser la victoire finale avec la tunique irisée sur les épaules reste une exception. Dans toute l'histoire du Tour, ils ne sont que huit à s'être hissés dans le top 10 l'année suivant un sacre mondial. Dernier en date à ce palmarès : Alejandro Valverde, 9e en 2019. À l'époque, l'Espagnol était surtout là pour épauler ses leaders chez Movistar, Mikel Landa (6e) et Nairo Quintana (8e). Il avait mis fin à une disette de plus de vingt ans : avant lui, seul Abraham Olano avait réussi pareille performance depuis 1996 (9e du Tour, après son titre mondial en 1995). Hors podium, il faut ensuite remonter à 1965 et la 9e place du Néerlandais Jan Janssen pour trouver la trace d'un champion du monde dans les dix premiers noms du général.