De retour sur la Clasica San Sebastian, Juan Ayuso déjà tourné vers son futur... Et un possible départ d'UAE ?
La chaleur du public basque, familial et connaisseur, ajouté à un panorama parfait sur la Concha, petite plage en forme de coquillage que beaucoup de coureurs prennent en photo : difficile de faire mieux comme cadre pour combattre un spleen d'après-Tour de France, et c'est pour tout ça que certains seront sur la ligne de départ, samedi matin, à l'image de Primoz Roglic, l'un des plus disponibles pour les photos et autographes.
Juan Ayuso, lui, ne sort pas du Tour. Mais il a peut-être sa propre mélancolie à chasser. Deux mois que l'Espagnol n'a pas accroché un dossard, depuis son abandon lors de la 18e étape du Giro, le 29 mai, une course qu'il avait démarrée avec le paletot de co-favori, aux côtés de Roglic, avant de chuter, de voir son équipier Isaac Del Toro rogner son leadership, et d'être piqué par un insecte, dans un alignement d'emmerdes assez remarquable. Vouloir laisser tout ça derrière lui serait déjà une belle motivation pour se remettre en selle sur la Clasica San Sebastian. Mais il y a autre chose.
Juan Ayuso, l'autre star d'UAE
Durant sa parenthèse, à s'entraîner entre Andorre, où il vit, et Javea (Espagne), chez ses parents, le jeune brun (22 ans) a fait bouger les lignes en s'attachant les services d'un agent pour la première fois, lui qui a un contrat jusqu'en 2028 avec la formation UAE, signé en août 2022.
« Qu'il ait un agent (Giovanni Lombardi) ne change rien. »
Matxin Fernandez, le directeur sportif d'UAE
Jusqu'ici, son père gérait ses affaires, tout en demandant régulièrement conseil à des managers. Alors voir la famille Ayuso s'engager avec l'Italien Giovanni Lombardi (56 ans), ancien coureur pro devenu l'un des agents les plus influents du circuit, avec la réputation de travailler pour peu de coureurs, n'a rien d'un hasard. Les Belges des Laatste Nieuws ont ainsi évoqué le mois dernier ses envies d'ailleurs, rappelant au passage que ses prétendants devraient payer une clause de 100 millions d'euros, inimaginable pour n'importe quelle équipe.
« Qu'il ait un agent ne change rien, rétorquait Matxin Fernandez, le directeur sportif d'UAE, lui aussi arrêté tous les trois mètres pour une photo vendredi. J'ai une excellente relation avec Juan, nous sommes en discussion en permanence, il a un contrat jusqu'en 2028. Que puis-je dire d'autre ? Beaucoup de coureurs prennent des agents alors qu'ils ont déjà des contrats en cours. Il faut lui demander à lui. »
On aurait aimé, mais le plus jeune coureur à être monté sur le podium d'un grand Tour depuis plus d'un siècle (3e de la Vuelta 2022, à 19 ans) a zappé l'espace interview, vendredi. Sur le podium protocolaire, il a seulement expliqué combien « c'était toujours spécial ici » et qu'il était « très heureux d'être de retour », après son absence l'an dernier, pour ce qui sera sa quatrième participation à la « Klasikoa » (11e en 2023 comme meilleur résultat). Il y sera une carte parmi d'autres pour l'équipe émirienne, avec Igor Arrieta, Jan Christen, ou Isaac Del Toro. Le Mexicain, en février, avait été le parfait lieutenant de son leader Ayuso sur la Drôme Classic, remportée par l'Espagnol (ainsi que le trophée Laigueglia, Tirreno-Adriatico, une étape du Tour de Catalogne et une au Giro cette année).
Del Toro, rival interne ?
Mais les cartes ont été redistribuées entre les deux, depuis que « Torito », talent protéiforme de 21 ans, a montré lors du Giro qu'il avait la caisse pour tenir trois semaines (2e du général en lâchant le maillot rose lors de l'avant-dernière étape). De quoi inciter ses dirigeants à le privilégier au détriment d'Ayuso ?
Le Valencian aura au moins l'occasion de se rattraper sur la prochaine Vuelta (23 août-14 septembre). UAE limite ses jeunes coureurs à un grand Tour par an, « mais vu qu'il n'a pas terminé le Giro, vu les circonstances, et avec l'absence de Tadej (Pogacar, qui a décidé tout récemment de ne pas participer), sa sélection est devenue naturelle, un leader remplace un leader », posait Matxin Fernandez, l'un de ses plus proches dans le staff. Il partagera ce leadership avec Joao Almeida, remis de sa chute au Tour, et essaiera de reprendre son histoire avec les épreuves de trois semaines, qu'il a abandonnées les deux dernières fois (Tour 2024 et donc Giro 2025). « La course met toujours chacun à sa place », remarquait vendredi son directeur sportif au sujet de son duo de « leaders » pour la Vuelta. Sa place, Ayuso est en train de la chercher.
Del Toro, Ayuso, est-ce la pagaille chez UAE ?

