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« Je n'ai jamais rien vu de tel », affirme Trump

« Je n'ai jamais rien vu de tel », affirme Trump

La Pressea day ago
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(Kerrville) Donald Trump s'est rendu vendredi au Texas pour observer les dégâts provoqués par des inondations qui ont fait au moins 120 morts, au moment où la réponse des autorités locales et fédérales est pointée du doigt.
Agence France-Presse
Le centre du Texas a été frappé le 4 juillet, jour de fête nationale aux États-Unis, par des pluies diluviennes qui ont provoqué des crues subites, surprenant de nombreux habitants dans leur sommeil.
Arbres déracinés, tracteur renversé, et débris en tous genres : le président américain et son épouse Melania ont pu constater la dévastation, une semaine tout juste après la catastrophe.
PHOTO JACQUELYN MARTIN, ASSOCIATED PRESS
Donald Trump était de passage à Kerrville pour constater les dégâts causés par les inondations, le 11 juillet 2025.
« Je n'ai jamais rien vu de tel », a déclaré ensuite le président américain lors d'une table ronde avec les autorités locales.
« La dévastation est dure à croire », a-t-il ajouté, citant « des arbres centenaires qui ont simplement été arrachés du sol ».
Au total, au moins 120 morts liés aux inondations ont été recensés tandis que les autorités comptent toujours plus de 170 disparus.
Le comté de Kerr est le plus durement touché avec 96 morts, dont 36 enfants.
Un camp de vacances chrétien pour filles, situé dans la localité de Hunt, sur les rives du fleuve Guadalupe, a payé un lourd tribut : 27 enfants et moniteurs ont péri dans la catastrophe.
PHOTO UMIT BEKTAS, REUTERS
Des bénévoles nettoient les débris d'un bâtiment endommagé à Hunt, le 11 juillet 2025.
Ressources fédérales
La visite du président américain intervient alors que les questions se font plus pressantes sur la gestion de la crise par les autorités locales et sur l'impact des coupes budgétaires, voulues par l'administration Trump, sur les systèmes d'alerte et de secours.
Interrogé peu après la catastrophe pour savoir s'il avait toujours l'intention de supprimer progressivement l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA), Donald Trump a répondu que ce n'était pas le moment d'en parler.
Le dirigeant républicain, qui avait précédemment déclaré qu'en cas de catastrophe, les secours devaient être gérés au niveau des États, a par ailleurs signé rapidement une déclaration de catastrophe afin de fournir au Texas des ressources fédérales.
PHOTO JACQUELYN MARTIN, ASSOCIATED PRESS
La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem
La réponse immédiate à la catastrophe de la part de l'État fédéral « a été rapide et efficace », a insisté jeudi sur X la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem.
Mais la chaîne CNN affirme que les opérations de secours de la FEMA ont été retardées par des obstacles bureaucratiques après une nouvelle règle adoptée par la secrétaire visant à réduire les dépenses.
Lors de la table ronde, Donald Trump a dénoncé l'opposition démocrate « qui ne veut faire que critiquer », mais aussi certaines questions de la presse - qualifiant même une journaliste présente de « malfaisante ».
« Tout le monde dans cette salle a fait un boulot incroyable, et les gens le savent », a-t-il ajouté.
PHOTO KEVIN LAMARQUE, REUTERS
Donald Trump et le gouverneur du Texas Greg Abbott
Système d'alerte
Le shérif du comté de Kerr, Larry Leitha, a dit, quant à lui, avoir été alerté vendredi « autour de 4 ou 5 heures du matin » par des appels aux services de secours.
Selon la chaîne texane KSAT, un pompier local a requis à 4 h 22 l'envoi d'alertes « code rouge », un message d'urgence sur les téléphones des habitants de Hunt, la localité la plus touchée, tandis que les eaux du fleuve Guadalupe, alimentées par des pluies diluviennes, montaient dangereusement.
Or d'après ce média local affilié à CNN et ABC, le bureau du shérif aurait demandé au pompier d'attendre, le temps d'obtenir l'autorisation d'un supérieur.
Les alertes « code rouge » auraient été transmises au moins 90 minutes plus tard, vers 6 h du matin, et le message a mis jusqu'à six heures pour parvenir à certains résidants de Hunt, selon KSAT.
Interrogées à plusieurs reprises cette semaine à ce sujet, les autorités locales ont botté en touche.
Donald Trump a lui assuré vendredi que « le gouverneur et tout le monde » travaillaient désormais à concevoir un meilleur système d'alerte. « Ils vont trouver quelque chose », a-t-il affirmé.
Plus de 2000 sauveteurs, policiers et des équipes cynophiles, appuyés par des hélicoptères, fouillent la zone sans relâche depuis sept jours pour tenter de localiser les disparus, même si les chances de les retrouver vivants sont désormais infimes.
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« Il n'y a plus d'espoir de retrouver de survivants »
« Il n'y a plus d'espoir de retrouver de survivants »

