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Israël confirme son intention de prendre le contrôle de Gaza

Israël confirme son intention de prendre le contrôle de Gaza

La Presse13 hours ago
Les Palestiniens se précipitent pour récupérer l'aide humanitaire larguée par parachute dans la ville de Gaza, au nord de la bande de Gaza, le 7 août 2025.
(Tel-Aviv) Le cabinet de sécurité israélien a approuvé un plan visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza, a déclaré le bureau du premier ministre Benyamin Nétanyahou. La décision prise tôt vendredi marque une nouvelle escalade dans l'offensive lancée il y a 22 mois par Israël en réponse à l'attaque du Hamas du 7 octobre.
Melanie Lidman And Wafaa Shurafa
Associated Press
La guerre a déjà tué des dizaines de milliers de Palestiniens, détruit une grande partie de Gaza et poussé le territoire de quelque 2 millions de Palestiniens vers la famine.
Avant la réunion du cabinet de sécurité, qui a commencé jeudi et s'est poursuivie toute la nuit, Nétanyahou a déclaré qu'Israël prévoyait de reprendre le contrôle de l'ensemble du territoire et de le remettre à terme à des forces arabes alliées opposées au Hamas.
Les plans annoncés ne vont pas aussi loin, reflétant peut-être les réserves du général en chef israélien, qui aurait averti que cela mettrait en danger la vingtaine d'otages encore détenus par le Hamas et mettrait à rude épreuve l'armée israélienne après près de deux ans de guerres régionales. De nombreuses familles d'otages s'y opposent également, craignant qu'une nouvelle escalade ne condamne leurs proches.
Plus de détails suivront.
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Israël s'apprête à prendre le contrôle de la ville de Gaza
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La Presse

