
Le CF Montréal annonce sa reconstruction
Le CF Montréal met un genou par terre. Quelques heures avant l'ouverture du mercato, jeudi, l'organisation admet directement à ses partisans « son insatisfaction » quant à ses performances cette saison et, du même coup, le début d'une reconstruction.
« Nous n'avons pas atteint les standards que nous nous étions fixés ni ceux auxquels vous êtes en droit de vous attendre. C'est pourquoi nous avons ressenti le besoin de communiquer directement avec vous aujourd'hui », indiquent les trois hauts directeurs du volet sportif de l'équipe, Gabriel Gervais, Luca et Simone Saputo, dans une lettre aux partisans publiée en exclusivité dans La Presse, mercredi.
Lisez la lettre du CF Montréal aux partisans
Rares sont les organisations sportives qui font preuve d'un tel acte de contrition devant leurs partisans. Au hockey, on peut penser aux Rangers de New York, en 2018, ou encore aux Blackhawks de Chicago, en 2020. Au soccer, le prestigieux Olympique Lyonnais avait adopté cette voie, en mai 2022.
Nous partageons votre insatisfaction face aux résultats du Club et il est de notre responsabilité de bâtir une équipe gagnante dont nous pouvons tous être fiers.
Gabriel Gervais, Luca et Simone Saputo
Le CF Montréal a redéfini à plusieurs reprises la notion de fond du baril cette saison. Incapable de gagner lors des quatre premiers matchs de la saison, l'entraîneur Laurent Courtois a d'abord été renvoyé. On l'a remplacé par l'un de ses adjoints, l'ancien joueur de l'Impact Marco Donadel, qui occupe toujours ces fonctions aujourd'hui, par intérim.
Malgré cette relève de la garde, la dérive s'est poursuivie. En 24 matchs, le Bleu-blanc-noir n'a gagné que trois fois, dont une seule à domicile. Avec une maigre récolte de 15 points, Montréal croupit au dernier rang du classement général de la MLS.
L'équipe n'est parvenue à marquer que 20 buts lors des matchs de ligue. Seul l'Austin FC a fait pire, avec 17 buts. La défense ne fait guère mieux : elle a accordé 45 buts, pour l'avant-dernier rang de la MLS, devant le LA Galaxy (48 buts).
Patience requise
Le CF Montréal dispose donc de chances minimes, voire nulles de se qualifier pour les séries. De surcroît, son parcours en Championnat canadien a pris fin prématurément, à la suite d'une humiliante sortie contre le Forge FC, un club de la PLC.
Dans ces circonstances troubles, Montréal réaffirme son intention de se lancer dans une reconstruction.
« Nous avons pris la décision d'entreprendre une reconstruction et de lancer un nouveau chapitre au CF Montréal. Un chapitre fondé sur l'ambition et la fierté. Une nouvelle ère qui remet la victoire au cœur de notre gestion sportive tout en valorisant notre riche histoire et le lien avec vous, notre 12e joueur », promet l'organisation, dans sa lettre.
Pour « regagner la confiance » de ses partisans, le club promet des « gestes concrets » lors des prochaines fenêtres de transfert. L'utilisation du pluriel, ici, semble importante.
À sa dernière conférence de presse, à la fin de mai, Gabriel Gervais ne s'était pas leurré : il faudrait deux, voire trois fenêtres de transfert pour reconstruire l'alignement. Ce délai s'explique notamment par la présence de lourds contrats accordés à des joueurs improductifs.
« On aura besoin de quelques fenêtres de transfert pour continuer à essayer de faire le ménage, pour être en mesure d'améliorer l'équipe et pour se débarrasser de ces fardeaux », avait alors indiqué Gervais.
Dominic Iankov a peut-être quitté l'équipe à la mi-juin, mais Kwadwo Opoku et Sunusi Ibrahim, qui commandent d'imposants salaires considérant leurs performances, figurent toujours au club. Sans oublier Matías Cóccaro ou Jahkeele Marshall-Rutty, partis en prêt.
Retrouver la Grinta
Pour pallier ces départs, le CF Montréal misera sans doute sur la jeunesse, plutôt que sur des acquisitions prestigieuses, et surtout, coûteuses. C'est du moins ce qu'avait laissé entendre Gabriel Gervais, à la fin de mai.
