logo
«J'ai eu des hallucinations» : un trailer marseillais boucle les 355 kilomètres aller-retour du GR20 en moins de 5 jours

«J'ai eu des hallucinations» : un trailer marseillais boucle les 355 kilomètres aller-retour du GR20 en moins de 5 jours

Le Figaro03-08-2025
Trailer amateur, Grégory Camerlo a établi un record sur le célèbre sentier corse. L'exploit sportif vise à récolter des fonds pour deux associations en Corse et en Arménie.
Quatre jours, 16 heures et 27 minutes. C'est le temps qu'il a fallu au trailer amateur marseillais Grégory Camerlo pour parcourir en courant 355 kilomètres, soit la distance aller-retour du périlleux GR20, en Corse. La semaine dernière, le sportif marseillais amateur a établi le tout premier record en la matière sur le célèbre itinéraire connu pour sa dangerosité et sa difficulté, un an après s'être lancé ce défi. Jusqu'ici, aucun record n'avait été officiellement enregistré sur une telle distance. «Il y avait un record officieux qui avait été réalisé en 1990 en six jours et demi», explique Grégory Camerlo.
L'idée d'établir ce record a émané de l'ancien président d'un club de trail dont il est membre : celle de réaliser cet exploit sportif dans un but humanitaire, afin de venir en aide à deux associations en Corse et en Arménie. Mais le président s'étant blessé, Grégory Camerlo a repris le défi à son compte et tenté cette expérience impensable sur le papier.
Publicité
Deux heures et demie de sommeil par nuit
«Je suis fasciné par le corps humain et je voulais savoir où étaient mes propres limites», explique-t-il. Le sportif amateur qui a démarré le trail en 2019 n'avait couru jusqu'ici que 180 kilomètres maximum d'une seule traite. Après avoir suivi un régime alimentaire spécial et un entraînement sportif régulier, en s'habituant notamment à courir de nuit, il est parti accompagné d'une petite équipe pour l'aider dans la logistique, ou courir avec lui afin de maintenir une vitesse constante.
«Le plus dur, c'était la gestion du sommeil, confie Grégory Camerlo. Sur le terrain, je me suis pris de belles chutes. Les douleurs, je savais que j'allais en avoir donc il fallait que je les accepte. Mais la fatigue, c'était difficile.» Et pour cause : pour établir ce temps record, Grégory Camerlo se forçait à ne dormir que 2 h 30 par nuit maximum, avec durant sa course quelques pauses de répit de 45 minutes maximum. «J'ai eu des hallucinations. À un moment, j'ai cru qu'une pierre était une tortue, et une autre un personnage imaginaire.» Au total, sur l'ensemble du périple, Grégory Camerlo n'aura dormi que neuf heures.
Je me disais : « Greg, tu peux crever dans cette aventure » Grégory Camerlo, trailer amateur
«Mais je sais que j'ai un très bon mental et que je peux m'appuyer dessus, poursuit-il. Je prenais étape par étape. Jamais je ne me suis projeté directement sur l'arrivée. Après, bien sûr, j'ai douté. Je me disais : 'Greg, tu peux crever dans cette aventure. Là, c'est dangereux.' De tout ce que j'ai fait, c'est le plus dur.»
Documentant étape par étape son périple sur les réseaux sociaux, le Marseillais a suscité un certain engouement, le long du chemin comme sur Internet. Une vidéo du trailer au milieu du périlleux Cirque de la solitude, sur le GR20, a ainsi été vue par 127.000 personnes. «Je ne voulais pas abandonner, pour tous ceux qui suivaient», reconnaît-il.
Surtout, le trentenaire avait une autre motivation : la cagnotte en ligne lancée pour l'occasion dont les fonds seront reversés à deux associations, l'une en Corse qui sensibilise au handicap, l'autre en Arménie pour financer du matériel et des soins aux populations touchées par le conflit au Haut-Karabakh. L'exploit à peine réalisé, et malgré quelques blessures dues à l'effort, Grégory Camerlo est déjà à la recherche d'un autre défi. Dans quinze jours, le sportif disputera sa prochaine course. La cagnotte, elle, restera ouverte jusqu'à la fin du mois.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Les évêques de France se rendront «en Terre Sainte» mi-août
Les évêques de France se rendront «en Terre Sainte» mi-août

