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Cagoule ou voile intégral: après six mois, la loi antiburqa n'a puni presque personne

Cagoule ou voile intégral: après six mois, la loi antiburqa n'a puni presque personne

24 Heures20-07-2025
Depuis le 1er janvier, il est interdit de se dissimuler le visage en public. Si l'initiative avait suscité un large débat, son application semble vaine. Publié aujourd'hui à 13h58
À Genève, une affiche détériorée pour l'initiative populaire «Oui à l'interdiction de se dissimuler le visage».
Laurent Guiraud/ Tamedia
En bref:
Cela restera comme l'une des votations les plus émotionnelles de ces dix dernières années en Suisse. Le 7 mars 2021 , la majorité du peuple et des cantons acceptait l'initiative «Oui à l'interdiction de se dissimuler le visage». Même si le texte – lancé par des milieux proches de l'UDC – concernait aussi les hooligans encagoulés, la campagne avait surtout porté sur la question du voile intégral et des craintes suscitées par une certaine vision de l'islam. Raison pour laquelle on parlait à l'époque d'initiative «antiburqa».
Après quatre années de travaux parlementaires, la nouvelle loi, qui concrétise l'initiative, est entrée en vigueur au 1er janvier de cette année. Il est désormais prohibé de dissimuler son visage dans les lieux publics. Selon l a communication du Conseil fédéral de novembre dernier, «toute personne qui contreviendra à l'interdiction sera en règle générale punie d'une amende de 1000 francs au plus», mais dans la plupart des cas, c'est un montant de 100 francs. Voilà pour la théorie; car en pratique, les contraventions sont rarissimes. Trois cas en six mois pour Genève
Nous avons recueilli les données des polices des cantons abritant les cinq plus grandes villes du pays. À Genève, seules trois contraventions ont été enregistrées depuis le début de l'année, toutes en ville. Du côté de Vaud, c'est zéro pour la police cantonale. «Cette réponse ne tient pas compte des éventuelles amendes d'ordre que les polices communales vaudoises auraient pu délivrer», précise-t-elle.
La police bernoise précise quant à elle «qu'il n'y a pratiquement pas eu d'amendes à ce sujet jusqu'à présent». À Bâle, aucune donnée n'est communiquée, la police ne faisant pas de distinction entre les amendes d'ordre.
Quant au canton de Zurich, son service de presse refuse de nous communiquer les derniers chiffres, étant donné qu'une intervention parlementaire est en cours. En avril, la Ville de Zurich ne dénombrait toutefois que quatre contraventions. Et dans tous ces exemples, impossible de faire la distinction entre des personnes encagoulées ou voilées intégralement.
Des touristes arabes traversent la rue à Lucerne. L'image date d'avant la votation.
Urs Jaudas
Ces chiffres sont-ils étonnants? Pas tant que cela. Lors de la campagne de votation, le Conseil fédéral rappelait déjà que le problème de la burqa était marginal en Suisse, et concernait principalement des touristes du golfe arabique. Il faut dire que la Suisse a une expérience en la matière. Le Tessin et Saint-Gall connaissent depuis 2016 et 2019 des législations cantonales similaires.
Or, Saint-Gall nous indique n'avoir infligé aucune amende à ce jour. Quant au Tessin, canton touristique , le problème semble s'être réglé de lui-même. Ce qui laisse envisager un effet dissuasif. «Entre 2016 et 2020, 60 amendes ont été délivrées pour dissimulation du visage, précise la police cantonale. Parmi celles-ci, 32 concernaient des personnes liées au hooliganisme, tandis que 28 concernaient des personnes au visage voilé. Depuis 2020, le Département des institutions n'a plus reçu d'informations de la part des polices municipales, compétentes en la matière.» La défense des valeurs judéo-chrétiennes en Suisse
Face à cette quasi-absence de cas, faut-il se résoudre à constater que cette loi n'en vaut pas la peine? Jacqueline de Quattro (PLR/VD), ancienne conseillère d'État chargée de la Sécurité, a soutenu l'initiative. Pour elle, la discussion ne doit pas être posée en ces termes. «La volonté populaire était claire lors du vote de 2021. Aussi bien la majorité de la population que celle des cantons a voté en faveur de cette initiative pour préserver nos valeurs judéo-chrétiennes. Il s'agit désormais de respecter cette volonté populaire, et pour le faire, il faut appliquer la loi.»
La Vaudoise n'est pas la seule à s'interroger sur la façon dont les forces de l'ordre sanctionnent cette infraction. L'intervention parlementaire en cours de traitement dans le canton de Zurich est précisément liée à ce thème. Les deux élus UDC qui l'ont déposée veulent savoir comment l'interdiction de se dissimuler le visage est appliquée, et si certaines personnes utilisent des masques d'hygiène pour la contourner. Il est en effet possible d'avoir le visage couvert pour des raisons sanitaires. Aucun bilan officiel au niveau suisse
Cette question de l'application de la loi, nous l'avons posée à la Conférence des commandants des polices cantonales. Nous lui avons aussi demandé ce qu'elle pensait des résultats après six mois. Cette dernière botte en touche: «Aucune statistique n'est disponible au niveau suisse. En conséquence, aucun bilan n'est prévu de notre part.»
Jean Tschopp, conseiller national (PS/VD): «L'UDC et ses alliés ont réussi à en faire des tonnes avec une initiative dont on savait dès le départ qu'elle ne résoudrait rien.»
Adrian Moser
Du côté des opposants à l'initiative antiburqa, cette poignée de cas enregistrée était attendue. «Ce que ces chiffres montrent, c'est que l'UDC et ses alliés ont réussi à en faire des tonnes avec une initiative dont on savait dès le départ qu'elle ne résoudrait rien, réagit Jean Tschopp (PS/VD). Les personnes qui portent le voile intégral sont une partie infime de la population qui vit en Suisse.»
Membre de la Commission des institutions politiques, il poursuit: «Aujourd'hui, il ne s'agit pas de refaire tout le débat. Mais cette affaire doit nous rappeler la capacité de ce parti à exagérer – à des fins électorales – des problèmes pratiquement inexistants pour nous détourner de questions bien plus importantes comme la santé ou le pouvoir d'achat.»
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Florent Quiquerez est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2015. Spécialisé en politique, il couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, il a travaillé comme correspondant parlementaire pour les Radios Régionales Romandes. Plus d'infos
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Il ne lui manquait plus que son titre de spécialiste FMH, délivré à la fin de la formation postgraduée, pour se lancer en indépendant. Mais huit mois après avoir demandé cette certification, toujours rien. Au point de menacer son projet professionnel. Comme Adrien, plusieurs centaines de médecins en Suisse sont en attente de leur titre de spécialiste - cardiologues comme généralistes - depuis des mois. 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