
« À l'école, je faisais la taille de la règle de la maîtresse » : Younès Nezar, sprinteur, influenceur et écologiste
« J'ai commencé l'athlétisme en 2021, à 23 ans, après avoir été sportif de haut niveau en judo. J'étais ceinture noire et vice-champion de France par équipes. Avec le Covid, ça devenait compliqué d'aller s'entraîner au dojo et, en face de chez moi, il y avait un stade d'athlétisme. Les Jeux de Tokyo tombaient au même moment et je me suis dit : pourquoi pas me mettre au sprint et viser un chrono en dessous des 11 secondes ? En quelques mois, j'ai pris 12 kg, quasiment 5 kg par jambe tellement j'étais peu musclé à cet endroit !
Au judo, on travaille davantage le haut du corps. Mon coach (Pierre-Alexis Giraud) me demande tout le temps pourquoi mes trapèzes et mes épaules sont aussi musclés alors qu'on les travaille très peu. Je suis parti de zéro pour le sprint mais, finalement, je m'en sors plutôt bien (il fait pour le moment partie du top 24 français sur 100 m, synonyme de qualification pour les Championnats de France).
Pour ma santé, j'ai arrêté de manger de la viande rouge. Je ne ressens aucune différence par rapport à avant en termes de performances. J'essaye le plus possible d'éviter de consommer des produits transformés, je pense manger à 99 % des aliments bruts. Même les carottes, je les mange avec la peau ! Pour le reste, je prends tout en vrac dans des bocaux. Ça demande pas mal d'efforts pour cuisiner, mais c'est meilleur pour la santé.
L'écologie est une question de corps, comme le sport de haut niveau. On doit prendre soin de notre corps, apprendre à le connaître et mieux respirer. Surtout en athlétisme où on court sur des stades sans ombres et souvent situés à côté de grands axes routiers. Il existe de vrais enjeux autour de la pollution et du réchauffement climatique. Dans l'univers du sprint, on ne risque pas grand-chose pour le moment mais pour le demi-fond, ça devient dangereux. On essaye d'en parler avec mon collectif, les Climatosportifs, car ce sont des sujets peu traités dans ce milieu.
J'ai mis du temps à accepter mon corps, j'avais un complexe d'infériorité. Quand j'étais à l'école, je faisais la taille de la règle de la maîtresse ! J'étais connu comme le "petit du collège", je mesurais 1,40 m je crois. J'ai mis pas mal de temps à grandir. Maintenant, c'est vrai que je montre beaucoup mon corps sur les réseaux sociaux (il publie quotidiennement des vidéos d'entraînements, de défis ou de conseils en athlétisme). Mais c'est fait de manière inconsciente car je me filme en train de courir et je suis souvent torse nu. C'est une petite fierté aussi de savoir qu'avec ma taille, je peux faire de belles performances et que ça peut plaire aux gens.
Le but de mes vidéos est de démocratiser l'athlétisme. Je me suis rendu compte que le 100 m n'était suivi du grand public que tous les quatre ans, lors des JO. À chaque fois que j'invite des gens à se tester sur le 100 m, ils sont surpris car ils me disent que c'est très long et hyper épuisant. Je trouve qu'il n'y a pas meilleur sport pour comprendre son corps : tu actives tous tes muscles en l'espace de quelques secondes et tu te retrouves face à toi-même.
À l'issue de ma deuxième saison d'athlétisme, je ne pouvais plus marcher car je me disais qu'il fallait avoir mal pour performer. Puis mon coach est arrivé et m'a fait comprendre que c'était anormal. Maintenant, je n'ai plus cette mentalité "No pain no gain" (pas de succès sans souffrance) : je tente de savoir pourquoi je ressens telle douleur et comment je peux la soigner ou changer quelque chose dans ma course pour éviter les blessures. »
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