« Est-ce qu'on va aller chercher les plus gros noms en Europe ? Non », avait-il tranché. « On veut bâtir avec la jeunesse, avec des joueurs locaux, et les encadrer. »
Dans sa lettre, le CF Montréal dévoile son souhait d'acquérir « des visages engagés ». Il s'agit d'ailleurs d'une notion phare communiquée par Gabriel Gervais, depuis plus d'un an. En juin, l'an dernier, il disait aux membres des médias vouloir accueillir des « joueurs qui veulent être ici », et se débarrasser de ceux qui doutaient du projet sportif de l'organisation.
À l'ouverture de la fenêtre des transferts, jeudi, Montréal devrait déjà ajouter un nouveau talent. Selon l'informateur Tom Bogert, le jeune défenseur central Efrain Morales, 21 ans, s'amènera en provenance d'Atlanta United.
Chose certaine, le CF Montréal maintient jusqu'ici son modèle d'affaires des dernières années, consistant à vendre de jeunes talents à fort prix vers l'Europe. Nathan Saliba, formé au club, a pris la route du club belge d'Anderlecht, à la fin de juin. L'arrière central George Campbell, véritable pilier central de Marco Donadel, a pour sa part été transféré vers West Brom, en deuxième division anglaise, il y a quelques jours.
Reste à voir si d'autres départs importants seront annoncés.
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27 minutes ago
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Une défense encore plus redoutable avec Lemon et Wynn
(Montréal) Les Alouettes de Montréal comptent déjà sur la meilleure unité défensive de la LCF et elle sera encore plus redoutable cette semaine, quand l'entraîneur-chef Jason Maas pourra compter sur les joueurs de ligne défensive Dylan Wynn et Shawn Lemon. Alexis Bélanger-Champagne La Presse Canadienne Wynn a été limité à trois matchs jusqu'ici cette saison, mais il sera à son poste samedi, quand les Alouettes (5-2) accueilleront les Roughriders de la Saskatchewan (6-1) au stade Percival-Molson. Lemon devrait aussi être déployé à quelques reprises, alors qu'il est admissible à un retour au jeu après une longue suspension pour avoir parié sur des matchs de la LCF. « Il a raté plus d'un an d'action et n'a pas participé au camp, a rappelé Maas au sujet de Lemon, plus tôt cette semaine. Ce n'est pas facile de retrouver la forme pour jouer dans un match, mais il a été un vrai pro et il est déjà passé par là avec nous. » Les Alouettes ont réussi 16 sacs du quart jusqu'ici cette saison. Les Roughriders sont les seuls à en avoir réussi plus dans la LCF, avec 20. Le groupe du coordonnateur Noel Thorpe se classe premier pour les verges concédées à l'adversaire et deuxième pour les points accordés. L'ajout de Wynn et Lemon ne fera qu'améliorer un groupe déjà aguerri, a reconnu Maas. Ils sont deux vétérans qui excellent dans leur domaine et nous avons hâte de les voir sur le terrain. Je crois que nous nous en sommes bien tirés sans eux, mais leur expérience ajoute quelque chose d'immensurable à notre groupe. l'entraîneur-chef des Alouettes, Jason Maas À sa huitième saison dans la LCF, Wynn a 30 sacs à sa fiche. Lemon, lui, en a 102 en 13 campagnes. « Le soleil va se lever, puis se coucher et Shawn Lemon aura réussi un sac », a imagé Wynn. « Je trouvais que nous comptions déjà sur plusieurs éléments avant que Shawn se joigne à nous, a ajouté Wynn. Ça ne peut pas faire de mal d'ajouter quelqu'un qui a réussi plus de 100 sacs en carrière. Shawn est aussi un gars incroyable dans le vestiaire. » PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Shawn Lemon (0) La défense des Alouettes sera mise à l'épreuve par l'attaque des Roughriders, menée par le vétéran quart Trevor Harris, le receveur KeeSean Johnson et le porteur de ballon A. J. Ouellette. « Nous devrons suivre le vieil adage qui dit qu'il faut briser leur synchronisme, a mentionné Maas. Vous devez appliquer de la pression que vous le pouvez. » Maas a ajouté que sa tertiaire devra accepter qu'elle concèdera des passes courtes si elle opte pour des couvertures de zone et que ses joueurs devront briller au niveau des plaqués pour éviter de permettre aux receveurs adverses d'augmenter les gains. Du côté de l'attaque des Alouettes, Maas croit que la