
Zelensky et Trump présentent des visions très éloignées
(Washington) À quelques heures d'une rencontre cruciale, Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont exposé lundi des visions très éloignées sur une possible issue au conflit en Ukraine, où la Russie a continué ses frappes meurtrières.
Aurelia END avec les bureaux de l'AFP
Agence France-Presse
Ce qu'il faut savoir Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, rencontrera son homologue américain, Donald Trump, à la Maison-Blanche lundi après-midi ;
Une réunion incluant divers dirigeants européens aura aussi lieu lundi ;
Donald Trump soutient un plan visant à mettre fin à la guerre en cédant des territoires ukrainiens à la Russie et en empêchant Kyiv de joindre l'OTAN ;
Moscou a tiré quelque 140 drones et quatre missiles balistiques dans la nuit de dimanche à lundi, l'une des frappes faisant sept morts à Kharkiv.
Assistera-t-on dans le bureau Ovale à une humiliation publique du président ukrainien comme lors de sa dernière visite le 28 février ? Ou les deux hommes parviendront-ils à trouver un terrain d'entente, sous la pression des dirigeants européens qui se déplacent également à Washington ?
Volodymyr Zelensky s'est réuni en matinée avec plusieurs d'entre eux et se rendra ensuite à la Maison-Blanche, où il est attendu à 13 h.
Il a redit lundi qu'il ne fallait pas que la Russie soit « récompensée » pour avoir envahi son pays en février 2022.
Mais il en a aussi appelé à l'autorité du président américain, très sensible à ce genre de langage, en écrivant sur X : « Seule la force peut contraindre la Russie à la paix, et le président Trump dispose de cette force ».
Le président ukrainien a jugé que « le plus important » était d'évoquer de futures garanties de sécurité pour l'Ukraine.
« Je sais exactement ce que je fais »
Le président américain, qui n'a jamais désigné la Russie comme responsable du conflit, a lui écrit sur son réseau Truth Social que Volodymyr Zelensky « pouvait mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s'il le voulait ».
CAPTURE D'ÉCRAN TIRÉE DU COMPTE TRUTH SOCIAL DE DONALD TRUMP
Piqué au vif par les critiques de ses opposants sur la rencontre vendredi avec Vladimir Poutine, lors de laquelle il n'a obtenu ni cessez-le-feu ni concessions publiques, Donald Trump a répliqué sur un ton rageur.
« Je sais exactement ce que je fais », a-t-il écrit lundi sur Truth Social.
PHOTO SERGEI BULKIN, ASSOCIATED PRESS
Donald Trump serre la main de Vladimir Poutine lors de leur sommet en Alaska, le 15 août 2025.
Le milliardaire républicain, très vague sur ce qu'il attend de Moscou, a dit publiquement ce qu'il voulait de Kyiv : renoncer à la Crimée occupée par la Russie depuis 2014 ainsi qu'à une adhésion à l'OTAN.
Dans une démonstration de solidarité inédite, Volodymyr Zelensky sera rejoint dans la capitale américaine par le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la première ministre italienne Giorgia Meloni, le premier ministre britannique Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb, le chef de l'OTAN Mark Rutte et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Keir Starmer a appelé à établir les conditions d'une paix « durable et juste » tandis que Giorgia Meloni a salué « l'ouverture d'une petite fenêtre de dialogue ».
Les dirigeants européens doivent se joindre au chef d'État ukrainien et à Donald Trump après leur rencontre bilatérale pour une réunion élargie.
Costume
Certains médias spéculent déjà sur la tenue de Volodymyr Zelensky, très critiqué dans le camp trumpiste la dernière fois pour avoir porté son habituelle tenue d'inspiration militaire plutôt qu'un costume.
Donald Trump n'a pas décroché comme il l'espérait un cessez-le-feu pendant sa rencontre en Alaska avec le président russe, et lundi les combats continuaient, avec des tirs de drones et de missiles.
Une frappe de drone russe a fait sept morts et des blessés à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.
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Dans la région méridionale de Zaporijjia, trois personnes ont été tuées et 30 blessées dans les bombardements, selon le gouverneur régional Ivan Fedorov.
Un autre frappe russe a fait quatre morts et sept blessés dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, où se déroule l'essentiel des combats, a indiqué le parquet régional.
La réunion à Washington doit permettre d'aborder de possibles concessions territoriales et des garanties de sécurité, pour mettre fin au conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
« Abandonner sa patrie »
Outre la question de la Crimée, un responsable au courant d'échanges téléphoniques samedi entre le président américain et des dirigeants européens a affirmé à l'AFP que Donald Trump soutenait une proposition russe selon laquelle Kyiv céderait les régions de Donetsk et Louhansk (Est), et le front serait gelé dans celles de Kherson et Zaporijjia (Sud).
« Dois-je simplement tirer un trait sur toute ma vie là-bas ? Comment peut-on abandonner sa patrie ? », se désole Lioudmyla Bondareva, originaire de Bakhmout, opposée à la cession de sa région de Donetsk aujourd'hui rasée et occupée par les troupes de Moscou.
En rentrant d'Alaska, Donald Trump a évoqué la piste d'une clause de sécurité collective inspirée de l'article 5 de l'OTAN, en dehors toutefois du cadre de l'Alliance atlantique, considérée par Moscou comme une menace existentielle.
Si « tout marche bien » lundi, le milliardaire républicain a laissé entrevoir un sommet tripartite avec MM. Poutine et Zelensky.
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