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« Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt » : le récit de l'incroyable record du monde de Léon Marchand sur 200 m 4 nages

« Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt » : le récit de l'incroyable record du monde de Léon Marchand sur 200 m 4 nages

L'Équipe30-07-2025
S'il est favori pour le titre mondial du 200 m 4 nages jeudi, Léon Marchand a déjà profité de la demie, la veille, pour pulvériser le record du monde de Ryan Lochte (1'52''69 contre 1'54''00).
Il paraît que les explosions sont utilisées dans certaines mines pour briser la roche et faciliter l'extraction de l'or. C'est très exactement ce que s'est autorisé Léon Marchand à Singapour. Le petit état insulaire n'est pourtant pas réputé en la matière. Mais le Français a provoqué une véritable déflagration, mercredi, en pulvérisant dès les demi-finales le record du monde du 200 m 4 nages que l'Américain Ryan Lochte détenait depuis les Mondiaux à Shanghai en 2011 : 1'52''69 contre 1'54''00.
On en oublierait presque que Marchand n'a pas gagné, ou pas totalement. Qu'à 13 h 23 en France, il devra réitérer jeudi une course pleine dans le bassin de Singapour, pour décrocher un sixième titre mondial, le troisième sur l'exercice après ceux de 2022 et 2023. « Pour moi, c'est une victoire », insiste le jeune homme, même s'il peine à appréhender son irréelle performance.
L'an dernier, dans la quête de son quatrième et ultime sacre olympique à Paris, Marchand avait frôlé cette vieille référence en 1'54''06. Depuis, il avait balisé son désir de l'effacer, avec quelques indices prometteurs. Le 1er novembre dernier, il avait ainsi profité d'un passage à... Singapour, pour raboter le record du monde de... Lochte, lors d'une Coupe du monde en petit bassin (1'48''88 contre 1'49''63 en 2012). « Ce record, je l'ai dans la tête depuis deux-trois ans, glisse le héros des Bleus. Mais je ne pensais pas que ça arriverait aussi tôt. »
Comment Marchand a pulvérisé le record du 200 m 4 nages
Programme allégé pour soigner le 200 m 4 nages
À 23 ans, Marchand a beau certifier qu'il ne sait pas jouer au foot, il a l'art du contre-pied. Submergé par sa nouvelle notoriété, épuisé physiquement et mentalement, il a d'abord déclaré forfait pour les Mondiaux en petit bassin de décembre. Puis il s'est éclipsé en Australie pour trois mois, loin de l'effervescence qu'il suscite désormais, et pour affirmer son désir d'explorer de nouveaux territoires, comme le crawl. Même s'il s'est blessé à une côte, il n'a pas manqué une journée dans l'eau. De retour aux États-Unis début avril, auprès de Bob Bowman à Austin (Texas), il a retrouvé un cadre et une stabilité, un rythme plus soutenu aussi.
Il a obtenu de ne pas traverser l'Atlantique pour disputer les Championnats de France, mais utilisé un meeting américain pour répondre aux minima imposés et se qualifier pour les Mondiaux. Il a enfin choisi d'alléger son programme, conscient de sa préparation chaotique, mais certain de sa force et de ses progrès. Oubliés les 200 m papillon et brasse, doublé magique et d'or à Paris. Marchand a compris qu'en isolant le 200 m 4 nages, il pourrait en redessiner les contours.
À l'issue d'une série maîtrisée, il a donc prévenu qu'il souhaitait approcher son meilleur temps dès la demie. Un avertissement sans frais, lâché auprès des journalistes. Quand il s'est avancé près du bassin, qu'il a grimpé sur le plot, la salle a retenu son souffle. Notamment ses parents et son frère Oscar, son clan fort d'un contingent d'une petite vingtaine de personnes réunies dans les tribunes. D'abord en apnée et, bientôt prêt à s'époumoner sans réserve pour saluer le magistral double aller-retour et ce record du monde récompensé par une prime de 30 000 dollars (26 250 euros).
« J'étais hyper bien relâché. Mais je ne savais pas que j'étais aussi rapide »
Léon Marchand
Un peu plus tard, quand l'impétrant a fini par débouler devant caméras, micros et plumitifs, le souffle encore court et les yeux marqués par les lunettes, il n'a pu s'en empêcher. « Je vous l'avais dit ! » Le regard bleu ciel et souriant, comme un gamin ravi de sa blague. Plus sérieusement, il a essayé d'expliquer sa dinguerie : « Je me sentais vraiment bien, avouait Marchand. Avant la course, j'étais vraiment très léger dans l'eau, et techniquement, c'était vraiment bien. J'avais vu avec Bob et Nico (Bowman et Castel, ses entraîneurs), on s'est dit qu'il fallait y aller ce soir (mercredi). Au final, je pars à fond dès le début, j'étais hyper bien relâché. Mais je ne savais pas que j'étais aussi rapide. » Il en devine les raisons, souligne ses progrès en puissance, ce dos qui est devenu une nage majeure. « C'était une course géniale, j'ai envie d'y penser, d'analyser tout ça », dit-il, conscient surtout que ce résultat valide « tous les choix faits ».
S'il ne devait s'échapper pour effectuer sa récupération avant de rentrer à l'hôtel et d'essayer de dormir, quand ses proches le célébraient sans lui au champagne, on aurait eu envie qu'il s'épanche sur cette joie absolue qu'il a exposée au public. Le jeune homme réservé, d'ordinaire sur la retenue parce qu'il doit basculer sur une autre course, a révélé un nouveau visage. Encore dans l'eau, il est monté sur sa ligne, a bandé ses biceps. Aucune arrogance, juste une joie qu'il a enfin laissé déborder. « Il s'émancipe, il a besoin d'extérioriser les choses », observe Nicolas Castel.
Les deux hommes se sont croisés, simplement pris les bras pour se féliciter, avant de se projeter déjà vers la suite. « Léon n'est pas facile à lire dans les analyses de course, la façon dont il s'y prend dans les échauffements, les entraînements, intervient Denis Auguin, le DTN et directeur des équipes de France. Sans doute qu'il a de la marge. Peut-être qu'un équilibre différent peut amener une fin de course encore plus performante en crawl... Mais on s'en fout un peu. »
L'ancien coach d'Alain Bernard reste dans l'émotion d'un moment rare. Tout en sachant que ça ne peut pas durer. « La finale, il va falloir la gagner, rappelle Castel. Et si possible nager encore plus vite. Léon en est capable. » Il sera alors temps de se fondre dans le collectif des relais qui lui tiennent à coeur. « Et de finir par le 400 m 4 nages (dimanche), un nouveau challenge », pressent Castel. En coulisses, certains s'évertuent à convertir les gains sur le 200 m 4 nages pour envisager la progression possible sur la distance supérieure. Mais il est trop tôt pour ça...
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