victoire de 23-21 de la semaine dernière face aux Stampeders de Calgary a fait du bien au quart réserviste McLeod Bethel-Thompson, qui avait subi la défaite à ses deux premiers départs en relève à Davis Alexander cette saison. Dans cette rencontre, Bethel-Thompson a complété 30 de ses 40 passes pour 280 verges de gains. Il a lancé une passe de touché et a été victime d'une interception. « Ça donne confiance et on pouvait le ressentir même à l'entraînement cette semaine dans la façon qu'il dirigeait le caucus, qu'il lançait le ballon et qu'il communiquait avec tout le monde, a dit Maas. C'est un poids en moins sur ses épaules. » Les quarts reçoivent une grosse part du crédit, mais aussi du blâme et ça peut devenir lourd. Mais il est quelqu'un qui est fort mentalement. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il nous aide à gagner un match. l'entraîneur-chef des Alouettes, Jason Maas, à propos du quart réserviste McLeod Bethel-Thompson Bethel-Thompson a aidé les Alouettes à vaincre les Stampeders de manière in extremis avec un botté de précision de 58 verges de Jose Maltos tard au quatrième quart. Les Alouettes auront l'occasion de renverser l'autre équipe dominante dans la section Ouest de la LCF cette saison. « Je n'ai pas peur de dire que nous devons être conscients de l'identité de notre adversaire, a dit Maas. Nous en avons parlé au début de la semaine, du fait que nous affrontons une bonne équipe. Nous nous attendons à ce que tous les matchs soient gros, mais c'est plus vrai contre certains adversaires que d'autres, je crois. C'est le cas cette fois-ci, car ils [les Roughriders] ont une excellente fiche. » « Oui, ce serait une victoire importante, mais ce ne serait que ça : une victoire. Mais nous aimons faire monter la sauce et laisser nos gars s'éclater sur le terrain », a conclu Maas.


La Presse
2 hours ago
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Avalanche de talent pour les États-Unis
Vous avez bien lu. Les États-Unis sont devenus un modèle. Depuis janvier, cette phrase a été très peu écrite, lue, prononcée et entendue de ce côté-ci de la frontière. Au tennis, toutefois, aucune nation n'excelle davantage que les États-Unis. À Montréal, cinq des huit premières têtes de série ont un passeport américain. La Presse a donc sondé les trois meilleures joueuses de la bannière étoilée pour tenter de comprendre ce qui a provoqué cette soudaine avalanche de talent. Coco Gauff avait 15 ans lorsqu'on l'a découverte à Wimbledon, en 2019. Depuis, elle a gagné deux titres majeurs, le plus récent acquis il y a moins de deux mois à Roland-Garros. La deuxième joueuse au classement mondial illustre parfaitement ce vent de renouveau qui souffle sur le tennis américain, surtout du côté féminin. Avec sa fougue, son charisme et sa manière de s'impliquer dans diverses causes sociales, Gauff pourrait être pendant longtemps l'ambassadrice par excellence de son pays sur la scène mondiale. Comme l'ont été ses idoles avant elle. « On peut reculer plus loin, avec les sœurs Williams », estime Gauff lorsqu'on lui demande pourquoi le bassin de joueuses américaines sur le circuit de la WTA est sans doute meilleur qu'il ne l'a jamais été. PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE En 2014, Serena et Venus Williams se sont affrontées à Montréal en demi-finale de la Coupe Rogers. Venus avait battu sa cadette. « Elles ont rendu ce sport populaire et elles ont donné envie aux Américaines de jouer au tennis. Nous avons aussi eu des légendes, comme Chris Evert et Lindsey Davenport. Je pense que de manière plus générale, le tennis est devenu un sport plus populaire chez les femmes. » La joueuse d'Atlanta a même poussé la réflexion un peu plus loin, en supposant que les meilleures athlètes choisissent le tennis puisque les perspectives y sont plus avantageuses pour gagner leur vie. « Nos meilleurs athlètes décident de jouer au tennis. Alors que les hommes choisissent plus le basketball et le football. » Au basketball, puisqu'il en a été question, la joueuse la mieux rémunérée de la WNBA est Kelsey Mitchell, avec un salaire moyen de 249 244 $ par saison. Au tennis, depuis janvier, 22 joueuses