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Au Montreux Jazz, Christian Sands transforme le jazz en rituel puissant

Au Montreux Jazz, Christian Sands transforme le jazz en rituel puissant

24 Heures2 days ago
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Le nouveau prodige du piano vient en trio au MJF démontrer un art virtuose qui fait le lien entre les racines du jazz et les musiques du temps présent. Interview. Publié aujourd'hui à 13h59
Le pianiste Christian Sands, cinq fois nominé aux Grammy Awards, fait ses débuts à Montreux.
Anna Webber
En bref:
Il a 36 ans, Christian Sands, l'homme de New Haven. Et ce virtuose, capable d'explorer l'aventure au piano du jazz, du swing au be-bop, des rythmes latins aux sonorités plus contemporaines, influencé par le rap ou la house, est aujourd'hui considéré comme l'un des avenirs de l'instrument.
Mis devant un clavier à 4 ans, professionnel à 10, cinq fois nominé aux Grammy Awards , Sands impressionne par sa manière de créer du lien entre l'histoire et sa façon moderne, souvent originale, de raconter des histoires au piano: un album consacré au thème de l'eau et de la fluidité («Be Water», en 2020), un autre, suite à des affres personnelles, à la thématique de la perte et du deuil (le splendide «Embracing Dawn», l'an dernier).
Il sera pour la première fois à Montreux, sur la Scène du Casino, ce samedi, en trio, avec Jonathan Muir-Cotton à la contrebasse et Tyson Jackson aux tambours. En attendant, quelque part dans le Connecticut, son téléphone sonne.
Quels sont les pianistes qui vous viennent à l'esprit, si on parle d'influences?
Il n'y a pas qu'un seul nom qui m'inspirerait. C'est plutôt l'inverse: ils m'influencent tous. L'histoire de la musique est mon professeur. Je peux citer des noms comme Herbie Hancock, McCoy Tyner ou Keith Jarrett. Il y a certaines choses qu'ils font que j'aime et que j'ai adaptées à mon jeu. Le lyrisme de Keith Jarrett, le courage harmonique d'Herbie Hancock ou la force et la puissance de McCoy Tyner. L'inventivité d'Erroll Garner. L'histoire est ma plus grande source d'inspiration.
Pourquoi ces albums à thème, l'eau, ou récemment le deuil?
J'essaie de créer des histoires que les gens peuvent comprendre. En tant qu'artiste, nous sommes des conteurs. C'est notre travail de raconter les histoires de notre peuple, de l'humanité, et d'être honnêtes et ouverts dans notre démarche. Chaque album que j'ai créé est le reflet d'une expérience que j'ai vécue et à laquelle d'autres peuvent s'identifier. Si vous prenez «Embracing Dawn», par exemple, on y parle certes de la perte, mais c'est un album optimiste. J'ai commencé ce disque dans la tristesse, essayant de surmonter mon chagrin. Mais à la fin de la création, j'ai trouvé le triomphe. Donc, cet album parle vraiment de triomphe. Il s'agit de traverser des épreuves pour devenir meilleur, pour embrasser la prochaine étape de sa vie. C'est vraiment le sujet. Il ne s'agit pas de chagrin, mais de triomphe.
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Comment conciliez-vous la tradition et l'innovation dans vos compositions?
Quand on pense au jazz, on ne pense pas nécessairement aux structures harmoniques, ni aux lignes mélodiques. Quand on écoute Charlie Parker, pour qui joue-t-il? Quand on écoute Thelonious Monk, pour qui joue-t-il? Quand j'écris ma musique, je joue pour les gens. Je joue pour les histoires que nous avons vécues. Ou, quand on pense au thème latin de «Manteca», par exemple, à ce qui se passait alors dans le jazz: la rencontre de deux mondes à travers la musique de Gillespie. Il y a une histoire derrière, une histoire de famille, une histoire d'humanité, une histoire de personnes.
