
Le modèle américain
Coco Gauff avait 15 ans lorsqu'on l'a découverte à Wimbledon, en 2019. Depuis, elle a gagné deux titres majeurs, le plus récent acquis il y a moins de deux mois à Roland-Garros.
La deuxième joueuse au classement mondial illustre parfaitement ce vent de renouveau qui souffle sur le tennis américain, surtout du côté féminin. Avec sa fougue, son charisme et sa manière de s'impliquer dans diverses causes sociales, Gauff pourrait être pendant longtemps l'ambassadrice par excellence de son pays sur la scène mondiale. Comme l'ont été ses idoles avant elle.
« On peut reculer plus loin, avec les sœurs Williams », estime Gauff lorsqu'on lui demande pourquoi le bassin de joueuses américaines sur le circuit de la WTA est sans doute meilleur qu'il ne l'a jamais été.
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
En 2014, Serena et Venus Williams se sont affrontées à Montréal en demi-finale de la Coupe Rogers. Venus avait battu sa cadette.
« Elles ont rendu ce sport populaire et elles ont donné envie aux Américaines de jouer au tennis. Nous avons aussi eu des légendes, comme Chris Evert et Lindsey Davenport. Je pense que de manière plus générale, le tennis est devenu un sport plus populaire chez les femmes. »
La joueuse d'Atlanta a même poussé la réflexion un peu plus loin, en supposant que les meilleures athlètes choisissent le tennis puisque les perspectives y sont plus avantageuses pour gagner leur vie. « Nos meilleurs athlètes décident de jouer au tennis. Alors que les hommes choisissent plus le basketball et le football. »
Au basketball, puisqu'il en a été question, la joueuse la mieux rémunérée de la WNBA est Kelsey Mitchell, avec un salaire moyen de 249 244 $ par saison. Au tennis, depuis janvier, 22 joueuses ont déjà amassé un cachet plus volumineux. Et il y a fort à parier que l'amateur de tennis moyen n'a jamais entendu parler de la moitié de ces athlètes.
À l'échelle mondiale, le constat est le même. Selon le magazine spécialisé Sportico, 9 des 15 sportives les mieux rémunérées au monde, commanditaires inclus, sont des joueuses de tennis.
La profondeur d'une nation
Jessica Pegula n'a pas quitté le top 10 depuis le 23 mai 2022. La double championne en titre de l'Omnium Banque Nationale s'impose comme l'une des joueuses les plus constantes du circuit. Toutefois, il manque toujours un titre de tournoi du Grand Chelem à son palmarès.
Pourtant, dans l'histoire récente du tennis, les Américaines ont la réputation de briller dans les grands moments. Au moins une joueuse américaine a tenté sa chance dans chacune des trois finales de tournois du Grand Chelem disputées cette saison. Madison Keys, en Australie, et Gauff, à Paris, ont remporté les grands honneurs. Amanda Anisimova a raté son rendez-vous avec l'histoire à Wimbledon.
PHOTO DAVID KIROUAC, IMAGN IMAGES
L'Américaine Amanda Ansisimova affrontera la Britannique Emma Raducanu ce vendredi.
La saison actuelle est la première depuis 2017 au cours de laquelle au moins deux Américaines remportent un titre majeur. Serena Williams avait gagné à Melbourne et Sloane Stephens à New York. Et si on recule encore plus loin, c'était aussi arrivé en 2008, grâce aux sœurs Williams.
Selon Pegula, native de Buffalo, il faut s'attendre à ce que ce phénomène se produise de plus en plus souvent dans un avenir à court, moyen et long terme.
« C'est assez chouette de voir comment le tennis américain se développe et comment les joueurs performent. Il y a eu un boom au cours des dernières années, surtout du côté féminin. Il y a beaucoup d'Américaines au sein du top 10, du top 50 et même du top 100. Il y a une belle profondeur. »
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Jessica Pegula après sa victoire contre la Grecque Maria Sakkari, mercredi
Très exactement, il y a 4 Américaines dans le top 10, 9 dans le top 50 et 15 dans le top 100. Plus que n'importe quelle autre nation. La Russie, au deuxième rang, a 12 représentantes parmi les 100 meilleures au monde.
« Je ne sais pas trop pourquoi, a avoué Pegula. Je pense que ça a beaucoup à voir avec la manière dont nous nous soutenons entre nous. Quand tu vois des joueuses avec qui tu as grandi avoir du succès, c'est sûr que ça te pousse à te dépasser. »
L'avantage du nombre
En février dernier, l'Association américaine de tennis (USTA) a publié son rapport annuel sur la participation. Selon ses données, 25,7 millions d'Américains pratiquent le tennis de manière régulière ou occasionnelle, une augmentation de 8 % par rapport à l'année 2024. De ce nombre, 43 % sont des femmes. On recense donc 11 millions de joueuses de tennis chez nos voisins du Sud, soit 1 femme sur 16.
« Je pense qu'au départ, ça aide que nous venions d'un aussi grand pays », estime Madison Keys, huitième raquette mondiale.
Keys, de Rock Island en Illinois, précise également : « Fondamentalement, nous avons une bonne base d'entraînement. Beaucoup d'entre nous ont grandi ensemble. Et nous sommes en mesure de nous pousser entre nous. »
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Madison Keys
Nous avons toujours un groupe de 5 à 10 très bonnes joueuses chez les juniors. Et elles s'affrontent tout le temps.
Madison Keys
Selon le classement de la Fédération internationale de tennis (ITF), la meilleure joueuse d'âge junior au monde est américaine. Julieta Pareja, 16 ans, a gagné trois titres cette saison. Au total, 5 joueuses des États-Unis font partie du top 50.
« Évoluer dans un milieu compétitif et avoir des personnes de ton entourage à qui tu peux te mesurer et qui peuvent aussi te pousser vers le sommet, je pense que ça te force à toujours être meilleure. Et c'est aussi important de voir que les autres ont de bons résultats, parce que ça te donne la confiance que tu peux réussir, toi aussi », conclut Keys.
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