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Nucléaire : l'Iran prêt à coopérer avec l'AIEA « sous une nouvelle forme » après la guerre avec Israël

Nucléaire : l'Iran prêt à coopérer avec l'AIEA « sous une nouvelle forme » après la guerre avec Israël

Le Parisien12-07-2025
L'Iran s'est dit prêt samedi à coopérer avec
l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) sous « une nouvelle forme », tout en réaffirmant son attachement à une solution diplomatique pour régler les différends liés à son programme nucléaire.
Ces déclarations ont été faites par le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, après
des frappes israéliennes et américaines
sur les installations nucléaires iraniennes pendant la récente guerre déclenchée par une
attaque sans précédent d'Israël
(13-24 juin). Israël a affirmé avoir lancé cette attaque pour empêcher son ennemi juré de se doter de la bombe atomique. Téhéran a toujours réfuté avoir de telles ambitions.
« Notre coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne s'est pas interrompue, mais elle prendra une nouvelle forme », a dit Abbas Araghchi devant des diplomates étrangers à Téhéran.
L'Iran, qui estime que l'AIEA a une part de responsabilité dans les frappes en juin contre ses installations nucléaires, a officiellement suspendu début juillet toute coopération avec le gendarme onusien du nucléaire, après un vote d'une loi au Parlement.
« Conformément à cette loi toute notre coopération avec l'Agence sera désormais gérée par le Conseil suprême de sécurité nationale » iranien, a-t-il ajouté.
L'Iran « reste disposé à instaurer une confiance par la diplomatie mais, avant cela, nos homologues doivent nous convaincre qu'ils souhaitent la diplomatie et non (que cette dernière ne) serve à masquer d'autres objectifs », a-t-il ajouté. Les États-Unis ont qualifié début juillet d'« inacceptable » la décision de l'Iran
de suspendre sa coopération avec l'AIEA.
Après le déclenchement de la guerre entre Israël et l'Iran, des
négociations entre Téhéran et Washington
engagées depuis avril pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une
levée des sanctions
économiques contre l'Iran ont été suspendues. Samedi, l'Iran a fait savoir qu'il allait étudier les détails en vue d'une éventuelle reprise de ces négociations.
Les
États-Unis ont bombardé le 22 juin
le site souterrain d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz. L'étendue précise des dégâts n'est pas connue.
Début juillet,
une équipe d'inspecteurs de l'AIEA
a quitté l'Iran pour retourner au siège de l'organisation à Vienne après la suspension par Téhéran de sa coopération.
Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, avait réitéré « l'importance cruciale » de discuter avec l'Iran des modalités pour reprendre « ses activités indispensables de surveillance et de vérification dès que possible ».
Durant la guerre, Israël a mené des centaines de frappes sur des sites nucléaires et militaires iraniens. L'Iran, qui défend son droit à enrichir de l'uranium à des fins civiles, a riposté avec des tirs de missiles et de drones sur Israël. Il a adhéré en 1970 au Traité de non-prolifération nucléaire.
Les États-Unis et l'Iran restent profondément divisés sur la question de l'enrichissement de l'uranium : Téhéran le considère comme un droit « non négociable », afin de développer un programme nucléaire civil, tandis que Washington y voit une « ligne rouge ».
Samedi, le chef de la diplomatie iranienne a réaffirmé l'opposition de son pays à toute interdiction d'enrichir de l'uranium dans un éventuel accord pour encadrer son programme nucléaire.
Selon l'AIEA, l'Iran est l'unique pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60 %), bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par
l'accord international conclu en 2015
avec les grandes puissances, dont les
États-Unis se sont retirés en 2018
, lors du premier mandat de Donald Trump. Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90 %.
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time20 hours ago

  • Le Figaro

Nucléaire iranien : Téhéran autorise la visite d'une délégation technique de l'AIEA d'ici «deux à trois semaines»

Une délégation technique de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA) doit se rendre en Iran dans «deux à trois semaines», sans toutefois avoir accès aux sites nucléaires du pays, a indiqué mercredi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi. «Nous avons accepté qu'une délégation technique de l'AIEA visite très prochainement l'Iran, dans deux à trois semaines» afin de discuter des «nouvelles modalités» des relations entre l'Iran et l'agence dans la foulée des frappes américaines et israéliennes sur des sites nucléaires, a-t-il dit à des reporters à l'ONU. L'Iran, qui estime que l'AIEA a une part de responsabilité dans le déclenchement des frappes en juin contre ses installations nucléaires, avait officiellement suspendu début juillet toute coopération avec le gendarme onusien du nucléaire, après un vote d'une loi au Parlement. La délégation discutera des «modalités» de sa relation future avec l'AIEA, mais ne «se rendra pas sur les sites» nucléaires, a ajouté Kazem Gharibabadi, avant des pourparlers prévus vendredi à Istanbul avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Publicité Reprise du dialogue entre Téhéran et Washington Ces trois pays accusent Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire et menacent de rétablir des sanctions en vertu d'une clause prévue par l'accord de 2015 (JCPOA), ce que l'Iran cherche à éviter. Si les Européens rétablissent des sanctions, «nous allons répliquer, nous allons répondre», a déclaré mercredi Kazem Gharibabadi à des journalistes, dont l'AFP, en disant privilégier la voie «diplomatique». Par ailleurs, Téhéran et Washington, qui s'était retiré en 2018 du JCPOA, devaient tenir un sixième cycle de négociations sur le programme nucléaire iranien le 15 juin sous médiation d'Oman. Mais ce nouveau round de pourparlers avait été annulé dans la foulée des frappes israélienne contre l'Iran deux jours plus tôt. «Le plus tôt sera le mieux», a déclaré mercredi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères à propos de la reprise possible de ces pourparlers avec Washington, tout en disant que les États-Unis devaient garantir d'exclure toute action militaire contre le pays.

