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D'intenses affrontements entre la Thaïlande et le Cambodge font au moins 11 morts

D'intenses affrontements entre la Thaïlande et le Cambodge font au moins 11 morts

La Presse7 days ago
Des soldats cambodgiens rechargent un lance-roquettes multiple BM-21 dans la province de Preah Vihear, le 24 juillet 2025.
D'intenses affrontements entre la Thaïlande et le Cambodge font au moins 11 morts
(Bangkok) La Thaïlande a mené jeudi des frappes contre des cibles militaires cambodgiennes tandis que Phnom Penh a lancé contre son voisin des tirs d'artillerie et de roquettes, faisant au moins 11 morts selon Bangkok, dans des affrontements frontaliers d'une rare intensité.
Montira RUNGJIRAJITTRANON, avec Suy SE à Phnom Penh
Agence France-Presse
Les deux royaumes d'Asie du Sud-Est se déchirent de longue date sur le tracé de leur frontière commune, définie durant l'Indochine française, mais des affrontements à ce niveau de violence n'avaient pas secoué la région depuis presque 15 ans.
Le ministère thaïlandais de la Santé a fait état d'un bilan de 11 morts, dont huit lors d'une attaque à la roquette près d'une station-service de la province de Sisaket (Nord-Est).
Des images relayées sur les réseaux sociaux ont montré une épicerie thaïlandaise en proie aux flammes. La plupart des victimes sont des étudiants, selon des responsables provinciaux.
PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK, FOURNIE PAR L'AGENCE FRANCE-PRESSE
Cette capture d'écran d'une vidéo montre de la fumée s'échappant du toit d'une épicerie de la province de Sisaket après qu'elle ait été touchée par une roquette du Cambodge.
Un enfant de huit ans a aussi perdu la vie dans la province de Surin (Nord-Est), selon les autorités.
La Thaïlande a de son côté déployé six avions de combat F-16 pour frapper « deux cibles militaires cambodgiennes au sol », a déclaré le porte-parole adjoint des forces armées, Ritcha Suksuwanon. Le Cambodge n'a pas communiqué de bilan à la suite de ces frappes.
La Chine, qui entretient traditionnellement de bonnes relations avec les deux pays, les a exhortés à résoudre leur différend frontalier par le dialogue, se disant « profondément préoccupée », selon un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun.
Le premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, qui occupe la présidence tournante de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN), a lui appelé les deux pays à la « retenue », disant espérer qu'ils ouvrent des négociations.
Bangkok et Phnom Penh sont engagés dans un bras de fer depuis la mort d'un soldat khmer fin mai, lors d'un échange nocturne de tirs dans une zone contestée surnommée le « Triangle d'émeraude ».
Des mesures de représailles, décrétées par les deux camps malgré des appels à l'apaisement, ont déjà affecté l'économie et le sort de nombreux habitants des régions concernées.
« Intégrité territoriale »
Les tensions accumulées durant des semaines ont éclaté jeudi matin, lors d'un nouvel échange de coups de feu près de vieux temples disputés, au niveau de la province thaïlandaise de Surin (Nord-Est) et celle cambodgienne d'Oddar Meanchey (Nord-Ouest).
Les deux armées se sont mutuellement accusées d'avoir fait feu en premier, et ont livré des versions opposées.
L'armée thaïlandaise a affirmé que ses adversaires avaient tiré en premier vers 8 h 20 (21 h 20 heure de l'Est) à environ 200 mètres d'une base thaïlandaise, après qu'un drone avait survolé la zone contestée et que six soldats cambodgiens armés s'étaient approchés d'une clôture barbelée.
De son côté, la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, a accusé l'armée thaïlandaise d'avoir « violé l'intégrité territoriale du Cambodge en lançant une attaque armée sur les forces cambodgiennes ».
« Les forces armées cambodgiennes ont exercé leur droit de légitime défense, en pleine conformité avec le droit international, pour repousser l'incursion thaïlandaise », a-t-elle assuré.
Le ministère cambodgien des Affaires étrangères a condamné l'« agression militaire » thaïlandaise et Phnom Penh a annoncé avoir rétrogradé au « plus bas niveau » les relations diplomatiques avec son voisin.
Le premier ministre cambodgien Hun Manet a partagé sur Facebook une lettre qu'il a adressée au président du Conseil de sécurité de l'ONU dans laquelle il dénonce les attaques « non-provoquées, préméditées et délibérées » de la Thaïlande, réclamant une réunion « d'urgence » du Conseil de sécurité.
Le porte-parole du gouvernement thaïlandais Jirayu Houngsub a condamné les actions du Cambodge « avide de guerre » en ciblant des civils.
L'ambassade thaïlandaise au Cambodge a aussi appelé ses concitoyens à quitter le pays « le plus tôt possible ».
Mines
Mercredi, Bangkok a rappelé son ambassadeur en place à Phnom Penh et expulsé de son territoire l'ambassadeur cambodgien, après qu'un soldat thaïlandais a perdu une jambe en marchant sur une mine à la frontière.
Une enquête de l'armée thaïlandaise a permis de déterminer que le Cambodge avait posé de nouvelles mines terrestres à la frontière, ont indiqué les autorités thaïlandaises.
Le Cambodge a rejeté ces accusations, et indiqué que des zones frontalières restent infestées de mines actives datant de « guerres du passé ».
Les tensions ont provoqué de manière indirecte la suspension de la première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra, à la suite d'un scandale provoqué par la fuite, côté cambodgien, d'un appel téléphonique passé à Hun Sen, qui a gouverné le Cambodge pendant près de quarante ans.
L'épisode moderne le plus violent lié à la frontière remonte à des affrontements autour du temple de Preah Vihear entre 2008 et 2011, qui avaient fait au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés.
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