
Piastri croit en ses chances de gagner le championnat des pilotes
Certaines courses de Formule 1 restent gravées dans les mémoires des amateurs pour leurs moments spectaculaires, leurs controverses ou encore leur impact qui a mené à des changements de règlements.
James Ellingworth
Associated Press
Puis, il y a la première victoire d'Oscar Piastri en F1, qui avait été obtenue dans le plus grand des malaises.
Piastri est heureux d'être de retour en Hongrie cette semaine, mais sa première victoire acquise à cet endroit l'an dernier demeure une leçon pour McLaren dans sa manière de gérer la lutte pour le titre entre ses deux pilotes.
Et cette leçon est d'autant plus importante que Piastri et Norris sont les deux meneurs au classement des pilotes. Piastri devance Norris par 16 points, à la suite de sa victoire en Belgique la semaine dernière.
J'ai confiance en mes moyens, en ce que je peux accomplir. Je me sens bien dans la voiture et j'ai confiance de pouvoir continuer sur cette lancée jusqu'à la fin de l'année.
Oscar Piastri
McLaren pourrait atteindre des plateaux intéressants ce week-end, dont celui des 200 victoires en F1. Piastri et Norris pourraient également terminer premier et deuxième pour une quatrième fois de suite, un exploit que McLaren a accompli pour une dernière fois en 1988.
Domination sur piste
Norris a devancé Piastri par seulement 19 millièmes de seconde durant la première séance d'essais, vendredi. Charles Leclerc, de Ferrari, a pris le troisième rang.
Max Verstappen s'est contenté de la neuvième position à sa première sortie en piste depuis qu'il a confirmé qu'il sera de retour chez Red Bull en 2026.
Le Brésilien Felipe Drugovich s'est classé 16e en relève à Fernando Alonso chez Aston Martin. Alonso est aux prises avec des maux de dos. L'équipe a annoncé qu'elle décidera plus tard vendredi si Alonso pourra monter à bord de sa voiture ce week-end.
Le Québécois Lance Stroll, d'Aston Martin, a pris le 10e rang.
Gérer la rivalité
Piastri a gagné l'an dernier en Hongrie, mais seulement après que McLaren eut insisté dans ses communications radio avec Norris pour qu'il lui cède la première place, ce que le Britannique a fait à contrecœur.
Plus tôt dans la course, McLaren avait donné l'avantage à Norris lors des arrêts aux puits, même si Piastri était le meneur en piste.
PHOTO DENES ERDOS, ASSOCIATED PRESS
Lando Norris
« Je pense que ça a démontré les bonnes valeurs de l'équipe. Oui, c'était un peu malaisant, mais nous avons néanmoins terminé par faire la bonne chose dans les circonstances », a dit Piastri.
L'histoire de la F1 est marquée par de nombreuses rivalités entre coéquipiers – incluant celle entre Ayrton Senna et Alain Prost chez McLaren il y a plus de 30 ans. Jusqu'ici, Piastri et Norris ont gardé les choses amicales, malgré une collision au Grand Prix du Canada et une demande rejetée de Piastri pour que Norris lui redonne la tête en Grande-Bretagne après une pénalité de 10 secondes.
Piastri a affirmé qu'un facteur expliquant pourquoi sa relation avec Norris ne s'est toujours pas détériorée est leur désir de s'assurer que McLaren reste au sommet de la F1 « pendant plusieurs années ».
« Nous savons comment la situation peut dégénérer, mais je crois qu'il est plus sain de s'assurer que les choses ne changent pas », a-t-il dit.
Sous la pluie
Les pilotes pourraient devoir conduire sous la pluie lors d'un troisième Grand Prix d'affilée ce dimanche.
Les amateurs et les pilotes ont été divisés par la décision de repousser le départ du Grand Prix de Belgique la semaine dernière.
