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À Paris, cette élection vire à la guerre entre Rachida Dati et Michel Barnier, on vous raconte

À Paris, cette élection vire à la guerre entre Rachida Dati et Michel Barnier, on vous raconte

POLITIQUE - Tout a commencé il y a une semaine jour pour jour. Et c'est une décision du Conseil constitutionnel qui a allumé la mèche, déclarant inéligibles trois députés, lesquels ont été contraints de démissionner. Parmi ces élus déchus de leur mandat : le député Renaissance de la 2e circonscription de Paris Jean Laussucq. Son siège, jugé imperdable pour la droite, est désormais vacant, et fera donc l'objet d'une élection législative partielle, qui devra se tenir au plus tard le 11 octobre.
Logiquement, cette opportunité attise des convoitises chez Les Républicains. C'est dans cette perspective que Michel Barnier s'est manifesté dans la semaine, pour se porter candidat dans cette circonscription cossue de la rive gauche, dans laquelle il habite par ailleurs. L'ex-Premier ministre a au passage obtenu le soutien du président de son parti, Bruno Retailleau, ainsi que de la fédération LR de Paris. Dans un communiqué diffusé le 16 juillet, et signé par la patronne de la droite parisienne Agnès Evren accompagnée d'une cohorte de grands élus de la capitale, la candidature de Michel Barnier est décrite comme « une chance » pour Les Républicains.
Dans n'importe quel autre parti, on pourrait se dire que le match est plié, et que le parti de Bruno Retailleau a déjà son candidat. Mais ce serait oublier deux choses : 1. La capacité de la droite parisienne à s'auto-saboter, et 2. La situation géographique de ladite circonscription, à cheval sur le 5e, le 6e et le 7e arrondissement de la capitale. Et il y a déjà un shérif dans ce territoire : Rachida Dati. C'est d'ailleurs la ministre de la Culture qui avait réussi à imposer, non sans heurts, son très proche Jean Laussucq face au sortant Gilles Legendre lors des précédentes législatives.
Dati prête à partir sans l'investiture ?
Alors, hors de question pour celle qui est toujours maire du 7e arrondissement d'être reléguée au rang d'observatrice. Raison pour laquelle cette cogneuse de réputation fait acte de candidature et sollicite, selon Le Parisien, la commission d'investiture du parti, qui tranchera le 28 juillet. Quitte à ressusciter les démons d'une guerre fratricide et à donner l'impression d'épouser un autre combat que celui de la mairie de Paris en 2026. Même si, en réalité, tout est lié. Selon Le Point, l'entourage de Rachida Dati juge que la candidature de Michel Barnier est poussée pour limiter (voire torpiller) ses ambitions parisiennes.
Raison pour laquelle il n'est pas impossible que la ministre de la Culture, qui a le soutien de Laurent Wauquiez, mais aussi d'Emmanuel Macron, ne tienne pas compte de la décision du parti. « La commission est verrouillée par Retailleau. Elle a peu de chances de l'investir. Elle ira donc dans tous les cas de figure », prévient un proche de la ministre cité par Le Point. Du bluff ou l'amorce d'un duel spectaculaire ? Quoi qu'il en soit, la bataille de récit a déjà commencé dans les médias. Ce vendredi 18 juillet sur franceinfo, l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a commencé à instruire un procès en trahison à l'encontre de Rachida Dati.
Un test pour Retailleau
« Rachida Dati a envoyé un courrier aux adhérents LR de Paris dans lequel elle dit qu'elle a toujours été fidèle à sa famille politique et que la fidélité, c'est important. Moi, je n'ai pas exactement le même souvenir », a taclé ce proche de Bruno Retailleau, rappelant que la ministre de la Culture avait fait campagne pour Renaissance et Valérie Hayer lors des européennes. Un rapport ambigu avec sa famille politique parfaitement justifié dans son entourage. « Elle est plus dans une logique d'incarnation et de dynamique que dans une logique d'appareil », souffle au Parisien Nelly Garnier, proche de Rachida Dati, comme pour préparer le terrain à une candidature dissidente.
Reste à savoir dans quel espace et avec quelle étiquette l'intéressée pourrait faire campagne, puisque Renaissance pourrait décider d'investir la ministre déléguée au Numérique, Claire Chappaz. Après tout, c'est bien le parti de Gabriel Attal qui est sortant dans cette circonscription, lequel ne peut rester les bras croisés devant le spectacle offert par la droite parisienne. Reste que, pour l'heure, Rachida Dati et Michel Barnier semblent tous les deux déterminés à rafler la mise, dans une opposition frontale qui a également valeur de test pour Bruno Retailleau.
Car c'est aussi son autorité de président de parti qui se joue dans cette histoire, alors que son ancien adversaire à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez, roule pour la ministre la Culture. Lequel ancien adversaire apprécierait modérément l'hypothèse de voir débarquer dans son groupe à l'Assemblée un élu du calibre de l'ancien Premier ministre, qui a de surcroît le défaut d'être un fidèle du ministre de l'Intérieur. Avis aux amateurs de pop-corn, le feuilleton estival, qui aura des implications multiples, semble bien parti pour durer.
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