time2 hours ago

  • La Presse

Israël s'apprête à prendre le contrôle de la ville de Gaza

Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Israël s'apprête à prendre le contrôle de la ville de Gaza (Jérusalem) L'armée israélienne se préparait vendredi, sous les critiques internationales, à prendre le contrôle de la ville de Gaza, la plus grande du territoire palestinien, dans le but de « vaincre » le Hamas et assurer la libération des otages. Michael BLUM, avec l'équipe de l'AFP dans la bande de Gaza Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir Le cabinet de sécurité israélien a approuvé un plan pour « vaincre » le Hamas et « prendre le contrôle » de la ville de Gaza ; Le Hamas a averti que le plan de Benyamin Nétanyahou « coûtera cher » à Israël et aboutira au « sacrifice des otages » ; Au total, 49 otages sont encore retenus depuis le 7 octobre 2023, dont 27 sont présumés morts ; La visée israélienne a suscité une vaste réprobation internationale. Après 22 mois de guerre, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou est confronté à une très forte pression en Israël et de l'étranger pour mettre fin à son offensive dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d'une « famine généralisée », selon l'ONU. Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien, l'armée « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza », une agglomération en grande partie détruite dans le nord du territoire, « tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat ». Lisez « Israël veut contrôler toute la ville de Gaza » Outre le désarmement du Hamas et le retour « de tous les otages, vivants et morts », le plan vise à démilitariser la bande de Gaza et la placer sous contrôle israélien avant la mise en place « d'une administration civile » qui ne soit « ni le Hamas ni l'Autorité palestinienne », a précisé vendredi le bureau de M. Nétanyahou. L'Allemagne a réagi en annonçant suspendre les exportations des armes qu'Israël pourrait utiliser à Gaza et la Belgique a convoqué son ambassadrice d'Israël. Ce plan « doit être immédiatement stoppé », a affirmé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk. Le premier ministre britannique Keir Starmer, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ont appelé Israël à « revenir » sur leur plan. L'Arabie saoudite a condamné ce plan et accusé Israël de poursuivre sa politique de « famine » et de « nettoyage ethnique » à Gaza. PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS Un campement abritant des Palestiniens déplacés par l'offensive militaire israélienne, dans la ville de Gaza, le 8 août 2025. PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens marchent dans une rue de Gaza près de bâtiments détruits, le 8 août 2025. PHOTO MAHMOUD ISSA, REUTERS Une femme marche à travers les débris d'un édifice résidentiel détruit par une frappe israélienne sur la ville de Gaza, le 8 août 2025. PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS Un campement abritant des Palestiniens déplacés par l'offensive militaire israélienne, dans la ville de Gaza, le 8 août 2025. 1 /3 « Personne ne nous entend » Le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, a réaffirmé que la décision israélienne signifiait le « sacrifice » de ces otages. Dans les ruines de la ville de Gaza, des images de l'AFP ont montré vendredi un nuage de fumée provoqué par une nouvelle frappe israélienne. La ville, aux rues bordées d'immeubles éventrés, comptait environ un demi-million d'habitants avant la guerre, dont beaucoup ont fui les combats tandis que des camps de tentes y ont vu le jour pour abriter des déplacés. Ballottés depuis des mois au gré des ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne, à la merci des bombardements quotidiens, des habitants disaient craindre le pire. « Ils nous disent d'aller au sud, puis de revenir au nord, et maintenant ils veulent encore nous envoyer au sud. Nous sommes des êtres humains, mais personne ne nous entend ni ne nous voit », a témoigné à l'AFP Maysa Al-Chanti, une femme de 52 ans, mère de six enfants. PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens transportent des bidons et des seaux alors qu'ils marchent dans une rue détruite de Gaza, le 8 août 2025. Et en Israël, les familles d'otages, qui manifestent quotidiennement pour réclamer la libération de leurs proches, s'inquiètent elles aussi. Ce plan « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien », a affirmé le Forum des familles. Une « catastrophe » Jeudi, M. Nétanyahou avait annoncé qu'Israël avait « l'intention » de prendre le contrôle de la bande de Gaza, aux mains du Hamas depuis 2007, sans toutefois « la gouverner » ou la « garder ». Il avait affirmé vouloir ensuite « passer le relais à des forces arabes » qui y gouverneront sans « menacer » Israël et « en offrant une vie agréable aux habitants ». Actuellement, l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75 % de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies, démantelées lors de son retrait unilatéral en 2005. Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a fustigé une « catastrophe » qui va amener « la mort des otages, celle de nombreux soldats, coûter des dizaines de milliards aux contribuables israéliens et [provoquer] une faillite diplomatique ». La presse israélienne annonçait depuis plusieurs jours une opération de plusieurs mois visant « à conquérir l'ensemble de la bande de Gaza ». PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens observent un panache de fumée s'élever lors d'une frappe israélienne sur le quartier d'al-Zeitoun, au sud de la ville de Gaza, le 8 août 2025. Elle s'est fait aussi l'écho des réserves, voire de l'opposition du chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir. Selon la radio publique Kan, le plan approuvé, en plusieurs étapes, prévoit de « conquérir la ville de Gaza, dont les habitants seront évacués dans les deux prochains mois » vers des camps de réfugiés. « Ensuite, les troupes encercleront la ville et opéreront à l'intérieur ». Entre 70 et 80 camions La guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, a plongé dans une profonde crise humanitaire le petit territoire, dont les habitants dépendent totalement de l'aide internationale. Amjad Al-Chawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes à Gaza, a expliqué vendredi à l'AFP que les procédures d'inspection aux points d'entrée ralentissaient l'acheminement de l'aide. « Entre 70 et 80 camions par jour, transportant uniquement certains types de marchandises », a-t-il déclaré alors que l'ONU estime les besoins à au moins 600 camions par jour.

Ce que l'on sait de la possible rencontre Trump-Poutine
Ce que l'on sait de la possible rencontre Trump-Poutine

La Presse

time2 hours ago

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Ce que l'on sait de la possible rencontre Trump-Poutine