ont déjà amassé un cachet plus volumineux. Et il y a fort à parier que l'amateur de tennis moyen n'a jamais entendu parler de la moitié de ces athlètes. À l'échelle mondiale, le constat est le même. Selon le magazine spécialisé Sportico, 9 des 15 sportives les mieux rémunérées au monde, commanditaires inclus, sont des joueuses de tennis. La profondeur d'une nation Jessica Pegula n'a pas quitté le top 10 depuis le 23 mai 2022. La double championne en titre de l'Omnium Banque Nationale s'impose comme l'une des joueuses les plus constantes du circuit. Toutefois, il manque toujours un titre de tournoi du Grand Chelem à son palmarès. Pourtant, dans l'histoire récente du tennis, les Américaines ont la réputation de briller dans les grands moments. Au moins une joueuse américaine a tenté sa chance dans chacune des trois finales de tournois du Grand Chelem disputées cette saison. Madison Keys, en Australie, et Gauff, à Paris, ont remporté les grands honneurs. Amanda Anisimova a raté son rendez-vous avec l'histoire à Wimbledon. PHOTO DAVID KIROUAC, IMAGN IMAGES L'Américaine Amanda Ansisimova affrontera la Britannique Emma Raducanu ce vendredi. La saison actuelle est la première depuis 2017 au cours de laquelle au moins deux Américaines remportent un titre majeur. Serena Williams avait gagné à Melbourne et Sloane Stephens à New York. Et si on recule encore plus loin, c'était aussi arrivé en 2008, grâce aux sœurs Williams. Selon Pegula, native de Buffalo, il faut s'attendre à ce que ce phénomène se produise de plus en plus souvent dans un avenir à court, moyen et long terme. « C'est assez chouette de voir comment le tennis américain se développe et comment les joueurs performent. Il y a eu un boom au cours des dernières années, surtout du côté féminin. Il y a beaucoup d'Américaines au sein du top 10, du top 50 et même du top 100. Il y a une belle profondeur. » PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE Jessica Pegula après sa victoire contre la Grecque Maria Sakkari, mercredi Très exactement, il y a 4 Américaines dans le top 10, 9 dans le top 50 et 15 dans le top 100. Plus que n'importe quelle autre nation. La Russie, au deuxième rang, a 12 représentantes parmi les 100 meilleures au monde. « Je ne sais pas trop pourquoi, a avoué Pegula. Je pense que ça a beaucoup à voir avec la manière dont nous nous soutenons entre nous. Quand tu vois des joueuses avec qui tu as grandi avoir du succès, c'est sûr que ça te pousse à te dépasser. » L'avantage du nombre En février dernier, l'Association américaine de tennis (USTA) a publié son rapport annuel sur la participation. Selon ses données, 25,7 millions d'Américains pratiquent le tennis de manière régulière ou occasionnelle, une augmentation de 8 % par rapport à l'année 2024. De ce nombre, 43 % sont des femmes. On recense donc 11 millions de joueuses de tennis chez nos voisins du Sud, soit 1 femme sur 16. « Je pense qu'au départ, ça aide que nous venions d'un aussi grand pays », estime Madison Keys, huitième raquette mondiale. Keys, de Rock Island en Illinois, précise également : « Fondamentalement, nous avons une bonne base d'entraînement. Beaucoup d'entre nous ont grandi ensemble. Et nous sommes en mesure de nous pousser entre nous. » PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE Madison Keys Nous avons toujours un groupe de 5 à 10 très bonnes joueuses chez les juniors. Et elles s'affrontent tout le temps. Madison Keys Selon le classement de la Fédération internationale de tennis (ITF), la meilleure joueuse d'âge junior au monde est américaine. Julieta Pareja, 16 ans, a gagné trois titres cette saison. Au total, 5 joueuses des États-Unis font partie du top 50. « Évoluer dans un milieu compétitif et avoir des personnes de ton entourage à qui tu peux te mesurer et qui peuvent aussi te pousser vers le sommet, je pense que ça te force à toujours être meilleure. Et c'est aussi important de voir que les autres ont de bons résultats, parce que ça te donne la confiance que tu peux réussir, toi aussi », conclut Keys.


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Le modèle américain
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