
L'éditorial de Jim Jarrassé : «Fermeté de Macron avec l'Algérie, mieux vaut tard que jamais»
En entamant enfin le bras de fer, le président de la République rompt avec la ligne du Quai d'Orsay de Jean-Noël Barrot et se convertit à celle de Bruno Retailleau
Neuf mois après l'arrestation de l'écrivain Boualem Sansal, et au terme d'une succession d'atermoiements présidentiels destinés à ne pas froisser le régime algérien, Emmanuel Macron a fini par se résoudre à hausser le ton. Mieux vaut tard que jamais. En demandant au gouvernement d'agir avec plus « de fermeté et de détermination » à l'égard d'Alger et en actant la suspension de la coopération migratoire, l'Élysée opère une volte-face salutaire. On s'interrogera sur le sens du timing du président, qui aura attendu la torpeur d'août, plus d'un mois après l'annonce du maintien en détention de Boualem Sansal et la condamnation du journaliste Christophe Gleizes, pour changer de braquet.
À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié
Le constat était pourtant établi de longue date. Aucune main tendue n'a empêché le régime du président Tebboune de poursuivre sa stratégie d'intimidation et ses décisions arbitraires à l'égard de certains de nos compatriotes et de notre personnel diplomatique. Aucun acte de repentance n'a convaincu Alger de reprendre…
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28 minutes ago
- Le Parisien
« Nous ne pouvons plus voler ! » : Quel avenir pour le plus vieux club de planeurs de France, interdit d'accès à son hangar historique
Fondé par les pilotes Marc Hauchemaille et Ferdinand Beau en 1929, le Groupement Rouennais d'aviation légère (GRAL) est le plus ancien club « d'ailes silencieuses » de France encore en activité. Depuis 1952, ses planeurs sont abrités dans un hangar dit « demi-tonneau à structure Eiffel », construit en 1938 sur un terrain qui est devenu l'aéroport Rouen Vallée de Seine, à Boos (Seine-Maritime). Mais la structure est désormais interdite d'accès, en raison de « de risques sérieux pour la sécurité des personnes », précise un message envoyé à ses utilisateurs le 19 juin dernier. Ce jour-là, les membres du GRAL apprennent ainsi l'existence d'un « avis de danger immédiat, tombé suite à un audit de cinq minutes sans élévateur, ni mesures du nouveau délégataire, la société SEALAR (qui a pris le contrôle de l'aéroport de Rouen le 1er juillet dernier, NDLR). Un audit dont nous n'avons jamais eu une copie et qui nous demande d'évacuer », explique, désemparé, le président du GRAL, Jean-Marie Cruet. Deux réunions ont permis de préciser la situation fin juin : des éléments tombés récemment du toit auraient été retrouvés au sol, ce que dément le président. « Aujourd'hui, tout est coincé », constate-t-il. « C'est la survie du club qui est en jeu. Nous n'avons aucune réponse du Syndicat mixte de gestion de l'aéroport (SMGARVS) et de SEALAR. Nous voulons de vraies réponses à nos questions. » « On a la sensation qu'ils cherchent à nous virer à tout prix » Alors que la saison estivale était lancée, « les dix planeurs, le motoplaneur, le remorqueur et notre atelier sont inaccessibles. Nous ne pouvons plus voler ! », s'alarme le président. « Par exemple, nous n'avons pu réaliser que 8 brevets d'initiation sur 12 avec des classes d'un lycée, et nous avons encore 46 vols d'initiation réservés non effectués. Par ailleurs, nos pilotes engagés dans des compétitions ont dû voler avec des aéronefs prêtés par les organisateurs », poursuit le responsable. Une situation dénoncée par Arnaud Blondeau, le chef-pilote : « Ils sont partis sans entrainement, avec tous les risques sécuritaires que cela engage. Nous sommes en train de perdre des heures de vols nécessaires pour conserver nos licences. C'est consternant. On a la sensation qu'ils cherchent à nous virer à tout prix. » Le GRAL n'est pourtant pas un petit club sans histoire. « Nous avons toujours eu un rôle de découverte du monde de l'aéronautique. Certains de nos membres sont devenus des pilotes de chasse », rappelle Arnaud Blondeau, citant les noms de prestigieux anciens membres : Aymeric Vergnol, le premier à poser un Rafale sur un porte-avion, Jacques Charvet, pilote de la Patrouille de France dans les années 1980, le champion du monde de vol à voile François-Louis Henry, ainsi que des commandants de bord comme Robert Lacam, Laurent Romian ou Jean-Pierre Queraud. Sans compter les nombreux ingénieurs qui ont nourri ici leur passion de l'aviation. « Notre rôle il est là. Nous ne sommes pas juste un loisir de bourgeois. Chaque année, nous avons une dizaine d'élèves », ajoute-t-il. Parmi eux, « Lya, qui entre chez les arpètes de l'armée de l'air, mais ne peut pas continuer sa formation. Si nous fermons ce club, il n'y aura plus de formations en Normandie. Voilà un impact sur l'avenir de l'aéronautique dans la région qui se vante d'en être un acteur majeur », dénonce le chef-pilote. Des actions en septembre Pour Jean-Marie Cruet, pourtant, « il y a des solutions. On en a proposé, par exemple un système de hangar provisoire. Mais, à chaque fois, ils les ont refusés. Nous ne pouvons pas en rester là ». Il espère pouvoir rencontrer les interlocuteurs du syndicat et du délégataire pour en discuter rapidement. « Surtout qu'au 31 décembre, c'est la fin de notre autorisation d'occupation temporaire (AOT), une sorte de bail qui n'a pas encore été dénoncé », complète-t-il. Pour l'instant, l'incertitude sur le sort du GRAL est complète. « Même le président de la Fédération française de vol en planeur, Martin Leÿs, a demandé un rendez-vous à Nicolas Mayer-Rossignol, le président de la Métropole Rouen Normandie, qui n'a même pas répondu. Alors, nous avons fait un recours gracieux auprès de Bruno Grisel, le maire de Boos, qui s'est déresponsabilisé sur la métropole », regrette Jean-Marie Cruet. La justice n'a pas été d'un plus grand secours : le tribunal administratif de Rouen a rejeté une demande de référé du GRAL. Reste « une demande pour un recours contentieux, afin de bénéficier d'une vraie expertise du bâtiment », relance le président du club, qui croit plus dans les effets une mobilisation à la rentrée : « En septembre, si nous sommes toujours sans nouvelles, nous lancerons plusieurs actions, dont une avec les clubs voisins. »


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Clamart : lancée en plein été, la consultation sur le quatrième collège déclenche une levée de boucliers
« Alerte au Jardin Parisien : pas de congés pour les bétonneurs. » C'est le message posté sur sa page Facebook par le collectif « Sauvons le Jardin Parisien » pour informer les habitants de Clamart du lancement d'une concertation sur « La zone d'aménagement concertée (ZAC) du 4e collège », à Clamart, entre la rue de la Porte-de-Trivaux et la rue des Carnets. Lancée le 15 juillet dernier, elle court jusqu'au 29 août, 17 heures.