Le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump se sont rencontrés en marge d'un sommet du G20 au Japon, en juin 2019. Ce que l'on sait de la possible rencontre Trump-Poutine (Washington) Ils ne se sont pas vus depuis six ans : Donald Trump pourrait rencontrer Vladimir Poutine en chair et en os dans les prochains jours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie. Agence France-Presse Voici ce que l'on sait de ces possibles retrouvailles. Un « accord de principe » Leur dernière rencontre remonte à juin 2019 en marge d'un sommet du G20 au Japon, lors du premier mandat du président républicain. Jeudi, Donald Trump s'est dit prêt à voir Vladimir Poutine tandis que le Kremlin a annoncé qu'un « accord de principe » pour une rencontre « dans les prochains jours » avait été trouvé. Le président américain a repris contact en février avec son homologue russe après son retour à la Maison-Blanche, dans l'espoir d'arrêter rapidement la guerre déclenchée en 2022 par l'invasion russe de l'Ukraine. Mais, face au blocage des négociations entre Moscou et Kyiv, il s'est montré de plus en plus frustré face à Vladimir Poutine, lui lançant un ultimatum pour trouver une issue au conflit, sous peine de nouvelles sanctions américaines. Alors que cet ultimatum doit expirer vendredi, les efforts diplomatiques se sont accélérés cette semaine et l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a été reçu mercredi par Vladimir Poutine au Kremlin. PHOTO GAVRIIL GRIGOROV, SPUTNIK FOURNIE PAR REUTERS Vladimir Poutine a reçu l'émissaire américain Steve Witkoff au Kremlin, le 6 août Le lieu pas encore décidé Vladimir Poutine a affirmé jeudi, aux côtés de son homologue émirati qu'il recevait à Moscou, Mohammed ben Zayed, que les Émirats arabes unis pourraient accueillir sa rencontre avec Donald Trump. Mais cette possibilité n'a, pour l'heure, pas été confirmée par Washington. Un responsable américain à la Maison-Blanche, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a indiqué jeudi que le lieu de la réunion n'avait pas encore été décidé et que celle-ci pourrait intervenir la semaine prochaine. Interrogé jeudi dans le bureau Ovale, Donald Trump n'a pas fourni plus d'éléments sur le lieu d'une rencontre. Et concernant le maintien ou non de son ultimatum lancé à Moscou, qui doit expirer vendredi, le président américain a esquivé : « Cela va dépendre de Poutine, on va voir ce qu'il va dire. » « Très déçu », a-t-il enchaîné, semblant parler de son homologue russe. En juillet, il s'était déjà dit « déçu » à plusieurs reprises par le chef du Kremlin. Zelensky présent ? Pour le président ukrainien, une rencontre entre lui et Vladimir Poutine est une « priorité ». Il estime qu'il « est légitime que l'Ukraine participe aux négociations » dans un format tripartite. PHOTO PRÉSIDENCE UKRAINIENNE, FOURNIE PAR ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Le président ukrainien Volodymyr Zelensky Mais le dirigeant russe refuse de voir son homologue ukrainien, estimant que les « conditions » ne sont pas réunies pour un tête-à-tête : Moscou juge qu'une telle rencontre n'a de sens qu'en phase finale des négociations de paix. Quant à Donald Trump, sa réponse a été limpide : sur la question de savoir s'il pensait que Vladimir Poutine devait d'abord s'entretenir avec Volodymyr Zelensky avant de le rencontrer lui, le président américain a répondu « non ». Les deux dirigeants « aimeraient me rencontrer, et je ferai tout ce que je peux pour arrêter la tuerie », a-t-il ajouté. Le chef de l'État ukrainien s'est entretenu jeudi au téléphone avec Donald Trump, une conversation à laquelle avaient pris part plusieurs dirigeants européens. M. Zelensky a demandé que les Européens soient inclus dans les négociations de paix sur l'Ukraine, desquelles ils ont jusqu'à présent été tenus à l'écart malgré les efforts de Paris, Berlin et Londres. Positions irréconciliables Entre la Russie et l'Ukraine, les positions sont encore aux antipodes. Le dernier cycle de négociations directes à Istanbul en juillet n'avait débouché que sur un nouvel échange de prisonniers et de dépouilles de soldats. Parallèlement, la Russie poursuit ses attaques aériennes mortelles sur l'Ukraine, où elle grignote chaque jour du terrain sur le front. PHOTO GLEB GARANICH, REUTERS L'explosion d'un drone illumine le ciel au-dessus de Kyiv lors d'une frappe de drone russe, le 8 août 2025. Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN. Des exigences inacceptables pour Kyiv, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose la Russie. L'Ukraine demande aussi, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes.

