
Nucléaire : l'Iran prêt à coopérer avec l'AIEA « sous une nouvelle forme » après la guerre avec Israël
l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) sous « une nouvelle forme », tout en réaffirmant son attachement à une solution diplomatique pour régler les différends liés à son programme nucléaire.
Ces déclarations ont été faites par le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, après
des frappes israéliennes et américaines
sur les installations nucléaires iraniennes pendant la récente guerre déclenchée par une
attaque sans précédent d'Israël
(13-24 juin). Israël a affirmé avoir lancé cette attaque pour empêcher son ennemi juré de se doter de la bombe atomique. Téhéran a toujours réfuté avoir de telles ambitions.
« Notre coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne s'est pas interrompue, mais elle prendra une nouvelle forme », a dit Abbas Araghchi devant des diplomates étrangers à Téhéran.
L'Iran, qui estime que l'AIEA a une part de responsabilité dans les frappes en juin contre ses installations nucléaires, a officiellement suspendu début juillet toute coopération avec le gendarme onusien du nucléaire, après un vote d'une loi au Parlement.
« Conformément à cette loi toute notre coopération avec l'Agence sera désormais gérée par le Conseil suprême de sécurité nationale » iranien, a-t-il ajouté.
L'Iran « reste disposé à instaurer une confiance par la diplomatie mais, avant cela, nos homologues doivent nous convaincre qu'ils souhaitent la diplomatie et non (que cette dernière ne) serve à masquer d'autres objectifs », a-t-il ajouté. Les États-Unis ont qualifié début juillet d'« inacceptable » la décision de l'Iran
de suspendre sa coopération avec l'AIEA.
Après le déclenchement de la guerre entre Israël et l'Iran, des
négociations entre Téhéran et Washington
engagées depuis avril pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une
levée des sanctions
économiques contre l'Iran ont été suspendues. Samedi, l'Iran a fait savoir qu'il allait étudier les détails en vue d'une éventuelle reprise de ces négociations.
Les
États-Unis ont bombardé le 22 juin
le site souterrain d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz. L'étendue précise des dégâts n'est pas connue.
Début juillet,
une équipe d'inspecteurs de l'AIEA
a quitté l'Iran pour retourner au siège de l'organisation à Vienne après la suspension par Téhéran de sa coopération.
Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, avait réitéré « l'importance cruciale » de discuter avec l'Iran des modalités pour reprendre « ses activités indispensables de surveillance et de vérification dès que possible ».
Durant la guerre, Israël a mené des centaines de frappes sur des sites nucléaires et militaires iraniens. L'Iran, qui défend son droit à enrichir de l'uranium à des fins civiles, a riposté avec des tirs de missiles et de drones sur Israël. Il a adhéré en 1970 au Traité de non-prolifération nucléaire.
Les États-Unis et l'Iran restent profondément divisés sur la question de l'enrichissement de l'uranium : Téhéran le considère comme un droit « non négociable », afin de développer un programme nucléaire civil, tandis que Washington y voit une « ligne rouge ».
Samedi, le chef de la diplomatie iranienne a réaffirmé l'opposition de son pays à toute interdiction d'enrichir de l'uranium dans un éventuel accord pour encadrer son programme nucléaire.
Selon l'AIEA, l'Iran est l'unique pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60 %), bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par
l'accord international conclu en 2015
avec les grandes puissances, dont les
États-Unis se sont retirés en 2018
, lors du premier mandat de Donald Trump. Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90 %.
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