
Caroline Veyre et l'amélioration continue
Sa rencontre avec son entraîneur des trois derniers combats, Samuel Décarie-Drolet, a changé la donne. « J'évolue tellement rapidement avec lui. C'est fou le niveau que j'ai pris, en peu de temps », s'enthousiasme la poids plume, rencontrée lors d'une séance d'entraînement au gymnase Pound 4 Pound à Montréal.
La Française peinait à s'adapter pleinement au style des pros, lorsqu'elle a quitté les amateurs en 2022. « Faire la transition, ça m'a vraiment pris du temps. J'avais de la misère à comprendre ce qu'il me fallait », explique-t-elle. « En 15 ans de boxe amateur, j'étais habituée à certaines choses qui me permettaient de gagner. Ces choses-là ne me servaient plus. »
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Caroline Veyre s'exerce avec son entraîneur Samuel Décarie-Drolet.
Après avoir rompu les liens avec GYM en raison d'un différend contractuel, Veyre a disputé un premier combat au sein de Salita Promotions, au Mexique, qu'elle a perdu par décision unanime.
C'est après ce combat qu'elle a commencé à travailler, un peu par hasard, avec Décarie-Drolet. Elle s'est d'abord trouvée dans son giron en tant que partenaire d'entraînement de Leila Beaudoin.
« Quand j'ai vu comment Caro travaillait et la personne qu'elle était, ça été un peu comme un coup de foudre, non seulement au niveau de la personnalité, mais aussi au niveau de la manière dont elle s'entraîne, de sa discipline », raconte l'entraîneur.
C'est quelqu'un qui pousse tout le temps : il faut que je la retienne pour pas qu'elle ne s'entraîne trop.
Samuel Décarie-Drolet
Il lui restait toutefois beaucoup de chemin à parcourir. Rares sont les boxeuses qui, dans la deuxième moitié de la trentaine, parviennent à débloquer de nouvelles aptitudes. C'est ce que Caroline Veyre est parvenue à accomplir.
« Quand j'ai commencé à travailler avec elle, je voyais ses belles capacités, mais je ne savais pas jusqu'à quel point elle pourrait s'améliorer. Quand tu as déjà un grand bagage comme ça, tu ne peux que faire de petites choses. Mais Caro, c'est une éponge », vante l'entraîneur.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Caroline Veyre se prépare pour son combat contre Licia Boudersa
L'association paie ses dividendes, puisque le duo a remporté ses deux derniers combats, par décision unanime. Leila Beaudoin peut témoigner de la puissance renouvelée de Veyre. Après sa dernière victoire, à Québec, Beaudoin avait avoué que ses séances avec sa collègue étaient si « intenses » lui donnaient de l'« anxiété ».
Veyre a aussi eu la chance de se pratique avec Cherneka « Sugar Neekz » Johnson, qui est devenu championne des poids coq dans les dernières semaines.
« Je ne pouvais pas demander mieux pour mon camp d'entraînement. Elles sont vraiment la crème de la crème, c'était une préparation parfaite », assure la pugiliste.
Un style différent
La force renouvelée de Caroline Veyre arrive à point. En battant Licia Boudersa (24-3-2) samedi, au Little Ceasars Arena de Detroit, elle obtiendrait ensuite un combat de championnat du monde. Boudersa a gagné trois de ses cinq combats, mais contre des adversaires de qualité discutable : Karina Szmalenberg (14-61-4), Marina Sakharov (6-18-2) et Eva Cantos (9-20-1).
Le clan local s'attend quand même à un défi important. « C'est une adversaire qui sera redoutable. Plus on s'approche du but, plus ce sera difficile », se résout-elle.
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
La force renouvelée de Caroline Veyre arrive à point. En battant Licia Boudersa (24-3-2) samedi, au Little Ceasars Arena de Detroit, elle obtiendrait ensuite un combat de championnat du monde.
Le choc se fera surtout sur le plan stylistique. Veyre a l'habitude d'affronter des adversaires plus agressives, tandis que Boudersa se démarque par sa contre-attaque et sa vitesse. « Il faudra être intelligents dès le début, placer nos coups. Ce sera un combat très intéressant », prévoit Veyre.
Son clan voit le verre à moitié plein.
« On a fait de petits ajustements dans les dernières semaines. Tout est prêt. Notre formule un peut enfin être lâchée sur la piste », conclut l'entraîneur Samuel Décarie-Drolet.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
14 hours ago
- La Presse
La plaignante « ni crédible ni fiable », selon la juge
La juge Maria Carroccia a amorcé la lecture de son jugement dans l'affaire des cinq hockeyeurs de l'édition 2018 d'Équipe Canada junior accusés d'agression sexuelle, jeudi, au palais de justice de London. Selon les médias sur place, la juge Carroccia a estimé que la plaignante n'était « ni crédible ni fiable » et a relevé des incohérences dans son témoignage. Elle a aussi dit estimer que le consentement de la plaignante – notion au cœur de cette affaire – n'avait « pas été influencé par la peur ». Michael McLeod, Carter Hart, Alex Formenton, Dillon Dube et Callan Foote sont accusés dans une affaire qui remontait à juin 2018. La plaignante, désignée par les initiales E. M., affirmait avoir été agressée sexuellement après une fête organisée par Hockey Canada à London, pour souligner la conquête de la médaille d'or cinq mois plus tôt au Championnat du monde junior. Les cinq joueurs sont accusés d'agression sexuelle. Un sixième chef d'accusation - complicité d'agression sexuelle - a également été déposé contre McLeod. Cette affaire, mise au jour en 2022, a causé un scandale chez Hockey Canada et a généré de l'attention à l'échelle nationale. Jeudi matin, les joueurs ont d'ailleurs été chahutés par une centaine de manifestants à leur arrivée au palais de justice de London, selon Sean Gentille, un journaliste de The Athletic sur place. Détails à venir.


La Presse
17 hours ago
- La Presse
Rebecca Marino a hâte de ressentir l'effervescence de Montréal
Les réflecteurs. Les adversaires de renom. Les amateurs de tennis canadiens qui scandent son nom. Gemma Karstens-Smith La Presse Canadienne Rebecca Marino se souvient de chaque détail de son passage à l'Omnium Banque Nationale en 2021. « Lors de ce premier match contre [l'Américaine Madison] Keys sur le court central, sous les réflecteurs, je me souviens des spectateurs qui me soutenaient et qui voulaient vraiment que je gagne ce match, a-t-elle dit à propos de sa victoire au premier tour. L'ambiance était électrisante. Je me disais : 'Oh, j'en veux encore plus'. » « Ce sont les choses dont je me souviens, surtout les émotions et tout ça, pas nécessairement les points ou certains faits spécifiques, mais l'ambiance générale », a-t-elle ajouté. C'est une sensation que Marino retrouvera ce week-end lorsqu'elle entamera l'Omnium Banque Nationale de Montréal. La Vancouvéroise âgée de 34 ans a reçu une invitation pour le tableau principal plus tôt cette semaine et fera partie du contingent record de huit joueuses canadiennes qui participeront à ce tournoi tenu sur le ciment. Ce contingent comprendra un amalgame d'étoiles montantes en Carson Branstine et Victoria Mboko, et des têtes d'affiche bien connues en Leylah Annie Fernandez, Bianca Andreescu et Eugenie Bouchard. Bouchard a récemment indiqué qu'elle accrochera sa raquette après l'Omnium Banque Nationale de Montréal, et le Britanno-Colombien Vasek Pospisil en fera autant après le volet masculin du tournoi à Toronto. Marino connaît bien ces deux joueurs et, si une vidéo leur rendant hommage est jouée sur les écrans géants, alors elle risque de faire partie des personnes qui essuieront les larmes de leurs yeux. « C'est particulier de voir des joueurs de mon époque commencer à prendre leur retraite », a-t-elle confié, en soulignant que Bouchard et Pospisil ont longtemps personnifié l'avenir du tennis canadien. « Ils débordaient de fierté d'être Canadiens. Je crois donc que ce sera très spécial pour eux de participer à un dernier tournoi