Le Figaro

time3 hours ago

  • Le Figaro

Les évêques de France se rendront «en Terre Sainte» mi-août

Ce voyage est organisé dans un contexte de «tragédie humanitaire» à Gaza et d'«interminable attente» de la libération des otages israéliens, a déclaré la Conférence des évêques de France. La présidence de la Conférence des évêques de France (CEF) se rendra «en Terre Sainte» du 16 au 20 août dans un contexte de «tragédie humanitaire» à Gaza et d'«interminable attente» de la libération des otages israéliens, a-t-elle annoncé ce dimanche 10 août. Cette visite entend «manifester le soutien de notre Église, non seulement aux communautés chrétiennes mais aussi à tous les amis de la paix, quelles que soient leurs convictions ou leurs religions, dans une période extrêmement douloureuse et incertaine», selon le communiqué. Publicité Assurer un «soutien matériel et spirituel» Les responsables de la CEF, présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, veulent faire de cette visite «à l'Église qui vit à Jérusalem et dans toute la région», le «premier geste» de leur mandat, entamé en juillet. Leur ambition est d'«assurer aux peuples de cette terre, spécialement aux plus pauvres, le soutien matériel et spirituel dont ils ont besoin», affirment-ils dans leur communiqué. Le pape Léon XIV a assuré le 3 août que l'Église et la jeunesse du monde étaient solidaires avec ceux vivant dans des régions déchirées par la guerre lors de la messe de clôture du Jubilé des jeunes à Rome qui a attiré des catholiques du monde entier. L'offensive israélienne, qui dure depuis 22 mois, a tué au moins 61.430 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, des chiffres que l'ONU juge fiables. La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023, qui a fait 1219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Netanyahu maintient son plan très critiqué pour conquérir Gaza, « avec ou sans soutien »
Netanyahu maintient son plan très critiqué pour conquérir Gaza, « avec ou sans soutien »

Le HuffPost France

time6 hours ago

  • Le HuffPost France

Netanyahu maintient son plan très critiqué pour conquérir Gaza, « avec ou sans soutien »

BANDE DE GAZA - C'est le « meilleur moyen pour terminer la guerre » contre le Hamas à Gaza: le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a justifié ce dimanche 10 août le nouveau plan d'opération de l'armée dans le territoire palestinien dévasté et affamé, y promettant par ailleurs une augmentation de l'aide humanitaire. Au même moment, s'est ouvert à New York une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU sur le conflit, au cours de laquelle un haut responsable onusien a mis en garde contre « une nouvelle calamité » qui aurait des résonances « dans toute la région » si jamais ce plan était déclenché. Après 22 mois de guerre, Benjamin Netanyahu est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages encore aux mains du Hamas, et à l'étranger pour faire taire les armes dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d'une « famine généralisée » selon l'ONU. « Nous avons accompli aujourd'hui une grande partie du travail. Nous avons environ 70 à 75 % de Gaza sous contrôle militaire israélien », a déclaré le Premier ministre, au cours d'une conférence de presse à Jérusalem. « Calendrier assez court » « Mais nous avons encore deux bastions restants : ce sont la ville de Gaza et les camps » du centre. Le plan israélien « est la meilleure façon de terminer la guerre » et « nous n'a pas d'autre choix pour terminer le travail », a-t-il affirmé. Le nouveau plan de l'armée « ne vise pas à occuper Gaza, mais à démilitariser Gaza », a-t-il répété, résumant : « premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne ». « Nous le ferons en permettant d'abord à la population civile de quitter en toute sécurité les zones de combat pour se rendre dans des zones sûres désignées », où « on leur fournira en abondance de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux », a assuré le Premier ministre. Benjamin Netanyahu a promis des « couloirs protégés » et « d'augmenter le nombre de sites de distribution d'aide de la GHF » (Fondation privée soutenue par les États-Unis et Israël), ainsi que les « largages aériens ». « Nous parlons en termes d'un calendrier assez court parce que nous voulons mettre fin à la guerre. (...) Nous allons gagner la guerre, avec ou sans le soutien des autres », a-t-il enfin lancé, alors que son plan a suscité la réprobation internationale. L'annonce du plan israélien vendredi a suscité l'effroi des familles d'otages enlevés lors de l'attaque sanglante du Hamas en Israël du 7 octobre 2023, qui y voient une condamnation à mort de leurs proches. Le Hamas a prévenu que la nouvelle offensive aboutirait à leur « sacrifice ». Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes ont de nouveau manifesté à Tel-Aviv, pour exiger un accord assurant le retour de tous les otages - dont 27 déclarés morts par l'armée - en échange de la fin des hostilités dans le territoire palestinien. « Je veux tout Gaza » Dans le même temps, l'extrême droite, partie prenante de la coalition gouvernementale a clamé son désaccord. « Le Premier ministre et le cabinet se sont rendus aux faibles », a fustigé le ministre des Finances, Bezalel Smotrich. « Je veux tout Gaza, le transfert (de sa population, ndlr) et la colonisation », a renchéri le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, autre figure d'extrême droite au sein de la coalition. Le chef de l'opposition, Yair Lapid martèle lui que le plan est une « catastrophe ». « Ils vont mobiliser à la dernière minute 430.000 réservistes (...) Ils démantèlent le pays de l'intérieur », a-t-il répété dimanche. « Le cabinet a décidé du sort des otages : les vivants seront assassinés et les morts disparaîtront à jamais », a accusé Einav Zangauker, mère de l'un d'entre eux, et figure de la mobilisation des familles. Des parents d'otages ont appelé à une grève générale pour dimanche prochain. Sur la radio de l'armée, le spécialiste des affaires militaires Doron Kadosh a estimé que « le plan pourrait ne pas commencer avant octobre ». D'ici là, « la balle est dans le camp des médiateurs » pour trouver un règlement, souligne le journal Maariv. Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a fait état de 27 personnes tuées par l'armée israélienne dimanche, dont 11 par des tirs alors qu'elles attendaient des distributions de vivres près de centres de la GHF.

