
L'emplacement du futur stationnement dérange le voisinage
Pollution, circulation, éclairage et bruit constant : l'emplacement du futur stationnement étagé de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont inquiète des résidants du secteur, qui se désolent de la perte d'un espace vert.
« Un stationnement de ce type, à aire ouverte de 670 places, sur une rue résidentielle, il n'y a aucun autre endroit où ça existe au Québec », lance Micho Marquis-Rose, qui habite sur la rue Chatelain, tout près de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Comme plusieurs de ses voisins, il est préoccupé par le projet du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal de construire un vaste stationnement étagé pour les employés de l'hôpital, sur un espace vert situé dans sa rue, au nord du boulevard Rosemont, d'ici le printemps 2027.
Le terrain fait partie du « noyau des anciens ruisseaux », l'un des sept secteurs identifiés comme ayant un potentiel de biodiversité dans le Plan directeur de l'arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie.
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Terrain gazonné rue Chatelain, près du boulevard Rosemont, sur lequel est projetée la construction d'un stationnement par le CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal
On y trouve un ruisseau entouré de toute une faune, font valoir les citoyens. Le CIUSSS évoque plutôt un « fossé de drainage qui se remplit selon les précipitations ».
À l'origine, la structure était prévue plus à l'est, à l'angle des boulevards Lacordaire et Rosemont, mais les plans ont changé afin de conserver le stationnement en surface de plusieurs centaines de places qui se trouve déjà à cet endroit.
La facture du projet est estimée à 46,7 millions, soit beaucoup moins que les 125 millions prévus en 2022.
INFOGRAPHIE LA PRESSE
Depuis, une mobilisation citoyenne s'est organisée. « En 2025, c'est un peu inacceptable d'avoir un projet comme ça. Enlever un espace vert et mettre une grosse affaire de béton, ça va à l'encontre de tout ce qu'on essaie de faire comme société », affirme Patricia Hurtubise, qui affiche haut et fort son indignation sur des pancartes devant son domicile.
« Quand tu démarres une voiture, ce sont les premières minutes qui sont les plus polluantes. Nous, on va vivre ça 670 fois, trois fois par jour, parce qu'il y a trois [quarts de travail] à l'hôpital, et ce tous les jours, avec fort probablement une hausse du trafic dans les rues locales », ajoute la Montréalaise.
Elle s'inquiète aussi des effets collatéraux sur les enfants, un centre de la petite enfance (CPE) se trouvant à côté du futur stationnement.
Encore des accommodements possibles ?
Selon Micho Marquis-Rose, tout ce qui entoure le projet est « très flou ». « On comprend qu'ils veulent privilégier ce terrain à tout prix, mais personne ne nous avance vraiment d'explications claires pour le justifier. Ça manque de transparence », dit-il.
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Patricia Hurtubise et Micho Marquis-Rose résident non loin de l'espace vert convoité par le CIUSSS et s'opposent à la construction projetée d'un stationnement étagé à cet endroit.
Membre du comité « bon voisinage » instauré par le CIUSSS avec les résidants, Véronique Rousseau lui donne raison. « Dès la première rencontre avec eux, on a senti que c'était déjà coulé dans le béton que le stationnement allait être là. On n'a jamais senti d'ouverture à réellement nous écouter », affirme-t-elle.
La pertinence même d'un stationnement devrait être remise en cause, avance-t-elle. « Avec le tramway qui s'en vient éventuellement, on peut se demander si on va se retrouver avec un stationnement vide à un moment donné. Sauf que nous, on aura le bruit et l'éclairage 24 heures sur 24 », note Mme Rousseau.
On le veut, l'hôpital. L'est de la ville en a besoin et c'est crucial, mais on ne comprend pas pourquoi de l'argent est mis dans un stationnement mal réfléchi.
Micho Marquis-Rose
Au CIUSSS, le porte-parole Luc Fortin rétorque que différents scénarios ont été étudiés, prenant en considération des critères comme « la sécurité des piétons, les impacts sur la fluidité des transports, l'intégration à la trame urbaine et les impacts environnementaux ».
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Un ruisseau entouré de toute une faune traverse le terrain, font valoir les citoyens. Le CIUSSS évoque plutôt un « fossé de drainage qui se remplit selon les précipitations ».
« Toutes ces analyses ont été effectuées et elles ont mené à l'identification de l'endroit où sera construit le stationnement étagé », poursuit-il.
Réduction des nuisances
Pendant la construction, l'organisation prévoit plusieurs mesures de mitigation, comme l'arrosage des surfaces du chantier et les excavations de « profondeur modérée », pour limiter la quantité de poussière.
Quant au bruit, on précise que les travaux seront réalisés dans le respect des horaires municipaux, soit de 7 h à 19 h du lundi au samedi et de 10 h à 19 h le dimanche.
« L'utilisation d'équipements à faible émission sonore et l'installation de clôtures munies de filets pare-vue et pare-poussière » sont aussi prévues, explique le porte-parole Luc Fortin.
Enfin, pour l'entrée du futur stationnement, « une analyse de l'impact sur la circulation est toujours en cours », affirme le porte-parole. « Les résultats préliminaires indiquent toutefois qu'aucune augmentation du débit de circulation n'est anticipée dans les rues locales, grâce à la mise en place de mesures de mitigation, notamment la fermeture du mail central sur [le boulevard] Rosemont à trois endroits », fait-il valoir.
L'arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie n'a « aucun pouvoir sur le projet », explique son porte-parole, Samuel Dion, parce que la rénovation de l'hôpital relève du gouvernement et « n'est pas assujettie aux règlements municipaux ». Des rencontres ont cependant eu lieu avec le voisinage et l'arrondissement analysera des mesures d'apaisement de la circulation pour assurer la sécurité du public.
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