Sommes-nous encore capables de cohabiter ?
Sommes-nous encore capables de cohabiter ?

La Presse

time4 hours ago

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Sommes-nous encore capables de cohabiter ?

L'actualité des dernières semaines nous montre à quel point la cohabitation entre les différents acteurs de la ville est mise à rude épreuve, observe notre chroniqueuse. On parle beaucoup de cohabitation sociale en lien avec l'itinérance. Mais la cohabitation sociale ne se limite pas à nos contacts avec les personnes sans logement. Elle évoque aussi une cohabitation harmonieuse entre les différents acteurs de la ville. Or, l'actualité des dernières semaines nous montre à quel point cette cohabitation est mise à rude épreuve. Les conflits urbains se multiplient parce que les usagers de la ville n'ont pas tous les mêmes intérêts. Pour certains, c'est la recherche d'un logement à prix abordable, pour d'autres c'est la quiétude, pour d'autres encore, c'est le profit. Je pense à quelques cas précis. On apprenait, il y a quelques jours, qu'Hydro-Québec lorgnait le site de l'ancien hôpital de la Miséricorde pour construire son fameux poste électrique. On se souvient de la vive opposition qu'a suscitée le plan de la société d'État de construire ce poste dans le parc à côté de la Grande Bibliothèque. Est-ce qu'un quartier résidentiel est un meilleur choix ? Ou est-ce une tactique pour rendre le premier site plus acceptable ? Toujours est-il que les intérêts d'Hydro-Québec se heurtent aux projets d'un groupe d'organismes communautaires regroupés au sein du Quadrilatère de la Miséricorde. Depuis des années, ces groupes rêvent de construire une coop d'habitation, des logements étudiants, des ateliers d'artistes… Ils militent aussi pour préserver le patrimoine religieux de l'Hôpital. L'achat récent du site par un promoteur avait ravivé leurs espoirs. L'arrivée d'Hydro-Québec vient les compromettre. La construction d'infrastructures est souvent une source de conflit urbain (pensons à la construction du REM dans certains secteurs de la région métropolitaine). Mais c'est loin d'être la seule. Il y a aussi le bruit. Les médias rapportent de nombreux cas de gens qui se plaignent du bruit des feux d'artifice dans Verdun, par exemple, ou de voisins qui réussissent à faire fermer un bar parce que la musique est trop forte. Il y a aussi tous ces conflits autour du phénomène de densification, la solution de l'heure pour répondre à la crise du logement. J'en ai parlé avec Catherine Trudelle, professeure titulaire au département de géographie de l'UQAM. Il y a une quinzaine d'années, elle signait une étude avec d'autres chercheurs sur l'implantation de la TOHU dans Saint-Michel, un quartier où la vie communautaire et associative a fait une vraie différence dans le développement du quartier. La professeure Trudelle observe que les conflits urbains se sont multipliés au fil des ans. Sans la participation citoyenne, ce quartier construit près du site de l'ancienne carrière Miron, transformée par la suite en site d'enfouissement, ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Ce projet serait-il même possible aujourd'hui ? La société civile s'effrite. Les décisions se prennent souvent à l'avantage des acteurs socio-économiques. L'économie prime au détriment de la qualité de vie des citoyens. Catherine Trudelle, professeure titulaire au département de géographie de l'UQAM Comme plusieurs, la professeure Trudelle reconnaît qu'il faut densifier pour répondre à la crise du logement. Sauf que la densification, personne ne veut la vivre, ajoute-t-elle. « Pendant des années, le modèle qu'on nous vendait, c'était la maison unifamiliale avec un jardin. Aujourd'hui, les promoteurs arrivent avec des tours. Il va falloir restructurer les valeurs pour que les gens acceptent de densifier. Loger tout le monde, c'est une question de justice sociale. » Catherine Trudelle est d'avis que les conflits urbains ne se régleront pas sans prendre le temps de se parler, de discuter. Et quand le dialogue ne fonctionne pas ? « Les gens doivent sortir dans la rue », croit la professeure de l'UQAM. Cette pression sur les processus de consultation, Christian Savard, de l'organisme Vivre