« Voie Trump pour la paix » : qu'est-ce que ce corridor que le président américain veut bâtir à travers l'Arménie ?
« Voie Trump pour la paix » : qu'est-ce que ce corridor que le président américain veut bâtir à travers l'Arménie ?

Le Parisien

timea day ago

  • Le Parisien

« Voie Trump pour la paix » : qu'est-ce que ce corridor que le président américain veut bâtir à travers l'Arménie ?

Un couloir baptisé « TRIPP ». Soit, en français, la « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationales ». Ce samedi, une rencontre entre les dirigeants arménien et azerbaïdjanais à Washington a abouti à un projet d'accord pour mettre fin à des décennies d'hostilités. Mais l'accord prévoit également la création d'un corridor traversant l'Arménie pour relier l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan. Le corridor, initialement appelé « corridor de Zanguezour », est un projet voulu de longue date par l'Azerbaïdjan, et doit traverser la province de Syunik. Sous l'égide des négociations encadrées par Donald Trump, ce couloir de transit doit être renommé « TRIPP » (the « Trump Route for International Peace and Prosperity » en anglais). Une voie exploitée par les États-Unis ? « Grâce à des moyens commerciaux, cette mesure permettra de débloquer la région et d'éviter de nouvelles hostilités », a déclaré un responsable américain à l'agence Reuters. Cette zone de transit doit être « multimodale » - c'est-à-dire exploitée par plusieurs modes de transports en même temps, et doit permettre aux États-Unis d'y développer notamment des activités économiques. Une façon pour Washington d'avancer ses pions dans une région très stratégique et riche en hydrocarbures. Opposition de l'Iran Mais en Iran, on s'inquiète de la mise en œuvre d'un tel projet. « Ce complot mettrait en danger la sécurité du Caucase du Sud et l'Iran », a dit à l'agence de presse Tasnim Ali Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. L'Iran s'oppose depuis longtemps à ce corridor, craignant qu'il ne le coupe du Caucase et n'apporte une présence étrangère à sa frontière. Un conflit depuis la chute de l'URSS L'Arménie, en majorité peuplée de chrétiens, et l'Azerbaïdjan, dont la majorité de la population est musulmane, se sont livrés deux guerres au sujet de leur frontière et du statut des enclaves ethniques situées sur leurs territoires respectifs. Le conflit territorial entre les deux pays concerne notamment le Karabakh, une enclave montagneuse qui a été au centre de deux guerres, l'une à la chute de l'URSS et l'autre en 2020. L'Azerbaïdjan l'a finalement repris aux séparatistes arméniens à l'issue d'une offensive éclair en 2023.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store