Le jeune public, aujourd'hui, est plus hip-hop que be-bop: vos histoires lui parlent-elles encore?
Le jazz, comme toute musique, reste toujours nouveau. Et le jazz était le rap de l'époque. Du swing au be-bop, tout évolue vers le hip-hop, le rap en est une extension de plus. C'est maintenant avec de la poésie, avec des mots. Mais quand on écoute quelqu'un comme Kendrick Lamar, par exemple, il me rappelle tellement John Coltrane. Parce qu'il y a de la poésie. Il y a de l'honnêteté. Il y a une soif d'apprendre. Il y a une belle façon de mélanger différents styles et influences du monde entier. Le hip-hop, c'était la même chose que le jazz. Il est né du besoin de s'exprimer quand on ne pouvait pas le faire autrement. C'est le même appel. J'ai récemment lu un article dans lequel Kendrick Lamar parlait de musique avec Quincy Jones, et c'était magnifique.
Quelle place le jazz peut-il alors encore occuper dans le monde d'aujourd'hui?
Certains rôles de référence. Le jazz vous enseigne ce vers quoi tendre, l'excellence de quelque chose. La plupart des musiciens de jazz, sinon tous, sont très doués dans leur art, c'est un savoir-faire qui s'acquiert tout au long de la vie. Et je ne crois pas que l'influence soit uniquement sonore. Elle est beaucoup plus grande sur la manière de se comporter: le jazz est cool. En matière de mode et d'expression aussi.
Sans le jazz, il n'y aurait pas certains vêtements, certains styles. En ce moment, je m'intéresse parfois à la mode, il y a ce style très populaire avec des pantalons larges. Mais on peut remonter jusqu'aux costumes de Dizzy Gillespie ou de Duke Ellington. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas forcément visibles au premier abord. Je suis convaincu que le jazz est la forme d'art la plus influente après la musique classique. C'est l'expérience humaine la plus présente que l'on puisse exprimer autrement que par la respiration et la parole.
Vous étiez un genre d'enfant prodige. Est-ce que vous avez parfois songé à faire autre chose que de la musique?
Bien sûr. Surtout quand on fait ça depuis si longtemps, il est naturel de penser à d'autres aventures. Quand j'ai déménagé à Los Angeles, je me suis intéressé au théâtre pendant un moment. Et lorsque j'étais enfant, je peignais pas mal, je faisais aussi du sport, du basket et du tir à l'arc (rires). Mais je n'ai jamais ressenti la même excitation qu'en jouant du jazz. Et quand j'entends le son de la cymbale qui swingue, ça me rend toujours si heureux. Alors je reviens au jazz. C'est ma maison.
Montreux, ça représente quelque chose de particulier?
Pour moi, le Festival de jazz de Montreux représente le summum de l'excellence. C'est comme une rencontre entre les plus grands esprits créatifs et les sons, réunis en un seul endroit. C'est un endroit merveilleux où pouvoir se produire. Je suis très honoré et très ému de pouvoir venir m'exprimer musicalement dans cet espace, et d'y contribuer. Je fais mienne cette phrase d'Art Blakey: «Tout endroit où l'on joue du jazz est un lieu sacré.» Et l'un des lieux les plus sacrés de l'histoire de l'humanité est ici.
