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Comment rompre en blessant le moins possible

Comment rompre en blessant le moins possible

24 Heures10-07-2025
Annoncer une rupture, toujours synonyme de douleur intense pour la personne que l'on quitte. Si le choc s'avère souvent inévitable, il est possible de faire les choses avec compréhension, douceur et responsabilité. Les conseils d'un psy. Publié aujourd'hui à 17h00 Mis à jour il y a 1 minute
«L'un des éléments fondamentaux, c'est de reconnaître la peine de l'autre. De ne pas oublier de dire qu'on respecte son ancien partenaire en tant que personne.» – Christophe Fauré
UNSPLASH+/GETTY IMAGES
En bref:
Cet article du 17 juin 2016 a été importé de Femina.ch et republié sur notre site le 10 juillet 2025.
Hormis les cas extrêmes à la «Liaison fatale» , avec un Michael Douglas sortant l'artillerie lourde pour neutraliser une Glenn Close éconduite, la plupart des personnes désirant rompre souhaitent sincèrement voir l'autre souffrir le moins possible. Parce qu'il s'agit, le plus souvent, d'une personne que l'on a passionnément aimée. Mais comment s'y prendre afin de rendre l'épreuve moins pénible pour tous? Et se donner à chacun les meilleures chances de rebondir? Auteur du livre «Le couple brisé» (Ed. Albin Michel), le psychiatre et psychothérapeute Christophe Fauré nous suggère quelques pistes et autres voies de la sagesse à suivre.
Femina: À quel moment se sent-on vraiment prêt à rompre et à l'annoncer?
Christophe Fauré: On fait parfois le constat qu'en dépit des efforts qu'on a mis en œuvre, soit pour inviter la personne à changer un comportement qui ne nous convient pas, soit pour tenter d'améliorer la situation, la dynamique du couple n'a pas évolué. Il y a une prise de conscience qu'un décalage irréversible existe sur le plan des projets, des valeurs, des émotions… On opte alors pour une troisième voie: changer soi-même. C'est un cheminement durant lequel on a épuisé tous les recours pour essayer de sauver la relation, qui peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années, à l'issue duquel on estime de façon forcément subjective qu'il est temps d'aller de l'avant. Subjective, car il arrive que la personne qui est quittée estime insuffisants les efforts qui ont été faits pour améliorer les choses, d'où une certaine incompréhension, des ressentiments et des reproches possibles.
Quelle est la meilleure manière d'amorcer la discussion?
La séparation comprend un processus de deuil, qui en réalité commence bien avant l'annonce. Il peut avoir débuté des mois auparavant, de façon subtile, nous faisant progressivement renoncer à la relation. Le dialogue qu'on va avoir avec son partenaire dépend ainsi de notre position dans ce processus de deuil. Si l'on est très avancé et que l'on arrive au constat d'une évidence, la manière d'annoncer la rupture sera plus cash. En revanche, si l'on se situe très en amont dans ce processus, le mieux est de commencer par parler de soi, de ses ressentis. Expliquer que l'on ne se sent plus heureux, plus en phase dans le couple, que l'on n'y trouve plus ce dont on a besoin. Puis demander à l'autre ce qu'il en pense, s'il partage ce constat ou non. Il faut éviter d'attaquer directement son partenaire en l'accusant de ne plus nous combler, ou d'être trop flemmard, trop négligent. Cette discussion est importante, car durant l'échange, il est possible de soudain prendre conscience d'une chose qu'on n'avait pas vue. Mais on diffère parfois trop longtemps ce moment de confidences et, si un point d'espoir apparaît, les sentiments peuvent s'avérer déjà trop éteints pour que l'on ait vraiment envie de poursuivre.
Observe-t-on des différences dans la manière de rompre entre hommes et femmes?
