
Kidnappé en plein jour et torturé dans une cabane pour 4500 $
Kidnappé en plein jour et torturé dans une cabane pour 4500 $
Un jeune homme sort du travail pour dîner à Longueuil. Soudain, trois personnes l'enlèvent en plein jour. Dans une cabane abandonnée, il est poignardé et brûlé à répétition. Une véritable séance de torture, filmée par son bourreau de 19 ans. Tout ça pour lui voler… 4500 $.
« J'ai vécu une des pires terreurs qu'un parent peut vivre. Lorsque j'ai vu mon fils arriver, tout en sang et coupé partout. Quand j'ai vu la terreur dans son visage… Vous ne l'avez pas juste séquestré, vous l'avez battu, coupé, poignardé et brûlé… J'aurais pu enterrer mon fils cette journée-là », a témoigné, bouleversée, la mère de la victime, au palais de justice de Longueuil.
Joshua Pascal, alias Jozu, a été condamné à six ans et trois mois de pénitencier la semaine dernière au palais de justice de Longueuil. L'homme de 21 ans a plaidé coupable en février dernier à de nombreux chefs, dont séquestration, voies de faits graves et extorsion.
PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE
Joshua Pascal, alias Jozu
Son ex-copine et complice, Megan Maher Guillemette, 20 ans, a été condamnée, en mai dernier, à trois ans et trois mois de pénitencier. Une peine conséquente pour une jeune femme qui n'a pas donné de coups à la victime. Un troisième coaccusé est en attente de procès.
Dans cette affaire, Jérôme* a vraisemblablement été ciblé par hasard par ses tortionnaires. Il ne s'agirait pas d'un règlement de compte entre gangs.
Mai 2023, Jérôme sort du commerce où il travaille vers 14 h 15, sur le boulevard des Promenades, dans l'arrondissement de Saint-Hubert. Il se dirige vers une table à pique-nique, lorsqu'une Mercedes l'intercepte.
PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE
C'est derrière un centre commercial de Saint-Hubert que Jérôme a été enlevé par Joshua Pascal.
Joshua Pascal ordonne à Jérôme de vider son sac en menaçant de le poignarder. En parallèle, un complice déverrouille l'appareil de la victime avec la reconnaissance et constate que Jérôme a plus de 7000 $ dans son compte.
Couteau à la main, Joshua Pascal embarque Jérôme de force dans leur Mercedes. Megan Maher Guillemette est aussi dans la voiture. Après avoir retiré 1000 $ du compte de Jérôme, les kidnappeurs roulent jusqu'à une cabane abandonnée dans un champ, à Saint-Constant, en Montérégie.
À la demande de l'autre complice, Jérôme appelle sa banque pour augmenter sa limite de crédit de 2500 $. Megan Maher Guillemette et le complice partent pour retirer les fonds du compte de la victime.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
C'est dans cette cabane abandonnée dans un champ à Saint-Constant qu'un homme a été torturé par Joshua Pascal en 2023.
Jérôme demeure avec Joshua Pascal dans la cabane digne d'un décor d'un film d'horreur. D'abord rassurant, Joshua Pascal se transforme en bourreau sadique sous l'effet de l'alcool. Avec son couteau, il grave un mot sur le corps de Jérôme. Toujours souriant, le tortionnaire s'acharne sur sa victime.
« L'accusé donne également plusieurs coups de couteau au hasard sur le corps de la victime qui estime avoir reçu une quarantaine de coups », selon le résumé des faits présenté au tribunal.
Joshua Pascal filme à plusieurs reprises la victime, forcée d'insulter un gang. L'accusé traite Jérôme de « bitch » et le filme avec une liasse d'argent dans la bouche. Il finit par brûler certaines blessures de la victime avec son briquet pour les « désinfecter ». Puis, il verse de l'alcool sur les brûlures. Le trio est alors dans la cabane.
Entre-temps, Megan Maher Guillemette était allée acheter des lingettes et des souliers Croc. C'est elle qui a essuyé le sang sur la scène de crime. Son empreinte digitale y a été retrouvée. La paire de Croc a été donnée à la victime, car on lui avait pris ses souliers valant 550 $.
PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE
Megan Maher Guillemette a été condamnée à 39 mois de détention.
Après plus de quatre heures de cauchemar, Jérôme est reconduit à l'endroit où il a été enlevé. En partant, ses bourreaux lui lancent : « On ne s'est jamais vu. J'espère qu'on ne va pas se recroiser ». Jérôme ne souhaitait pas porter plainte, mais l'enquête a été menée malgré lui.
L'ADN de Joshua Pascal a été retrouvé sur des mégots de cigarettes près du lieu de l'enlèvement, ainsi que sur le goulet d'une bouteille d'alcool trouvée dans la cabane. Les policiers ont trouvé chez lui plusieurs armes à plomb, dont un fusil de style AR-15 et un pistolet 6 mm.
PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE
Des armes à plomb retrouvées chez Joshua Pascal.
Aujourd'hui, Jérôme est un jeune homme brisé et terrorisé.
« Mon fils était un enfant heureux dans la vie. Il avait toujours le mot pour faire rire tout le monde. Il avait des buts dans la vie. Depuis, il s'est renfermé, il ne sort pas. Ce soir-là, j'ai perdu mon enfant. Il a abandonné tous ses projets, dont l'école », a confié la mère de Jérôme, au tribunal.
Me Caroline Bouchard-Lauzon a représenté le ministère public, alors que Me Patrick Cormier a défendu les accusés.
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3 hours ago
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La prison pour avoir abattu un arbre mythique
Le Sycamore Gap Tree, abattu sur le mur d'Hadrien dans le nord de l'Angleterre, en septembre 2023 (Londres) Deux hommes ont été condamnés mardi à la prison pour avoir abattu en 2023 le Sycamore Gap Tree, un arbre bien-aimé de Grande-Bretagne, un acte qui, selon une juge, a provoqué un « sentiment de perte et de confusion à travers le monde ». Lizzie Dearden The New York Times Daniel Graham, 39 ans, et Adam Carruthers, 32 ans, ont chacun été condamnés à des peines de quatre ans et trois mois lors d'une audience à Newcastle, dans le nord-est de l'Angleterre. Selon les règles britanniques de détermination des peines pour le délit qu'ils ont commis, à savoir les dommages criminels, ils auraient pu être envoyés en prison pour une durée de seulement six mois, mais la juge Christina Lambert a déclaré que « l'impact social extraordinaire » de leur crime avait rendu nécessaire d'alourdir leur peine. La juge Lambert a ajouté que le Sycamore Gap Tree avait été un « point de repère » pour le comté de Northumberland et « un symbole de la beauté de son paysage sauvage », et que pour beaucoup, il avait été un « lieu d'une signification personnelle particulière », notamment en tant que lieu de demandes en mariage et de commémorations pour des êtres chers. PHOTO OLI SCARFF, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Le Sycamore Gap Tree, le long du mur d'Hadrien, dans le nord de l'Angleterre, en juin 2023 Elle a expliqué que ce qui avait été un havre de « paix et de tranquillité où les gens revenaient année après année » avait été délibérément ciblé par MM. Carruthers et Graham, qui se sont ensuite « délectés de leur notoriété » à mesure que la nouvelle de ce qu'ils avaient fait se répandait. Planté dans les années 1800 L'arbre, qui se dressait dans un creux pittoresque le long du mur d'Hadrien, la fortification de 113 km qui gardait autrefois la limite nord de l'Empire romain, a été retrouvé illégalement abattu en septembre 2023. Planté dans les années 1800, l'imposant sycomore était l'un des arbres les plus photographiés de Grande-Bretagne et figurait dans le film de 1991 Robin des bois : Prince des voleurs. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:43 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. 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La juge Lambert a affirmé qu'après avoir été reconnus coupables, les deux hommes ont admis aux agents de probation qu'ils avaient été « présents et impliqués » dans l'évènement, mais ont tout de même essayé de minimiser leur culpabilité. M. Carruthers a dit qu'il était la personne qui avait abattu l'arbre après avoir bu une bouteille de whisky cette nuit-là, mais qu'il n'avait « aucune idée de la raison » et « ne pouvait fournir aucune explication », a déclaré la juge. M. Graham a admis qu'il s'était rendu sur le site et avait filmé l'abattage, mais qu'il avait « essayé de rejeter la faute autant que possible » sur son ami et avait affirmé qu'il pensait que le plan était un « fantasme » que M. Carruthers ne voulait pas vraiment mettre à exécution. PHOTO FOURNIE PAR LA POLICE DE NORTHUMBRIA VIA ASSOCIATED PRESS Photos non datées de Daniel Graham, à gauche, et d'Adam Carruthers La juge Lambert