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La compagnie électrique Kansai Electric a annoncé lancer une étude en vue de construire une centrale de remplacement à la centrale de Mihama. Le pays avait arrêté tous ses réacteurs nucléaires après le drame de 2011. Une compagnie électrique régionale au Japon a annoncé mardi lancer une étude géologique en vue de préparer la construction du premier nouveau réacteur nucléaire dans le pays depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. Kansai Electric effectuera une étude pour «évaluer la possibilité de construire une centrale de remplacement à la centrale nucléaire de Mihama», a déclaré le président de l'entreprise, Nozomu Mori, lors d'une conférence de presse télévisée. «Étant donné que les ressources naturelles sont limitées dans notre pays... il est important que l'énergie nucléaire joue son rôle dans les années à venir», a-t-il ajouté. Publicité Après la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011, victime d'un tsunami, le Japon a arrêté tous ses réacteurs nucléaires, y compris les trois réacteurs de Mihama, le public exprimant une grande inquiétude vis-à-vis de cette énergie. À cette époque, Kansai Electric avait décidé de suspendre une étude géologique en cours portant sur un projet de remplacement de l'un des réacteurs de Mihama. À lire aussi Le Japon accélère la relance de son nucléaire Pas opérationnel avant 20 ans En 2015, Kansai Electric a mis à l'arrêt deux des trois réacteurs de Mihama qui avaient fonctionné pendant plus de 50 ans. Le dernier réacteur reste opérationnel aujourd'hui, bien qu'il ait été en service depuis près de cinq décennies. Nozomu Mori a indiqué que la reprise de l'étude elle-même ne serait pas le seul facteur déterminant pour décider de construire un nouveau réacteur, ajoutant ne pas avoir de visibilité quant à une date de début de travaux potentiels. Les médias locaux ont rapporté qu'un nouveau réacteur pourrait coûter quelque 6,8 milliards de dollars et pourrait mettre 20 ans avant d'être opérationnel. Le gouvernement a continué à soutenir l'énergie nucléaire comme une source fiable, propre et un outil dont le Japon a besoin pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Près de 15 ans après la catastrophe de Fukushima, le Japon a redémarré de nombreux réacteurs tandis que les craintes du public japonais vis-à-vis de l'énergie nucléaire se sont atténuées. Les grandes entreprises ont également soutenu l'énergie nucléaire, car le Japon aura besoin de davantage d'électricité pour faire fonctionner l'intelligence artificielle et les centres de données à l'avenir.

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Le projet coûtera environ 38 milliards de livres (presque 45 milliards d'euros) aux côtés d'investisseurs privés dont EDF. Le Français avait annoncé au début du mois sa participation de 12,5%. Le gouvernement britannique a annoncé mardi sa «décision finale d'investissement» dans la future centrale nucléaire britannique de Sizewell C, dans l'est de l'Angleterre, qui coûtera environ 38 milliards de livres (presque 45 milliards d'euros) aux côtés d'investisseurs privés dont l'énergéticien public français EDF. Le gouvernement sera le premier actionnaire, avec 44,9%, devant la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ, 20%), le groupe énergétique britannique Centrica (15%) et le fonds d'investissement britannique Amber Infrastructure (7,6%). EDF avait déjà annoncé au début du mois sa participation de 12,5%. Avec ce schéma de financement, c'est la première fois que le gouvernement britannique sera copropriétaire d'une centrale nucléaire, précise Londres dans un communiqué. Publicité La centrale de Sizewell C est une «réplique» de celle d'Hinkley Point C - qui compte deux réacteurs - actuellement en construction en Grande-Bretagne. Le coût de construction de cette deuxième paire d'EPR britannique devrait être inférieur de 20% à celui de la première. Plus de 10.000 personnes travailleront sur le chantier, quand celui-ci aura atteint son pic d'activité. «Le projet Sizewell C permettra de développer les compétences de la filière et de bénéficier d'effet d'échelle et de retours d'expérience (...). Il bénéficiera au programme de construction de six EPR2», avait déclaré EDF début Juillet Plus d'informations à venir.

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