Christian Sands Trio, Montreux Jazz Festival, samedi 19 juillet, Casino, dès 20 h 30. Programme complet et billetterie sur montreuxjazzfestival.com
Plus sur le Montreux Jazz Festival
Christophe Passer, né à Fribourg, travaille au Matin Dimanche depuis 2014, après être passé notamment par le Nouveau Quotidien et L'Illustré. Plus d'infos
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Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos Conditionnée à la techno Avant cette ascension fulgurante, Anetha avait pourtant pris une autre voie. Elle a d'abord réalisé des études en architecture. Puis, le déclic techno surgit au Berghain, club berlinois mythique dont l'esthétique brutaliste résonne immédiatement en elle. Mais ses premières influences, elles, remontent à l'enfance. Son oreille avait déjà baigné dans l'électro: ses parents, fans de The Cure, faisaient découvrir à la maison électro clash, new wave ou minimale. Une famille qui l'entoure et l'accompagne dans sa passion et même parfois jusqu'au podium du Berghain, histoire de danser en famille. Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. 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La Bordelaise, qui faisait partie des pionnières de la scène techno française, se réjouit de la quantité d'artistes évoluant dans ce style désormais. Et elle ne s'arrête pas là. Pendant la pandémie, elle fonde l'agence de booking engagée Mama Loves Ya, incluant une charte écoresponsable (avec un agenda partagé pour éviter les vols inutiles, par exemple). À l'époque, l'écologie est peu présente dans le monde de la nuit. Anetha, elle, agit à son échelle. Premier album Une énergie qui la mène, en 2024, à sortir son tout premier album. «Mothearth» est traversé par des thèmes qui ancrent la fête dans le réel. Le nom joue sur mother (mère) et earth (terre), un clin d'œil à sa maternité et à son engagement pour la planète. Elle pose sa voix sur les morceaux pour la première fois, ce qui marque symboliquement son désir de parler du sexisme dans la scène électronique. Un pas qu'elle confie oser franchir pour sa fille. Avec des sonorités techno, trance, hardcore et même drum'n'bass, Anetha brouille les pistes. «D'une certaine manière, c'est plus un album pop qu'une simple œuvre techno», assumait-elle dans «DJ Mag». Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos Une année charnière, aussi bien sur le plan créatif que personnel. En 2024, elle se produisait aussi à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Paris et elle se marie. Toujours en mouvement, la Française explore de nouveaux formats pour faire vivre sa musique autrement. Depuis le début de cette année, elle présente son show visuel «Exhibit», réalisé par l'artiste Femur, durant lequel elle mixe, accompagnée de visuels inspirés de ses morceaux. Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos Un nouveau label exclusivement numérique, Fané.e, a également été lancé l'année dernière, géré par son frère, Xavier Moreau. Que ce soit en club, en festival ou en studio, Anetha partage son univers et son talent avec une énergie débordante. Mais pas question de se prendre trop au sérieux: «Je ne cherche pas vraiment à trop intellectualiser la musique. 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Saype: l'artiste-graffeur est de retour à Villars, grandeur nature
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Le look hip-hop en plus – il graffait déjà à 14 ans – il vient de livrer le quatrième chapitre de son histoire avec les hauteurs de Villars. «Vers l'horizon», un petit aventurier, prêt au départ, peint sur l'une des pentes du Grand Chamossaire. En 2023, au Parc Bourget à Lausanne, Saype répète les traits de l'oeuvre qu'il va ensuite peindre. CHRISTIAN BRUN «C'est vrai, quand on a terminé, plein de choses se mélangent dans l'esprit. Je suis d'abord content de voir l'œuvre finie, réussie, et de constater qu'elle raconte bien l'histoire qu'elle doit raconter. Mais c'est sûr, ajoute-t-il, il y a aussi de la fatigue. Du relâchement. Parce qu'on est toujours un peu sous pression. Entre la météo. Le matériel. Le temps qui file.» Et plus encore quand Saype le prend pour échanger avec les promeneurs. «Ce matin encore (ndlr: samedi), je dirais qu'une bonne trentaine de personnes se sont arrêtées pour discuter. Et comme je suis plutôt bon client pour ça, je prends du retard dans le boulot.» Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos Une fois lancé, son pistolet à peinture en mains, l'artiste a des repères, toute sa concentration, des gestes maintes fois répétés sur papier, comme dans sa tête. Et l'œuvre devient! Elle se dessine grandeur nature. Magique. Telle une empreinte venue d'ailleurs, en catimini. Sans souffler mot du timing serré de sa création, ni de la réalité du terrain en pente qui y ajoute un côté sportif. Saype en rit. 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