« J'ai eu peur » : Tadej Pogacar, une frayeur au pire moment avant de prendre de la hauteur sur ce Tour de France
En se présentant spontanément à Matxin Fernandez, le directeur sportif d'UAE Emirates-XRG, Tobias Johannessen a posé la même question que tout le monde à l'arrivée, à Toulouse : « Comment va-t-il ? » Puis le coureur norvégien d'Uno-X Mobility a présenté ses excuses pour avoir envoyé involontairement Tadej Pogacar dans le décor à un peu plus de cinq kilomètres de l'arrivée. Le dirigeant espagnol ne savait alors rien des blessures de son leader, il a juste félicité Johannessen pour la victoire de Jonas Abrahamsen, sans s'appesantir ni le condamner : « Aucun problème, c'est le vélo. »
L'agitation autour de la formation émirienne est quotidienne, une fourmilière chaotique, plutôt heureuse dans l'attente du retour du Slovène, mais mercredi, le staff courait dans tous les sens, le manager général Mauro Gianetti n'affichait plus son habituel sourire pendant qu'Alex Carera, l'agent de « Pogi », tirait nerveusement sur sa cigarette. Le coude et l'avant-bras gauche râpé, le cuissard troué, Pogacar est entré, rapidement et sans un mot, dans le car de son équipe, où Gianetti l'a retrouvé « fâché à cause de la chute. Quand il m'a dit : "Regarde, je vais avoir une cicatrice", je n'ai pas rigolé, car la situation ne s'y prêtait pas. Mais cela signifiait que cela allait mieux. »
Le champion du monde, à travers un message vocal relayé par son équipe, a voulu se montrer rassurant : « Après la montée, des coureurs ont voulu prendre des secondes dans le final, ils ont attaqué, certains ont commencé à suivre, et malheureusement, un coureur a décidé de suivre de gauche à droite. Il ne m'a pas vu, il a touché ma roue. Heureusement, j'ai juste un peu de peau enlevée. »
Une belle pizza quand même mais, rétrospectivement, c'est le terme « peur » qui revenait dans les propos de l'encadrement - « Il a eu peur comme nous, plus que nous » - et du coureur : « J'ai eu peur en voyant le trottoir, pensant que j'allais y aller tête baissée. Mais heureusement, ma peau est résistante et m'a arrêté avant le trottoir. » On l'entendait presque sourire mais, une heure après, notre photographe Étienne Garnier l'a revu à son hôtel, près de l'aéroport, le visage fermé. Le bilan médical, diffusé dans la soirée, indiquait que « Tadej ne souffre d'aucune blessure sérieuse, aucune commotion cérébrale, ni fracture. Il a des ecchymoses et des écorchures sur le bras avant et la hanche, mais sinon, ça va ».
« Peut-être que ça va lui donner de la motivation pour Hautacam. »
Pavel Sivakov, équipier de Tadej Pogacar
À la veille d'« une étape décisive », selon les dires de Simone Pedrazzini, le directeur sportif, Tim Wellens estimait que « ce n'est jamais l'idéal d'avoir des blessures ». Mais Pavel Sivakov, de nouveau opérationnel après une infection et une bronchite, ne semblait pas inquiet, au contraire : « Je l'ai vu (Pogacar) dans le bus, il allait bien, et peut-être que ça va lui donner de la motivation pour Hautacam (sourire). La situation est ainsi, nous devons simplement y faire face, rester calmes et nous concentrer sur le lendemain. »
Gianetti, qui a opéré le SAV dans toutes les langues, dans une lutte psychologique à distance avec Visma-Lease a bike afin que le poison du doute autour de son leader ne se diffuse pas, mise, lui aussi, sur le côté bête blessée du Slovène : « On l'a vu se relever tout de suite pour remettre sa chaîne, c'était le premier signe rassurant. Et mentalement, c'est quelqu'un qui regarde devant lui, il n'est pas du genre à se laisser influencer par ce genre de choses. »
L'an passé, sans chuter aussi lourdement, il s'était déjà offert deux frayeurs, en évitant de justesse un panneau de signalisation monté sur un terre-plein entre Saint-Jean-de-Maurienne et Saint-Vulbas (4e étape), puis en étant pris dans une chute, sans lui-même tomber, mais en étant retardé après avoir changé de vélo (12e étape). Déjà orphelin de son lieutenant Joao Almeida, victime d'une sévère gamelle sur la route de Mûr-de-Bretagne, le Slovène a saisi, mercredi, combien on peut avoir la meilleure équipe du monde, la plus riche, la mieux préparée et risquer de voir tout s'effondrer pour une roue avant effleurée par un concurrent.
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