
À Thônex, les «Voisins vigilants» sont décriés par manque d'efficacité
La place de Graveson, où un drame avait marqué les Thônésiens au printemps 2023.
LAURENT GUIRAUD/TAMEDIA
En bref:
Dans le canton de Genève, l'insécurité a connu des statistiques à la hausse en 2024 , selon les chiffres de la Brigade de répression des cambriolages et des vols (BRCV). Pour faire face à ce phénomène, les riverains d'un quartier thônésien se sont alliés à la police municipale à la suite d'une initiative de la Commune, appelée «Voisins vigilants».
La décision est alors saluée, mais dès que le programme est lancé, la police de proximité ne répond pas toujours aux attentes des Thônésiens: manque d'implication ou de moyens, la mesure ne fait pas l'unanimité. Des mesures contre l'insécurité
Retour en arrière: le 28 mai 2023, un jeune homme de 18 ans meurt sous les coups de couteau d'un mineur sur la place de Graveson, au cœur de la commune. S'ajoutent à ce drame de nombreuses infractions, principalement des rixes. Afin de remédier aux problèmes d'insécurité, les autorités prennent des mesures.
Parmi elles, un renforcement des forces de police et des rondes à la place de Graveson, lieu récurrent d'incivilités diverses. Une initiative est ensuite importée d'un modèle français, les «Voisins vigilants». Le principe est simple: des habitants volontaires s'unissent à la police municipale pour surveiller leur quartier, et en cas de comportements suspects, cette dernière peut être sollicitée pour se rendre rapidement sur les lieux. Un des «Voisins vigilants» jette l'éponge
Séduit par l'idée de ce programme, Pablo* décide récemment de prêter main-forte aux forces de l'ordre. Avant de vite jeter l'éponge. Mais pourquoi donc?
La «Tribune de Genève» l'a rencontré. Lors de notre entretien, cet habitant du hameau de Fossard, situé en périphérie de Thônex, raconte qu'il observait depuis longtemps des incivilités dans son quartier. Or, depuis son arrivée aux «Voisins vigilants» et après avoir rapporté plusieurs infractions sur leur groupe de discussion, il nous confie, avec déception, «ne jamais avoir vu la police arriver»…
Un exemple, le mois dernier: «J'ai entendu du bruit dans le parc à côté de chez moi et, lorsque je me suis rapproché, j'ai vu un homme qui tenait un fusil et qui tirait en l'air. Je l'ai alors filmé et j'ai tout de suite transmis la vidéo à notre groupe de discussion. J'ai reçu un message me disant que l'on prenait bonne note de mon témoignage, et c'est tout», déplore Pablo.
Notre interlocuteur dit encore avoir vu des panneaux du programme placardés devant les maisons de son quartier: «J'ai l'impression que c'est du vent, pour donner une impression de sécurité alors que malheureusement, sur le terrain, rien n'a changé. J'ai donc décidé de quitter ce groupe, le considérant comme inutile.» Thônex satisfaite du programme
De son côté, la Commune rappelle que cette initiative est destinée à prendre la température du terrain et à établir un lien direct entre riverains et agents de sécurité. «Nous estimons que le but premier de ce programme, à savoir mettre en relation directe les Thônésiens et la police municipale, a été atteint», réagit Bruno da Silva, maire de Thônex.
Pour ce qui est de l'intervention de la police municipale, la Commune nourrit visiblement la même frustration que ses habitants, car ses pouvoirs sont limités. «Le Canton de Genève décide de la répartition des pouvoirs entre les différentes forces de l'ordre, et nous en subissons les conséquences, note le maire. Par exemple, les agents de proximité seraient en danger s'ils étaient amenés à intervenir face à une personne armée. De plus, la police municipale ne travaille pas la nuit, ce qui réduit son champ d'action.»
Bruno da Silva précise aussi que, dans ce cas de figure, il vaut mieux appeler directement le 117.
À Thônex, plusieurs projets de sécurité ont été mis en place.
LAURENT GUIRAUD/TAMEDIA D'autres programmes de sécurité complémentaires aux «Voisins vigilants»
L'élu thônésien rappelle néanmoins l'existence d'autres programmes de sécurité, complémentaires aux «Voisins vigilants». Parmi eux, «Allées sécurisées» est consacré aux quartiers les plus denses, alors que «Veille-Villas-Vacances» est structuré pour les problématiques entre propriétaires de villas.
«Nous n'écartons pas non plus la possibilité de faire appel à d'autres prestataires de sécurité, afin d'effectuer des rondes et de renforcer la dissuasion dans notre commune, conclut le maire. Cela s'inscrit dans un plan d'action destiné à renforcer la sécurité à Thônex; il est actuellement en cours de préparation.»
*Nom connu de la rédaction
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