
« Allah est lesbienne » : le t-shirt de cette militante féministe n'a pas du tout plu aux autorités marocaines
En cause ? Les inscriptions jugées « offensantes envers Dieu » portées sur ce fameux vêtement arboré quelques jours plus tôt sur les réseaux sociaux. Dans cette publication, la photo était d'ailleurs accompagnée d'un texte qualifiant l'islam, « comme toute idéologie religieuse », de « fasciste, phallocrate et misogyne ».
Pour dénoncer le livre de Nicolas Bedos, ces militantes féministes ont refait la déco chez son éditeur
Depuis cette date, la publication d'Ibtissame Lachgar a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, certains internautes appelant à son arrestation. Celle-ci a finalement eu lieu ce dimanche. Dans un communiqué, le procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat a déclaré avoir ordonné l'ouverture d'une enquête et le placement en garde à vue de la militante « conformément à la loi », à la suite de la diffusion de cette photo contenant « des expressions offensantes envers Dieu » et d' « un texte comportant une offense à la religion islamique ».
Victime de cyberharcèlement
« Les mesures légales adéquates seront prises à la lumière des résultats de l'enquête », a sobrement ajouté le parquet dans son communiqué, sachant que la garde à vue au Maroc est généralement de 48 heures.
Le procureur décidera ensuite des poursuites contre la prévenue. Selon le code pénal marocain, la jeune femme risque une peine de six mois à deux ans de prison et/ou une amende de 20 000 à 200 000 dirhams (environ 2 000 à 20 000 euros) pour atteinte à la religion islamique. Une peine qui peut également s'accompagner d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement, si l' « outrage » est commis par un moyen public, y compris « électronique ».
Avant son arrestation par les autorités marocaines, Ibtissame Lachgar avait indiqué sur Facebook être victime depuis plusieurs jours de cyberharcèlement et avoir reçu « des milliers de menaces de viol, de mort, d'appels au lynchage et à la lapidation », pour son t-shirt « avec un slogan (détourné) féministe bien connu ».
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4 hours ago
- Le Parisien
Macron brise un tabou mémoriel en reconnaissant la « guerre » faîte par la France au Cameroun pendant la décolonisation
Le président Emmanuel Macron a officiellement reconnu que la France avait mené « une guerre » au Cameroun contre des mouvements insurrectionnels avant et après l'indépendance de 1960, un mot jusqu'ici absent des discours officiels, signalant à nouveau sa volonté d'introduire plus de transparence dans l'histoire coloniale française. « Il me revient d'assumer aujourd'hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements », souligne le chef de l'État dans un courrier à son homologue camerounais Paul Biya rendu public mardi, actant ainsi un tournant mémoriel entre les deux pays. Emmanuel Macron endosse les conclusions d'un rapport d'historiens qui lui avait été remis en janvier et qui a « clairement fait ressortir qu'une guerre avait eu lieu au Cameroun, au cours de laquelle les autorités coloniales et l'armée française ont exercé des violences répressives de nature multiple ». En outre, ajoute Emmanuel Macron, « la guerre s'est poursuivie au-delà de 1960 avec l'appui de la France aux actions menées par les autorités camerounaises indépendantes ». Le président français avait annoncé en juillet 2022 au Cameroun le lancement de travaux d'une commission mixte franco-camerounaise visant à faire la lumière sur la lutte de la France contre les mouvements indépendantistes et d'opposition au Cameroun entre 1945 et 1971. Le rapport de cette commission, présidée par l'historienne Karine Ramondy, s'inscrit dans la politique mémorielle du président Macron vis-à-vis de l'Afrique, à la suite de rapports similaires sur le Rwanda et l'Algérie, autres pages sombres de la politique française en Afrique. « Renforcer la relation » Le rapport sur le Cameroun et les recherches appelées à le prolonger « vont nous permettre de continuer à bâtir l'avenir ensemble, de renforcer la relation étroite qui unit la France et le Cameroun, avec ses liens humains entre nos sociétés civiles et nos jeunesses », a appelé de ses vœux Emmanuel Macron. « C'est bien, parce qu'il reconnaît » ce qu'il s'est passé, a réagi Mathieu Njassep, président de l'Association des vétérans du Cameroun (Asvecam) qui réunit d'anciens combattants indépendantistes, assurant toutefois qu'il ne pourra être satisfait que si la France verse des réparations. Un sujet qui n'est pas abordé dans sa lettre par le locataire de l'Élysée. « La France a commis beaucoup de crimes au Cameroun. Elle peut payer des réparations. Elle a détruit des villages, des routes, tant de choses… Il y a beaucoup de