a déclaré qu'elle n'acceptait pas leurs affirmations comme étant « totalement honnêtes ou représentant l'histoire complète », ajoutant que certains éléments n'étaient « pas plausibles » à la lumière des évènements. La juge a indiqué qu'il n'était pas encore possible de connaître toutes les raisons pour lesquelles l'arbre a été abattu, mais que le fait de mener l'action de nuit et au milieu d'une tempête « a donné une sorte de frisson » aux deux hommes, tout comme la couverture médiatique. La juge Lambert a dit qu'elle était convaincue que « l'un des facteurs majeurs était la pure bravade », mais a ajouté : « Je ne sais pas si la bravade et la recherche de sensations fortes sont l'explication complète. » Dégradation criminelle Le procureur Richard Wright avait déclaré lors du procès à la Crown Court de Newcastle que les deux amis s'étaient rendus sur le site en voiture à partir de la ville voisine de Carlisle et avaient commis ensemble cet « acte de dommages criminels délibérés et insensés » dans la nuit du 27 septembre 2023. Les jurés ont pu visionner des images prises avec le téléphone portable de M. Graham montrant l'arbre abattu dans l'obscurité. Le téléphone contenait également des photos d'un morceau de bois à côté d'une tronçonneuse dans le coffre de son Range Rover. Des preuves obtenues à partir des téléphones des deux hommes ont montré qu'ils échangeaient des messages et des notes vocales sur la couverture médiatique internationale de l'abattage le lendemain. Les hommes ont chacun été condamnés pour deux chefs de dégradations criminelles, liés à l'arbre et au pan de mur sur lequel il est tombé. Le mur d'Hadrien est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Condamnation dans le passé Bien que les deux hommes aient été condamnés à une peine de quatre ans et trois mois, ils ne passeront que 40 % de cette peine en prison en raison d'une politique gouvernementale temporaire en Grande-Bretagne visant à réduire la surpopulation carcérale. M. Graham a déjà été condamné il y a 18 ans. Parmi ses infractions passées figurent de la violence conjugale, des menaces en public et le « découpage d'une grande quantité de bûches à la tronçonneuse » suivi de leur vol en 2007, selon le parquet. La juge Lambert a noté que M. Graham avait subi des sévices durant son enfance et souffrait de dépression récurrente, mais elle a affirmé qu'elle ne croyait pas que cela avait influé sur ses actions ce jour-là et ne considérait donc pas cela comme un facteur atténuant. Vendredi, un morceau de près de deux mètres du tronc du Sycamore Gap Tree a été érigé dans le cadre d'une exposition artistique permanente au sein du centre d'accueil des visiteurs du parc national de Northumberland. Sur la souche restante, à trois kilomètres de là, de nouvelles pousses sont déjà visibles. Cet article a été publié dans le New York Times. Lisez la version originale (en anglais ; abonnement requis)


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Possible noyade à la plage de Verdun
Il pourrait s'agir de la troisième noyade en quelques semaines à cet endroit. Une possible noyade est survenue, mardi soir à la plage urbaine de Verdun. Si celle-ci est confirmée, il s'agirait d'une troisième noyade en quelques semaines seulement dans ce secteur. Vers 18 h 45, des appels concernant une personne « tombée à l'eau » ont été reçus par le 911. Trois personnes auraient essayé de le rejoindre pour lui apporter de l'aide. Cette personne a sombré sous l'eau du fleuve Saint-Laurent près des terrains de baseball du parc Arthur-Therrien, dans les environs de la plage de Verdun. Pour l'instant, les autorités n'ont pas d'informations quant à l'identité de cette personne. « Des recherches ont été effectuées », indique le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), responsable des sauvetages nautiques. Toutefois, la personne n'a « pas encore été retrouvée ». Vers 22 h 05, le dossier a été remis au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Contacté par La Presse, celui-ci n'avait pas de nouvelles informations à ajouter. Deux noyades en juin Le 23 juin dernier, un corps sans vie a été retrouvé sur la plage de Verdun. Sa mort était de nature accidentelle. Le 7 juin dernier, un homme de 20 ans y avait lui aussi perdu la vie, noyé, après avoir éprouvé un malaise. « Ces évènements tragiques nous rappellent que le fleuve Saint-Laurent est un milieu naturel puissant et imprévisible. Il ne s'agit pas d'une piscine. Le respect des règles de sécurité est essentiel pour prévenir d'autres drames », avait déclaré Marie-Andrée Mauger, mairesse de l'arrondissement de Verdun, le 25 juin.