La Presse

time14 hours ago

  • La Presse

« Il n'y a plus d'espoir de retrouver de survivants »

Des bénévoles retirent des débris des inondations meurtrières dans le fleuve Guadalupe à Center Point, au Texas, vendredi. « Il n'y a plus d'espoir de retrouver de survivants » Des montagnes d'arbres déracinés. Des carcasses de véhicules récréatifs encastrées dans plusieurs mètres de boue. Et cette odeur, poignante : celle de la putréfaction. Six jours après la crue subite du fleuve Guadalupe, la dévastation est totale au parc de roulottes Keys Resort, dans le comté de Kerr, dans le centre-sud du Texas. Des dizaines de bénévoles s'acharnent encore à retirer les débris, couche après couche, à l'aide de tronçonneuses et de tracteurs. Des policiers ont aussi été dépêchés sur place jeudi après-midi, lors de mon passage : ils suspectaient la présence d'un cadavre sous les décombres. Ce qui leur a mis la puce à l'oreille : l'odeur putride, et les nuages de mouches, qui virevoltent dans l'air lourd de cette journée à 35 degrés. Un signe que les recherches viennent de passer à un nouveau stade. La mission pour sauver les 170 personnes disparues lors de l'inondation du 4 juillet s'est transformée en opération de récupération des corps. Y compris ceux d'une trentaine de fillettes, qui séjournaient au Camp Mystic, non loin d'ici. Leurs petites dépouilles s'ajouteront aux 120 cadavres retrouvés jusqu'ici. Bilan préliminaire : près de 300 morts. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE Le bénévole Jay Arredondo devant une scène de dévastation au parc de roulottes Keys Resort « On ne néglige aucune piste, on fouille vraiment partout, mais il n'y a plus d'espoir de retrouver de survivants », m'explique le bénévole Jay Arredondo, qui travaille d'arrache-pied depuis six jours au parc détruit de Keys Resort, dans la petite ville de Center Point. Le grand gaillard de 38 ans ne cherche aucun coupable pour expliquer la tragédie. Il se braque, même, lorsque j'aborde le sujet. Il n'y a personne à accuser ici. Personne ne peut contrôler une catastrophe naturelle. Jay Arredondo Des propos repris presque mot pour mot par le président Donald Trump, qui s'est rendu dans la région dévastée vendredi avec sa femme, Melania, et sa secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem. Il a fait une tournée des zones les plus touchées avant de se prêter à une conférence de presse. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE Le parc de roulottes Keys Resort, dans le comté de Kerr Les autorités ont fait un travail irréprochable pour limiter les dommages, a vociféré M. Trump à une journaliste, qui le questionnait sur la défaillance des mesures préventives. « Seule une personne diabolique oserait demander une telle chose. » C'est pourtant la question que tout le monde se pose depuis une semaine. Comment un tel ratage a-t-il pu se produire, dans ce comté aisé du Texas, habitué depuis des décennies aux débordements sporadiques de son principal cours d'eau ? Les hypothèses abondent. Alertes cellulaires envoyées trop tard, réseau sans fil déficient dans la vallée du fleuve Guadalupe, coupes budgétaires imposées au bureau des services météorologiques par l'administration Trump : l'enquête sera longue pour retisser le fil précis des évènements. Mais ce qui ressort de plus en plus, c'est qu'un mécanisme très simple aurait pu sauver des vies : de bonnes vieilles sirènes tonitruantes. Un tel réseau aurait permis d'alerter les centaines de personnes qui dormaient à poings fermés en bordure du cours d'eau, lorsque son niveau a bondi de huit mètres en moins de deux heures en pleine nuit. L'alarme sonore aurait aussi pu réveiller ceux qui étaient abonnés à des alertes d'urgence sur leur portable, mais qui n'avaient aucune réception cellulaire dans ce secteur de villégiature isolé. PHOTO GERALD HERBERT, ASSOCIATED PRESS Des enfants ont visité vendredi le monument commémoratif à la mémoire des victimes des inondations, à Kerrville. Ce n'est pas à défaut d'avoir essayé d'implanter un système de sirènes. Le comté de Kerr