Verstappen a déclaré que « nous aurions pu commencer la course plus tôt » et a ajouté qu'il était « dommage » que les pilotes n'aient pas eu à tester un peu plus leurs capacités dans des conditions plus difficiles. Cependant, Piastri a noté que la faible visibilité était dangereuse sur un circuit à haute vitesse comme celui de Spa-Francorchamps.
« [La visibilité] est toujours pire qu'elle a l'air à la télévision et la FIA a fait du bon travail en nous écoutant et en prenant le temps d'analyser les commentaires des pilotes, a dit Piastri. L'ambiance ici serait différente s'il y avait eu un gros accident la semaine dernière. »

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La Presse
2 hours ago
- La Presse
Victoria Mboko : « Tout est possible »
Certaines histoires s'écrivent toutes seules, parce qu'elles arrivent par hasard et que le récit s'impose. D'autres sont faites pour être écrites. Comme si c'était écrit dans le ciel. La victoire de Victoria Mboko contre Elena Rybakina, mercredi soir en demi-finale de l'Omnium Banque Nationale, est une histoire faite pour être écrite. Ce gain en trois manches de 1-6, 7-5, 7-6 (4) s'inscrit non seulement dans l'histoire du tennis canadien comme l'un des matchs les plus significatifs et mémorables, mais surtout, il nous oblige à croire que ce n'est que le début pour Mboko. Et qu'en finale, « tout est possible ». C'est elle-même qui l'a suggérée, secouée, épuisée, mais ravie, sur le court central après son match. La foule était si bruyante qu'elle devait couvrir son oreille gauche avec sa serviette pour entendre les questions de l'animateur au centre du terrain. La première manche, remportée aisément par la neuvième tête de série, annonçait le pire. Mboko semblait avoir atteint sa limite. En deuxième manche, les deux assaillantes ont puisé dans leurs dernières ressources. Grâce à trois bris, dont un sur le dernier jeu, Mboko a pu revenir dans le manche et forcer un chapitre ultime. Avant la troisième manche, Rybakina a passé près de six minutes à la salle de bain. Pendant cette pause, Mboko est restée active en pratiquant ses services. Les « Vicky, Vicky, Vicky ! » enterraient même le bruit des avions qui passent dans le couloir aérien situé au-dessus du stade. Ces encouragements l'ont propulsé. Ils lui ont surtout permis de survivre. Comme ce fut le cas après une blessure au poignet droit subie sur une chute pendant le deuxième jeu. La Canadienne a reçu des traitements pendant l'arrêt de jeu suivant. « Sans ce soutien [de la foule], je ne pense pas que j'y serais parvenue ». Après le match, elle a confirmé que son poignet « allait vraiment mieux. » Elle s'est battue sur chaque point. Mais Rybakina a obtenu une balle de match à 5-4, au service. Malgré sa courte expérience, Mboko a géré la situation comme une vétérane. Elle a forcé la championne de Wimbledon en 2022 à deux fautes directes évitables avant de confirmer le bris grâce à un retour de service gagnant pour faire 5-5. Chacune des joueuses a pris le service de son adversaire pour pousser ce match déjà long de deux heures et demie à la limite, au bris d'égalité. « En bris d'égalité, tout devient stressant. Tout va plus vite. Tous les points comptent. Il faut juste mettre les balles en jeu et se battre aussi fort que possible. » Les erreurs de Rybakina se sont enchaînées. Trois fois, elle a mis un peu trop de force sur sa relance pour pousser la balle derrière la ligne de fond. Les deux joueuses se tenaient jusqu'à 4-4. Coup droit gagnant long de ligne. 5-4 Mboko. Revers trop long de Rybakina. 6-4 Mboko. Les amateurs ont sorti leurs téléphones cellulaires pour filmer la suite. Balle de match. Longue frappe de Rybakina à l'extérieur. 