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5 hours ago
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Sortez nos caisses de retraite de « l'économie du génocide »
Scène de destruction dans le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 juillet Un collectif de 125 cosignataires demande que la Caisse de dépôt et placement du Québec se libère de tout actif contribuant à la situation actuelle à Gaza Rafaëlle Sinave Enseignante en techniques de travail social, membre du Syndicat des professeures et professeurs du cégep du Vieux Montréal (SPCVM), déléguée au CCMM-CSN, l'autrice signe au nom d'un collectif de 125 cosignataires* Nous, enseignants, syndicalistes, étudiants et citoyens de tout horizon sommes consternés que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) engage la population québécoise dans les crimes commis en Palestine par l'investissement de ses principaux fonds de retraite dans des entreprises ayant des activités liées à la colonisation et au génocide palestinien. Un préposé d'un hôpital de Rouyn-Noranda épargne chaque mois pour sa retraite, sans savoir que cet argent pourrait financer le bombardement d'hôpitaux à Gaza. Une enseignante de maternelle à Montréal cotise pour ses vieux jours, sans imaginer que son argent pourrait contribuer à détruire des écoles palestiniennes. Chaque Québécois de 65 ans et plus touchera des prestations de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ), le plus gros client de la CDPQ (125,9 milliards de dollars). Comme des millions de Québécois, ces deux travailleurs contribuent également au Régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP), troisième client en importance (91,4 milliards) de la CDPQ. Le mur du silence est maintenant rompu. Le fracassant rapport de la rapporteuse spéciale des Nations unies, Francesca Albanese, révélait le 30 juin dernier la complicité de sociétés d'État et d'entreprises mondiales bénéficiant « d'un système économique du génocide » en Palestine… La CDPQ figure parmi les institutions montrées du doigt dans le rapport. Rappelons que la CDPQ est un héritage de la Révolution tranquille, un modèle qui fait l'envie du monde entier. Une société d'État qui veille à la bonne santé financière du bas de laine de la société québécoise. Nous savons maintenant que la CDPQ engage les Québécois et les Québécoises dans un système de complicité bien malgré eux. À Gaza, selon l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, on compte aujourd'hui le plus grand nombre d'enfants amputés par habitant dans le monde. Selon un rapport d'avril 2025 du Bureau central palestinien des statistiques1, 39 384 enfants ont perdu un de leurs parents ou les deux depuis octobre 2023. Ces chiffres ne sont pas abstraits. Ce sont les conséquences concrètes de bombes, de drones, d'armes, fabriquées par Lockheed Martin, Boeing ou General Dynamics – des entreprises dans lesquelles la CDPQ investit. La valeur de ses investissements dans 24 entreprises du secteur militaire impliquées dans des violations du droit international en Palestine est passée de 2 milliards à 3,4 milliards entre 2023 et 2024. La CDPQ tire profit des bombes qui explosent sur Gaza, et avec elle, tous les Québécois et toutes les Québécoises deviennent complices du génocide, de l'occupation et de la colonisation de la Palestine. Nous refusons de participer à ce que Francesca Albanese qualifie de « l'un des génocides les plus cruels de l'histoire moderne ». Alors que le monde s'enfonce dans une ère d'instabilité géopolitique, les pays occidentaux – dont le Canada – prennent un virage militariste inquiétant. Le Québec ne fait pas bande à part, avec sa volonté de se tailler une place dans la lucrative industrie militaire2. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain et la CDPQ ont, quant à elles, déjà affirmé y voir une intéressante occasion d'affaires en soulignant l'opportunité pour la société québécoise d'y investir. Face à cette offensive assumée, un contre-discours s'impose. Rappelons-nous que derrière chaque promesse de rendement dans le secteur militaire se cache une réalité sanglante. L'industrie de la mort ne peut et ne doit pas être le socle de notre avenir collectif. Pas en notre nom Nous refusons que nos retraites soient bâties sur la souffrance du peuple palestinien qui lutte depuis plus de 77 ans pour sa liberté, ni celle d'aucun autre peuple. En mars 2024, le lancement de la campagne Sortons la Caisse des crimes en Palestine3, chapeautée par la Coalition Québec URGENCE Palestine, a permis le déploiement d'une mobilisation à l'échelle de la province pour exiger que la CDPQ désinvestisse immédiatement dans des entreprises liées à l'occupation, à la colonisation et aux violations du droit international. Indignées et indignés d'apprendre que la CDPQ investit 27,4 milliards dans 76 entreprises complices, plusieurs syndicats locaux et nationaux (FAE, FNEEQ-CSN, CCMM-CSN) ont déjà adopté une résolution commune pour exiger le désinvestissement4. Partout au Québec, des syndicats, des groupes communautaires, des étudiantes et étudiants, des élues et des élus se lèvent. La mobilisation s'amplifie. La CDPQ a les moyens d'agir autrement. Elle a déjà retiré ses investissements de l'industrie du tabac et de la production de pétrole. Charles Emond, PDG de la CDPQ, a lui-même déclaré devant la Commission des finances publiques de l'Assemblée nationale le 6 mai dernier que la Caisse n'a pas d'investissement dans des entreprises qui arment la Russie. Pourquoi persiste-t-elle alors à investir dans des crimes de guerre en Palestine ? Si l'État québécois a désigné la CDPQ comme gestionnaire de notre portefeuille collectif, celle-ci a l'obligation de faire preuve d'une transparence exemplaire et de rendre des comptes à la population québécoise. * Ces personnes ont signé la lettre aux côtés de plus de 100 autres cosignataires : Safa Chebbi, porte-parole du Collectif Désinvestir pour la Palestine (D4P) et étudiante à la maîtrise en sociologie de l'UQAM ; Gérald Larose, professeur associé à l'École de travail social de l'UQAM, président de la CSN 1983-1999 ; Martine Delvaux, écrivaine ; Luc Picard, auteur et réalisateur ; Amir Khadir, médecin et ancien député de l'Assemblée nationale du Québec ; Amélie Nguyen, coordonnatrice du Centre international de solidarité ouvrière (CISO) ; Michel Seymour, professeur honoraire du département de philosophie, membre du Syndicat général des professeurs et professeures de l'Université de Montréal (SGPUM) ; Mireille Tawfik, enseignante en francisation à la formation générale aux adultes, membre de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal (APPM – FAE) ; Ricardo Peñafiel, professeur associé, département de science politique, membre du Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l'UQAM (SPPEUQAM/FNEEQ-CSN) ; Maude Ménard-Dunn, enseignante en techniques de travail social, membre du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke (SPECS-CSN) ; Jonathan Durand Folco, professeur à l'Université Saint-Paul ; François Saillant, militant pour le droit au logement et auteur ; Paul Eid, professeur, département de sociologie, UQAM ; Stephan Reichhold, directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes immigrantes et réfugiées (TCRI) ; Rachad Antonius, professeur associé, UQAM * Consultez la liste complète des cosignataires de la lettre 1. Consultez la page du Bureau central de statistiques de l'Autorité palestinienne 2. Lisez l'article « Québec mise sur le secteur de la défense » 3. Consultez la page de la coalition « Sortons la Caisse des crimes en Palestine » 4. Consultez le rapport d'analyse de la Coalition Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue