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Sorties ciné: quels films aller voir cette semaine?

Sorties ciné: quels films aller voir cette semaine?

24 Heures12 hours ago
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Pendant que les nouveautés de l'automne défilent à Locarno, quatre films, entre horreur et tableau social, luttent pour se faire une place sur les écrans romands. Publié aujourd'hui à 09h25
Alison Brie et Dave Franco.
AscotElite
Fusion C'est un couple qui vit ensemble depuis des années, avec des hauts et des bas. Un jour, ils décident de s'installer dans une demeure à la campagne, tranquille mais isolée. C'est alors que d'étranges événements commencent à se produire. Comme si des forces surnaturelles se réveillaient pour on ne sait trop quels maléfices.
Destiné à un public amateur d'urbex, et on espère à quelques autres quand même, le «Together» de Michael Shanks aborde l'horreur par le biais de l'épouvante et de l'inexpliqué. Car la menace qui les entoure ne dit jamais son nom, les étranges événements qu'ils sont amenés à vivre ne s'expliquent pas, et aucune certitude ne vient dompter un environnement de plus en plus hostile.
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Pour une fois dans ce genre de films, le spectateur est amené à comprendre en même temps que les personnages ce qui leur arrive. Glissant lentement mais sûrement vers une fusion progressive des corps et des esprits, «Together», tout en entretenant la peur, ne s'encombre pas d'explications et préfère se combiner dans cette logique surréaliste qui donne un socle souvent solide à bon nombre de produits horrifiques. Ici, et c'est peut-être aussi grâce à ces deux comédiens que sont Dave Franco et Alison Brie, on y croit.
On aimerait que l'inéluctable ne survienne pas et on lutte malgré nous contre ce que raconte le film. Parfaitement effrayant et une jolie réussite.
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Horreur (États-Unis/Australie – 102') «Confidente»
Saadet Işıl Aksoy, employée d'un call center.
Trigon Films
Tremblement de terre Voilà un huis clos peu usuel, qui se déroule majoritairement dans un call center érotique dans la périphérie d'Ankara lorsque, au même moment, un tremblement de terre dévaste Istanbul . Sabiha, qui travaille dans ce centre, reçoit alors un appel d'un adolescent prisonnier des décombres qui lui demande de l'aider et de joindre les secours.
Le duo de cinéastes Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti, couple franco-turc, pose ainsi le décor d'un suspense qui repose sur ces quelques éléments et ressemble à une prouesse. D'une part parce qu'il s'agit de gérer et de maintenir la tension. Et de l'autre parce que le film dit également un certain nombre de choses pertinentes sur des questions sociopolitiques.
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Après «Sibel», histoire d'une jeune femme muette qui traquait le loup, film du reste découvert à Locarno en 2018, les deux auteurs signent de nouveau un saisissant portrait de femme, qui cette fois ne peut agir qu'à travers la parole.
C'est d'une belle densité et convoque une efficacité qu'on ne s'attend guère à retrouver dans un film d'auteur turc. Et c'est aussi une autre façon de procéder pour filmer la détresse, en la maintenant hors-champ, au bout d'un combiné téléphonique qui pour une fois semble pourvu d'une certaine utilité, ce qui n'est de loin pas toujours le cas.
Ce film était passé par la case Berlin cette année dans la section Panorama.
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Film d'auteur (Turquie – 76') «Karaté Kid: Legends»
Cherchez Jackie Chan, il est sur l'image.
Jonathan Wenk
Franchise Pendant que Jackie Chan provoque une émeute à Locarno – on a dû refuser du monde au GranRex pour sa rencontre avec le public et ce fut l'hystérie sur la Piazza Grande –, un sixième opus de la franchise «Karaté Kid» sort sur les écrans, justement avec la star, qui n'apparaissait, rappelons-le, que dans le remake de 2010. Aucun mystère question scénario.
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Un jeune maître de kung-fu doit affronter une tragédie et se retrouve dans une compétition de karaté pour laquelle il fait appel à ces anciens que sont M. Han et Daniel LaRusso, respectivement joués par Jackie Chan et Ralph Macchio. Le reste est cousu de fil blanc, entrecoupé de combats monotones et guère palpitants. Pour la fan base uniquement.
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Action/Karaté (États-Unis – 94') «La trilogie d'Oslo – Love»
On parle beaucoup dans la trilogie d'Oslo.
Xenix Filmdistribution GmbH
Expériences Plusieurs rencontres, des conversations. Marianne et Tor travaillent dans le même hôpital. Se croisent sur un ferry. Lui recherche des plans avec des hommes qu'il drague sur des applis de rencontre. Elle revient d'un blind date .
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Des conceptions s'opposent, des échanges circulent, des expériences se déclinent, et la parole, une fois de plus, domine dans ce volet de la trilogie d'Oslo qu'on peut visionner, rappelons-le, dans n'importe quel ordre. Ces trois films nous ont révélé un auteur, Dag Johan Haugerud , et de très bons comédiens, là encore.
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Drame sentimental (Norvège – 119') Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet
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Accueil | Culture | Cinéma & séries | Opinion Avec «They Made Me a Fugitive», Alberto Cavalcanti propose un film noir haletant. Des dialogues sarcastiques donnent une note d'humour à l'ambiance glauque et sordide. Chronique Edmée Cuttat Publié aujourd'hui à 20h31 Avec «They Made Me a Fugitive», Alberto Cavalcanti propose un film noir qui tient les festivaliers en haleine. (image d'illustration) Keystone/EPA/JEAN-CHRISTOPHE BOTT Dans l'immédiat l'après-guerre, les Britanniques vivent encore dans le rationnement, et la contrebande d'alcool, d'essence ou de cigarettes rapporte gros. Ancien pilote de la RAF, Clem Morgan (Trevor Howard) peine à se réinsérer dans la vie civile. Il s'acoquine avec un gang spécialisé dans une entreprise de pompes funèbres servant de couverture à leurs magouilles, avec l'utilisation de cercueils pour transporter la marchandise. Morgan est un cynique, mais un sursaut de moralité le pousse à lâcher les malfrats quand leur chef, l'affreux Narcy (Griffith Jones), veut se lancer dans le trafic de drogue. Il leur annonce son intention, mais lors de son premier et dernier coup, la voiture avec laquelle les bandits devaient s'enfuir provoque un accident et la mort d'un policier. Narcy fait porter le chapeau à Morgan, pris pour le chauffeur et envoyé en prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Parvenant à s'évader, il regagne Londres, déterminé à se venger et à prouver son innocence. «They Made Me a Fugitive», d'Alberto Cavalcanti (1947), est un film noir haletant avec péripéties à la pelle, rencontres improbables, rendez-vous dans des pubs enfumés et règlements de comptes dans des lieux sinistres. Sans temps mort ni digressions oiseuses, il doit notamment son rythme au sens de l'ellipse de son auteur. On relèvera également des dialogues incisifs et sarcastiques qui donnent une note d'humour à l'ambiance glauque et sordide où les femmes sont violentées par l'horrible Griffith Jones avec un plaisir sadique. Le charismatique Trevor Howard le lui fera payer… «Daughter of Darkness», entre séduction et répulsion Suspense horrifique à tendance gothique dans ce film de Lance Comfort (1948), qui raconte l'histoire d'Emily (Siobhan McKenna), une jeune Irlandaise apparemment possédée par le mal. Au service du prêtre local, cette femme d'une beauté étrange est ostracisée par les femmes, mais attire irrésistiblement les hommes avec qui elle entretient des relations conflictuelles entre séduction et répulsion. Lors d'une fête foraine, un boxeur tente de violer Emily qui lui lacère le visage de ses ongles. De plus en plus pressé par les mégères de l'éloigner, le prêtre l'envoie dans une exploitation agricole du Yorkshire, où sa nature coquette éveille immédiatement la jalousie de la femme du fermier. Inopinément, le boxeur refait surface avant de disparaître. D'autres morts suivent et tout le monde commence à soupçonner Emily. Sur fond de tension et de mystère, Siobhan McKenna livre une performance remarquable dans le rôle de cette femme immature à tendances meurtrières. Tout en explorant les conséquences funestes de la peur et du rejet de l'autre, ce thriller psychologique fait aussi un peu penser à l'univers de Buñuel avec son héroïne complexe et dérangée, ses éléments surréalistes et irrationnels, le sentiment de culpabilité, ou encore l'influence de la religion et de la foi. Davantage autour du Festival de Locarno Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Décès de Dany Gignoux, la photographe culte des scènes de jazz en Suisse
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Auteure de nombreux clichés des plus grandes pointures de la scène jazzy et folk en Suisse, la Genevoise laisse une trace historique. Publié aujourd'hui à 17h52 Passionnée de chambre noire et de notes bleues, Dany Gignoux, à Genève en 2011. TDG En bref: Les plus grandes légendes du jazz ont croisé un jour son regard. Traversant son objectif pour aller s'imprimer à jamais sur la surface chimique de ses pellicules. Géniale kidnappeuse de monstres de la scène, œil amoureux des concerts dont le cristallin s'est avéré largement aussi mélomane que ses oreilles, Dany Gignoux a immortalisé Miles Davis, Nina Simone, Gil Evans, Ella Fitzgerald, Michel Petrucciani, jusqu'à Claude Nougaro, Barbara ou Serge Gainsbourg. La photographe genevoise vient de nous quitter à l'âge de 81 ans, laissant derrière elle plusieurs milliers de clichés historiques des grands moments du Montreux Jazz , de Cully Jazz, de Paléo ou encore de La Bâtie. Née en 1944 dans la Cité de Calvin, cette autodidacte se prit de passion pour la photo à l'âge de 23 ans, à l'occasion de cours du soir à l'École-club Migros. Son premier appareil en main, un Pentax, argentique – une technique à laquelle elle sera fidèle toute sa carrière, même lorsque le numérique s'impose dans les années 2000 – elle croise bientôt le photoreporter suisse Max Vaterlaus, qui devient à la fois son amour et son mentor. Nina Simone dans ses œuvres, saisie par Dany Gignoux au Montreux Jazz Festival, en 1976. Dany Gignoux/Bibliothèque de Genève Réalisant notamment des piges pour «L'Illustré», elle s'impose rapidement comme une fine gâchette des reportages aux quatre coins du globe dès les années 70, s'envolant pour le Brésil, l'Éthiopie, Singapour ou l'Australie, passionnée par les histoires humaines aux dimensions fortement émotionnelles, folkloriques ou spirituelles. Photographie des moments historiques Mais c'est en écumant les salles de concert que Dany Gignoux va élaborer son propre mythe. Parallèlement à son activité de photoreporter qui la conduit dans de nombreux pays, elle se fait championne de la couverture des festivals de l'arc lémanique, en particulier, ceux qui accueillent les plus grands artistes de jazz , un univers qui la fascine. Ses clichés, la plupart en noir et blanc, aux clairs-obscurs parfois brutaux, ont ce grain buriné par la lumière qui surligne idéalement une extase, une bouche tordue, une silhouette en transe, la sueur. Le pianiste de blues Sammy Price au Montreux Jazz Festival en 1976. KEYSTONE Ralentissant ses activités au tournant du millénaire, la photographe avait réalisé ses ultimes prises de vues en 2012, avant de confier son œuvre (quelque 80'000 clichés) au centre d'iconographie de la Bibliothèque de Genève. Une exposition événement dédiée à l'artiste, «Pure Gignoux!» , y avait d'ailleurs eu lieu en 2022, scellant pour de bon la légende. Ou comment une grande dame de la photo est devenue trésor national. Sur le Montreux Jazz et Paléo Nicolas Poinsot est journaliste à la rubrique culture et société. Auparavant, cet historien de l'art de formation a écrit pendant plus de dix ans pour le magazine Femina et les cahiers sciences et culture du Matin Dimanche. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Figure du graphisme suisse, avec Werner Jeker, le noir s'affiche culturel
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Accueil | Culture | Arts & expos | Exposé au Musée historique de Lausanne dans un défilé de souvenirs, l'octogénaire regarde devant lui. Portrait… au bureau. Publié aujourd'hui à 17h02 Werner Jeker est arrivé de Soleure à Lausanne alors que sa vie culturelle prenait son envol. Il y a participé en donnant une signature visuelle à ses institutions. Yvain Genevay En bref: Être vu… c'est un peu toute l'histoire de Werner Jeker, une adrénaline de tous les jours dans son engagement de graphiste. Mais quand on l'écoute, il ne parle que des autres, de ceux que «le hasard» a mis sur sa route. Alors s'il devait résumer ce paradoxe sur une affiche, lui qui a marqué l'espace visuel suisse et la mémoire collective avec plus de 800 créations, peut-être travaillerait-il sur les regards? Peut-être les additionnerait-il comme autant de rencontres, de tranches de vie, de destins d'artiste dans une composition où l'imaginaire poursuivrait l'histoire qu'il a commencée? À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. On ne lui a pas demandé de confirmer l'interprétation de ce placard en vue à Lausanne. Werner Jeker n'aime pas expliquer, s'expliquer. Mais se défiler, il ne peut pas! Impossible de renier ce noir qui marque son territoire autant qu'une profondeur saisissante, ni ce coup de ciseaux qui crée et scelle une atmosphère presque cinématographique, c'est «Signé Jeker». Une patte. Une trempe. Et surtout pas un style qui rabâche! La preuve est au Musée historique de Lausanne, qui a donc confié au graphiste l'affiche de sa propre exposition. «Je crois qu'ils ont fait une exception», lance-t-il en riant. C'est son échappatoire, toujours choisie avec tact, toujours au bon moment pour ne pas avoir à en rajouter et passer du côté des bavards. «Il y a trop d'artistes qui parlent, qui parlent, alors qu'on aimerait juste écouter leur musique ou voir leur travail», pointe l'octogénaire. «Signé Jeker» se compose de plusieurs sections, rassemblant à chaque fois les affiches réalisées pour une institution. Ici, le Musée de l'Élysée. MHL - ©Nicolas Brodard Alors forcément, ses affiches, son exposition, lui ressemblent. Dans cette économie de textes explicatifs, dans cette priorité laissée à l'image, à son allure graphique, à son caractère. «Les Biennales de tapisserie, les arts décoratifs, le Musée de la photo, Vidy, l'Art Brut, la Cinémathèque… au départ de chaque truc, j'étais là. Et toujours par le fait du hasard des rencontres, insiste Werner Jeker. Je ne connaissais pas le milieu lorsque je suis arrivé. Vous savez, s'amuse-t-il, sachant que son accent le trahit encore et toujours, je viens d'un petit village du canton de Soleure. C'était la fin des années 60, la Ville cherchait à draguer de nouvelles entreprises. La culture faisait partie de l'offre. C'était une époque! En tout cas, rigole-t-il, ce n'était pas ennuyant.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. De Lausanne à New York Les souvenirs charriés par ses affiches, le graphiste les sait ancrés dans une mémoire collective comme dans les annales culturelles. Mais aussi dans un temps expérimental. «C'est Rosmarie Lippuner, directrice du Musée des arts décoratifs, qui, je crois, avait eu l'idée de concentrer les affiches culturelles aux entrées et sorties de ville pour créer de la visibilité. Moi, je devais trouver une signature visuelle pour chaque institution afin que les gens s'y rendent à l'aveugle, convaincus de l'intérêt de ce qui est proposé. C'est un métier où l'on rentre vraiment dans la culture des gens.» Priorité à l'image dans cette exposition qui reprend, dans son abondance, les conditions d'existence d'une