7-4. Sous une lune rouge presque pleine, Mboko a lâché sa raquette avant de porter ses mains à son visage. Sa place en finale était assurée. Celle dans l'histoire du tennis canadien aussi, si elle n'était pas déjà cimentée après ses exploits de la semaine. La jeune femme de 18 ans a serré la main de son adversaire puis celle de l'arbitre avant de se retourner et d'envoyer des baisers à une foule qui l'avait déjà noyée d'amour. Mboko a pris son entraîneuse Nathalie Tauziat dans ses bras. « Quand j'ai gagné, j'ai regardé mon box et j'ai vu qu'ils étaient très contents. J'étais contente de les voir sourire et sauter. » Le conte de fées continue de s'écrire. Sans baguette ni pouvoir magique, la Canadienne continue d'écrire sa propre histoire. « La chose dont je suis la plus fière, c'est d'être revenue de l'arrière, d'avoir gardé mon calme et d'être restée patiente. » La force de Mboko En première manche, rien n'allait pour Mboko. La Canadienne se faisait bombarder sans pouvoir contre-attaquer. Au service, la coqueluche des partisans n'était pas de taille contre la meilleure serveuse du circuit. « Rybakina jouait du très bon tennis. Je n'avais pas vraiment le temps de réfléchir à la manière dont je pouvais m'améliorer. Je voulais rester avec elle. » PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Elena Rybakina À ce stade-ci du tournoi, compte tenu du parcours de Mboko, personne ne devrait être surpris par la tournure des évènements. Mais avant la rencontre, tous les éléments pointaient en faveur de Rybakina en raison de son curriculum vitae. « Toutes les filles de la WTA jouent très bien. Elles ne font pas d'erreur, elles n'ont pas beaucoup de faiblesses. C'est très difficile de jouer [contre elles]. Mais Rybakina a un très gros service, elle a aussi [de bonnes frappes]. Elle a beaucoup de puissance et de constance. » Alors qui aurait cru qu'une joueuse classée trop loin pour obtenir une place dans le tableau principal avant le tournoi aurait pu rivaliser avec cette gagnante de neuf titres WTA ? Même si on ne connaîtra jamais la réponse, c'est pourtant ce qui s'est produit. Une victoire sans appel qui offre à Mboko une place en finale d'un tournoi WTA 1000, un bond au 34e échelon du classement et un sourire qu'elle n'a jamais été capable de ranger, même plus d'une heure après son match. Après ses deux dernières victoires, La Presse a demandé à Mboko, chaque fois, s'il s'agissait du plus beau jour de sa vie. Les deux fois, elle a hésité, refusant de se compromettre. Mercredi, la réponse ne pouvait être plus claire lorsque la question lui a été posée pour une troisième fois. « Oui », a-t-elle lancé en riant et sans hésiter. Pour l'histoire Les marques et les records du passé tombent après chaque victoire de Mboko. D'après les données offertes par Tennis Canada, l'Ontarienne est la première joueuse canadienne à atteindre la finale de l'Omnium canadien à Montréal. Elle est aussi devenue la première joueuse canadienne à battre trois anciennes championnes de tournois du grand chelem en simple lors d'un même tournoi. Plus tôt cette semaine, Mboko avait aussi pris la mesure de Sofia Kenin et Coco Gauff. Maintenant, reste le trophée à soulever. Avant qu'il en soit question en point de presse, Mboko a juré n'avoir jamais envisagé un tel scénario. « J'aurai la chance de lever ce magnifique trophée, mais il me reste un match. Je me concentre sur le présent. » Elle devra toutefois commencer à y penser tranquillement, car mine de rien, elle se retrouve à deux manches de remporter le titre le plus important de sa carrière. Dans moins de 24 heures, son rêve pourrait devenir réalité. Et l'histoire qui devait être écrite le sera.


La Presse
3 hours ago
- La Presse
Vers l'infini, et plus loin encore !