devant leurs compatriotes. C'est assez fou, mais je suis heureuse pour eux. Ce sera une espèce de fête », a confié Marino, en ajoutant qu'elle ne comptait pas accrocher sa raquette de sitôt. Marino, présentement 118e au monde, est satisfaite de son jeu, même pendant la portion du calendrier sur gazon – pourtant une surface qu'elle n'apprécie pas beaucoup. Elle a maîtrisé cette surface de jeu à l'Omnium Ilkley, un tournoi de la série WTA 125 qui s'est déroulé au Royaume-Uni le mois dernier, où elle a atteint la finale avant de plier l'échine devant l'Américaine Iva Jovic. « J'ai apprécié le gazon, et j'ai appris à l'aimer, a dit Marino. Le ciment, c'est mon pain et mon beurre, surtout pendant la portion de la saison en Amérique du Nord. Et maintenant que je suis en pleine forme, que je suis en santé, j'ai l'impression que mon jeu tombe finalement en place, au bon moment. » Ainsi, tant qu'elle appréciera son sport et qu'elle sera en santé, Marino prévoit de poursuivre sa carrière. « Quand je suis revenue au tennis [après sa pause], j'ai commencé à l'apprécier d'une manière différente. Et c'était mon choix, à 100 %. Je n'essayais pas seulement de suivre le courant. Je voulais en faire partie. J'adore me retrouver là [sur le terrain] », a confié Marino, qui a aussi trouvé l'amour à l'extérieur du tennis. Elle s'est d'ailleurs récemment fiancée à son partenaire de vie, James Wasteneys. Jongler entre son calendrier sportif chargé et la planification du mariage n'est pas simple, a convenu Marino, mais c'est un défi qu'elle souhaite relever. Pour l'instant, toutefois, elle est concentrée sur Montréal et sa seule opportunité de jouer au Canada à un niveau aussi élevé. « Chaque fois, je n'arrive pas à croire la chance que j'aie de pouvoir obtenir une opportunité aussi formidable, a résumé Marino. J'essaie de profiter du moment, parce que c'est mon choix, et je l'adore. »


La Presse
18 hours ago
- La Presse
Raphaëlle Lacasse ou la vie après l'université
Mercredi midi, au parc Jarry. Sur le terrain no 3, la Québécoise Raphaëlle Lacasse affronte l'Ontarienne Dasha Plekhanova, dans un environnement inhabituel pour les habitués de l'Omnium Banque Nationale. Une pelle mécanique mène un train d'enfer à quelques mètres du terrain. C'est sans oublier les « bip-bip » d'un camion qui a dû faire plus de kilométrage en reculant qu'en avançant. Les spectateurs sont rares. Dans les gradins, Odette et Yvon, les parents de Lacasse, sous un parapluie pour se protéger du soleil. À leur droite, six jeunes chasseurs de balles regardent l'action en attendant d'être appelés en relève. Dans un coin à l'ombre, un homme et une femme sont les seuls à encourager Plekhanova. Le pointage ? Il faut écouter l'arbitre, ou regarder le petit tableau installé à une extrémité du filet. Les chasseurs de balles et les juges de lignes se partagent la tâche de tourner les bandes de vinyle chiffrées entre les jeux. On le disait, des conditions inhabituelles pour ceux pour qui l'OBN est synonyme de matchs sous les projecteurs avec capsules de Jean-René Dufort pendant les pauses. Mais tout est une question de perspective. « Pour moi, ce sont vraiment de bonnes conditions, si je compare aux plus petits tournois que je joue, note Lacasse. Souvent, il y a juste un arbitre, pas de juges de lignes, pas de chasseurs de balles, donc tu cours après tes balles. Ils ne te donnent pas de serviette, pas de Gatorade, juste de l'eau. En République dominicaine, il y a plein de craques sur les terrains. C'est un autre monde ! » Nous voici aux préqualifications de l'Omnium Banque Nationale. Quatorze Canadiennes s'y affrontent. La gagnante obtiendra une place dans les qualifications de l'OBN, ce qui donne un sérieux coup de pouce à ces joueuses qui engrangent peu de points de la WTA. Les parcours sont variés. Ariana Arseneault, une