affiche. MHL - © Nicolas Brodard L'essor lausannois a ensuite amené Werner Jeker dans les rues de Bâle, de Zurich. Puis de Paris. De New York pour une expo du photographe René Burri. En 1995, vainqueur du concours, il aurait pu être dans tous les porte-monnaie suisses avec son billet de 50 francs, si une manœuvre n'en avait pas décidé autrement. Mais national, il l'est, concevant et réalisant «SignalDouleur» pour Expo 02 à Yverdon. On le retrouve aussi derrière l'identité visuelle de la Ville de Genève et chez des clients comme La Saline Royale d'Arc-et-Senans, l'éditeur londonien Phaidon ou encore de l'agence de photos Magnum. Une carrière. Mais pas de nostalgie! «Si ça m'arrivait, souffle-t-il, j'aimerais ne plus être là». Il y a de la marge. Dans les espaces des Ateliers du Nord, cofondés à Lausanne en 1983 avec Antoine Cahen et Claude Frossard, il court. La main pas loin du téléphone. «J'attends un appel», prévient-il avec, devant lui, des essais autour de l'événement « Félix Vallotton» , à venir dès le 24 octobre au Musée cantonal des beaux-arts. «C'est l'un des premiers artistes que j'ai remarqués quand j'étais jeune, à cause de ses gravures». Werner Jeker fait silence, le temps d'intérioriser cette admiration. Werner Jeker… «trop gentil» Lui, c'était le dessin. Tout le temps. Et sa littérature, Mickey Mouse. La BD. Un jour, son père l'embarque avec ses feuilles et, sur le conseil d'un proche, le présente aux Beaux-Arts à Lucerne: l'admission est immédiate. Il a 16 ans. Le déclic est fait! Sa trajectoire en orbite, même si pour des questions de coûts, il est redirigé vers un apprentissage. L'illustration devient alors son métier jusqu'à ce que son propre couperet tombe. Au premier plan de cette vue de «Signé Jeker» au Musée historique de Lausanne, l'affiche qu'il a imaginée pour cette exposition. © Nicolas Brodard «Je me trouvais un trait trop gentil! Et c'était pire encore quand je suis arrivé à Lausanne et que je me suis trouvé mêlé aux artistes émergents, ces pionniers de l'art vidéo dont Jean Otth et ceux du groupe Impact. Alors l'image est un peu venue à mon secours quand j'ai été appelé à la direction artistique de «L'Illustré» et à la mise en œuvre de ses seize pages de photographies, ça m'a libéré du dessin. Et j'ai commencé à travailler la photo comme une matière. À couper, à éclater, à coller, à remettre en jeu, à manipuler. Ce qui est une forme de violence.» Elle est décisive, pas coup de poing, Werner Jeker n'est pas pour. Dans la rue, dans la masse, la différence, le graphiste la fait sur une subtilité, rendant curieux d'une histoire qu'il semble livrer alors même qu'il la retient dans le… noir. En 1999, il signe l'affiche de l'expo des Arts décoratifs sur le noir dans le design, la mode, le graphisme, avec une aubergine noire. La même année, il décline l'identité de Weimar, capitale culturelle de l'Europe, dans une rythmique abstraite de noirs et de gris. Il n'y a pas d'interdit! «La question ne s'est jamais posée, assure Werner Jeker. Par contre, à chaque projet que je lance, je pense très fort à des gens que j'estime beaucoup et au fait que je n'aimerais pas avoir honte s'ils tombaient par hasard sur une de mes affiches ou un de mes livres. C'est qu'avec le temps qui passe, on n'a plus l'innocence des débuts et il faut gérer ça, tous ces bagages invisibles...» Werner Jeker stoppe net. Rigole. «J'arrête, je deviens philosophe, il est temps d'aller manger.» Lausanne, Musée historique, jusqu'au 28 sept, du ma au di (11 h-18 h). Suisse: d'autres expositions Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Florence Millioud a rejoint la rubrique culturelle en 2011 par passion pour les gens de culture, après avoir couvert dès 1994 la politique et l'économie locales. Historienne de l'art, elle collabore à la rédaction de catalogues d'exposition et d'ouvrages monographiques sur des artistes. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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