L'un des comportements typiquement masculins, c'est de vouloir partir mais sans en avoir le courage. Le partenaire va alors créer toutes les conditions pour que ce soit l'autre qui s'en aille, en devenant insupportable, compliqué… Les hommes s'accommodent plus facilement de situations peu satisfaisantes. Les femmes, elles, sont souvent plus claires avec elles-mêmes et hésitent moins à rompre quand elles se sentent mal dans leur couple. On se rend d'ailleurs compte que 75% des personnes qui demandent le divorce sont des femmes…
Si l'on part pour quelqu'un, faut-il le mentionner?
Je conseille toujours de dissocier les deux annonces «je ne t'aime plus, je ne suis plus heureux avec toi», et «j'ai rencontré quelqu'un». Il vaut mieux commencer par acter notre éloignement dans le couple, signifier qu'on n'y trouve plus satisfaction, et garder quelque temps sous silence l'existence d'une nouvelle relation. Cela me semble plus respectueux et aussi plus sage si un divorce se profile, car on évitera ainsi de jeter de l'huile sur le feu. Cette première discussion sera également moins violente pour l'autre, même si certaines personnes trouveront moins difficile d'être quittées pour quelqu'un d'autre, parce que ce fait leur donnera l'impression qu'elles n'y sont pour rien.
Existe-t-il plusieurs phases émotionnelles chez la personne subissant la rupture?
Premier cas de figure, la personne ne s'y attendait pas du tout: la nouvelle fait l'effet d'un coup de tonnerre dans un ciel serein. Deuxième option: l'annonce ne fera que lever un doute sur des choses qu'elle pressentait. Dans un second temps, l'autre essaiera souvent de renégocier, par exemple en promettant d'arrêter de boire, de fumer, de rentrer tous les soirs à 22 h, ou de perdre ces kilos qu'on lui reproche. Quelque chose disant finalement: «Donne-moi un peu de temps pour changer et te convaincre de rester avec moi.» La personne qui part peut alors être tentée, en effet, de donner une chance. Mais si elle persiste dans sa volonté de rompre, le partenaire, en face, va souvent entrer dans une phase de colère, d'attaque, voire de vengeance. Et quand on a compris que tout est vraiment fini, c'est plutôt un vécu dépressif qui s'installe, qui acte les choses jusqu'à l'acceptation de la situation.
Comment peut-on atténuer au maximum la douleur de la personne qu'on quitte?
L'un des éléments fondamentaux, c'est de reconnaître la peine de l'autre. De ne pas oublier de dire qu'on respecte son ancien partenaire en tant que personne. Et, aussi, ne pas charger la barque plus qu'elle n'est chargée. Il y a quelque chose de l'ordre de la reconnaissance sincère de la douleur qu'on induit chez l'autre. Reste que ce genre de vécu peut aller jusqu'à la tentative de suicide… C'est compliqué, parce que la personne qui part peut se sentir piégée, prise dans un chantage. Le mieux s'avère alors de parler de tout ça à la famille de la personne qu'on quitte, de lui expliquer que cette dépression est due à la rupture et qu'on a besoin d'aide, pour ne pas se laisser enfermer par le désir suicidaire de l'autre.
Est-il préférable de mettre de la distance physique, voire géographique, après cette annonce?
Parfois l'un et l'autre ont besoin de s'accompagner en restant assez proches, en communiquant beaucoup. Si l'on a toujours été dans le dialogue et dans la compréhension de ce qu'il se passe, mieux vaut prolonger ce même mode. Si l'on coupe les ponts, c'est qu'il y a vraiment une base conflictuelle, une toxicité à fuir. Mais il n'y a pas vraiment de règle. La manière de procéder est surtout dictée par la couleur émotionnelle de la relation.
Si la personne qui part est soudain nostalgique, et ne revoit que les bons moments passés avec l'autre, est-ce le signe qu'elle n'est peut-être pas prête pour rompre?
Là, il faut faire une grande différence entre l'amour et l'attachement, ce n'est pas pareil. Les souvenirs que l'on a construits, les images d'instants de bonheur du passé, tout cela est de l'ordre de l'affection, mais ce n'est pas parce que l'on a de l'attachement pour une personne qu'il y a nécessairement de l'amour. Ce n'est pas parce que l'on se sent très attaché à une personne que l'on a envie de faire l'amour avec elle, de vieillir avec elle, d'avoir des projets communs. Cette confusion peut être compliquée à vivre, mais il faut savoir faire la distinction entre les deux et se donner une chance d'aimer et d'être aimé à nouveau, ailleurs.