en ville, l'observe aussi. Il donne l'exemple de la ville de Québec. « Je ne suis pas de ceux qui disent qu'il faut parler à tout le monde, lance-t-il. Je ne pense pas que tout le monde a le bien commun comme objectif. Mais à Québec, la nouvelle loi 31 sur l'habitation [qui accorde des superpouvoirs aux municipalités] fait en sorte qu'on accélère les projets au détriment de la consultation. » M. Savard note une tension depuis un an ou deux, liée à la crise du logement. « Les promoteurs obtiennent plus facilement des concessions de la part des villes », souligne-t-il. Il cite en exemple les hauteurs autorisées autour du prolongement de la ligne bleue, à Montréal, par exemple. PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE Christian Savard, directeur général de l'organisme Vivre en ville Je comprends que les promoteurs doivent répondre aux coûts de construction, mais malgré tout, je dirais que les villes ont ouvert les vannes au détriment du dialogue. Christian Savard, directeur général de l'organisme Vivre en ville Or, qui perd quand on rogne sur le dialogue ? Ce sont souvent les plus vulnérables d'entre nous. Parce que leur voix pèse moins, parce qu'ils s'expriment peu ou pas. La professeure Catherine Trudelle l'observe. « Les personnes vulnérables sont presque vues comme une nuisance dans notre société, affirme-t-elle. On assiste à un phénomène de déshumanisation. » Comment faire en sorte que toutes les voix comptent sans paralyser les processus de décisions ? Cette question a intéressé des chercheurs de MILA, l'Institut québécois d'intelligence artificielle. À partir d'un modèle de négociation algorithmique, ils ont développé un prototype qu'ils ont appliqué à un contexte de conflit à Montréal. (Petit rappel : la négociation algorithmique, c'est la capacité de l'IA de prendre en considération plusieurs données, préférences, limitations, etc. et d'arriver avec un modèle qui soit consensuel. En anglais, on parle de l'approche de negotiative alignment. On l'utilise dans certaines villes pour optimiser des systèmes de livraison, par exemple.) Les chercheurs ont donc demandé à 35 résidents aux profils diversifiés (personnes en fauteuil roulant, personnes âgées, membres de la communauté LGBTQ) de se rendre sur 20 rues à Montréal et de les analyser selon plusieurs critères comme la beauté, l'accessibilité, la sécurité, etc. L'objectif était de trouver un compromis juste et inclusif sans étouffer les voix minoritaires. Les chercheurs partaient du constat que nos approches actuelles – consultations, tables rondes, etc. –favorisent les groupes les plus visibles et les plus influents au détriment des voix minoritaires. Le prototype qu'ils ont développé ajustait donc automatiquement les poids de chaque groupe selon les désaccords. Il ne visait pas un consensus qui écrasait les voix les plus faibles. Et il gardait la trace de toutes les oppositions exprimées, question de rendre tout ça très transparent. Un exemple ? Disons qu'un quartier souhaite aménager un parc. La majorité des personnes consultées trouvent le parc agréable, mais une minorité de personnes, en fauteuil roulant par exemple, le trouvent inaccessible. Plutôt que d'écarter leur opinion en la considérant comme négligeable, le modèle préserve leur désaccord et recommande des changements qui vont satisfaire les personnes en fauteuil roulant sans enlever quoi que ce soit au groupe majoritaire. On ne parle donc plus de consensus, mais bien de « cohabitations de points de vue ». Il n'y a pas UNE bonne solution, mais une solution qui ne compromet pas cette justice sociale dont parlait la professeure Trudelle. Je trouve cette recherche à la fois prometteuse et décourageante. Prometteuse pour ce que cet algorithme nous permettrait d'accomplir l'impossible : satisfaire tout le monde, ou presque. Décourageante, car l'IA aura été nécessaire pour y arriver. Les experts nous diront que l'IA ne remplace pas la dimension humaine, ou éthique. Que c'est un outil parmi tant d'autres. Je le souhaite. Ce serait dommage qu'on doive générer de l'empathie artificiellement pour réussir à cohabiter. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

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