spécialiste du double de 23 ans, est une des plus expérimentées du lot, elle qui a représenté le Canada aux qualifications de la Coupe Billie Jean King. Un autre nom qui ressort : Charlize Celebrini, sœur de Macklin Celebrini, premier choix du repêchage de la Ligue nationale de hockey en 2024. À 16 ans, elle fait partie des meilleures juniors au pays. Repartir à zéro Raphaëlle Lacasse ne se formalise pas des conditions, mais on aurait compris qu'elle le fasse, connaissant son parcours. D'abord, elle a déjà joué sur le central, à 150 mètres d'où elle suait mercredi. C'était lors des qualifications en 2020, en pleine pandémie, contre Christina McHale, future 24e joueuse mondiale. Quand j'étais plus jeune, je venais voir les filles chaque année. C'était mon rêve de jouer sur le central avec les meilleures. Raphaëlle Lacasse C'est à ce moment que l'idée de la NCAA a germé, même si elle commençait déjà à accumuler des points de classement – ce qui allait s'arrêter pendant ses études. Un parcours moins commun pour les joueuses d'ici, mais que Gabriel Diallo et Alexis Galarneau, notamment, ont emprunté. Les deux l'ont d'ailleurs encouragée. « Ils me disaient que j'allais aimer ça. Je suis une fille d'équipe, donc je me disais que c'était une belle expérience. Je n'allais rien perdre, tu ne te trompes jamais avec un diplôme ! », note-t-elle. Direction Kansas, où elle a amorcé ce parcours, avant de passer à l'Université du Nebraska, où elle a obtenu son diplôme en finance, mais aussi des prix pour son implication communautaire. « Mon école était payée. La cafétéria était incluse. J'avais la chance d'avoir des coachs, de bons matchs chaque fin de semaine, parce que le niveau est rendu bon », ajoute-t-elle. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Raphaëlle Lacasse La voie universitaire ne venait toutefois pas sans risque. « Tu es moins dans ta bulle de tennis pour la première fois. Beaucoup de filles s'éloignent du tennis après, croit Lacasse. Tu as ton diplôme. Ça te tente-tu de recommencer à zéro ? Ça prend des sous et ce n'est pas tout le monde qui en a. Où tu vas t'entraîner, as-tu des coachs ? Ça prend beaucoup d'organisation. » La logistique peut en effet constituer un choc, surtout après quatre ans dans la ouate de la NCAA, où « tu ne lèves pas le petit doigt, ils font tout, ils préparent ton eau, ta boisson protéinée. Chez les pros, tu dois penser à tout : ton avion, tes balles, texter 10 personnes pour voir si quelqu'un peut jouer le lendemain ». Par amour pour le sport Raphaëlle Lacasse amorce bien son match et brise même le service de Plekhanova, mais s'inclinera 6-3 et 6-1. Prochaine étape : Saskatoon, à la mi-août, pour un tournoi Challenger qui vaudra à la championne 50 points de classement. À titre de référence, l'Omnium Banque Nationale en rapporte 1000. Cela dit, son rare passage à Montréal – elle est établie en Floride – n'est pas fini. Après notre entrevue, sa mère lui rappelle de s'inscrire pour faire partie des « lucky losers », les joueuses invitées aux qualifications en cas de désistement. Elle entend aussi soumettre son nom pour être partenaire d'entraînement des joueuses inscrites au tableau principal. On comprend donc que malgré les défis logistiques, malgré une vie plutôt solitaire sur les circuits mineurs, Lacasse ne regrette rien. Elle vise toujours une place dans le top 100 mondial, un but encore loin depuis le 956e échelon. Si la vie de joueuse devient insoutenable, elle souhaite que ses études lui ouvrent des portes comme agente, par exemple. De façon plus globale, elle espère « vivre du tennis un jour ». « Plus je peux jouer longtemps, plus je vais être heureuse », lance-t-elle. « Je continue pour voir jusqu'où je peux me rendre, mais aussi parce que j'aime tellement le sport. Je ne me vois pas me lever demain matin et ne plus jouer. »