Au fond, une rupture peut-elle bien se passer si elle est unilatérale?
Si, pour l'autre, la séparation n'était pas du tout une option, la rupture se révèle un vécu très douloureux, quoi qu'on fasse. On pose une décision qui va faire souffrir celui ou celle que l'on a aimé(e), et aussi nous faire souffrir, car on se coupe de beaucoup de choses, on met un terme à un chapitre de notre vie, avec une tonalité de deuil, même quand on part pour quelqu'un d'autre. Néanmoins, quelque temps après la reconstruction, lorsqu'elle noue une nouvelle idylle, la personne quittée se rend alors compte que cet événement a eu des effets positifs, en lui permettant de vivre d'autres moments tellement beaux, qui valaient eux aussi la peine d'être vécus. L'autre peut finalement avoir envie de dire merci, et ne reviendrait en arrière pour rien au monde.
Davantage sur le couple et la séparation
Nicolas Poinsot est journaliste à la rubrique culture et société. Auparavant, cet historien de l'art de formation a écrit pendant plus de dix ans pour le magazine Femina et les cahiers sciences et culture du Matin Dimanche. Plus d'infos
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Aujourd'hui, j'ai 66 ans, je vis seule et je suis heureuse. Je ne me sens pas mal. Je fais partie intégrante de plusieurs groupes, portée et aimée. En tant que demi-italienne, j'ai aussi beaucoup de contacts grâce à cette culture.» Aude F.*, 30-65 ans, aimerait plus de liens. «Je loue des chambres à des étudiants et à des touristes. Comme ça, je ne suis jamais seule à la maison.» Philippe W.*, 65 ans et plus, ne redoute pas la solitude. «Je suis actif en tant que président d'un club de cuisine. Je participe à divers groupes automobiles sur Facebook. J'entretiens activement mon cercle d'amis. Beaucoup de mes pairs sont trop paresseux, passifs et peu motivés. Je préfère me déplacer avec des personnes parfois beaucoup plus jeunes.» Aider les autres Le bénévolat est généralement perçu comme une démarche bénéfique pour tous, tout comme les invitations faites aux personnes isolées. Philippine S.*, 65 ans et plus, affirme ne pas en souffrir. «Je ne suis pas seule, car je fais du bénévolat dans le domaine social. Je recommande vivement de s'engager, un retour gagnant-gagnant.» Le bénévolat est possible aussi bien dans la protection de la nature et des animaux que dans le domaine social. BIRDLIFE Karin L.*, 30-65 ans, prétend ne jamais être seule. «Je rends visite aux personnes âgées du village. Les visites surprises font plaisir aux deux parties. Mais parfois elles génèrent un refus. Il faut l'accepter sans frustration.» Pauline S.*, 30-65 ans, a besoin d'être seule de temps en temps. «Je rends régulièrement visite à une collègue à la maison de retraite. Cela nous aide toutes les deux.» Aimer être seul Enfin, il y a aussi ceux qui célèbrent la solitude. Pour certains, le désir d'être seul naît d'une expérience de vie. Pour d'autres, il existe depuis toujours. Sophie F.*, 65 ans et plus, ne redoute pas la solitude. «Je ne me sens pas seule, même si j'ai peu de contacts. Je suis malentendante à cause d'une maladie. Au début, j'avais du mal, puis j'ai découvert qu'il y a beaucoup de choses que l'on peut faire avec plaisir, même seule. Je vais à la salle de sport et je fais 8000 pas par jour avec mon podomètre. Je me déplace en train. Le soir, je suis contente d'avoir la paix. Il y a la télé et internet.» Leo U.*, 30-65, apprécie la solitude. «Je n'ai jamais été et ne suis jamais seul. J'aime être seul.» Alessia M.*, 30-65, se sent rarement seule. «J'aime être seule. Beaucoup sont accompagnés et pourtant se sentent seuls. Je préfère être seule qu'en mauvaise compagnie. 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Notre cerveau a pris un coup de vieux pendant la pandémie
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24 Heures