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


L'Équipe
6 minutes ago
- L'Équipe
« Créer plus de danger extérieur » : Frédéric Fauthoux revient sur l'éviction de Frank Ntilikina
Le sélectionneur Frédéric Fauthoux a justifié l'éviction de Frank Ntilikina en vue de l'Eurobasket par sa volonté d'amener plus de menace offensive sur les lignes arrières. « Quel bilan tirez-vous de ce deuxième match de préparation où la France a d'abord souffert contre les Britanniques ?On doit mieux débuter les rencontres. On sait qu'au niveau international, il n'y a pas de petit match et on l'a pris par le mauvais bout. Cela fait partie de l'apprentissage de cette équipe en plein renouveau, mais il faut grandir vite. Des échéances très importantes arrivent : dès la semaine prochaine à Badalone (contre l'Espagne, jeudi). On a vu du mieux en deuxième mi-temps, dans ce qu'on voulait : des rebonds propres et du jeu rapide avec les qualités qu'on a. On avait voulu faire la différence trop vite sur du un-contre-un et ce n'est pas le jeu prôné. On aurait dû plus alterner, aller chercher des post-ups et notamment Guerschon. C'était mieux après les huit premières minutes. Comment avez-vous vécu cette soirée à Pau, où vous avez joué l'intégralité de votre carrière, et notamment l'ovation à la présentation des équipes ?Cela m'a beaucoup remué, même si on s'y attend ça fait chaud au coeur. Et je ne reviens pas avec n'importe quelle équipe, je reviens avec la plus belle. Voir que les gens se souviennent, et certains étaient très jeunes à l'époque, c'est quelque chose de très particulier. J'étais heureux de partager ce moment avec eux, avec toute ma famille, avec le Prési (Pierre Seillant, président historique de l'Elan Béarnais) et plusieurs grands anciens du club. Ntilikina, le « French Prince » déchu Vous avez dû écarter trois joueurs du groupe, Moussa Diabaté, Ousmane Dieng, et surtout Frank Ntilikina double vice-champion olympique. Pouvez-vous expliquer ces choix ?Sur les deux premiers, on a privilégié des postes 5 de plus grande taille, plus costauds et on a privilégié l'expérience dans le contexte particulier de cet été -Mam Jaiteh, Vincent Poirier- et des profils polyvalents, Alexandre Sarr et Guerschon Yabusele, qui peuvent évoluer sur les deux postes intérieurs. Concernant Frank Ntilikina, on a discuté avec lui pour lui expliquer nos raisons. On était plus à la recherche de joueurs qui peuvent créer du jeu et marquer des points. Ce qui n'est pas la plus grosse qualité de Frank. On a donc fait ce choix pour une question de profil, avec l'objectif de créer plus de danger offensif sur les lignes extérieures. Quels critères présideront aux deux derniers choix qui restent à faire pour les douze en vue de l'Euro (27 août-14 septembre) ?Il y a plusieurs éléments. Par exemple d'établir si l'on décide de partir avec trois meneurs de jeu purs, ou si on en prend deux en décalant par exemple Elie (Okobo), arrière naturel, au poste 1. Ou est-ce qu'on décide de « grandir », avec plus de postes 2-3 ? C'est la réflexion aujourd'hui, la problématique, car on parle uniquement de joueurs de très haut niveau, en Euroligue ou en NBA. »

L'Équipe
35 minutes ago
- L'Équipe
Football - Entretien : Pedri : « Un Barça-PSG aurait été une finale de Ligue des champions très disputée »
À l'occasion de sa nomination dans les trente du Ballon d'Or 2025, Pedri a accepté de nous recevoir pour un long entretien à retrouver samedi dans « France Football ». L'Espagnol y a fait le point sur sa carrière, évoqué sa relation avec le Barça mais également la finale de la Ligue des champions entre le PSG et l'Inter. À voir sur L'Équipe Hütter : « Hradecky est très expérimenté, c'est pour ça qu'on l'a recruté » Hütter : « Difficile de donner un pronostic pour Pogba mais il faut au moins un mois encore » Kovac : « Formidable pour Hummels de pouvoir faire ses adieux devant 80 000 fans » Heaton : « Il y a de l'optimisme » Comment Lyon a changé de stratégie sur le marché des transferts depuis le départ de John Textor Glasner est «positif» avant l'appel pour rester en Ligue Europa Comment Lyon a changé de stratégie depuis le départ de John Textor Frank fait confiance à Tel et Odobert pour remplacer Son Slot : « Frimpong peut remplacer Salah pendant la CAN » Slot confirme le départ de Darwin Nunez Blessé à une cuisse, Lewandowski est incertain pour la reprise Frank : « Maddison va nous manquer » Kane : « Nous avons partagé tant de moments magiques avec Son » Le profil de Sandy Baltimore en vidéo, nommée au Ballon d'Or 2025


L'Équipe
an hour ago
- L'Équipe
Blessé lors de la Coupe du monde des clubs, Rodri pourrait manquer le début de saison de Manchester City
Victime d'une rupture des croisés qui l'avait privé de l'essentiel de la saison dernière, le Ballon d'Or espagnol Rodri a souffert d'une nouvelle blessure lors de la Coupe du monde des clubs. Le calvaire de Rodri continue. Victime en septembre dernier d'une rupture des ligaments croisés, le Ballon d'Or n'était revenu que pour disputer la Coupe du monde des clubs avec Manchester City. Mais le champion d'Europe s'est à nouveau blessé lors de l'élimination des Citizens, contre Al-Hilal (3-4), le 30 juin dernier. Une blessure à l'aine dont il n'est toujours pas remis. Le Manchester Evening news rappelait ces dernières heures que Rodri s'était essentiellement entraîné à l'écart du groupe depuis la reprise, la semaine dernière. Et son entraîneur Pep Guardiola ne semble pas trop compter sur lui pour le début de la saison. « Il va mieux mais il a eu une grosse blessure lors du dernier match contre Al-Hilal, a expliqué le Catalan. Il s'est mieux entraîné ces derniers jours. J'espère qu'il sera vraiment prêt après la trêve internationale (de septembre). Il pourra peut-être avoir des minutes lors des premiers matches mais le plus important, c'est qu'il n'ait pas de douleurs. Car nous ne voulons pas d'un Rodri à nouveau blessé. »