Merveilleuse ! Prodigieuse ! Déjà, sauver une balle de match contre une championne d'un tournoi du grand chelem, c'est remarquable. Mais enchaîner avec un bris de service, une remontée, une manche gagnée à l'arraché, puis aller chercher la victoire au bris d'égalité, à 18 ans, dans son pays, avec toute la pression qui vient avec ? Mon cerveau a explosé. L'éclosion soudaine de Victoria Mboko, tombeuse d'Elena Rybakina 1-6, 7-5, 7-6 (4) en demi-finale mercredi, nous surprend tous. Même les experts de Tennis Canada, pourtant habitués aux prodiges, sont ébahis. « Depuis qu'elle a 10-11 ans, elle a toujours été très haut sur notre radar », m'a écrit Jocelyn Robichaud, chef du développement des moins de 15 ans à la fédération, depuis la République tchèque, où il accompagne plusieurs des plus beaux espoirs du pays. « Mais une ascension aussi rapide, ce n'était pas prévisible. » L'objectif de Mboko en 2025 ? C'était une 100e place, a révélé une de ses entraîneuses, Nathalie Tauziat. C'est déjà mission accomplie. Après sa victoire contre Rybakina, Mboko est assurée de grimper au moins au 34e rang mondial. Si elle remporte la finale, jeudi soir, elle montera jusqu'en 24e place. Et ce n'est pas fini : il lui reste encore de gros tournois pour accumuler des points, notamment ceux de Cincinnati et de Flushing Meadows, très payants. La jeune Canadienne joue présentement comme une des cinq meilleures joueuses au monde, a confié Jean-Christophe Faurel, entraîneur de Coco Gauff, à Marie-Ève Pelletier de TVA Sports. « Il ne faut pas s'enflammer non plus. Il faut garder les pieds sur terre », a cherché à tempérer Nathalie Tauziat plus tôt cette semaine. « Il y a plein de filles qui sont montées très haut, mais qui après, n'ont pas réussi à garder cette stabilité. » C'est vrai. Le tennis féminin a vu défiler plus d'étoiles filantes que l'Observatoire du Mont-Mégantic. Mais là, le party est pogné. Je ne serai assurément pas le chaperon qui rallumera les lumières trop tôt. Surtout que vous avez toutes les raisons de vous s'emballer. Pourquoi ? Parce que c'est rare que la courbe de progression d'une joueuse de 18 ans épouse la forme d'un bâton de hockey. La dernière fois ? C'était Emma Raducanu, en 2021. La Britannique avait gagné 10 parties consécutives aux Internationaux des États-Unis, en route vers son premier titre majeur en carrière. Deux ans plus tôt, Bianca Andreescu avait elle aussi entamé sa carrière avec un bond prodigieux. Pour trouver les meilleurs comparatifs à Mboko au même âge, j'ai recueilli les statistiques des 50 joueuses les mieux classées, et je les ai mises dans le malaxeur. Résultat : une grosse bouillie, que j'ai ensuite passée au tamis. Voici six joueuses qui, à la veille de leur 19e anniversaire, étaient dans les mêmes eaux au classement mondial. Victoria Mboko est en très, très bonne compagnie : Naomi Osaka est quadruple championne de tournois du grand chelem ; Jelena Ostapenko a remporté Roland-Garros ; Emma Raducanu et Bianca Andreescu, les Internationaux des États-Unis ; Elina Svitolina, les finales WTA en 2018. C'est simple. Toutes les statistiques possibles et imaginables confirment que la progression de Victoria Mboko est phénoménale. C'est comme si elle montait les marches deux fois plus vite que la moyenne des meilleures. Mboko contre la moyenne des 50 meilleures Top 100 : 16 mois plus tôt Top 75 : 22 mois plus tôt Top 50 : 32 mois plus tôt Et si Mboko gagne jeudi soir, elle atteindra le top 25 près de trois ans et demi avant la moyenne des meilleures joueuses au monde ! Bon, il faut que je me calme avec les points d'exclamation. Je dois en garder pour la finale, au cas où. Mais peu importe le résultat jeudi, Victoria Mboko nous a déjà prouvé qu'elle avait le talent, l'ambition, la combativité et la détermination pour joindre l'élite mondiale. Prochaine étape ? Vers l'infini, et plus loin encore !


