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«Qu'enfin, les impôts des Français et des Européens financent notre souveraineté et non l'industrie américaine», insiste Jean-Louis Thiériot

«Qu'enfin, les impôts des Français et des Européens financent notre souveraineté et non l'industrie américaine», insiste Jean-Louis Thiériot

Le Figaroa day ago
Ancien ministre délégué aux Armées et aujourd'hui chargé d'une mission gouvernementale sur la «stratégie européenne industrielle de défense», Jean-Louis Thiériot appelle à ce qu'en matière de défense, les Européens achètent européen.
Invité exceptionnel du Figaro TV ce 14 juillet, Jean-Louis Thiériot, spécialiste des questions de défense et ministre délégué aux Armées dans le gouvernement Barnier, se satisfait des batailles gagnées - augmentation souhaitée de longue date du budget de défense - mais ne néglige pas aussi les combats à mener. À commencer par la fâcheuse tendance qu'ont nombre de partenaires européens à privilégier l'achat de matériel extracommunautaire plutôt qu'à acheter européen. En septembre dernier, la Roumanie recevait l'aval américain pour l'achat de 32 avions de combat F-35, la Suisse s'écharpe en ce moment même sur les surcoûts liés aux contrats passés avec Lockheed Martin pour l'achat de ces mêmes avions et l'Allemagne serait en pleines négociations pour en commander sous peu. De fait, le député Droite républicaine de Seine-et-Marne soutient vivement l'idée d'une «préférence européenne» dans la commande publique en matière d'industrie de défense.
«Si nous considérons qu'il faut augmenter nos budgets de défense jusqu'à 3,5% du PIB français, ce n'est pas pour faire plaisir à Donald Trump. C'est parce que le risque de désengagement américain nous oblige à faire face, appuie Jean-Louis Thiériot. Nous sommes encore dépendants des Américains, il faut européaniser l'OTAN. Dans les coopérations européennes, nous ne pouvons plus nous mettre sous dépendance américaine. La bataille politique et économique à gagner sur les prochaines années, c'est que le réarmement soit utilisé pour des entreprises européennes, avec des produits européens sous design européen. Autrement dit, que les impôts des Français et des Européens financent la souveraineté française et européenne.» Les mots sont fermes, reste à savoir si la position française convaincra les pays européens plus à l'Est qui privilégient régulièrement le parapluie américain aux intérêts directs des autres nations du continent.
À lire aussi Jean-Louis Thiériot: «Sommet de La Haye, européanisation de l'Otan et dissuasion française»
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Également invité de l'édition spéciale du Figaro TV, Enguerrand Delannoy, auditeur à l'IHEDN sur les questions d'économie de guerre, abonde : «Les Européens, hormis les Français depuis le général de Gaulle, ont toujours considéré que ceux qui les protégeaient vraiment, c'étaient les Américains. Il y a une véritable révolution mentale à mener puisque l'Europe s'est construite sur la paix, elle doit désormais se constituer une défense. Pour recouvrer l'indépendance, il faut que les crédits budgétaires affectés à la défense bénéficient aux entreprises européennes. Souvenons-nous que lorsque Olaf Scholz avait annoncé 100 milliards d'investissements allemands dans la défense, nous pensions que cela bénéficierait à des entreprises européennes. Et l'on s'est rendu compte que les Allemands continuaient à acheter des F-35 américains.»
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Lundi sur LCP, Philippe Baptiste avait estimé que «ce terme n'existe pas en tant que terme universitaire, il n'est même pas bien défini, donc cette notion n'existe pas». La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a recadré ce dimanche dernier son collègue chargé de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste pour avoir estimé que l'«islamo-gauchisme» est une notion qui «n'existe pas». «Ce courant existe dans la société, donc nécessairement à l'université», a affirmé Élisabeth Borne sur radio J. Lundi sur LCP, Philippe Baptiste avait estimé que «ce terme n'existe pas en tant que terme universitaire, il n'est même pas bien défini, donc cette notion n'existe pas». Il y a certes «des abus» mais «se dire qu'il y a un mouvement islamo-gauchiste qui serait là à vouloir prendre le pouvoir au sein de telle ou telle université, non, je ne crois pas que ce soit la réalité», avait-il ajouté. Interrogée dimanche sur sa définition du terme, Élisabeth Borne a estimé que «ce sont des gens d'extrême gauche qui considèrent que les musulmans sont une force électorale, qui les courtisent en encourageant le communautarisme et en banalisant l'islamisme radical». À lire aussi Le ministre Philippe Baptiste maintient que l'islamo-gauchisme «n'existe pas au sens intellectuel du terme» à l'université Publicité «Jouer le jeu de l'entrisme» «Il y a à la fois des personnalités et des partis politiques, je pense notamment à LFI, qui portent une idéologie d'extrême gauche qui instrumentalise l'islam, qui banalise l'islamisme radical, et qui encourage le communautarisme», a affirmé la ministre de l'Éducation. «Ça fait partie des combats que mènent LFI, notamment pour faire entrer ces idéologies au sein de l'université et ils ne s'en cachent pas» puisqu''«ils font le tour pour certains d'entre eux de toutes les universités de France, donc je pense que leur combat est assez clair», a-t-elle ajouté. Les déclarations de Philippe Baptiste avaient suscité de vives réactions à droite. «Nier la présence de l'islamo-gauchisme dans les universités, c'est jouer le jeu de l'entrisme à un moment où nous devons être intraitables face à ce fléau», avait ainsi affirmé le secrétaire général de LR Othman Nasrou. «Dire que l'islamo-gauchisme n'existe pas, c'est un peu comme dire que la Terre n'est pas ronde», avait estimé l'ancien ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. La position de Philippe Baptiste contraste avec celle de ses prédécesseurs: en 2021 la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait voulu demander une enquête sur «l'islamo-gauchisme» à l'université, suscitant une polémique.

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