
Vivre dans un conteneur pour éviter la rue
Propre, efficace, sans flafla
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
L'intérieur d'une des six unités de logements modulaires
Dany Caron touche un comptoir dans la minuscule cuisine flambant neuve. « C'est heavy duty. On s'entend que ce ne sont pas des logements de luxe. Mais ça va faciliter l'entretien par rapport au roulement des gens qu'on va avoir », lance le directeur général de l'Office municipal d'habitation de Québec (OMHQ).
M. Caron se trouve dans un conteneur transformé en minimaison dans le secteur d'Estimauville à Québec. C'est ici, entre un bureau de recrutement de l'armée et un vaste stationnement, que quatre conteneurs ont été installés sur un terrain municipal.
Trois de ces conteneurs, divisés en deux, vont accueillir des personnes en situation d'itinérance dans six unités. Le quatrième va servir de bureau aux intervenants communautaires et de buanderie.
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Dany Caron, directeur général à l'Office municipal d'habitation de Québec (OMHQ).
Chaque unité compte une cuisinette, une douche, un lit, de la climatisation… « Il y a du rangement, le minimum. Le but, ce n'est pas de les rendre confortables, parce que le séjour sera de 30 à 60 jours, ce n'est pas un logement permanent », explique M. Caron.
Les premiers occupants arriveront en septembre. La clientèle visée ici : les gens qui en sont à un premier épisode dans la rue ou qui sont à un cheveu d'y tomber. Les autorités pensent qu'un passage d'un à deux mois pourrait suffire à plusieurs d'entre eux pour se trouver un logement permanent. Mais il n'y aura pas de durée maximale de séjour.
Environ 118 000 $ la porte
Pourquoi des conteneurs plutôt que du logement social conventionnel ? Ils coûtent moins cher et sont installés beaucoup plus rapidement. « Ça s'installe rapidement, partout et ça permet de sortir des gens de nos refuges, donc on fait d'une pierre deux coups », a expliqué mercredi le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, lors du dévoilement des six unités.
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Un lit simple dans une unité.
Le projet à Québec a coûté 1,7 million de dollars, fruit d'un partenariat entre les gouvernements fédéral et provincial, la Ville de Québec, l'OMHQ, le CIUSSS et des organismes communautaires. La somme inclut toutefois les services d'intervenants pour aider les résidants à retrouver un toit et l'autonomie.
« Le coût du bâti c'est 825 000 $ », précise Dany Caron. Il calcule rapidement qu'à sept unités – la septième étant le conteneur qui servira de bureau et de buanderie – il s'agit d'un coût de 118 000 $ la porte. « Ce n'est pas un coût astronomique. »
En guise de comparaison les unités conventionnelles de logement social coûtent entre environ 350 000 à plus de 500 000 $ la porte. « Le dernier appel d'offres qu'on a annulé à Québec il y a un an, on était à 600 000 $ par unité dans un six-logements. On s'est dit, on ne va pas là ! Mais on est en train de développer un projet dans Lebourgneuf à 300 et quelques milles dollars de la porte », explique le directeur général de l'OMHQ.
L'autre avantage des modulaires : leur rapidité de mise en place. Entre le moment où les conteneurs ont été commandés et leur livraison sur le site, il a fallu trois mois seulement.
Un modèle qui prend de l'ampleur au Québec
Québec n'est pas la première ville québécoise à tenter l'aventure des logements modulaires pour les sans-abri. À Gatineau, un projet de 40 unités a vu le jour, qui sera agrandi pour en compter 100.
« Et on attend bientôt les projets à Montréal et à Longueuil », a précisé le ministre Carmant. Dans la métropole, trois projets sont prévus à Ahuntsic, Outremont et sur le site de l'ancien hippodrome.
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Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, mercredi à Québec.
« Il faut les sortir le plus rapidement possible des refuges. C'est le message que je martèle depuis plus de deux ans », insiste Lionel Carmant.
Le projet de Québec ne vise pas les itinérants de longue date, mais bien ceux qui le sont nouvellement ou à risque élevé de le devenir. Leur offrir une minimaison pour un court séjour peut être beaucoup plus facile que de cogner à un refuge, note le ministre.
« On parle d'un projet pilote, mais moi je sais que ce sera un succès », dit-il.
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