La Presse
2 days ago
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Le vélo, c'est beau quand ça monte
Cette chronique a été publiée le mercredi 11 juillet 2001, en page S9. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. Seraing, Belgique — Je peux changer d'idée ? Je ne suis plus aussi certain de la victoire de l'Américain Lance Armstrong dans ce Tour de France. Non, non, il n'a montré aucun signe de faiblesse hier. Mais je l'ai trouvé bien seul dans cette bataille des Ardennes menée tambour battant par le train rose des neuf Telekom. Je peux changer d'idée ? Jan Ullrich n'est pas le gros bébé geignard, plein de pâtisseries et de choucroute que je vous décrivais dans mon premier papier. Je l'ai trouvé drôlement affûté dans la côte des Forges, à 35 kilomètres de l'arrivée, quand Armstrong s'est soudain porté en tête, provoquant aussitôt une cassure. La première passe d'armes du Tour. Si Armstrong voulait savoir, il sait. Non seulement Ullrich n'a pas cédé un pouce, mais il a fait donner la garde aussitôt : un, deux, trois, cinq, neuf Telekom en tête du peloton. Armstrong n'avait même pas son ombre pour l'accompagner. Le fidèle Hamilton, diminué par une blessure. était en queue de peloton. Invisibles aussi Heras et Rubeira, engagés à prix d'or pour accompagner l'Américain quand ça monte. Et ça monte les Ardennes. Pas longtemps, mais assez sauvagement. Demandez à Marc Wauters, le maillot jaune qui s'est pris six minutes et demie dans les dents. Tout comme Casagrande. En même pas 30 kilomètres, des gros dégâts. Bien sûr, un coup lancés, les Telekom se sont dit, allez hop, on y va jusqu'au bout, pour Zabel. C'est comme ça qu'Erik Zabel a remporté sa seconde étape en trois jours. En restant bien assis sur le porte-bagages d'Ullrich et compagnie. Il a giclé à 200 mètres de l'arrivée. Un doigt dans le nez, l'autre en l'air pour dire qu'il avait gagné, comme si on l'avait pas vu. La semaine qui a précédé le Tour, la presse européenne a fait grand cas d'une bouderie de Zabel mécontent qu'on l'ait privé, pour ce Tour, des services de son poisson-pilote, l'Italien Fagnini. Un poisson-pilote, c'est un coureur qui, dans les trois derniers kilomètres, fraie un passage au sprinter vedette et lance le sprint. Fagnini est le meilleur au monde pour ce travail. « Sans Fagnini, je ne gagnerai pas une seule étape dans ce Tour », ronchonnait Zabel. Il en a déjà gagné deux sur trois. C'est juste pour vous dire qu'il n'y a pas que les journalistes qui disent n'importe quoi. Bref, une belle étape qui nous a appris plein de choses. Qu'Ullrich est affûté. Qu'Armstrong est peut-être mal entouré. Qu'il faudra compter avec Christophe Moreau, très à l'aise hier… Avec Beloki, et avec un autre qu'on a un peu oublié, le leader de la Kelme, Santiago Botero, très en vue aussi, hier. Cette étape nous a appris aussi que les Italiens se foutent carrément du monde. Il n'y en aura pas un dans les trente premiers à Paris. On a appris que les gros baroudeurs comme Museeuw, Boogerd, Dekker, et le champion du monde Vainsteins, qui ont brillé ce printemps dans les classiques courues sur ces mêmes routes, dans ces mêmes côtes, sont en cure de désintoxication en queue de peloton. On a appris, mais on s'en doutait depuis la veille, que le public belge est complètement fou de vélo. Au sommet de la côte du Mont-Theux, la foule avait envahi la chaussée comme dans les grands cols alpins, ne laissant qu'un étroit passage aux coureurs. On a appris enfin, mais ça je le sais depuis toujours, que le vélo, c'est bien plus beau quand ça monte. Roue libre LE MONDE EST PETIT – À Anvers, j'ai fait quatre fois le tour de la ville avant de