timea day ago

  • 24 Heures

Notre cerveau a pris un coup de vieux pendant la pandémie

D'après une étude, ce vieillissement n'est pas dû à l'infection au Covid-19 elle-même, mais s'expliquerait plutôt par des facteurs sociaux. Publié aujourd'hui à 16h57 Une étude portant sur près de 1000 personnes a montré que le vieillissement du cerveau lors de la pandémie n'était pas lié au statut infectieux. Unsplash Et si la pandémie avait fait vieillir notre cerveau plus vite, même pour ceux que le virus a épargnés? C'est ce que montre une étude parue mardi dans «Nature communications» . Elle révèle que ce n'est pas l'infection au Covid 19 qui a changé notre cerveau , mais plutôt tout ce qui a entouré la crise, soit le stress, l'isolement et les innombrables bouleversements de notre quotidien. Un vieillissement cérébral accéléré de 5,5 mois Cette étude, menée par des chercheurs britanniques, s'appuie sur les données de l' UK Biobank, une vaste base d'informations médicales. Les scientifiques ont analysé les IRM cérébrales de près de 1000 personnes ayant chacune passé deux scanners du cerveau à plusieurs années d'intervalle: avant la pandémie et après. Ensuite, à partir de 15'000 images cérébrales, les scientifiques ont entraîné un programme d'intelligence artificielle pour analyser l'âge du cerveau d'après les clichés obtenus. Grâce à l'IA, il a été possible d'estimer l'âge cérébral de chaque participant et de le comparer à son âge réel. Le but de la démarche: déterminer si le cerveau vieillissait plus rapidement que la normale. Et résultat: les personnes ayant vécu la période pandémique présentaient un vieillissement cérébral accéléré d'environ 5,5 mois… même sans avoir contracté le virus. Cette transformation structurale du cerveau s'explique donc, selon les auteurs, par l'environnement social propre à la pandémie. Des profils plus vulnérables que d'autres Même dans la santé, des inégalités persistent. En effet, le stress lié à la pandémie n'a pas touché tout le monde de la même façon: ce sont les personnes les plus vulnérables, comme celles en situation précaire, âgées ou isolées, dont le cerveau semble avoir été le plus affecté par ce vieillissement rapide. Enfin, s'il est vrai que le cerveau a pris de l'âge (plus) rapidement que prévu, cela n'a pas nécessairement affecté nos capacités mentales, relèvent les scientifiques. Sur ce point, l'infection est responsable des éventuels dégâts, car seules les personnes ayant contracté le Covid-19 (entre les deux examens cérébraux) ont présenté un léger déclin , notamment au niveau de la vitesse de réflexion et de leur souplesse mentale. Pour les autres, le cerveau a certes pris quelques rides, mais a priori sans conséquence visible au quotidien. En lire plus sur les impacts de la pandémie Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

La Suisse fonce vers un mois d'août… brûlant, digne de l'été 2003
La Suisse fonce vers un mois d'août… brûlant, digne de l'été 2003

24 Heures

timea day ago

  • 24 Heures

La Suisse fonce vers un mois d'août… brûlant, digne de l'été 2003

MeteoNews a identifié des similitudes frappantes entre les conditions météorologiques actuelles et celles de l'été record de 2003 avec son mois d'août brûlant. Publié aujourd'hui à 16h20 Depuis 2003, la Suisse a pris des mesures en lançant notamment des plans canicule en cas de fortes chaleurs. Lucien FORTUNATI En Suisse, le mois d'août 2003 s'était révélé être le plus torride depuis l'instauration des relevés. Aujourd'hui, les débuts de cette période estivale présentent de nombreuses ressemblances avec celle de 2003, relève MeteoNews . Il y a vingt-deux ans, la période de juillet avait également connu une baisse des températures . MeteoNews a réussi à identifier des similitudes frappantes avec l'été brûlant de 2003 en analysant les conditions météorologiques actuelles. Le centre météorologique remarque également qu'un mois d'août extraordinairement chaud avait succédé au mois de juin le plus torride il y a vingt-deux ans. Comparaison des températures maximales à Zurich entre les années 2003 et 2025. MeteoNews/DR À l'instar de 2003, les pressions barométriques sur l'Europe centrale se sont avérées nettement supérieures aux moyennes habituelles le mois dernier. Ce phénomène, combiné à des configurations anticycloniques fréquentes, a favorisé un ensoleillement exceptionnel et des températures élevées, d'après Michael Eichmann, expert en météorologie chez MeteoNews. Comme cette année, la période de juillet 2003 avait également été caractérisée par une diminution des températures. Grâce à ces correspondances, Michael Eichmann a esquissé des premières hypothèses prudentes concernant le mois d'août à venir. En 2003, août avait été largement – avec juin – le mois le plus torride depuis le commencement des mesures. Un été 2003 meurtrier Pendant l'été 2003, une vague de chaleur intense a submergé l'Europe particulièrement durant douze jours en août. Cette année-là, si le mois de juin s'était déjà distingué comme le plus ardent depuis 1864, le mois d'août a fracassé tous les records: en Suisse, un sommet historique de 41,5 degrés a notamment été enregistré aux Grisons. Cette canicule n'a pas été sans conséquences sur la population. Dans le pays, 975 personnes ont trouvé la mort, soit une surmortalité de 7%. Michael Eichmann remarque que cette année, les premières projections de MeteoNews prévoient également un climat anticyclonique en août sur les îles Britanniques, similaire à 2003. Il prévient néanmoins que, dans le domaine des prévisions météorologiques, «de petits écarts entre les modèles peuvent entraîner de grandes différences entre le modèle et la réalité». Canicule ou pas finalement? Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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