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POLITIQUE - Censurera, censurera pas ? C'est peu dire que la décision du Conseil constitutionnel sur la très contestée loi Duplomb, ce jeudi 7 août, est très attendue. Le texte, qui prévoit la réintroduction de l'acétamipride, un pesticide toxique, réunit contre lui une large opposition. Au-delà de la gauche et des écologistes, de nombreux scientifiques, la Ligue contre le cancer et l'Ordre des médecins ont fait savoir qu'il était néfaste pour la santé humaine et pour l'environnement. Au travers d'une pétition mise en ligne sur le site de l'Assemblée, plus de 2 millions de Français demandent à Emmanuel Macron de ne pas promulguer la loi ou, tout du moins, d'organiser une nouvelle séance de discussion au Parlement. Mais seront-ils entendus par le Conseil constitutionnel ? Les Sages ont été saisis de deux recours, et doivent se prononcer sur la conformité du texte à la Constitution. Il existe un scénario où une partie (voire l'entièreté) de la loi tombe. Les députés LFI, écologistes et communistes ont déposé un recours commun, dénonçant l'incompatibilité de certaines mesures de la loi avec la Charte de l'environnement, intégrée à la Constitution en 2005. Selon eux, le droit à un environnement sain est compromis par la loi Duplomb. Auprès de Mediapart, le constitutionnaliste Dominique Rousseau estime aussi « qu'il y a des motifs objectifs et sérieux pour que la loi soit jugée comme portant atteinte [à ce principe] ». Pas d'amendement, pas de débat À noter que même le gouvernement, dans ses observations écrites envoyées au Conseil constitutionnel, admet que la réintroduction de l'acétamipride « vient effectivement limiter le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». Reste que le Conseil constitutionnel n'a jamais fait valoir la Charte de l'environnement pour retoquer une loi, contrairement au Conseil d'État. Pire : il a laissé passer les dérogations accordées à l'utilisation de néonicotinoïdes en 2020. Sur le fond, rien ne dit donc que les Sages feront obstacle à la loi. C'est sur un autre registre que les opposants au texte espèrent obtenir en réalité gain de cause. En effet, le Conseil constitutionnel est aussi saisi d'un recours sur la façon dont les débats ont été menés à l'Assemblée. Le processus qui a permis au texte d'être adopté est là en cause. On rembobine. Au moment où les députés devaient plancher sur le texte, la droite a usé d'un stratagème particulièrement pernicieux : la procédure accélérée. Pour empêcher le débat, LR, Renaissance, le MoDem et Horizons ont voté une motion de rejet préalable qui a eu pour conséquence d'envoyer le texte directement en commission mixte paritaire. À huis clos, quatorze députés et sénateurs, majoritairement favorables au texte, se sont donc accordés sur les mesures à conserver. Sans une minute de débat dans l'hémicycle, et sans possibilité d'examiner le moindre amendement. Une « irrégularité » de procédure ? Un dévoiement de la procédure parlementaire, condamnée par l'opposition de gauche mais aussi par plusieurs ONG. Les députés LFI, écologistes et communistes fustigent ainsi « l'irrégularité de cette procédure ». Selon plusieurs observateurs, il y a plus de chance que le Conseil constitutionnel censure la loi Duplomb sur ce motif, plutôt que pour des raisons liées à la santé publique ou au non-respect du droit de l'environnement. Il « pourrait considérer qu'il y a eu là une atteinte manifeste, importante, au principe de sincérité et de clarté du débat parlementaire, puisque la seule assemblée élue au suffrage universel n'a pas eu l'opportunité de débattre », estime Dominique Rousseau, interrogé par l'AFP. Si la loi Duplomb était censurée par le Conseil constitutionnel en raison des conditions de son adoption au Parlement, ce serait historique et cela créerait sans conteste un précédent. La décision rendue ce 7 août est donc à scruter attentivement.