trouver une chambre à l'hôtel Campanile, près de l'aéroport. L'hôtel était plein de suiveurs du Tour, gens de la caravane, motards qui ouvrent la route, confrères journalistes et une équipe de coureurs : ceux de la Lampre. Me voilà dans l'ascenseur, tout encombré de mes bagages, il est dix heures du soir, je n'ai pas soupé et je dis au jeune homme qui est dans cet ascenseur avec moi – je devine que c'est un coureur même si je ne sais pas lequel – je dis : « Finalement, le Tour de France, c'est bien moins dur en vélo ». Il rit. Francéze ? il me demande. Non, Canadien. Ah Canadien. Z'ai oune ami au Canada. À Montréal. Il fabrique des vélos. Pas Marinoni ? Si ! Marinoni ! Aspetta… Vous connaissez Giuseppe Marinoni de Rovetta ? Et d'ajouter en italien : C'est quand même incroyable, dans un ascenseur ! Vous connaissez Marinoni ? Ben oui, c'est mon ami aussi. Je l'ai revu au petit déjeuner, hier matin. Il avait une poche de glace sur le genou. Il s'appelle Marco Serpellini, dossard 171. Son père courait avec Marinoni en Italie. Quand Marinoni est venu au Canada, il a essayé d'amener Serpellini avec lui. Ça n'a pas marché. Serpellini a eu trois fils. Ils ont été tous les trois champions d'Italie. Marco, celui qui est en ce moment dans le Tour de France, a aussi été champion du monde junior. Il en est à son quatrième Tour de France. Il a bien mal commencé celui-ci. Tombé dans la première étape. Tombé dans la seconde. Assez durement touché au genou et à la hanche. Il est déjà à 22 minutes. Il va essayer de gagner une étape. Ils disent tous ça… La Lampre n'a pas amené une grosse équipe. Ils viennent de gagner le Tour d'Italie avec Simoni, leur année est faite, sont surtout contents d'être passés miraculeusement à travers le scandale qui a marqué le fin du Giro. M'étonnerait qu'ils fassent des grosses vagues au Tour de France. Les coureurs ont dû être avertis de bien rincer leur bidon. Non non, je n'ai pas parlé de ça avec le petit Marco. Le fils d'un ami d'un ami, vous me prenez pour qui ? Je sais vivre quand même. À L'INSU DE LEUR PLEIN GRÉ – La question la plus populaire chez les suiveurs du Tour en ce moment n'est pas : qui gagnera le Tour ? La question est : où les flics vont-ils faire leur descente ? J'ai une idée. À Sarran. Sarran est une toute petite ville de Corrèze de 2500 habitants où le Tour fait étape cette année pour la seule et unique raison que Monsieur et Madame Chirac y tiennent château. Même que madame Chirac est la mairesse de Sarran. Le Tour est chiraquien dans son essence et dans ses accointances, son directeur, Jean-Marie Leblanc, étant un familier du couple présidentiel. Comme vous le savez, si le président des Français est à droite, le gouvernement de Lionel Jospin est socialiste. Même que la ministre des Sports, Marie-George Buffet, qui mène vigoureusement la lutte contre le dopage en France, est carrément communiste. Si j'étais à sa place… si elle avait pour deux sous de malice, elle enverrait les flics dans la cour du château. Comme vous le ne savez peut-être pas, il y aura des élections présidentielles au début de l'an prochain en France. M. Chirac brigue un second septennat. Il ouvre sa campagne en recevant le Tour au château… Je le trouve bien intrépide. AUJOURD'HUI – Huy-Verdun, 215 km, une première moitié raboteuse, mais les coureurs auront en tête l'exercice (haï de tous) du lendemain : le contre-la-montre par équipes. Bref, une étape au rabais, pour les équipes qui n'ont pas de leader à mener en carrosse le lendemain. La Lampre, pourquoi pas ? Allez Marco. Marinoni part justement pour l'Italie demain. Il va rencontrer ton père à Rovetta. Ça leur ferait de quoi parler.