a demandé du financement à au moins trois reprises au gouvernement de l'État du Texas, et à l'Agence fédérale de gestion des situations d'urgence (FEMA). Sans succès : aucune autorité n'a voulu payer la facture d'un peu moins de 1 million de dollars. Plusieurs se mordent aujourd'hui les doigts, mais personne n'accepte le blâme… Le comté de Kerr, à une heure au nord de San Antonio, est ultrarépublicain. Ses 53 000 résidants ont voté à plus de 75 % pour Donald Trump depuis 2016. Le « Hill Country » compte des dizaines de montagnes verdoyantes, une quarantaine de colonies de vacances et le magnifique fleuve Guadalupe, prisé par les vacanciers de tout le Texas. C'est une communauté tissée serré, comme en témoigne la présence de centaines de bénévoles qui continuent à ratisser les berges du matin au soir pour trouver des victimes. Mais c'est aussi un comté à tendance néolibérale, où l'on abhorre les interventions du gouvernement. La possibilité d'installer des sirènes a fait l'objet d'âpres discussions depuis 2016. Des fonds fédéraux ont été proposés à un certain moment, mais plusieurs résidants ont refusé de les accepter. Ils ne voulaient pas que leur comté soit « acheté » par des subventions de Washington, relate une enquête du Texas Tribune. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE La sirène récemment installée à la caserne de pompiers de Comfort. Elle a été utilisée pour la première fois le 4 juillet dernier. Seules deux localités possèdent des sirènes d'urgence, dans toute la région. La petite ville de Comfort, située au croisement du fleuve Guadalupe et d'un ruisseau, a utilisé la sienne, flambant neuve, pour la première fois le 4 juillet dernier. Danny Morales, le directeur adjoint des pompiers volontaires, est celui qui a insisté pour l'installation d'un tel système dans sa bourgade de 2300 habitants. Ce n'est pas le gouvernement du Texas qui a payé, mais plutôt un organisme sans but lucratif local. Coût du système : 50 000 $. « L'État n'aurait jamais payé pour ça, puisque la sécurité publique n'est pas de sa responsabilité », m'explique l'homme de 71 ans, rencontré dans le petit poste de commandement de sa caserne. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE Danny Morales, directeur adjoint des pompiers volontaires de Comfort Il m'a montré plusieurs cartes et graphiques, qui détaillent la montée des eaux dramatique du 4 juillet dernier. La crue du fleuve Guadalupe menaçait d'inonder – encore une fois – le ruisseau qui sillonne sa ville. Il a activé les sirènes 30 minutes avant la montée des eaux. Quelques propriétés riveraines ont subi des dommages, mais on n'a déploré aucun décès. Un tel système aurait sans aucun doute pu épargner des vies dans le comté voisin de Kerr, croit le pompier volontaire. « Je ne sais pas si ça aurait pu sauver tout le monde, mais ça aurait sûrement aidé… » PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE La vieille sirène de Comfort, autrefois utilisée pour les incendies, qui a été rénovée et réinstallée dans un autre secteur de la ville. Comfort avait déjà une vieille sirène, autrefois utilisée pour les incendies, qui a été remise à neuf au coût de 20 000 $. Elle a été réinstallée dans un autre secteur de la ville et s'est aussi déclenchée avant l'inondation. La ville en compte maintenant deux, pour un total de 70 000 $. Une facture moyenne de 30 $ par habitant… Le comté de Kerr est toujours sous le coup de mesures d'urgence massives. Les recherches se poursuivront jusqu'à ce qu'un maximum de dépouilles soient retrouvées, ce qui pourrait prendre des mois. PHOTO JACQUELYN MARTIN, ASSOCIATED PRESS Le fleuve Guadalupe, vendredi Tout comme le président Trump, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, rejette la recherche de coupables en lien avec la défaillance des mesures d'urgence. Le mot « blâme » est un « langage de perdants », a-t-il lancé à des journalistes plus tôt cette semaine. Les centaines de familles des victimes, tout comme les adversaires politiques du gouverneur républicain, n'accepteront pas cette réponse.