choses qu'elle doit faire », a expliqué l'ancien combattant camerounais. VidéoGénocide au Rwanda : la France a trop longtemps fait «prévaloir le silence sur l'examen de vérité», déclare Macron Paul Biya, âgé de 92 ans, a annoncé en juillet qu'il briguerait un huitième mandat à la présidentielle prévue le 12 octobre prochain. Le Conseil constitutionnel a de son côté rejeté début août la candidature de son principal opposant, Maurice Kamto. Le rapport de plus de mille pages étudie notamment le glissement de la répression des autorités coloniales françaises vers une véritable « guerre ». Se déroulant dans le sud et l'ouest du pays entre 1956 et 1961, elle a sans doute fait « des dizaines de milliers de victimes », selon les historiens. Le rapport souligne que « l'indépendance formelle (du Cameroun en janvier 1960) ne constitue absolument pas une rupture nette avec la période coloniale ». Ahmadou Ahidjo, Premier ministre puis président en 1960, met en place « un régime autocratique et autoritaire avec le soutien des autorités françaises, représentées par des conseillers et administrateurs, qui accordent leur blanc-seing aux mesures répressives adoptées », selon les historiens. L'actuel président Paul Biya a été un proche collaborateur de Ahmadou Ahidjo dans les années 1960, jusqu'à devenir Premier ministre en 1975, avant d'accéder à la présidence à partir de 1982. Un groupe de travail Emmanuel Macron, qui suggère la création d'un groupe de travail dédié entre le Cameroun et la France, « s'engage à ce que les archives françaises soient rendues facilement accessibles pour permettre la poursuite des travaux de recherche ». Il évoque « certains épisodes spécifiques de cette guerre, comme celui d'Ekité du 31 décembre 1956, qui a fait de nombreuses victimes, ou la mort lors d'opérations militaires menées sous commandement français des quatre leaders indépendantistes Isaac Nyobè Pandjock (17 juin 1958), Ruben Um Nyobè (13 septembre 1958), Paul Momo (17 novembre 1960) et Jérémie Ndéléné (24 novembre 1960) ».


Le Figaro
5 hours ago
- Le Figaro
Maroc : une militante féministe incarcérée pour «atteinte à l'islam»
Ibtissame Lachgar était jugée pour avoir publié une photo sur les réseaux sociaux la montrant vêtue d'un t-shirt comportant des inscriptions jugées «offensantes envers Dieu». Une militante féministe marocaine, Ibtissame Lachgar, a été placée mardi en détention pour «atteinte à la religion islamique» après la publication sur les réseaux sociaux d'une photo jugée «offensante envers Dieu», a annoncé le parquet. La militante de 50 ans avait publié fin juillet une photo d'elle-même portant un t-shirt où apparaissait le mot «Allah» suivi de la phrase «is lesbian» («est lesbienne»). La photo était accompagnée d'un texte qualifiant l'islam, «comme toute idéologie religieuse», de «fasciste, phallocrate et misogyne». Placée en garde à vue dimanche, Ibtissame Lachgar «a été poursuivie mardi pour atteinte à la religion islamique et placée en détention», a déclaré à l'AFP une source au parquet. L'article 267-5 du Code pénal marocain, en vertu duquel elle est poursuivie, punit de six mois à deux ans de prison ferme «quiconque porte atteinte à la religion musulmane». La peine est susceptible d'être portée à cinq ans d'emprisonnement si l'infraction est commise en public, «y compris par voie électronique». Publicité Les défenseurs des droits humains dénoncent ce texte de loi qu'ils accusent d'entraver la liberté d'expression. La publication Ibtissame Lachgar avait suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, certains internautes appelant à son arrestation. Dans une publication sur Facebook, Ibtissame Lachgar avait affirmé être victime depuis plusieurs jours de cyberharcèlement et avoir reçu «des milliers de menaces de viol, de mort, d'appels au lynchage et à la lapidation». La date de son procès n'est pas connue. Contestation de la loi marocaine Elle avait co-fondé en 2009 le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali). Parmi ses actions les plus marquantes figure un pique-nique organisé en 2009, durant le ramadan, pour défendre le droit de ne pas jeûner et contester l'article 222 du Code pénal marocain sanctionnant toute personne musulmane rompant ostensiblement le jeûne en public sans motif religieux valable. Depuis, son mouvement a mené plusieurs campagnes médiatisées contre les violences faites aux femmes et la pédocriminalité. Son militantisme lui a valu plusieurs démêlés avec les autorités, sans qu'elle soit poursuivie. En 2016, elle a été interpellée à Rabat pour trouble à l'ordre public et son entourage avait dénoncé une arrestation «injustifiée». En 2018, après une campagne pro-IVG de Mali, elle a de nouveau été détenue pendant 24 heures, notamment pour «délit d'ivresse» selon la presse locale.


Le HuffPost France
5 hours ago
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Cette librairie parisienne prise pour cible pour des livres sur la Palestine
FRANCE - Quand les livres véhiculent des messages qui dérangent. Dans un communiqué publié sur Instagram ce lundi 11 août, la librairie Violette and Co, située dans le XIe arrondissement de Paris, affirme être victime « d'une campagne d'intimidation, de dégradations et de menaces » à cause de l'exposition de livres sur la Palestine en vitrine. L'établissement, spécialisé dans la littérature féministe et LGBTQI+, révèle que les menaces ont commencé il y a « un mois ». En juin 2025, les libraires décident de mettre en avant des « livres sur l'extrême droite, le racisme, le colonialisme, la Palestine, et des romans d'auteur·ices queers et féministes arabes ». D'après Violette and Co, ce choix éditorial a entraîné le début des violences. C'est dans la nuit du 7 au 8 juillet 2025 que des premiers tags apparaissent sur la façade avec les slogans « ISLAMO COMPLICE » et « HAMAS VIOLEUR » peints à l'acide. Le 6 août, la librairie relate, dans sa publication Instagram, qu'« un groupe de cinq personnes » est venu les « intimider », proclamant notamment qu'il « n'y a pas de génocide » à Gaza. L'enclave fait face à des frappes israéliennes quotidiennes depuis l'attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre 2023. Des médias de Bolloré mis en cause Violette and Co déplore également du harcèlement en ligne sur différents réseaux sociaux, comprenant « des propos diffamatoires (y compris par des élu·es LR) ». Mais aussi des insultes « LGBT-phobes, sexistes et racistes ». La librairie met aussi en cause les médias d'extrême droite appartenant au milliardaire Vincent Bolloré, « CNews, le Journal Du Dimanche, Europe 1 », leur reprochant d' « alimenter le harcèlement » en « relayant de fausses informations ». Un ouvrage mis en avant par la librairie est particulièrement cité dans les messages de haine reçus par l'établissement. Il s'agit d'un livre de coloriage intitulé From the River to the Sea et cosigné par Nathi Ngubane et Azad Essa (Social Bandit Media). L'un des auteurs, Nathi Ngubane avait expliqué en juin 2024 au Mail & Guardian avoir voulu « créer un ouvrage d'activités accessible aux enfants, qui leur apprendrait aussi des choses sur la lutte de la Palestine pour la liberté ». Si le livre fait parler, c'est notamment en raison de son titre. From the River to the Sea signifie « De la rivière à la mer », un slogan utilisé par « l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui, dans les années 1960, revendiquant la création d'un État s'étendant de la mer Méditerranée au Jourdain », explique le média en ligne ActuaLitté. Un slogan polémique Réutilisé par le Likoud, parti politique israélien historiquement de centre-droit ayant pris un virage idéologique à l'extrême droite depuis l'arrivée de Benjamin Netanyahu au pouvoir, le slogan avait alors pour vocation d'appeler à la création d'un État strictement israélien. Puis, il a été repris par le Hamas, mouvement islamiste actuellement au pouvoir à Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, « From the River to the Sea » est notamment scandé dans les manifestations pour « revendiquer un État où les Palestiniens vivraient libres pour les autres », rapporte Libération. Mais du fait de sa récupération par le Hamas, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) condamne l'emploi de ce message, jugeant qu'il s'agit d'une « rhétorique combattante » du mouvement à l'encontre d'Israël. Violette and Co explique que des médias d'extrême droite ont assimilé ce livre à « un slogan du Hamas ». Tandis que deux élus LR, Aurélien Véron et Nelly Garnier, ont, selon la librairie, dénoncé « un livre antisémite » qui appelle « à la disparition d'Israël ». Face à cette profusion de haine, Loïse, libraire et coopératrice, affirme à Actu Paris : « On ne se laissera pas faire ». C'est pourquoi l'équipe a décidé de porter plainte contre « toutes les personnes qui ont commis des infractions ». De son côté, Jean-Luc Romero, adjoint à la maire de Paris chargé de la lutte contre les discriminations, rappelle :