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Les affrontements avec le Cambodge pourraient devenir une guerre, selon la Thaïlande

Les affrontements avec le Cambodge pourraient devenir une guerre, selon la Thaïlande

La Presse4 days ago
Une unité mobile de l'armée thaïlandaise tire en direction du Cambodge, le 25 juillet 2025.
Les affrontements avec le Cambodge pourraient devenir une guerre, selon la Thaïlande
(Surin) La Thaïlande a prévenu vendredi que le conflit meurtrier l'opposant au Cambodge pourrait dégénérer en « guerre », à quelques heures d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, dans un contexte d'affrontements nourris, qui ont provoqué l'évacuation de près de 140 000 Thaïlandais.
Chayanit ITTHIPONGMAETEE, avec Montira RUNGJIRAJITTRANON à Bangkok et Suy SE à Samraong (Cambodge)
Agence France-Presse
Le différend frontalier qui oppose ces deux pays d'Asie du Sud-Est donne lieu depuis deux jours à un niveau de violence jamais vue depuis 2011, impliquant des avions de combat, des tanks, des troupes au sol et des tirs d'artillerie dans plusieurs endroits disputés.
Bangkok et Phnom Penh sont engagés dans un bras de fer depuis la mort d'un soldat khmer fin mai, lors d'un échange nocturne de tirs dans une zone contestée de leur frontière commune surnommée le « Triangle d'émeraude ».
Le ministère thaïlandais de la Santé a fait état de 15 morts, dont un militaire. Plus de 138 000 habitants des provinces du Nord-Est ont aussi été évacués vers des abris temporaires, selon les autorités. Le Cambodge a déploré pour sa part un mort, un homme de 70 ans.
Des journalistes de l'AFP ont également vu quatre soldats khmers recevoir des soins dans un hôpital de cette région, ainsi que trois civils traités pour des éclats d'obus.
À la demande du premier ministre cambodgien Hun Manet, le Conseil de sécurité des Nations unies doit tenir vendredi une réunion d'urgence à New York.
Son homologue thaïlandais, Phumtham Wechayachai, a prévenu que l'aggravation de la situation conduirait à « une guerre ». « Nous avons essayé de trouver un compromis parce que nous sommes voisins, mais nous avons donné l'instruction à l'armée thaïlandaise d'agir immédiatement en cas d'urgence », a-t-il poursuivi.
Au même moment, Bangkok s'est dit « prêt » à négocier une sortie de crise, par la voie diplomatique ou par l'entremise de la Malaisie, qui occupe la présidence tournante de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN), dont la Thaïlande et le Cambodge sont membres.
PHOTO HENG SINITH, ASSOCIATED PRESS
Des Cambodgiens se déplacent derrière un véhicule militaire pour évacuer la province d'Oddar Meanchey, le 25 juillet 2025.
Les États-Unis, la France, l'Union européenne et la Chine ont déjà tous appelé au dialogue et à la fin du conflit.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a qualifié vendredi de « déchirants et inquiétants » ces affrontements. « Ce problème trouve ses racines dans les séquelles des colonisateurs occidentaux et doit maintenant être abordé avec calme et géré de manière appropriée », a déclaré Wang Yi au secrétaire général de l'ASEAN, Kao Kim Hourn, à Pékin, selon un communiqué de la diplomatie chinoise.
Les deux pays contestent le tracé de leur frontière commune, définie durant l'Indochine française. L'épisode le plus violent lié à ce différend remonte à des affrontements autour du temple de Preah Vihear entre 2008 et 2011, qui avaient fait au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés.
« Signaux positifs »
Les relations diplomatiques entre les deux voisins, liés par de riches liens culturels et économiques, sont au plus bas depuis des décennies.
Bangkok a rappelé mercredi son ambassadeur à Phnom Penh et expulsé de son territoire l'ambassadeur du Cambodge, qui a répliqué jeudi en retirant tout son personnel diplomatique stationné à Bangkok.
Les combats ont repris dans trois zones vendredi vers 4 h du matin (jeudi 17 h heure de l'Est), a indiqué l'armée thaïlandaise.
Les forces cambodgiennes ont procédé à des bombardements à l'aide d'armes lourdes, d'artillerie de campagne et de systèmes de roquettes BM-21, a déclaré l'armée, et les troupes thaïlandaises ont riposté « avec des tirs de soutien appropriés ».
Dans la ville cambodgienne de Samraong, à 20 kilomètres de la frontière, plusieurs familles avec des enfants et leurs affaires à l'arrière de leurs véhicules étaient en train de s'enfuir à toute vitesse, ont constaté des journalistes de l'AFP.
PHOTO SOVEIT YARN, REUTERS
Des personnes évacuées du village de Pong Tuek, au Cambodge, se reposent dans un abri temporaire.
« Je n'ai pas pu tout prendre avec moi », explique Salou Chan, 36 ans, qui s'est réfugié dans un temple bouddhique avec ses deux enfants. « Je suis inquiet pour mes enfants. Ils ont pris peur quand ils ont entendu le bruit des fusillades. »
« Je ne sais pas quand on pourra rentrer chez nous », a-t-il poursuivi.
Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir ouvert le feu en premier et défendent leur droit à se défendre. Bangkok a aussi accusé ses adversaires de cibler des infrastructures civiles comme un hôpital et une station-service, ce dont Phnom Penh s'est défendu.
La Thaïlande a également déployé plusieurs avions de combat F-16 pour frapper ce qu'elle a présenté comme étant des cibles militaires cambodgiennes.
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Quelques semaines plus tard, un autre immeuble a été pris pour cible. Ces deux attaques ont fait 22 morts et au moins 117 blessés. PHOTO DAVID GUTTENFELDER, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES Une frappe israélienne a détruit un immeuble de Beyrouth, le 10 octobre dernier. Sur la photo, un homme constate l'étendue des dégâts au lendemain de l'attaque. En l'absence de plan gouvernemental clair concernant la reconstruction, l'ONG libanaise a pris en charge la rénovation de la rue Mamoun. Ici, c'est un quartier pauvre, les gens n'ont pas les moyens de reconstruire et l'État ne fait rien. Cynthia Mahdi, directrice des opérations de l'ONG Offre Joie « Nous travaillons sur 20 bâtiments endommagés par les bombardements, et espérons que 130 familles pourront se réinstaller dans les prochaines semaines », explique Cynthia. 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