Entrevue avec la gouverneure du Maine
Entrevue avec la gouverneure du Maine

La Presse

time14 hours ago

  • La Presse

Entrevue avec la gouverneure du Maine

La gouverneure du Maine, Janet Mills, devant l'une des affiches que son équipe a fait installer à différents points d'entrée de l'État. (Augusta, Maine) See you in court : la gouverneure du Maine, Janet Mills, a eu une joute verbale corsée avec Donald Trump en février dernier. La démocrate, qui n'est pas tendre à l'endroit du président, se montre très préoccupée par les Canadiens qui ont choisi de ne pas aller en vacances sur les plages de son État. La gouverneure du Maine, Janet Mills, veut que les Canadiens se sentent bienvenus de voyager dans l'État connu pour ses plages très fréquentées par les Québécois, d'Old Orchard à Ogunquit. Tellement qu'elle a fait installer des pancartes à différents points d'entrée du Maine. Mais elle n'est pas dupe. « Nous avons un président qui a fait campagne au nom de l'économie, et les gens l'ont cru, déclare-t-elle. Mais avec le budget et les droits de douane, l'économie est dans le chaos. » Je ne peux pas blâmer les Canadiens de se sentir offensés, mais les États comme le nôtre doivent préserver les liens d'amitié et les alliances profondes qui vont au-delà d'un mandat présidentiel. Janet Mills, gouverneure du Maine En février dernier, Janet Mills a fait les manchettes pour avoir tenu tête au président des États-Unis, Donald Trump. « See you in court » [on se voit au tribunal], lui a-t-elle lancé, quant à un décret visant à exclure les athlètes transgenres des équipes féminines. Lors de notre entrevue avec la 75e gouverneure du Maine, qui s'est déroulée dans son bureau du capitole de l'État, à Augusta, elle était de retour d'un voyage dans les Maritimes. Elle dit avoir senti la crainte provenant de la « rhétorique dangereuse » provenant du bureau Ovale à Washington. « Je comprends parfaitement. Les droits de douane ont causé beaucoup d'inquiétude. » Mais selon elle, ces droits sont aussi « une taxe sur les citoyens américains ». « C'est offensant pour les autres pays, mais c'est nous qui en faisons les frais et nous ne les aimons pas nous non plus. » « Les droits de douane ont fait augmenter les coûts de construction de 10 % dans le Maine, à cause de l'acier et l'aluminium en particulier », ajoute-t-elle. PHOTO HINA ALAM, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE La gouverneure du Maine, Janet Mills, et la première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, le 24 juin dernier La gouverneure souligne que beaucoup de mom-and-pop businesses – comme on dit aux États-Unis pour décrire des entreprises familiales – voient des contrats annulés à partir du Canada. En se rendant au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, elle voulait « renouveler l'amitié » et les « liens profonds » entre son État et ses voisins canadiens. « Nous avons beaucoup en commun. » Comme le dit si bien Janet Mills, le Québec et le Nouveau-Brunswick encerclent le Maine. « Nous partageons 611 miles [983 km] de frontière », rappelle celle dont la famille Mills est originaire de Pugwash, en Nouvelle-Écosse. Comme c'est le cas pour les voitures en Ontario, le bois et les fruits de mer font partie d'un marché nord-américain intégré, pouvant faire des allers-retours des deux côtés de la frontière. La gouverneure se sent interpellée par la nervosité de certains Canadiens à passer la frontière américaine, mais elle se fait rassurante. Selon elle, les incidents fâcheux signalés se seraient déroulés à la frontière au sud des États-Unis et pas au nord. Moins de Québécois sur les plages Avant son saut dans les Maritimes, Janet Mills avait pris part à une rencontre à Boston avec d'autres gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des délégations de plusieurs provinces canadiennes, dont le Québec. PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE Janet Mills dans son bureau du capitole de l'État du Maine, à Augusta La gouverneure du Maine demande aux Canadiens de faire la part des choses entre le président Donald Trump, son État démocrate et le peuple américain. Beaucoup de petites entreprises du Maine souffrent de la guerre commerciale, notamment dans le domaine touristique. En mai, par rapport à l'an dernier, 27 % de moins de Canadiens se sont rendus dans le Maine, selon les services frontaliers. Des gens ont des annulations de leurs amis canadiens, de familles qui sont leurs clients loyaux, expose-t-elle. C'est injuste de les voir souffrir à cause de cette déconnexion entre Washington et le Canada. Janet Mills, gouverneure du Maine Janet Mills cite le titre d'un texte datant du 3 avril dernier de Peggy Noonan, chroniqueuse au Wall Street Journal. Son titre, « Canada, our friend, deserves better than this », peut se traduire ainsi : « Nos amis les Canadiens méritent mieux ». Comme Peggy Noonan dans sa chronique, Janet Mills a repris à haute voix devant nous une citation de Winston Churchill, datant de 1939, où il affirme que la frontière canado-américaine est un modèle de « respect du voisinage » et d'« obligations honorables » pour tous les pays et l'avenir du monde. « C'est ce que je ressens aussi. Notre frontière et notre culture sont trop précieuses pour les voir divisées. » PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE Le Capitole de l'État du Maine, à Augusta Notre entrevue avec Janet Mills a eu lieu le lendemain de l'adoption par le Congrès américain du One Big Beautiful Bill du président Trump. « C'est horrible », a-t-elle lancé. « On parle de quelqu'un qui a fait la course à la présidence en disant qu'il ne supprimerait pas Medicaid », qui concerne 40 000 personnes dans le Maine, s'indigne-t-elle. Elle est aussi outrée par la coupe dans les bons alimentaires. « Comment enlever de la nourriture à des enfants qui ont faim pour offrir des baisses d'impôts pour des milliardaires ? » Féministe et francophile En mai dernier, Janet Mills a été l'une des deux lauréates du prix Robert F. Kennedy Human Rights, pour son engagement à défendre les droits civiques des Américains. En octobre dernier, la gouverneure du Maine s'est aussi vu remettre la Légion d'honneur par l'ambassadeur de France à Washington, Laurent Bili. En 1970, la native du Maine a obtenu un baccalauréat de l'Université du Massachusetts à Boston avec une majeure en français, ce qui l'a amenée à vivre un an à Paris. Plus tard, elle a poursuivi ses études en droit et cofondé le Women's Lobby en 1978, après avoir constaté que les femmes victimes de violence conjugale – comme elle l'avait été – n'étaient pas bien représentées par le système de justice du Maine. Sa famille connaissait bien Margaret Chase Smith, la première femme élue successivement à la Chambre des représentants et au Sénat pour le Parti républicain. « C'était une mentore et une héroïne, mais je ne pensais pas faire de la politique. » Janet Mills a brisé le plafond de verre plus d'une fois : d'abord en devenant la première femme élue procureure générale du Maine en 2009, puis comme gouverneure en 2019. Or, Janet Mills ne se formalise pas trop des faits saillants féministes de sa carrière. « Pour moi, le fait que je sois une femme est secondaire. » Elle était avant tout qualifiée pour arriver là où son parcours l'a menée, fait-elle valoir. « Je me suis présentée pour être la meilleure gouverneure possible. » Janet Mills a une intégrité et une accessibilité qui la distinguent d'autres politiciens. En entrevue, elle n'a pas caché avoir abandonné ses études pour sortir de son Maine natal et prendre part en 1967 au Summer of Love de San Francisco, le berceau de la contre-culture hippie. PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE La gouverneure Janet Mills dans son bureau du capitole de l'État du Maine, à Augusta « Life is not a straight line », a conclu Janet Mills avec sagesse en anglais. Non, la vie n'est pas une ligne droite. Ni une carrière en politique. « Je ne pensais pas vivre une pandémie et je ne pensais pas vivre les enjeux présents », dit la gouverneure qui a aussi vécu en 2023 la pire fusillade de l'histoire du Maine, survenue à Lewiston. « La prochaine année sera ma dernière », rappelle-t-elle par ailleurs. En attendant, elle continue, comme elle le fait avec ses affiches, de tendre la main aux Canadiens, qu'ils soient des touristes ou des gens d'affaires.

Un sondage montre un changement de l'opinion des Américains sur l'immigration
Un sondage montre un changement de l'opinion des Américains sur l'immigration

La Presse

time20 hours ago

  • La Presse

Un sondage montre un changement de l'opinion des Américains sur l'immigration

Des manifestants se rassemblent lors de la manifestation « No Kings » à la suite des opérations fédérales d'immigration, à Los Angeles, le 4 juillet 2025. Un sondage montre un changement de l'opinion des Américains sur l'immigration (Washington) Quelques mois seulement après le retour au pouvoir du président Donald Trump, sur fond de vague de sentiment anti-immigration, la proportion d'adultes américains déclarant que l'immigration est une « bonne chose » pour le pays a considérablement augmenté, y compris parmi les républicains, selon un nouveau sondage Gallup. Linley Sanders Associated Press Environ 8 Américains sur 10, soit 79 %, estiment que l'immigration est aujourd'hui une « bonne chose » pour le pays, contre 64 % il y a un an et un sommet sur une tendance qui dure depuis près de 25 ans. Seuls 2 adultes américains sur 10 environ estiment que l'immigration est une mauvaise chose actuellement, contre 32 % l'an dernier. Durant le mandat du président démocrate Joe Biden, les opinions négatives sur l'immigration avaient considérablement augmenté, atteignant un pic dans les mois précédant l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Les nouvelles données Gallup suggèrent que les adultes américains reviennent à des opinions plus favorables aux immigrants, ce qui pourrait compliquer la campagne de Donald Trump en faveur d'expulsions massives et d'autres politiques anti-immigration. Le sondage révèle une baisse du soutien au type d'expulsions massives que Donald Trump prône depuis son élection. Depuis son entrée en fonction, Donald Trump a appelé l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) des États-Unis à tout mettre en œuvre pour mettre en place « le plus grand programme d'expulsions massives de l'histoire ». Son administration a également tenté de limiter l'accès aux prestations fédérales pour les immigrants sans statut légal, a cherché à révoquer la citoyenneté des immigrants auteurs de crimes et s'efforce de supprimer la citoyenneté de naissance pour les enfants nés de parents sans statut légal ou séjournant temporairement aux États-Unis. D'une manière générale, l'opinion des Américains sur les politiques d'immigration a radicalement changé l'année dernière, selon le sondage Gallup, y compris chez les républicains, qui sont beaucoup plus satisfaits des niveaux d'immigration depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, mais qui sont également plus favorables aux voies d'accès à la citoyenneté pour les personnes en situation irrégulière. La tendance générale montre également que l'opinion publique est globalement beaucoup plus favorable aux immigrants qu'il y a quelques décennies. La grande majorité des adultes américains estiment que l'immigration est une bonne chose. L'opinion plus positive des Américains sur l'immigration est principalement due à un changement parmi les républicains et les indépendants. PHOTO JIM WATSON, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Depuis son entrée en fonction, Donald Trump a appelé l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) à mettre en place « le plus grand programme d'expulsions massives de l'histoire ». Environ deux tiers des républicains estiment désormais que les immigrants sont « une bonne chose » pour le pays, contre 39 % l'an dernier. Quant aux indépendants, ils sont passés d'environ deux tiers l'an dernier à 80 % cette année. Les démocrates ont conservé leur opinion extrêmement positive sur l'immigration ces dernières années. La proportion d'Américains souhaitant une baisse de l'immigration a considérablement diminué. Depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, les républicains sont de plus en plus satisfaits du niveau d'immigration aux États-Unis. La proportion d'Américains souhaitant une « baisse » de l'immigration aux États-Unis est passée de 55 % à 30 %. Si moins d'Américains souhaitent désormais une diminution du nombre de personnes venant d'autres pays aux États-Unis, ils sont plus nombreux à souhaiter un maintien des niveaux d'immigration qu'à souhaiter une augmentation de ces niveaux. Environ 4 sur 10 estiment que l'immigration devrait être maintenue à son niveau actuel, et seulement 26 % estiment qu'elle devrait être augmentée. Le sondage suggère que les opinions anti-immigration virulentes des républicains, exprimées avant l'élection de novembre — qui a contribué au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche — se sont largement estompées. La part des républicains affirmant que l'immigration devrait être réduite est passée d'un sommet de 88 % à 48 % l'année dernière. Près de 4 républicains sur 10 estiment désormais que les niveaux d'immigration devraient rester inchangés, et seulement 1 sur 10 environ souhaiterait une augmentation. Une grande partie de ce mouvement républicain provient probablement du soutien à la stricte application de la législation sur l'immigration par l'administration Trump, mais certains signes, dans le sondage Gallup, indiquent également que les républicains sont devenus plus favorables aux voies d'accès à la citoyenneté pour les immigrants en situation irrégulière dans le pays et plus susceptibles de percevoir des avantages liés à l'immigration qui pourraient être en contradiction avec les priorités de l'administration Trump.

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